Chapitres
- 01. Introduction
- 02. Problématique
- 03. Une exceptionnelle situation géographique mise en valeur durant la colonisation et au moment des indépendances.....
- 04. ..., mise en valeur qui, au contact de la mondialisation a donné naissance à des dynamiques nouvelles...
- 05. ... qui ont engendré la division de l'espace littoral du Maghreb.
- 06. Conclusion
Introduction
Les dernières décennies semblent avoir révélé un attrait nouveau de l'espace littoral des trois pays anciennement colonisés par la France que l'on s'accorde à réunir sous l'appellation de " Maghreb ".Ces littoraux du Maghreb, désignant donc l'Ouest du pourtour Sud de la Méditerrranée qui s'étend de La Gouera (au Maroc) à Ben Gardane ( en Tunisie) sur 3 000 kilomètres, sont devenus, au fil des années, un véritable pont jeté entre les deux continents, mieux encore, entre les deux hémisphères. De nombreux constats comme l'importance croissante du terminal algérois de liquéfaction du gaz ou encore la forte fréquentation étrangère du complexe touristique de Nabeul-Hammamet ( 26 000 lits et 7 millions de nuitées par an ) prouvent bel et bien que cette frange littorale doit être dorénavant considérée comme un partenaire incontournable au sein du jeu mondial.
Problématique
Comment cette façade maritime, déjà bien intégrée à l'échelle régionale, a-t'-elle exploité et subi les effets de la globalisation ainsi que ceux de la division internationale du travail?
En effet, si cette mise en valeur des littoraux maghrebins trouve ses origines dans l'impact latent de la colonisation et des politiques de développement choisies au moment des indépendances, elle doit désormais son maintien et son amplification à l'actuel phénomène de mondialisation. Enfin, s' il y a véritablement eû une mise en valeur de ces littoraux, force est de constater qu'elle n'est nonobstant pas intégrale et uniforme, d'où le vocable " littoraux maghrebins" préféré à "littoral maghrébin".
Une exceptionnelle situation géographique mise en valeur durant la colonisation et au moment des indépendances.....
Une localisation idéale...
En géographie sociale cours, la façade maritime du Maghreb jouit d'une position géographique avantageuse au sein de l'organsation spatiale de la planète. Se situant à la jonction de deux mers et de deux continents, elle peut se targuer d'une position de carrefour maritime.
De plus, la remarquable proximité qui la lie au continent européen, car seulement 14 kilomètres séparent Tanger d' Algeciras, fait d'elle un acteur principal de l'interface Nord/Sud que constitue la mer Méditerranée. Par conséquent, cette position géographique lui infère d'emblée un statut de pays-relais, en ce sens où les relations entre les deux continents que sont l'Afrique et l'Europe (l'Eurasie) nécessitent sa médiation.Enfin, situés dans le région septentrionale de l'Afrique, les littoraux maghrébins bénéficient des fruits du climat méditerranéen qui, se caractérisant par des étés chauds et secs ainsi que des hivers doux, leur offre la possibilité du développement d'un tourisme balnéaire.
La géographie de ces littoraux se signale par des éléments qui, avant même d'être exploités, constituent de véritables atouts.
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...mise en valeur par des dynamiques héritées de la colonisation...
Bien que géographiquement favorisés, il a fallu attendre jusqu'à l'arrivée des colons français au milieu du XIXème siècle pour assister à une véritable mise en valeur de ces littoraux du Maghreb, mise en valeur provoquée par le retournement opéré par la colonisation. La période coloniale a, il est vrai,crée des distorsions majeures au niveau de l'organisation spatiale des états maghrébins.
En effet, même si Tunis devient la capitale de la Tunisie au XIIIème siècle et Alger au XVème, les pays maghrébins demeuraient tournés vers l'intérieur avant la colonisation qui commence par l'Algérie en 1830. C'est seulement avec l'implantation des colons sur les premiers lieux de débarquement que, peu à peu, la frange littorale s'est développée et qu'on a commencé à assister à une véritable littoralisation des territoires maghrébins. Face à l'arrivée importante de Français de la métropole, les villes du pourtour maghrebin ont dû s'élargir jusqu'à devenir d'importants foyers de population. Les trajets fréquents des colons français entre la colonie de peuplement et la métropole ainsi que le transport de marchandises ont favorisé l'ouverture des territoires sur la mer.
Ce commerce a aussi permis la création de ports qui se situent aujourd'hui parmi les plus grands du pourtour méditerranéen comme le port marocain de Jorf Lasfar ou celui de Skikda en Algérie. Force est de constater que la colonisation a joué un rôle primordial dans ce processus de littoralisation qui a fait de cet espace un pôle important à l'échelle de l'Afrique et un espace séduisant au niveau mondial. Cette mise en avant des atouts du littoral maghrébin sera poussée à son comble par le biais des orientations politiques choisies au moment des accessions à l'indépendance.
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...et des politiques de développement choisies au moment des indépendances
En 1958 (Maroc et Tunisie) et 1962 (Algérie), les états maghrébins accèdent à l'indépendance. Avec le début de cette nouvelle ère vont naître des divergences entre l'Algérie, d'une part, et le Maroc et la Tunisie, de l'autre, par rapport à l'exploitation de la frange littorale du Maghreb.
Le Maroc et la Tunisie optent pour la voie libérale et choisissent de s'atteler au développement du tourisme balnéaire en réponse à la demande étrangère ce qui leur a d'ailleurs permis de s'imposer rapidement sur le marché du tourisme méditerranéen. Cette stratégie lancée par les deux pays au début de la décennie 1960 se caractérise par de nombreuses options: entre autres, un tourisme de masse, une clientèle ouest-européenne, des voyages à forfait, le développement des axes de communication (augmentation de la fréquence des déplacements par avion grâce à TunisAir et Royal Air Maroc ).
Cependant, les littoraux tunisiens et marocains se développent également par le biais de l'essor de l'industrie,essor parfois volontariste et qui passe par la création d'une industrie de base (raffineries, sidériurgie,centrales thermiques, production d'amiante) et d'industries de substitution aux importations ainsi que par l'essor d'une agriculture qui va faire de ces littoraux le verger de l'Europe.
L'Algérie, quant à elle,s'engage en 1962 dans la voie socialisante. De ce fait, elle se lance dans un audacieux développement des industries de base en prenant appui sur la rente pétrolière, on assiste alors à une véritable industrialisation du littoral algérien. Cette stratégie de développement autocentré, en vue d'une indépendance économique, n'a non seulement pas porté ses fruits mais elle a engendré l'abandon de la mise en valeur du littoral au niveau touristique.
Ces deux politiques de développement du littoral différentes distinguent encore aujourd'hui la Tunisie et le Maroc, dotés de littoraux industrialisés et attrayants au niveau touristique, de
l'Algérie dont les littoraux industrialisés,certes, demeurent néanmoins peu fréquentés par les touristes. Enfin, l'accession à l'indépendance aura eu un effet commun aux trois pays maghrébins: l'accentuation de la métropolisation, processus qui, en drainant d'importants flux, va amener les centres décisionnels sur le littoral.
Votre prof d'histoire géographie vous enseignera tout cela.
..., mise en valeur qui, au contact de la mondialisation a donné naissance à des dynamiques nouvelles...
Une littoralisation et une démographie à l'origine d'un processus spontané: l'urbanisation...
Dans chacun des pays du Maghreb, cette concentration des centres de décision sur les littoraux va, sans faire de déterminisme, s'accompagner d'un véritable processus d'urbanisation. De surcroît, les trois pays n'étant pas arrivés au terme de leur transition démographique,il n'est pas particulièrement étonnant d'observer que c'est dans cette même période que ces littoraux devinrent de véritable môles de peuplement.
En effet, cette constante croissance démographique en engageant ce phénomène d'urbanisation des littoraux drainant des flux humains internes et venant de toute l'Afrique subsaharienne va pousser vers la ville une population jeune désireuse d'aller de trouver du travail. Cette concentration croissante de la population dans les agglomérations urbaines des littoraux a engendré leur élargissement. En Algérie, on compte désormais 90% de la population sur le littoral. En Tunisie, où le taux d'urbanisation est le plus élevé du Maghreb ( 64%), on observe un phénomène similaire avec Tunis qui impose sa primauté numérique ( 2 250 000 habitants en 2004 ).
Enfin, au Maroc, le processus d'urbanisation du littoral est faussé par la pression sur les deux enclaves espagnoles: Ceuta et Mélila. En effet, suite à la mondialisition qui a creusé l'écart entre les deux rives de la Méditerranée , le Maroc est devenu le principal pays-transit entre le continent africain et le continent européen. Que ce soit pour tenter de pénétrer dans les enclaves espagnoles ou pour se lancer dans la périlleuse traversée du Détroit de Gibraltar, le littoral marocain constitue désormais une étape centrale du trajet qui mène les émigrants clandestins à l'Europe.
Cette pression joue un rôle dans l'urbanisation du littoral marocain dans la mesure où les résignés ou refoulés y restent et finissent par s'y installer. Certains parviennent à gagner leur vie et d'autres se retrouvent dans les habitats précaires dont regorgent les bidonvilles.
En somme, avec l'urbanisation, on a un considérable processus spontané, imprégné de l'héritage colonial et impulsé par la mondialisation qui a fait du Nord de la Méditerranée un eldorado.
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...puis sous l'effet de la globalisation, des processus dirigés comme l'industrialisation...
Ces processus spontanés ont été rejoints par de nombreux processus dirigés comme l'industrialisation, orchestrée par les Etats. La mondialisation ainsi que la division internationale du travail ont poussé les états maghrebins à développer des industries spécialisantes.
Pour pouvoir résister aux tumultes de cette mondialisation, les littoraux maghrebins ont opté pour la sous-traitance, les grandes firmes multinationales sont particulièrement attirées par ces zones ouvertes sur le monde, ce qui explique d'ailleurs, sans faire de déterminisme, que la majeure partie des délocalisations se font surtout sur le littoral atlantique marocain. Mise à part l'Algérie dont les orientations économiques et politiques ne rendaient pas possibles ce type d'industries, la Tunisie et le Maroc séduisent par leur situation d'ouverture maritime et leur main d'oeuvre bon marché.
On dénombre des milliers d'usines-ateliers au Maroc dont 80% travaillent dans le textile et la chaussure et dont 4 400 sont en la possession du royaume. La majeure partie de ces usines se trouvent sur le littoral car il constitue un important bassin de main d'oeuvre et les relations faciles avec l'étranger comme le pôle Casablanca-Mohammedia-Rabat, ce qui a accentué la polarisation spatiale du territoire. Le produit de ces industries constitue 50% des exportations marocaines, ce qui a l'effet pervers de créer une dépendance vis-à-vis de l'Europe.
Il en est de même pour la Tunisie dont 83% des entreprises sont spécialisées dans le textile et la chaussure et dont les principaux pôles sont Tunis et le Sahel de Sousse. Cette industrialisation s'illustre aussi par une exploitation intensive des ressources d'hydrocarbures notamment importantes en Algérie qui en a fait le tremplin de son essor économique. En effet, aujourd'hui , "l'or noir" constitue 97,2% des recettes totales d'exportations ce qui assure une facture pétrolière totalement à son avantage car elle est autosuffisante à ce niveau-là. L'Algérie est devenue ,de nos jours plus que jamais, un interlocuteur inévitable dans le dialogue mondial sur les ressources naturelles autant le gaz que le pétrole.
Vous le verrez en cours seconde histoire géographie, ce qui justifie sa place prépondérante au sein de l'OPEP de par le rang de sa société nationale ,la Sonatrach, qui, concentrant un grand nombre de ses raffineries sur le littoral, a récemment été contacté par le géant Gazprom. La Tunisie et le Maroc, à un degré inférieur, disposent d'importants gisements de matières premières mais elles ont dû, à la différence de l'Algérie, se résoudre à développer d'autres secteurs. Que ce soit par l'attraction qu'ils exercent sur les firmes internationales que par la richesse de leurs sols, les littoraux maghrébins ont sû empreinté avec brio la voie de l'industrialisation.
... ou la tertiairisation encouragée par les états maghrébins.
Cependant, ils ont favorisé la voie de la tertiairisation. En effet, les littoraux maghrébins se sont progressivement greffés à ce qu'un spécialiste canadien des médias McLuhan a nommé le "village planétaire", à savoir que les communications instantannées ont aboli toutes les frontières . La diffusion des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (N.T.I.C.) n'a pas épargné la frange littorale maghrébine, elle a ,au contraire, engendré une rapide tertiairisation.
Le premier produit de ce phénomène est bien entendu le développement d'un secteur touristique qui, grâce aux investissements étrangers (surtout en provenance des pétromonarchies de la péninsule Arabique), est devenu important. Ce tourisme a été principalement conçu pour répondre à la demande des touristes des pays de l'hémisphère Nord, à la recherche de lieux bon marché et propices au repos. Ce tourisme, principalement balnéaire, repose donc sur la mise en valeur des littoraux.
Si le dévouement des littoraux au tourisme est notable au Maroc et en Tunisie, il est quasiment inexistant en Algérie en dépit des efforts fournis par le Ministre de l'Aménagement du territoire et du tourisme Chérif Rahmani. Cette tertiairisation se signale aussi par la prolifération des Hot-lines de sociétés françaises concentrées dans les grandes villes des littoraux car elles offrent la possibilité d'embaucher des personnes francophones.
Ce développement du tourisme et l'accueil des Hotlines ( centres d'appel) montrent bien la volonté de ces littoraux maghrébins de s'insérer dans la mondialisation dans lequel ils sont, bon gré mal gré, emportés.
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... qui ont engendré la division de l'espace littoral du Maghreb.
Si les littoraux maghrébins semblent être majoritairement touristiques...
Il est vrai que l'espace littoral maghrébin dispose d'un secteur touristique bien développé, héritage d'une politique de tertiairisation entreprise surtout par le Maroc et la Tunisie . Les grands complexes touristiques préférés par la clientèle étrangère se trouvent surtout sur la côte Est de la Tunisie qui, entre Tunis et Jerba, en est constellée.
Cependant, la Tunisie devrait bientôt être supplantée par le Maroc. En effet, les chiffres du tourisme marocain ont montré une évolution de + 29 % pour le premier trimestre 2007, contre 6 % pour la Tunisie. Ainsi le Maroc dépassera le cap de 7 millions de touristes pour l'année 2007 et dépassera la Tunisie en termes d'arrivées.
L'Algérie, disposant pourtant du plus long littoral des pays maghrébins avec une étendue de 1 200 kilomètres, a engagé beaucoup trop tard le développement de son secteur touristique. De plus, les tristes évènements qui ont secoué le pays après l'indépendance ont empêché un accueil massif de touristes et ont donc financièrement entravé la mise en valeur d'un littoral pourtant magnifique de par la diversité de ses paysages. On doit donc le charme des littoraux maghrébins surtout au Maroc et à la Tunisie qui disposent de véritables lidos touristiques comme ceux du segment littoral entre Nabeul et Mahdia qui représente 63% de la capacité nationale en lits avec 1200 lits en 2003.
Le Maroc dispose de villes touristiques de renommée internationale toutes situées sur sa frange littorale comme Casablanca et sa mosquée Hassan II qui attire de nombreux visiteurs ou Essaouira et ses plages au bord de l'Atlantique. Tout cela lui a valu d'enregistrer en 2003 un nombre de 4,8 millions de visiteurs. L'attrait de ces littoraux, inégalement réparti, leur apporte une manne considérable.
Seulement ces bénéfices ne font pas oublier tous les problèmes que pose cette forte dépendance au continent européen, entre autres, qui constitue environ 65% de la clientèle des littoraux maghrébins. Ce secteur touristique demeure cependant bancal car son profit est à la merci de l'opinion internationale comme l'a montré la période de désertion qui a suivi les attentats du 11 Septembre 2001, ce qui a mis en évidence la volatilité de la clientèle étrangère.
..., le Maghreb dispose également d'importants littoraux urbains...
Aux littoraux touristiques s'ajoutent des littoraux urbains souvent confondus car ils sont juxtaposés. En effet, avec le developpement du secteur touristique, de vrais circuits d'accueil ont été crée, de sorte que les grands sites touristiques sont rapidement accessibles des aéroports et des ports, on comprend alors que l'essor de ces deux types de littoraux se soit fait conjointement. L'irruption du tourisme de masse a rendu obligatoire l'agrandissement de certains noeuds de communication, accentuant ainsi le phénomène d'urbanisation déjà impulsé par un puissant exode rural et une forte croissance démographique.
Concentrant tous les centres décisionnels, les littoraux urbains se sont développés grâce à l'élargissement des grandes villes dont l'importance est dûe en partie à l'héritage légué par la colonisation française. Aussi ces mégapoles et métropoles drainent-elles désormais des flux humains considérables, ce qui a pour conséquence une bidonvilisation massive et l'augmentation importante de habitats autoconstruits dans les banlieues comme à Rabat .
Ces habitats spontanés sont sous-équipés, insalubres et peu viables, ils accueillent des familles démunies ou financièrement très limitées. Ces bidonvilles représentent, par exemple, 40% de la surface urbanisée du Grand Tunis et un tiers de celle d'Oujda. Cette urbanisation non réglementaire cause une pléthore de problèmes aux grandes villes des littoraux maghrébins car elle constitue un système illégal avec des promoteurs "clandestins", des tarifs pour le m2 arbitraires. De nombreux projets de résorption de ces habitats spontanés ont été mis en route comme les actions de "mise en ordre urbain" ou celles d'aamélioration de l'existant.
L' Algérie, elle, a longtemps opté pour la radicale "politique du bulldozer" qui consistait dans la destruction physiques des logements de fortune, désormais son Excellence le Président Abdelaziz Bouteflika tente d'endiguer et d'éradiquer ce phénomène par la construction d'une sorte d'HLM dans la périphérie des grandes villes. On note donc une importance parfois excessive des littoraux urbains au sein de cette frange littorale comme en témoigne l'existence de macrocéphalies dans les trois états, Tunis, Casablanca et Alger.
...et des littoraux agricoles qui en font le verger de l'Europe.
Bénéficiant d'un climat favorable à la culture de fruits et légumes, les états du Maghreb ont tâché de développer ,sur leurs littoraux respectifs, une agriculture intensive vouée à l'exportation. Cette agriculture des littoraux du Maghreb s'est modernisée ces dernières années et concerne surtout les agrumes au Maroc, le vin en Algérie et l'huile d'olive en Tunisie.
Au Maroc, la surface agricole utilisée, en grande partie sur le littoral pour des raisons climatiques, dépasse les 9 millions d'hectares dont 69% dans la culture de céréales. Cependant, ce sont les agrumes qui sont exportés même si le Maroc subit la rude concurrence de la production espagnole, bénéficiant d'un ancien savoir-faire et d'une rapidité de livraisons. En Tunisie, se dirigeant plutôt vers une économie plus industrielle et de services, la place de l'agriculture baisse dans l'économie avec une chute de 6% entre 1970 et 2000. Il n'en reste pas moins qu'elle dispose de régions littorales productives au niveau agricole comme le Cap Bon ou la vallée de la Mejerda qui permettent une indépendance céréalière du pays et la culture de produits destinés à l'exportation ( huile d'olive, harissa,etc.).
Enfin, en Algérie, c'est surtout la plaine de la Mitidja qui illustre l'importance de l'agriculture littorale du pays. Cette Mitidja est un espace agricole très productif dont les cultures sont majoritairement de types intensifs ( agrumes et vignes) mais cette région indispensable à l'approvisionnement du pays est menacée par l'avancée constante de l'urbanisation avec une capitale toujours plus grande.
Les littoraux des trois pays se rejoignent cependant par une forte pisciculture permise par un potentiel halieutique indéniable. Cependant, c'est tout de même le littoral atlantique qui bénéficie des ressources les plus importantes.Enfin, les trois pays connaissent un problème de gestion de l'eau qui est plus accentué en Tunisie et au Maroc où le développement du tourisme ne fait pas bon ménage avec celui de l'agriculture, d'où une importante politique de lutte contre ce stress hydrique.
Cependant, cette spécialisation des littoraux maghrébins a laissé des régions à l'abandon.
Si le Maghreb dispose de littoraux actifs soit en tant que pôles touristiques soit en tant que puissantes conurbartions ou encore plaines agricoles plus ou moins productives, cela n'a pas empêché l'abandon de certaines portions de la frange littorale. Force est de constater que chacun des trois pays possède une partie de littoral laissé en patûre.
En Algérie, c'est la Kabylie qui souffre de cet abandon dû à un relief difficilement exploitable. En Tunisie, c'est entre Jerba et la frontière tuniso-libyenne qui subit ce processus, enfin, au Maroc, il existe deux zones peu exploitées voire délaissées, il s'agit du segment littoral entre Agadir et la frontière avec la Mauritanie et de celui qui sépare Tanger de la frontière algérienne.
Ces espaces ont été exclus de la mise en valeur opérée par la colonisation et les politiques de développement postcoloniales.Elles accusent un important retard quasi- irratrappable par rapport à ce que l'on appelle le Maghreb "utile".Cependant l'acharnement avec lequel les trois états ont decidé de lutter contre cette marginalisation laisse entrevoir un possible espoir d'intégration.
Conclusion
Forte d'une position géographique exceptionnelle qui a été relativement bien exploité par les colons français, la frange littorale du Maghreb, divisée par les différentes orientations économiques adoptées par les nouveuax états indépendants, a su en dépit de certains revers tirer profit du contexte de mondialisation.
Cependant, l'intensification du phénomène a déclenché une division internationale du travail qui a divisé les acteurs en deux groupes: les exploitants et les esploités. Bien que les littoraux maghrébins ont su se servir de ce processus comme tremplin pour leur développement, ils restent inclus dans le second groupe dans la mesure où tout l'équilibre de leur attrait repose sur les devises étrangères.
Les différents types de littoraux se trouvent, aujourd'hui plus que jamais, en proie à de nombreuses menaces venues de tous les coins du monde, de la Chine pour l'industrie, de la Russie pour l'hydrocarbure, de l'Espagne pour le tourisme.
Face aux dernières convulsions du passage à l'économie de marché, ( rapide pour la Tunisie et le Maroc, nettement moins pour l'Algérie ) et face aux soubresauts engendrés par l'insertion à la mondialisation du globe, les littoraux maghrébins deviennent indispensables à l'enclenchement d'un développement réel du Maghreb de l'intérieur.
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Facteur principal de la mondialisation
Bonjour ! Les progrès techniques et les réseaux de communication sont parmi les piliers de la mondialisation !
Bonne journée
Comment je peux une conclusion en géographie sur les pays du sud (unité et diversité )
Bonjour ! Vous trouverez probablement toutes les réponses que vous cherchez dans notre leçon sur les pays du sud : https://www.superprof.fr/ressources/scolaire/geographie/cours-geo-01/terminale-es/espace-des-suds-integration.html
Bonne journée !