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C'est parti

Présentation de l'oeuvre

François Rabelais a écrit en tout et pour tout cinq romans : Pantagruel (1532), Gargantua (1534), Le Tiers Livre (1546), Le Quart Livre (1548) et Le Cinquième Livre (à titre posthume, en 1564).

La vie très horrifique du grand Gargantua, père de Pantagruel, jadis composée par M. Alcofribas abstracteur de quintessence. Livre plein de Pantagruélisme est donc le deuxième roman composé par Rabelais. Il découle directement de l'univers du premier, Pantagruel. Leur structure est d'ailleurs comparable, même si Pantagruel diffère par sa complexité. Ces deux livres ont été publiés sous le pseudonyme Alcofribas Nasier (qui est l'anagramme de son nom), Abstracteur de Quintessence.

On y lit les exploits guerriers du géant Gargantua. Rabelais s'en sert comme tribune en faveur d'une culture humaniste. Du point de vue du style, il regorge de vocabulaire en même temps qu'il est très cru.

Qui est l'auteur de Gargantua ?
François Rabelais (1483-1553)

Résumé et analyse de l'oeuvre

Prologue

Le lecteur découvre d'abord un appel à sa bienveillance. L'oeuvre, nous dit-on, est de nature comique. Cette mise en garde doit d'abord prévenir le regard de l'Eglise.

Il y a cependant une dimension paradoxale dans cette exhortation : Alcofribas, le narrateur, demande d'abord à se méfier de la dimension comique, invitant ainsi à interpréter le propos ; mais, ensuite, il enjoint à ne pas allégoriser la lecture.

Généalogie et naissance de Gargantua

Alcofribas Nasier dévoile d'abord au lecteur la généalogie de Gargantua, qu'aurait découverte Jean Audeau, un paysan. Rabelais cherche par là à railler la tendance des nobles à se créer une lignée prestigieuse.

Gargantua vient au monde après onze mois de grossesse de Gargamelle, femme de Grangousier et fille du roi des Parpaillons. Il sort de l'oreille gauche de sa mère et, au lieu de pleurer, il réclame tout de suite à boire. On peut voir ici une référence à la légende populaire contant que Jésus-Christ est sorti de l'oreille de sa mère. Et c'est parce qu'il demande à boire qu'il obtient son nom, son père s'écriant en référence à son gosier :
« Que grand tu as ! »
Et en effet : il lui faut le lait de dix-sept mille neuf cent treize (17 913 !) vaches.

Rabelais profite de décrire les vêtements du géant pour parodier le héros épique, aux habits excessifs. Ainsi, Gargantua porte mille habits et accessoires (une braguette, qui est à l'époque une poche en haut des chausses, et qui symbolise la fertilité). Ses couleurs sont le blanc et le bleu, celles du blason de son père, et le narrateur polémique sur leur signification ; le blanc serait l'allégresse tandis que le bleu les réalités du ciel.

Le géant invite, tout spécialement en ce siècle, à relativiser la place de l'homme. Il peut, en outre, agir comme un miroir grossissant de l'humanité.

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Enfance de Gargantua

Entre sa troisième et sa cinquième année, l'éducation de Gargantua se veut très permissive. Il boit, dort, manger autant qu'il veut et suit son plaisir comme les papillons. Il témoigne de l'adresse de son esprit, en racontant poétiquement la manière dont il a découvert le meilleur « torchecul », après maints différents accessoires testés. Ainsi, il s'agirait d'un :

 « oyzon bien dumeté, pourveu qu'on luy tienne la teste entre les jambes »

C'est-à-dire :

« un oiseau bien duveté, pourvu qu'on lui tienne la tête entre les jambes. »

Ce comportement farouche, où tous les instincts sont suivis et explorés, est à l'image des préceptes d'Erasme (philosophe du XVIème siècle) qui conseille de ne pas négliger l'éducation des petits enfants. Il manifeste en outre de l'amusement émerveillé de Rabelais au sujet du corps.

Première éducation de Gargantua

Grandgousier, inquiet de cette intelligence gâchée par le manque d'éducation, l'envoie chez un précepteur pour qu'il apprenne le latin. Ce dernier lui fait savoir par coeur (à l'envers aussi !) la scolastique (théologie, philosophie, logique enseignées au Moyen Âge dans les universités et les écoles, CNRTL). 

Rabelais tourne ainsi en dérision le savoir de son époque et la manière de l'inculquer.

Bien vite conscient de la bêtise grandissante de son fils, le père de Gargantua le fait changer de professeur.

L'enseignement humaniste

On lui trouve alors un éducateur humaniste, Ponocrates. Gargantua part avec lui visiter Paris, pour découvrir comment sont éduqués là-bas les fils. Sur la route, leur énorme jument, qui est un cadeau du roi de Numidie à Grandgousier, rase  la forêt d'Orléans avec un coup de queue.

Dans la capitale, le géant intrigue. Il se réfugie alors dans les tours de Notre-Dame, desquelles il pisse. Le torrent d'urine noie des habitants au nombre de « deux cens soixante mille, quatre cent dix et huyt. Sans les femmes et petits enfans ». 

Il emporte finalement avec lui les cloches de l'église. Vient alors Janotus de Bragmardo, doyen de la Sorbonne, pour le convaincre de les restituer. Son discours est une caricature de ceux que tiennent les maitres scolastiques et autres théologiens de la Sorbonne, d'autant plus ridicule que Gargantua a déjà rendu les cloches.

Que fait Gargantua à Paris ?
Gargantua, Salabanov, 1938

Ponocrates veut d'abord découvrir les méthodes des anciens professeurs et laisse Gargantua agir selon ses habitudes. On découvre le géant profitant de longs temps de repose, de repas selon l'appétit, des moments fréquents de jeux.

Le pédagogue sollicite alors un médecin pour qu'il lui donne « l'ellébore d'Anticyre », qu'on dit soigner la folie : elle a pour effet d'effacer les mauvais us de Gargantua ainsi que ses faux savoirs. Le géant profite ensuite d'une éducation complète, nourrie de toute sorte de savoirs scientifiques et moraux, et fondée sur l'exercice physique et l'hygiène de vie. Il lit les Grecs et les Latins, fait de l'arithmétique, joue de la musique. On lui apprend également l'art de la chevalerie. Lorsqu'il ne peut sortir, il s'adonne à la peinture ou la métallurgie. Une fois tous les mois, le maître et l'élève vont se balader en forêt, récitant ou faisant des vers.

Ce programme s'inspire de la perspective humaniste développée par Erasme, qui prône une éducation attentive aux facultés individuelles.

Le temps de la guerre pricrocholine

Le début du conflit

Des bergers du pays de Gargantua demandent à des fouaciers de Lerné à acheter leurs fouaces (pains en forme de couronnes). Ceux-ci, plutôt que d'accepter, les insultes, ce qui provoque une bataille, et l'un des marchands est blessé. Picrochole, roi de Lerné, se sent agressé et déclenche la guerre. Cet événement vise à critiquer les velléités d'expansion de Charles Quint.

L'armée de Pricrochole saccage donc le pays de Grandgousier. A cette faveur, on découvre l'existence de Frère Jean des Entommeures, qui massacre avec allant les pillards. Picrochole finit par s'emparer du château de La Roche-Clermault et s'y enferme. Grandgousier, dans un souci humaniste d'apaisement, tente d'acheter la paix ; mais son adversaire y voit un signe de faiblesse et décide de conquérir toutes les terres environnantes (jusqu'en Asie).

Gargantua, de retour de son voyage de Paris et qui arrive à Parilly, veut s'enquérir de la situation. Il envoie Gymnaste et l'écuyer Prelingand en éclaireurs. Les deux rencontrent un groupe d'assaillants qu'ils parviennent à défaire, en les persuadant de la nature diabolique de Prelingrand.

Gargantua, conscient désormais de la situation, s'avance vers le front avec un arbre à la main. Sur la route, sa jument noie les troupes ennemis en pissant dans une rivière et lui rase un château.

Que raconte l'histoire de Gargantua ?
Illustration de Gustave Doré pour l'ouvrage Gargantua er Pantagruel, 1894

C'est l'occasion de mettre en application un procédé comique pour Rabelais, permis par le gigantisme de ses personnages : Grandgousier pense que son fils amène des « éperviers de Montagu », c'est-à-dire des poux, tandis qu'il s'agit en réalité de boulets de canon, que Gargantua lui-même avait interprétés comme des grains de raisins.

Les retrouvailles père/fils

Pour fêter le retour du fils, un grand festin est organisé au château. Au cours de celui-ci Gargantua gobe accidentellement des pèlerins qui se trouvait dans la laitue de son jardin. Ceux-ci s'accrochent aux dents de la bouche géante pour survivre ; et Gargantua finit par les déloger à l'aide d'un cure-dent. Un pèlerin récite alors un passage du Livre des Psaumes (texte religieux en vers écrit par le roi David) pour prouver que l'événement avait été prédit.

Rabelais se moque ainsi de la pratique du pèlerinage et des lectures littérales de la Bible.

Gargantua, impressionné par les exploits de Frère Jean, l'invite à sa table. S'ensuivent alors de multiples jeux de mots, avant que le géant commence une critique à propos des moines. Ils seraient coupables de ne pas utiliser leurs mains, de répéter des prières qu'ils ne comprennent pas et de déranger leur entourage ; c'est là tout le contraire de Frère Jean.

La bataille

Le moine, au cours de la nuit, réveille ses acolytes pour entreprendre une attaque nocturne. Celui-ci a néanmoins surestimé ses capacités chevaleresques et se retrouve pendu à un noyer. Il abandonne finalement son armure pour ne garder que son bâton : l'habit ne fait pas le moine.

Pricrochole, qui apprend la défaite et pense Gargantua en compagnie de démons, douche son avant-garde d'eau bénite. Celle-ci rencontre les troupes de Grandgousier mais prend peur devant Frère Jean qui crie : « Choqcquons, diables, chocquons. ». Seul Tyravant, leur chef, reste et se fait assommer par le moine. Mais ce dernier ne s'arrête pas là et poursuit seul les ennemis - ce que Gargantua condamne car, selon lui, on ne doit pas acculer une ennemi en déroute.

Mais le religieux est capturé et l'avant-garde retourne à l'attaque. Frère Jean parvient finalement à tuer ses deux gardiens et se précipite sur l'arrière-garde, en plein trouble. Rabelais décrit le carnage avec beaucoup de précision anatomique. Frère Jean revient finalement à Gargantua victorieux. Il est accompagné de cinq pèlerins qui étaient des otages de l'ennemi et Toucquedillon, l'aide de camp de Picrochole.

Lors du festin qui suit la bataille, Gargantua critique les prêcheurs qui enjoignent à faire pèlerinage, au détriment des proches qu'on abandonne. Le géant leur offre des chevaux pour qu'ils rentrent dans leurs foyers. C'est une critique que l'on retrouve chez les humanistes et les luthériens (héritiers du théologien Luther).

La défaite de Picrochole

On amène Toucquedillon jusqu'à Grangousier. Le roi fait preuve de magnanimité et, prônant une nouvelle fois l'apaisement au nom de l'amour chrétien, l'envoie calmer son chef.

Lorsque l'aide de camp revient en son royaume, il propose à Picrochole de pactiser avec Grandgousier. Hastiveau le traite de traître ; Toucquedillon le tue. Mais c'est ensuite lui-même que Picrochole fait tuer.

Gargantua arrive bientôt pour assiéger le château de l'ennemi. Il finit par donner l'assaut et l'on assiste à une caricature de combat : les troupes du géant sont disciplinées et fortes, tandis que l'autre armée est chaotique et isolée.

Devant la débâcle, Picrochole fuit avec son cheval. Lorsque celui-ci trébuche, l'homme ne contient pas sa colère et le tue. Il veut alors voler un âne à des meuniers, mais ceux-ci finissent par le voler. Ce sont là les dernières informations dont on dispose sur le roi déchu.

Gargantua, quant à lui, libère les prisonniers et leur offre trois mois de solde pour leur voyage retour. Il compense également les pertes subies par les paysans du fait de l'état de guerre. Le discours qu'il tient aux vaincus, empli de l'idée de clémence, ainsi que ses actes sont une nouvelle critique à l'adresse de Charles Quint.

Le cadeau à Frère Jean

Pour le récompenser de son courage, Gargantua offre à Frère Jean une abbaye de son choix. Mais celui-ci refuse et répond :

« Car comment (disoit il) pourroy je gouverner aultruy, qui moymesmes gouverner ne sçaurois ? »

C'est-à-dire :

« Car comment, disait-il, pourrais-je gouverner autrui, quand je ne sais pas me gouverner moi-même ? »

Mais il finit par accepter l'abbaye de Thélème où la vie des moines est organisée selon le principe égalitaire et celui de la volonté individuelle. Leur unique règle est ainsi : « Fay ce que tu vouldras. ». Hommes et femmes s'y mélangent dans un lieu ouvert (sans fortifications) et il n'y a pas de pauvreté.

Symboliquement, on peut y voir une anti-abbaye, un paradis terrestre ou encore une école de préparation au mariage.

Le roman se conclut sur un poème (inspiré de Mellin de Saint-Gelais) qui s'intitule « Enigme en prophétie ». Gargantua y voit la volonté de Dieu tandis que Frère Jean le lit comme la description du jeu de paume (l'ancêtre du tennis). Cette différence dans les interprétations fait écho au prologue du roman.

Réflexions plus larges sur Gargantua

Les thèmes d'une époque...

Rabelais profite de Gargantua pour rassemble les grand thèmes de son temps.

L'éducation

Notamment travaillée dans la deuxième partie de son livre, l'auteur développe l'idée d'éducation selon deux vues :

  • dimension critique : parodie de l'art sophistique (voir le premier précepteur de Gargantua), caricature des penseurs de Sorbonne (voir le doyen)
  • programme utopique : l'éducation donnée à Gargantua ne lui est réalisable que parce qu'il est un géant (cela dit aussi du caractère utopique de l'humanisme)

En outre, Ponocrates incarne la soif de connaissance, par le programme qu'il met en place pour son élève. L'intérêt est dirigé vers les auteurs antiques, vers l'apprentissage des langues étrangères et vers le progrès.

La politique

Grandgousier est l'incarnation du bon gouvernant - par opposition, par exemple, à Picrochole. Ainsi, le père de Gargantua :

  • profite de bons conseillers
  • agit lorsqu'il est nécessaire de le faire
  • est mesuré dans ses réactions
  • a une vision à long-terme

Il ne faut pas perdre de vue l'écho historique d'une telle figure : Grandgousier est l'anti-Charles Quint, qui inspire le personnage de Picrochole.

A qui sont adressées les critiques disséminées dans Gargantua ?
Charles Quint, empereur

La religion

La religion est d'abord symbolisée par frère Jean. Son personnage doit être lu à plusieurs niveaux :

  • il est grand, sportif et maigre : c'est une représentation opposée à la réalité. Par là, Rabelais critique le mode de vie monacal (= des moines) qui se complait dans les excès.
  • Rabelais met en garde contre les a priori
  • les discours de Frère Jean permettent à l'auteur d'exposer une vision sur l'inutilité d'une religion à contre-courant de son temps. Le clergé doit s'adapter aux nouvelles velléités fondées sur le libre arbitre et la liberté individuelle.

Expression d'aspirations

Gargantua exprime plusieurs des aspirations emblématiques de son siècle :

  • la volonté de renouvellement : le genre de la satire comprend en lui même la volonté d'installer d'autres valeurs et d'autres normes
  • l'aspiration à la liberté : le siècle a été marqué par le passage du géocentrisme (Système astronomique d'après lequel on considérait la Terre comme le centre de l'Univers autour duquel tournaient les autres astres, Larousse) à l'héliocentrisme (Système astronomique d'après lequel on considère le Soleil comme le centre de l'Univers (astronomie ancienne) ou comme l'astre autour duquel s'effectue la rotation des planètes, Larousse), ce qui modifie profondément l'idée que l'homme se fait de l'univers. Le libre-arbitre est une idée à la force croissante (comme le représente Frère Jean lorsqu'il se lance tout seul à l'assaut des troupes ennemies)
  • avec ses paradoxes, comme la guerre critiquée par Grandgousier et en même temps, pratiquée par lui...

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Nathan

Ancien étudiant de classe préparatoire b/l (que je recommande à tous les élèves avides de savoir, qui nous lisent ici) et passionné par la littérature, me voilà maintenant auto-entrepreneur pour mêler des activités professionnelles concrètes au sein du monde de l'entreprise, et étudiant en Master de Littératures Comparées pour garder les pieds dans le rêve des mots.