Edition du livre : Pocket

Le Dom Juan  de Molière, écrit en 1665, est la version la plus connue du mythe de Don Juan, ce séducteur libertin qui aime séduire, tromper et se moquer des femmes qu'il considère comme des objets. Molière a crée un personnage secondaire dans sa pièce mais d'autant plus important : Sganarelle, valet d'un maître tyrannique, qui ne cesse de vouloir le remettre sur le droit chemin et de s'inquiéter des conséquences de la vie de Don Juan. Nous pourrons nous demander quelles relations entretiennent-ils et quelles conceptions du monde ont-ils ? Dans un premier temps, nous verrons leurs conceptions de la religion. Dans une seconde partie, nous étudierons les relations qu'ils entretiennent. Enfin, nous traiterons de leurs relations avec les autres.

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C'est parti

I Leurs conceptions de la religion :

Don Juan ajoute à la définition du libertinage un sens d'athéisme et d'impiété, il en est d'ailleurs la figure exemplaire. Il blasphème, en poussant le Pauvre de l'acte III, scène 2 (p. 69-72) à jurer pour obtenir un Louis d'or : « si tu jures » (l. 32). Il provoque la statue animé du commandeur qu'il a tué en l'invitant à boire et à manger, à l'acte IV, scène 8 : « Qu'on lui donne du vin .. » (p. 110) et en acceptant son invitation pour le lendemain. Il méprise le sacré, comme lorsqu'il dit au pauvre : « pour l'amour de l'humanité » (III, 2, p. 9-72, l. 39) alors que la phrase habituelle est « pour l'amour de Dieu ».

A l'inverse, Sganarelle croit en Dieu et craint la fureur divine si Dom Juan ne se repent pas. Il le critique vivement dans la scène 1 de l'acte I (p. 12) en le qualifiant de « pourceau d'Epicure » (l. 6) « vrai Sardanapale » (l. 7), « hérétique » (l. 5)…  Il présente son maître comme un libertin sans aucune morale : « rien n'est trop chaud ni trop froid pour lui ». Il a tenté de raisonner son maître à propos de ses mœurs qu'il n'approuve pas mais en vain, Don Juan ne suivra pas ses conseils et finira emporté en enfer. Cependant, il rudoie le Pauvre avec lui dès la scène 2 de l'acte III (p. 71, l. 36) : "va, va, jure un peu, il n'y a pas de mal". Le sacré fait peur à Sganarelle, peut-être encore plus parce que son maître ne le respecte pas : ainsi il est terrifié par le « miracle » qui se produit lorsque la statue du commandeur bouge. A la fin, à l'acte V, scène 2 tellement affolé par le comportement de son maître, il finit par le supplier de changer de vie et tâche de l'affoler : « Après cela, si vous ne vous rendez, tant pis pour vous », «  vous serez damnez de tous les diables » (p. 119).

II Les relations qu'ils entretiennent

Sganarelle est présent tout au long des aventures de Don Juan mais n'approuve pas les actions de son maître. Il feint de ne faire que son travail de valet mais en réalité il l'admire : « Ah quel homme ! Quel homme ! » (après la visite de Dom Juan chez son père). Contrairement à Don Juan, il est ignorant mais essaye de l'imiter en mettant en avant une érudition pédante mal maîtrisée, dés la scène 1 de l'acte I : « pourceau d' Epicure » (l. 6, p. 12) : il n'a pas compris la véritable philosophie d' Epicure qui a montré l'intérêt psychologique du plaisir. Il utilise un langage populaire malgré une longue tirade apparemment bien maîtrisée sur le tabac : il compare son maître à une « bête brute » (I, 1, p. 12, l. 6). Il est incapable de soutenir un raisonnement argumentatif, comme sait si bien le faire Don Juan pour amener ses victimes à reconnaître la loi du plaisir. Certes, il est pieux mais met au même niveau la religion et la superstitions : d'après lui son maître ne croit « ni Ciel, ni Enfer, ni Loup garou » «(I, 1, p. 12, l. 5).

 Après que Don Juan ait été emmené dans les enfers, le valet ne semble pas triste mais plus préoccupé par ses gages non-payés : ils crient « Mes gages ! mes gages ! ».

Face au cynisme et aux provocations de Don Juan, Sganarelle veut représenter la raison : il essaye de lui faire comprendre que tout ce qu'il fait est mal, tant au niveau religieux que amoureux. Mais il ne le critique violemment que lorsqu'il n'est pas là.

Don Juan est un aristocrate, riche et qui dépense tout. A l'opposé, Sganarelle est un pauvre homme qui subit les frasques d'un maître qui profite de son rang pour accomplir les pires actions tant avec lui qu'avec les autres.

III Leurs relations avec les autres :

Contrairement à Don Juan, Sganarelle est un poltron et ne sait pas convaincre les gens à faire ce qu'il voudrait, comme son maître sait si bien le faire. Ainsi, à la scène 3 de l'acte IV, Don Juan vient de faire partir, avec le sourire, un de ses créanciers. Sganarelle se voit réclamer de l'argent par le même homme. Contrairement à son maître, il ne réussit pas à le faire partir et est obligé d'utiliser la force et de le pousser tout à fait en dehors du théâtre.

Alors que Don Juan s'amuse à séduire les jeunes femmes ou à mépriser les hommes, Sganarelle prend souvent la parole, en l'absence de celui-ci, ne fait que le critiquer et « le » prévenir des dangers qui l'attendent. Son maître, à l'égoïsme impressionnant, ne cesse de parler de lui, Sganarelle, lui, ne vit qu'à travers son maître, ce qui est visible dés la scène 1 de l'acte I où le volume de parole accordé à la description de Don Juan est très important.

En conclusion, nous pouvons dire que malgré l'opposition théorique de Sganarelle et Don Juan, l'un ne peut pas se passer de l'autre car ils sont complémentaires. Alors que Don Juan représente le coté inquiétant, sombre de la pièce, Sganarelle détend l'atmosphère avec son érudition pédante et mal maîtrisée. Il faut noter que c'est Molière qui jouait ce rôle.

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Agathe

Professeur de langues dans le secondaire, je partage avec vous mes cours de linguistique !