Chapitres
Définition de mondialisation
Le terme mondialisation vient du mot anglais « globalization » apparu au cours des années 1980 pour décrire l’existence d’un marché mondial où s’échangent, non plus uniquement des biens, mais aussi des services et des capitaux. La mondialisation est un processus mettant en relation les différentes parties du monde. Son émergence s’explique notamment par des phénomènes économiques, géopolitiques, avec l’effondrement du bloc communiste et donc l’ouverture de la Russie à l’économie de marché ainsi que celle de la Chine, qui reste toutefois communiste, et par l’apparition des NTIC, les nouvelles technologies de l'information et de la communication. La mondialisation se traduit, entre autres, par une parfaite mobilité des capitaux et une concurrence accrue entre les firmes et les nations. Ainsi, l’interdépendance entre les différents Etats ne cesse de croître et, de plus, les villes deviennent de plus en plus cosmopolites. On assiste donc à une multiplication des flux, matériels ou non. Nous allons voir en quoi la croissance des flux et mobilités sont au cœur de la mondialisation. Tout d’abord, nous aborderons l’intensification des flux, puis l’accélération des mobilités, et enfin, les acteurs de l’accroissement de ces échanges et mobilités.
Un flux est un mouvement d’un point vers un autre en suivant une trajectoire. On distingue les flux matériels, ceux de marchandises par exemple, les flux immatériels comme les flux d’informations et les flux de capitaux qui ne sont pas visuels.
Les flux de marchandises représentent 70% des échanges mondiaux et se font essentiellement entre les 3 pôles dominants. On assiste cependant à une forte émergence des flux provenant des pays en développement, en effet, leur part dans les échanges représente aujourd’hui environ 40% du commerce mondial. Ils restent néanmoins principalement sortants en Asie du Sud-Est et en Chine. Ces flux de marchandises sont essentiellement portés par les grands ports mondiaux et les voies maritimes majeures. En effet, au cours des 3 dernières décennies, le trafic maritime a doublé. La multiplication de ces flux a poussé les principaux ports mondiaux à s’agrandir afin de pouvoir s’adapter et ainsi, accueillir plus de marchandises. Nous assistons donc à la création d’infrastructures pour en faire des HUBS maritimes qui permettent de relier foreland et hinterland et de passer d’une mode de transport à un autre. Ces flux sont polarisés par des grandes routes maritimes qui desservent les grands ports des grandes façades maritimes comme la Northern Range. D’autre part, la plupart des flux de marchandises, ceux de matières premières énergétiques se font essentiellement du Sud vers le Nord. En effet, les pays qui possèdent des hydrocarbures sont principalement ceux du Sud. Ainsi, les principaux producteurs de pétrole, qui est la première marchandise échangée dans le monde, sont les pays de Moyen-Orient. Leur économie repose essentiellement sur l’exportation de pétrole.
De plus, les services ont aussi une place importante dans le commerce mondial. Les flux financiers se sont fortement intensifiés et les marchés financiers sont devenus internationaux. Ils sont portés par de grandes bourses qui sont toutes interconnectées, comme celle de New York, Wall Street, ou celle de Londres, la City, mais aussi des bourses émergentes comme celles de Bombay ou Shangaï. Les flux d’IDE, investissements directs à l’étranger, se sont aussi beaucoup accrus. Ces flux sont principalement portés par les pôles dominants, mais certains pays en développement sont récepteurs de flux entrants qui contribue à leur croissance économique. Cependant, la spéculation rend la sphère financière instable et l’interdépendance entre les pays propagent les effets d’une crise à l’échelle mondiale, comme cela a été le cas avec la crise des Subprimes. Ces flux financiers ont pu réellement voir le jour grâce à l’apparition des NTIC.
On remarque aussi un fort accroissement des flux d’informations, dû essentiellement à la fin du conflit Est-Ouest qui a permis le gommage des frontières, et à l’apparition des NTIC. Les flux médiatiques se sont considérablement intensifiés et viennent de grands centres de diffusion. D’un autre côté, l’apparition d’internet et de la téléphonie mobile rend aujourd’hui l’accès à l’information venant de toute partie du monde aujourd’hui quasiment instantané. En effet, des réseaux sociaux tels que le Facebook de Zuckerberg, ou encore les services de messagerie en ligne permettent de communiquer à tout moment et permettent d’expliquer l’explosion des flux d’informations. Ils se font cependant encore en grande partie entre les pays de la Triade.
Il y a donc nombre d’acteurs qui participent à la forte croissance de ces échanges qui contribuent à la mondialisation. Mais ces flux ne sont pas les seuls à l’expliquer.
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Les mobilités jouent un rôle important dans la mondialisation.
Elles désignent la capacité de personnes à se déplacer. Le nombre de migrants a été doublé depuis les années 1970. Aujourd’hui, près de 3% de la population mondiale réside en dehors de leur pays d’origine, sans compter les dizaines de millions de migrants clandestins. Une grande partie de ces migrants cherchent à fuir la pauvreté ou améliorer leurs conditions de vie et les migrations se font donc principalement du Sud vers le Nord, même si les migrations du Sud vers des pays du Sud sont de plus en plus importantes. C’est essentiellement le cas vers des pays en manque de main d’œuvre, comme les pays du Moyen-Orient, ou alors pour les réfugiés politiques qui cherchent juste à franchir la frontière. Ceux-ci sont ensuite accueillis dans des camps. Les plus grands pôles d’immigration restent les pays du Nord, où les migrants peuvent représenter jusqu’à une dizaine de pourcents de leur population. C’est notamment le cas en Californie, où les Américains sont moins nombreux que les immigrés. Cette dispersion d’une population dans le monde, la diaspora, se remarque fortement pour les Chinois et les Indiens. De plus, le nombre de réfugiés climatiques est croissant. Au cours des deux dernières décennies, près de 25 millions de personnes ont dû quitter leur pays en raison de dérèglements climatiques. Par exemple, un grand nombre de Bangladais se sont vu quitter leur pays en raison d’inondations.
D’autre part, le tourisme représente aussi une mobilité humaine. La hausse du niveau de vie et le développement des transports, ainsi que l’apparition d’une classe moyenne dans certains pays d’Asie, entre autres, permettent d’expliquer ce phénomène grandissant. En 1990, le nombre de touristes est au moins quinze fois plus important qu’en 1950. Ces flux touristiques sont essentiellement du Nord vers le Sud et même si l’apport de devises étrangères dans un pays est facteur de développement, les aménagements touristiques sont très critiqués, surtout en Afrique du Nord, où l’eau est principalement destinée au tourisme. Cette activité touristique est cependant très sensible aux crises comme le montre la forte baisse du nombre de touristes vers les Etats-Unis après les attentats du 11 septembre 2001.
En cours de géographie, la multiplication des flux et l’accroissement des mobilités sont permises grâce à de nombreux acteurs, qui participent activement à l’essor de la mondialisation.
Les FTN, firmes transnationales, sont les acteurs majeurs de la mondialisation. En effet, elles réalisent environ 65% du commerce mondial et 20% du PIB mondial. Elles prennent en compte l’internationalisation du commerce et des échanges en exploitant les avantages comparatifs de différents pays. On assiste donc, de cette manière, à une spécialisation des pays. C’est la NDIT, nouvelle division internationale du travail. Elles participent aussi à la mondialisation en faisant des IDE, investissements qui permettent de soutenir la croissance de certains pays émergents. Elles peuvent avoir une influence colossale sur l’Etat dans leur pays de création, et ainsi constituer des lobbies.
Il y a aussi nombre d’autres acteurs au cœur de la mondialisation. Tout d’abord, la mondialisation met en jeu les Etats de par leurs politiques budgétaires, politiques d’aménagement du territoire, ou politiques sur le transport et contrôlent les flux migratoires et commerciaux. Ils se regroupent également en institutions internationales, comme le FMI ou la Banque Mondiale qui prennent d’importantes décisions et doivent assurer la stabilité financière et économique et gérer de graves crises comme celle de 2008, ou encore créant l’OMC, qui succède au GATT en organisations régionales comme l’ALENA ou Mercosur qui ont pour but de les protéger dans un monde où les frontières sont gommées. D’autre part, la mondialisation s’appuie également sur les ONG qui agissent sur des causes mondiales, comme l’organisation d’Action contre la faim. De plus, on note aussi les réseaux illicites et mafias qui contribuent à l’économie sous-terraine et génère des flux économiques à l’origine de paradis fiscaux.
La mondialisation a été considérablement accélérée à la sortie de la Guerre Froide. Elle se caractérise notamment par une internationalisation et une explosion des échanges, flux et mobilités dans le monde entier et a contribué et contribue toujours au développement de nombreux pays, mais créée cependant des inégalités autant au niveau international qu’interétatique. La mondialisation met en jeu de nombreux acteurs, tels que les FTN ou l’Etat. Elle est aujourd’hui source de multiples débats et a inspiré des courants antimondialistes et altermondialistes qui critiquent ses conséquences, qui pourraient aboutir à une uniformisation culturelle déjà en partie mise en marche par la diffusion du mode de vie occidental dans le monde entier.
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