La classification en CSP ou PCS est devenue une véritable institution au sens où son usage est diffus dans de nombreuse pratiques (sondages d’opinion ; enquêtes sur la consommation des ménages, etc.) servant à décrire l’ « état de la France</personname /> ». Il s’agit donc de s’interroger sur le rapport que cette classification entretient avec les notions de groupe et de classe sociale.

Il faut tout d’abord remarquer que les CSP se distinguent, comme le souligne Serge Bosc (Stratifications et classes sociales), des groupes que l’on peut constituer de manière purement nominal en rassemblant des individus ayant des caractéristiques communes (diplômes, revenus, etc.) sans pour autant qu’ils forment un groupe réel et aient conscience d’appartenir à ce groupe. Les CSP sont davantage que des catégories nominales. La prise en compte de nombreux critères (profession, statut, qualification, public/privé, etc.) permet de rassembler des individus ayant un profil social commun. Rappelons que c’est à partir de la notion d’ « homogénéité sociale » que ces groupes ont été formés : « Les personnes appartenant à une même catégorie sont présumés être susceptibles d’entretenir des relations personnelles entre elles, avoir souvent des comportements et des opinions analogues, se considérant elles-mêmes comme appartenant à une même catégorie et être considérés par les autres comme appartenant à une même catégorie «  (Le code des CSP, INSEE, 1969).

Il faut ensuite distinguer les CSP des classes sociales. Malgré certains rapprochements intuitifs (par exemple entre la CSP</personname /> « Ouvriers » et la classe ouvrière), il est impossible d’assimiler les deux car ceux-ci ne correspondant pas aux mêmes principes de construction. L’appartenance de classe dépend par exemple de l’origine social et de la trajectoire sociale. S’il est ainsi illusoire de vouloir établir une correspondance systématique entre CSP et classes sociales, il apparaît que la classification socioprofessionnelle ne vise pas à se substituer à l’analyse en termes de classe. Du moins en apparence. En effet à la place croissante occupée par les analyses en terme de CSP fait écho de façon la perte de vitesse des analyses en termes de classe. Les CSP ne seraient elles pas devenues une nouvelle grille de lecture du social dont toute conflictualité serait évacuée

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Olivier

Professeur en lycée et classe prépa, je vous livre ici quelques conseils utiles à travers mes cours !