Comment les économies et les sociétés occidentales ont-elles évolué dans la seconde moitié du XX° siècle ?

Dans la seconde moitié du XX° siècle, la croissance économique a été spectaculaire, bien supérieure à celle du XIX° siècle, siècle de l’industrialisation. L’accroissement des richesses et les mutations économiques s’accompagnent de profondes transformations des sociétés occidentales : la société de consommation s’épanouie tandis que naît une société de communication.

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Les transformations économiques

Une forte croissance économique

Entre 1950 et 1973, les économies libérales occidentales connaissent une croissance sans précédent, régulière, supérieure à 5% par an, accompagnée d’un quasi plein emploi.
Causes :
Augmentation de la population (« Baby-Boom »)
Accroissement et hausse de la qualification de la main d’œuvre
Reconstruction d’un monde en ruines
Intervention des pouvoirs publics (Plan Marshall, commandes de l’Etat…)
Système monétaire international stable depuis Bretton Woods
Innovations technologiques (nucléaire)
Progrès de la gestion d’entreprise
Gains de productivité : généralisation du taylorisme et du fordisme, développement de la recherche
Globalisation financière favorisée à partir des années 1960 par les transactions boursières immédiates entre les places boursières.
Libéralisation des échanges grâce à la signature en 1947 du GATT qui réduit les tarifs douaniers et uniformisent les avantages commerciaux internationaux.

Les pays bénéficiaires

De façon paradoxale, les pays qui connaissent le plus grand essor sont les vaincus de la guerre : Japon et Allemagne, qui sont particulièrement aidés par les E.U. afin de contenir le communisme. Tous les PDEM, c'est-à-dire tous les pays occidentaux capitalistes, profitent de la croissance et bénéficient du soutien économique américain (Plan Marshall). Des alliances économiques se créent comme la CEE en Europe de l’Ouest (Traité de Rome en 1957).

La crise des années 1970-1980

Les causes

- Chocs pétroliers de 1973 (baril X 4) et de 1979 (baril X 3), soit un baril X 13 entre 1973 et 1980.
- Désordre monétaire international : abandon du SMI en 1971 (fin du système de Bretton Woods) quand le président des E.U., Nixon, suspend la convertibilité du dollar en or. On entre alors dans un système de changes flottants : les devises dont le taux de change était jusque là fixe par rapport au dollar, seule convertible en or, fluctuent en fonction des règles du marché ce qui entraîne de la spéculation.
- Fin du Baby-boom : baisse de la demande
- Saturation des marchés intérieurs
- Ralentissement des innovations techniques et atténuation des gains de productivité.

La stagflation

L’activité économique ralentie et cette récession se caractérise par une forte montée des prix (inflation) : la crise des années 1970 est appelée stagflation (contraction de stagnation et inflation) caractérisée par un ralentissement de la croissance économique et par une flambée des prix. Auparavant, c’était l’un ou l’autre !
- Le chômage explose.
- Les anciennes industries textiles, sidérurgiques s’écroulent…
Cette crise n’est toutefois pas une dépression car la croissance économique se poursuit même si le rythme est moindre (doc. 4 p.35). Les gouvernements hésitent entre des mesures de « stop » (Politique de rigueur et de désengagement de l’Etat qui consiste à lutter contre l’inflation aux dépens de l’emploi : Thatcher, Reagan) et de « go » (politique de relance avec intervention de l’Etat de type keynésienne qui consiste à lutter contre le chômage en relançant la demande). Doc. p. 36 et 37

L’évolution récente, depuis les années 1990

La libéralisation des échanges

La mondialisation est de plus en plus importante :
- Révolution des transports : compression du temps et de l’espace
- Révolution de la télécommunication : internet, flux de capitaux 24h/24… On parle de globalisation des réseaux d’information.
- Progrès du libre-échange : depuis la disparition du communisme soviétique, le capitalisme libéral s’impose. En 1995, l’OMC (organisation mondiale du commerce) se substitue au GATT et oriente le commerce mondial vers encore plus de libéralisation (OMC : organisation internationale qui réunit plus de 130 membres et qui sert d’arbitre en cas de différents commerciaux entre les Etats).
- Division internationale du travail : délocalisations des firmes multinationales vers les PED stables où les salaires sont plus bas. Les délocalisations profitent aux NPI (Nouveaux pays industrialisés) : anciens « Dragons » (Singapour, Hongkong, Corée du sud et Taiwan) auxquels s’ajoutent la Chine, l’Inde, le Brésil…

L’affirmation des groupes économiques régionaux

Après la CEE (Communauté économique européenne-1957) et l’ASEAN (1967), de nouveaux groupes régionaux se structurent :
- 1991 : création du Mercosur (Marché commun du sud) regroupant le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay qui évolue actuellement vers la création de la ZLEA (Zone de libre échange américaine).
- 1992 : traité de Maastricht qui crée l’Union européenne qui est passée en 2004 de 15 à 27 membres.
- 1994 : mise en place de l’ALENA (Etats-Unis, Canada, Mexique).
- Années 1990 : montée en puissance de l’Asie orientale (façade pacifique de l’Asie : Japon, Chine littorale, Corée du sud, Hongkong, Taiwan, Singapour) malgré la crise financière de 1997.

Les mutations sociales

La transition démographique

- 1950 : 2,5 milliards d’habitants sur terre
- 2000 : 6 milliards d’habitants sur terre.
- 2009 : 6,8 milliards
Cette augmentation vient du passage dans la transition démographique de la plupart des pays du monde. On est passé d’une natalité et d’une mortalité fortes (et dons d’un accroissement naturel faible) à une natalité et une mortalité faibles (donc aussi à un accroissement naturel faible). Pendant la phase intermédiaire, appelée transition démographique, la mortalité a baissé tandis que la natalité restait forte avant de baisser aussi : cette période de transition correspond à une explosion démographique. Si les PI ont achevé leur transition démographique, ce n’est pas le cas de tous les PED ce qui explique la croissance actuelle de la population mondiale.

Les problèmes démographiques actuels

- L’augmentation des migrations internationales : les populations du monde circulent de plus en plus. Le mouvement principal va des PED aux PI même si les PI ferment leurs frontières. Ces flux concernent des travailleurs, des touristes et des réfugiés.
- Le vieillissement de la population : dans les pays ayant terminé leur transition démographique se pose la question des retraites principalement dans les Etats qui, comme la France, ont un système de répartition (les actifs paient pour les retraités). Dans les pays anglo-saxons, le système par capitalisation ne protège que les plus aisés. La solution n’est pas trouvée.

Travail et chômage

Les mutations du travail

- Essor du travail industriel après la guerre.
- Essor de la mécanisation, robotisation et apparition des nouvelles technologies.
- Disparition du monde rural et « fin des paysans » (H. Mendras).
- Désindustrialisation dans les années 1970-1980: les activités industrielles passent au second plan, derrière les activités tertiaires (services).
- Naissance d’une société postindustrielle avec augmentation sensible des « cols blancs », actifs du secteur tertiaire. On parle de tertiarisation de l’économie et de la société.
On est passé d’un monde où l’on pouvait travailler sans être qualifié à un monde où la qualification est indispensable, d’où l’allongement des études.

Le chômage

Le travail est plus précaire : contrat à durée limitée, à temps partiel…Le chômage est devenu très important depuis la crise des années 1970. Il peut être structurel (inadéquation entre le travail et la qualification) ou conjoncturel (en cas de crise). Les actifs occupés exigent toujours plus de sécurité mais le nombre d’exclus a progressé. Ainsi se développent des sociétés duales opposants les « gagnants » et les « perdants » dans la lutte pour la réussite économique : on parle de « fracture sociale ». Les principes de solidarité et de redistribution des richesses des Etats-providence sont critiqués par les ultra-libéraux (la crise financière et économique de 2008-2009 a provoqué de très nombreuses interventions des Etats pour soutenir notamment des banques, y compris aux Etats-Unis).

La société de consommation

L’accroissement du niveau de vie

Après la guerre, on est passé en quelques années d’une situation de pénurie à une société de consommation dotée du nécessaire et même du superflu. Galbraith parle de « l’ère de l’opulence ».
Le niveau de vie s’améliore : accroissement du confort (électricité, eau, toilettes…), amélioration de l’alimentation, de la pratique de loisirs…Les ménages s’équipent de produits « blancs » (électroménager) et de produits « bruns » (télévision, chaînes stéréo, magnétoscopes…). L’automobile devient un achat courant. Le temps libre augmente et l’offre des loisirs est très variée. L’individualisme s’affirme : recherche de l’épanouissement personnel aux dépens de l’épanouissement collectif.
Cette société de consommation, avec son caractère uniformisant, fait l’objet de nombreuses critiques notamment au moment de la révolte de mai 1968.

De nouvelles revendications

- Revendications féministes : contraception, IVG, égalité professionnelle…
- Revendications des jeunes : mai 1968, mouvement hippie, droits des homosexuels…
- Revendications de redistribution des richesses : la croissance ne profite pas à tous et même dans les pays riches s’est développée une exclusion importante. Il s’agit souvent de chômeurs ou de travailleurs pauvres. On parle de « Quart-Monde » pour qualifier les plus pauvres qui peuvent être SDF (l’abbé Pierre lance son premier appel durant l’hiver 1954). L’Etat-providence (welfare state) se développe dans certains PI et prend en charge la sécurité sociale, les retraites, le chômage...

L’évolution des sciences et des techniques

Des avancées considérables

- Médecine et génétique : découverte de l’ADN en 1953, fécondation in vitro, clonage…
- Nucléaire : électricité, médecine, armement…
Ces deux domaines posent de nombreuses questions d’éthique.
- Conquête de l’espace : Spoutnik (1957), premier homme dans l’espace (1961 : Gagarine), premier homme sur la Lune (1969 : Armstrong), navette spatiale (1983)…
- Informatique : l’informatique est né de la guerre mais les premiers ordinateurs à circuit intégré apparaissent à la fin des années 1960. Intel invente le micro-processeur en 1971.

Une nouvelle révolution industrielle depuis 1990

Certains parlent de 3ème Révolution industrielle.
- Electronique, informatique : entrée de l’ordinateur dans les familles.
- Télécommunications : technologies numériques, révolution internet (« net-économie »)
- Biotechnologies : mise au point d’OGM…
Les pays occidentaux se spécialisent dans les hautes technologies, la recherche- développement. Les entreprises sont interconnectées et disséminées dans le monde : délocalisations des usines de productions, mais aussi de plus en plus des services (téléphonie en Afrique francophone, comptabilité en Inde…). De nouvelles puissances, en particulier la Chine et de l’Inde, viennent concurrencer la Triade qui est fragilisée.

Un marché planétaire des biens culturels

La mondialisation de la culture

Les opinions, les contacts entre individus se sont mondialisés : aucune information n’est aujourd’hui inaccessible. Les médias travaillent de plus en plus en temps réel, ce qui donne l’avantage à la télévision et la radio sur la presse écrite.
La société de consommation est devenue une société de communication. L’acquisition de biens culturels s’est généralisée tandis qu’une culture de masse s’est développée.
La culture est devenue un enjeu économique majeur : cette marchandisation de la culture peut s’illustrer par le phénomène Harry Potter qui fait l’objet d’une vaste opération marketing mondiale. Les grandes firmes multinationales de la Triade dominent le marché de la culture, particulièrement les firmes américaines.
Exemple d’AOL Time Warner : édition (livres, magazines), musique, cinéma, télévision dont CNN diffusée dans 212 pays, internet….
=> En se mondialisant, la culture s’est américanisée : la puissance culturelle américaine est qualifiée de « softpower » (puissance exercée par l’attrait et la séduction et non par la contrainte). 70% des programmes de fiction importés en Europe proviennent des Etats-Unis.

Une uniformisation culturelle contestée

Depuis la fin des années 1990, la mondialisation culturelle est contestée. Aujourd’hui les particularismes s’affirment et on observe une radicalisation des phénomènes identitaires : communautarisme (repli d’un groupe d’individus autour d’identités spécifiques, religieuses, sexuelles, culturelles…), nationalisme, régionalisme….Ces phénomènes sont particulièrement sensibles dans le monde musulman où les extrémistes islamistes voient dans l’Occident un ennemi décadent (attentats du 11 septembre 2001). De nouveaux pays se positionnent sur le marché de la télévision : TV5 Monde en France, Euronews en Europe, Al-Jazira au Qatar… La diffusion des programmes par satellites peut permettre à toutes les communautés de rester en contact avec leur culture d’origine.

Les défis à relever

La lutte contre la pauvreté

- Précarité et pauvreté : 8% de la pop. active reste touchée par le chômage dans l’UE. La précarité ne touche pas seulement les chômeurs mais aussi les « travailleurs pauvres », avec la multiplication des emplois précaires et flexibles. 50 millions d’Américains n’ont pas de couverture sociale. Dans les PED, « les riches sont plus riches et les pauvres sont plus pauvres ».
- Inégalités Nord/Sud : les NTIC (nouvelles technologies de l’information et de la communication) sont très inégalement réparties selon les régions : on parle de « fracture numérique ». De fortes disparités existent entre les pays du Nord et ceux du Sud et au sein même du monde développé. Les connexions internet en Afrique subsaharienne sont minimes L’Unesco et la Banque mondiale tente de réduire ces écarts.

La contestation de la mondialisation

- L’ONU et les mouvements altermondialistes (mouvement ATTAC, association pour une taxation des transactions financières d’aide aux citoyens – taxe Tobin) dénoncent la mondialisation, sa logique de profit et l’accroissement des inégalités. Ils prônent l’idée d’un « commerce équitable » comme lors du Forum social mondial de Porto Alegre en 2001.
- Parallèlement à la mobilisation contre les inégalités Nord/Sud se développe une mobilisation internationale sur l’environnement.
1992 : Sommet de la terre à Rio en 1992. Il est question du réchauffement climatique, de la déforestation… On encourage le développement durable, soucieux de la préservation des ressources de la planète.
1997 : signature du Protocole de Kyoto sur la limitation des gaz à effet de serre, pas totalement appliqué en raison de l’opposition des Etats-Unis.
2002 : Sommet de la Terre à Johannesburg qui réaffirme l’importance du développement durable.
2007 : Conférence de Bali sur le changement climatique qui permet de relancer le protocole de Kyoto et la lutte contre la déforestation.
2009 (décembre) : Sommet de Copenhague sur le climat, organisé par l’ONU

Si le second XX° siècle constitue l’apogée de la société industrielle et de la société de consommation, cette période est aussi celle qui voit l’émergence d’une société post-industrielle, tertiarisée, et d’une société de communication. Les pays capitalistes membres de la Triade dominent économiquement et culturellement le monde. Ils ont subi les mêmes fluctuations, croissance puis récession. Ils sont aujourd’hui confrontés aux mêmes concurrences, celles des NPI qui viennent bouleverser la hiérarchie économique mondiale. Ils voient leur domination culturelle contestée par diverses puissances régionales, asiatiques, musulmanes... La mondialisation ne rime pas nécessairement avec l’uniformisation.

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Olivier

Professeur en lycée et classe prépa, je vous livre ici quelques conseils utiles à travers mes cours !