Chapitres
- 01. Socrate n’est pas pressé de conclure, il y a beaucoup de détours. Il multiplie les exemples, le temps de la dialectique chez Platon s’oppose à Hegel ou encore à Aristote. Le temps de la pensée spéculative s’oppose au temps de la pensée agissante, ordonné aux affaires, à l’action, la théoria s’oppose à la praxis. Dans un premier temps, nous étudierons l’engagement socratique et l’importance de la parole. Nous verrons ensuite le concept de dialectique.
- 02. I/ L’engagement socratique : importance de la parole
- 03. II/ Le concept de dialectique
La dialectique et la technique
du dialogue chez Platon
le logos socratique, la maïeutique
Programme de Terminale :- La culture / le langage
Introduction
Nous allons étudier dans le cadre de notre séquence, la culture, la dialectique et la technique du dialogue chez Platon. La dialectique se définit comme l’art des questions et des réponses pratiqué par Socrate dans les dialogues de Platon de façon à faire accoucher les esprits des interlocuteurs du vide dont-ils sont pleins. L’ironie socratique est à associer à la maïeutique.
Socrate recherche l’assentiment de l’interlocuteur, l’homologia. Le cheminement vers la vérité est lent. Le temps du dialogue est celui du loisir de la pensée. La naissance philosophique est créée grâce au loisir de la pensée, ce n’est pas sous le signe de l’urgence que se pratiquent les dialogues. Le loisir est le fruit de la civilisation. Il y a un niveau de disposition matérielle, la pensée spéculative est possible.
Socrate n’est pas pressé de conclure, il y a beaucoup de détours. Il multiplie les exemples, le temps de la dialectique chez Platon s’oppose à Hegel ou encore à Aristote. Le temps de la pensée spéculative s’oppose au temps de la pensée agissante, ordonné aux affaires, à l’action, la théoria s’oppose à la praxis. Dans un premier temps, nous étudierons l’engagement socratique et l’importance de la parole. Nous verrons ensuite le concept de dialectique.
I/ L’engagement socratique : importance de la parole
En cours de philo, la parole est une façon d’agir, la parole est praxis au sens d’action; celui qui offre son âme à Socrate subit presque un diagnostic, les rôles ne changent jamais, ils ne sont jamais changés. Socrate va délivrer son interlocuteur au sens maïeutique du terme, de ce qu’il porte en lui. Il va mettre à jour les pensées, l’état de la pensée est l’ignorance.
Nous savons que l’ignorance est inconsciente, celui qui se croit sage ne l’est pas, n’ayant pas compris le sens de l’oracle de Delphes, mais que signifie Socrate est un sage? La Sophia est la compétence en un domaine précis, ici nous faisons référence à la sagesse socratique. Que signifie être un sage? Socrate examine ceux qui passent pour être des sages, il s’agit d’exercer sa compétence dans un domaine, technè, cela peut être, la technique, l’art, la science.
C’est la manière dont la pensée assure sa maîtrise, dans un domaine propre, la politique ou la rhétorique. Nous avons donc une référence à la technè dialectique, l’art dialectique; la dialectique qualifie une certaine technè. Les questions de Socrate ont pour but de faire prendre conscience à son interlocuteur de sa propre incompétence. Les techniques ne se connaissent pas elles mêmes, elles ne savent pas se reconnaître.
Aucune technique ne réfléchit sur sa propre opération, épistémè. Ainsi Socrate affirme aux juges qu’il a donné un sens à l’oracle, il affirme sa propre ignorance comme connaissance de soi, en terme de compétence dans un domaine. La connaissance de ses propres limites,
« connais toi-toi même ». Tu es un homme, tu n’es qu’un homme par opposition à l’introspection, sache que tu n’es pas un Dieu.
II/ Le concept de dialectique
Dans la pensée moderne, on privilégie l’individualité, les relations intersubjectives par opposition à la Grèce. Elle considère une réalité universelle. Ce qui est toujours exprimable
par un terme universel, une réalité extérieure à la pensée, hors de ce qui en parle. Platon va poser la transcendance de cette réalité, l’être vrai, l’eidos auquel se réfère le logos, ce n’est pas ma personne, ni la tienne, ce sont deux êtres qui cherchent ensemble à voir, qui parlent d’une même chose.
Ils ne cherchent pas à se pénétrer comme dans la perspective moderne Platon ne parle jamais de cet être là dans ce qu’il a d’individuel. Ce qui importe c’est-ce dont nous
parlons. La chose dont on parle a besoin d’un prédicat universel, valable pour tous, ce qui est valable à l’un est valable à tous.
Nous avons ainsi une parole dans le cadre du dialogue qui conduit Socrate et son interlocuteur à la vérité, l’échange par le logos devient cathartique, il permet le passage de l’ignorance qui s’ignore à l’ignorance qui se sait ignorante, la parole se dévoile comme cathartique car par elle, il y a libération de l’ignorance, les mots libèrent et nous conduisent à la vérité réfléchie; la pensée faisant retour sur elle-même s’ouvre à la
vérité et l’ignorance devient consciente de son ignorance.
Ce travail est apparenté aux psychothérapies dans lesquelles le patient se libère des maux par les mots, l’ascension vers la libération est progressive. Nous voyons ainsi le philosophe par l’intermédiaire de la maïeutique accoucher les esprits du vide dont-ils sont pleins. La philosophie prend ici tout son sens, elle est un chemin initiatique et c’est la dialectique qui permet cette élévation.
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