Chapitres
La liberté et Dieu
Programme de Terminale :
- La culture / la religion
- La moral / la liberté
Introduction
Nous allons étudier le thème de la liberté en rapport avec Dieu dans le cadre de l‘analyse de la morale et de la culture. La toute puissance de Dieu est la capacité de réaliser tout ce qui est possible. Cela signifie qu’il y a des règles du possible et donc de l’impossible inscrites en Dieu. Il est évident que la liberté en Dieu n’est qu’une liberté de restitution car le passé est irréversible, il devient l’expression de la limite de la toute puissance divine.
Dieu peut remettre les péchés, il peut les annuler ainsi que leurs effets mais il ne peut pas faire que le péché n’ait pas eu lieu. Par conséquent, pardonner ne consiste qu’à
confirmer l’évènement en en supprimant les effets. La toute puissance ne va pas pour autant à la contradiction cependant une ambiguïté demeure, celle du principe de contradiction dirons nous pour reprendre les termes du philosophe aristotélicien.
Ce principe vaut pour le simultané mais pas pour le successif. C’est un principe logique dont on peut faire un principe temporel de la simultanéité. La difficulté que pose Kant est relative aux phénomènes. Il y a modulation du principe de contradiction selon qu’il s’applique au passé, au présent ou à l’avenir. Pour échapper aux apories logiques Leibniz restaure le problème physique de la spontanéité de la monade.
Dans un premier temps, nous étudierons la liberté en Dieu. En second lieu, nous nous demanderons dans quelle mesure il y a conciliation d’une liberté du fini et d’une liberté de l’infini dans le registre de l’être de cette liberté. Relativement à cette question, nous analyserons les deux éléments de réponse proposés respectivement par Descartes et Leibniz.
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I/ La liberté de Dieu
Dieu n’est liberté que pour des lois, il est législateur de ses propres lois. Il ne peut que confirmer sa propre législation. La liberté divine va donc à la loi. Kant considère que l’homme est un être moral, législateur de la loi morale, il appelle cela l’autonomie. Mais la liberté de Dieu ne va pas immédiatement au singulier, c’est par application de l’universel que Dieu va au singulier.
Nous allons tenter d’expliquer le sacrifice d’Abraham en respectant l’interprétation de Kierkegaard. Abraham est soumis à un universel. Dieu lui demande quelque chose de contraire à la loi, le sacrifice de son fils. En demandant à Abraham de faire cet acte il se place au dessus de la loi. Dieu et Abraham se placent dans un rapport de singulier à singulier. Dieu qui au-delà même des lois qu’il donne, établit des relations de singulier à singulier par des suspensions de l’éthique.
La foi est il ce paradoxe selon lequel d’individu se situe au dessus de l’universel? Du fait de
la suspension de l’éthique, nous dirons que la liberté d’Abraham consiste à reconnaître une loi singulière au dessus de la législation universelle. Nous avons à ce sujet un autre cas dans la Bible avec Mathieu XXI et Luc XIII. Nous avons le même épisode avec le figuier et « pourtant ce n’était pas la saison des figuiers ».
Ainsi le figuier est l’objet d’un acte qui implique une suspension de la loi. Dieu en fait exhausse la requête d’un singulier en se plaçant au dessus de l’universel. La liberté de Dieu de singulier à singulier est telle que le singulier dans cette demande devient supérieur à la loi. Il y a donc suspension de l’universel.
II/ Y a-t-il conciliation d’une liberté du fini et d’une liberté de l’infini dans le registre de l’être de cette liberté?
A) Descartes, la preuve de l’existence de Dieu
Pour Descartes, l’infinité est présente dans l’idée de l’infini, elle procède en moi d’une cause qui admet la réalité formelle et la réalité objective de l’infini. La réalité formelle est la réalité d’une chose dans son être, la réalité objective, la réalité par représentation. Si elle est envisagée sous l’aspect d’une idée, cela devient une réalité formelle, celle de l’idée. Seulement je ne peux pas suffire à l’idée d’infini qui est en moi.
Il existe donc une réalité formelle qui justifie la réalité objective de l’idée d’infini. C’est la preuve de l’existence de Dieu de la « troisième méditation ». La possession de l’idée d’infini me fait à l’idée de Dieu. Par conséquent, nous pouvons dire qu’il y a en moi l’idée de l’infini ainsi qu’un être à l’image de l’infini dont j’ai l’idée. La distinction de la créature et du créateur domine.
B) Le point de vue leibnizien : la monade comme conatus
Leibniz met en avant une philosophie de la continuité. En expliquant la liberté, il dilue cette propriété en en faisant une propriété générale de toutes les créatures. C’est la spontanéité qui est la propriété de la monade. Cette dernière est indépendante, et concernant son aptitude à l’extériorité elle génère ontologiquement la spontanéité. La monade est un automate spirituel, elle se met en mouvement par le jeu de ses causes propres.
L’idée de spontanéité se caractérise pas la négation de l’influence extérieure. Il n’y a pas de prédication par hasard. La détermination est déjà présente dans la notion du sujet. Tous les prédicats sont dans mon fond propre. Il y a une opposition de l’intérieur et de l’extérieur mais pas de véritable intériorité dans une machine sauf dans la monade selon le philosophe. C’est une question d’action, de dynamisme qui assure la spontanéité d’action.
Il y a donc deux sens de la spontanéité, elle peut être statique donc intérieure et dynamique. L’opposition intérieure et extérieure n’est pas suffisante pour expliquer la spontanéité dynamique. Le
critère est alors emprunté à la modalité, c’est le critère de la possibilité, la faculté de l’âme et son exercice. La pure possibilité se traduit donc par la faculté nue, elle passe l’exercice sous l’influence d’une extériorité. L’actualité est toujours dépendante d’une extériorité. Par exemple, l’œil voyant n’est qu’en fonction du visible. Leibniz écarte ce schéma aristotélicien pour un autre schéma.
En effet Aristote propose une distinction entre l’entéléchie première et l’entéléchie seconde, l’extérieur est désormais l’obstacle. Au contraire, Leibniz considère que toute force a tendance à exprimer son effet maximum, c’est la définition de la tendance. C’est la philosophie de la monade comme conatus. Il y a du désir dans le possible. Dieu est un être qui existe s’il est possible or Dieu est possible donc Dieu existe. C’est la preuve ontologique de Leibniz réfutée par Kant.
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