Chapitres
- 01. 1 Le contexte
- 02. 2 Le projet
- 03. 3 Les Edifices publics
- 04. 4 Les bâtiments de logement
- 05. 5 un quartier
Les Gratte-ciels de Villeurbanne sont un ensemble urbain, architectural et social du XXe siècle exemplaire.
Perspective sur le quartier des Gratte-ciel en construction
1 Le contexte
Au début du XIXe siècle, Villeurbanne est un bourg agricole de 2000 habitants, formés principalement de 3 hameaux : Maisons-Neuves, Charpennes et Cusset, le centre et siège de la Mairie, car la ville est sur le département de l’Isère et tournée vers Grenoble. Le Rhône n’est pas canalisé, les inondations sont fréquentes, voire catastrophiques, le nord de la commune n’est pas constructible.
Au milieu du XIXe siècle, des digues sont aménagées. En même temps, on manque de place sur la Croix-Rousse. De nouvelles industries, essentiellement textiles, s’ installent sur villeurbanne. Le centre se déplace à l’actuelle place Grand-Clément (la poste est l’ancienne mairie), de nombreux ouvriers textiles arrivent du Dauphiné ou d’ailleurs. Début XXe siècle, suite à ce changement économique, on compte 50 000 habitants !
De plus, au début du XXe siècle la crise du logement est générale en France. La situation urbaine est désastreuse et insalubre, la plupart des ouvriers vivent dans des maisons souvent auto-construites, qui ressemeblent plus à des cabanes. Certains médecins et architectes établissent des règles hygiénistes visant à améliorer le confort et la salubrité des logements : on souhaite plus d’espace, de fenêtre (aération et lumière) l’eau courante et l’electricité.
A Villeurbanne la municipalité socialiste dans les années 1920, Jules Grand-Clement puis Lazare Goujon, qui est médecin, donc hygiéniste, souhaite mettre en place un projet de logements ouvriers moderne et salubre.
La construction du nouveau quartier : notez l'existant environnant !
2 Le projet
Un concours d’architecture est lancé. Parallèlement, pour compléter le financement, une souscription par tombola est lancée, dont le premier prix est une villa rue du Dr Frappaz.L’ensemble du projet, de 45000 m2, est constitué de 1450 logements, d’équipements publics et culturels (hôtel de ville, hôpital de jour, salles de réunions, théatre, piscine, central téléphonique, chauffage urbain…), de commerces, d’un stadium. C’est un des plus grand projets d’ urbanisme en France depuis les travaux haussmanniens du XIXé siècle. C’est un projet global de société pensé pour le bien être d’une population ouvrière. En ce sens c’est un projet utopique.
Le mot « utopie » a été forgé par Thomas More (1516) et désigne à l’origine une île sur laquelle règne un gouvernement idéal. Le sens exact de ce mot est difficile à définir car sa composition, à partir du grec, est ambiguë. Soit on y voir « eu-topos », ce qui signifierait le « lieu heureux », soit on y voit « ou-topos » et en ce cas le mot signifie « l’endroit de nulle part, qui n’existe pas ».
Môrice Leroux est retenu comme architecte pour son projet qui paraît simple, pas trop ambitieux ; et qui présente l’avantage de pouvoir être construit par tranches. Il réalisera les logements, le palais du travail, la place. Son architecture appartient au Mouvement moderne, alors très récent et peu connu.
Le mouvement moderne est caractérisé par un décor minimal, aux lignes géométriques, qui servent un programme fonctionnel et hygiéniste par l’emploi de techniques nouvelles.
Robert Giroux sera l’architecte de l’hôtel de ville.
l'Hôtel de ville et son beffroi
3 Les Edifices publics
Son architecture est simple, moderne, d’aspect industriel. Il est composé de 3 ailes : à l’est un hôpital-dispensaire (aujourd’hui fermé), au centre un théatre avec brasserie, à l’ouest un ensemble de bureaux et de pièces de réunion pour les syndicats et associations. Au sous sol, une piscine.L’Hôtel de ville présente une architecture monumentale d’inspiration plus classique, dans le style Art déco, présente deux façades sud et nord presque identiques. Au nord, l’horizontalité domine, mais au sud, l’alignement du beffroi face à l’avenue principale accentue la verticalité et la monumentalité. Ce beffroi de 65 m de haut est symbolique de la volonté d’autonomie de la ville de Villeurbanne face à Lyon, sa rivale.Entre les deux, une place avec fontaines et pergola.
logements en redents en construction
4 Les bâtiments de logement
Ce sont les étages de logement qui sont particuliers : ils sont en forme de redents, (= de peigne), ce qui permet de multiplier les pièces ayant des fenêtres dégagées, afin de faire rrentrer la lumière et l’air (principe hygieniste). Les étages supérieurs sont constitués de balcons et terrases en gradins.
A l’extrémité de l’avenue, deux tours de 18 étages (60 m de haut) marquent le début du quartier. La technique de construction est une tructure métallique avec remplissage briques, comme les grattes-ciels de Chicago (USA).
Ce seront les constructions les plus hautes de la région lyonnaise jusqu'à la construction du crayon de la part dieu ou de la tour de la Duchère.
Ce sont des logements sociaux (des HLM encore aujourd’hui) et pourtant ils proposent un confort exceptionnel pour l’époque : plusieurs pièces par logement, ascenseur desservant tous les étages, eau courante, gaz de ville, chauffage central, salle d’eau ou salle de bains, et beaucoup de terrasses.
5 un quartier
A l'époque, ce quartier qui poussa comme un champignon (4 ans de construction seulement) fut un choc pour les populations locales, mais il eût un retentissement dans les journaux spécialisés en architecture ou urbanisme comme quartier exemplaire de réussite architecturale. Mais socialement , c’est d’abord un échec, personne ne veut habiter, ça fait peur, c’est encore trop cher pour des ouvriers, il y a peu de commerce. Mais en 1936 une vague d’immigration de juifs fuyant le nazisme dynamise le quartier.
Aujourd’hui c’est un quartier prestigieux, un véritable centre urbain cosmopolite, très agréable à vivre, qui fait partie du patrimoine architectural du XXe siècle.
Le pari de Lazare-Goujon a été réussi, on peut dire que ce projet urbain est une utopie réalisée.
Comment trouver un cours de dessin paris ?
Si vous désirez une aide personnalisée, contactez dès maintenant l’un de nos professeurs !