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C'est parti

Introduction

La mondialisation est un processus qui conduit à la mise en évidence d'enjeux communs à l'ensemble des pays de la planète. En contrepartie, elle entraîne parfois l'aggravation des inégalités ou bien est à l'origine de nouvelles. En effet, elle intègre des pays en leur permettant de participer activement au commerce mondial et d'en tirer des bénéfices, mais elle en exclut aussi une partie qui se retrouve ainsi marginalisée des espaces de croissance planétaire.

Le « développement » ne concerne finalement qu'un petit groupe de pays, formant le « Nord », opposés à ceux dont le niveau de vie reste fragile, qui forment le « Sud ». Cependant, il est impossible d'opposer un monde développé et puissant à un monde en difficulté et en développement ;

Cette réalité Nord/Sud ne rend pas compte de l'extrême diversité des situations à l'échelle de la planète.

Attention : Croissance ≠ Développement ==> Croissance = mesure quantitative

==> Développement = mesure qualitative (qualité de vie des habitants d'un pays)

Pour prendre la mesure du développement, on utilise tout une série d'outils et d'indicateurs, comme :

- PIB = ensemble des richesses créées sur le territoire national par les entreprises nationales et étrangères

- PNB = ensemble des richesses créées par les entreprises nationales sur le territoire national et à l'étranger.

Aujourd'hui, on utilise plus couramment le RNB (= PNB + revenus des citoyens de ce pays résidant à l'étranger). A partir du RNB, on calcule un PIB, un PNB, ou un RNB/habitant qui permet de mesurer la richesse par habitant d'un pays mais c'est une moyenne, elle ne traduit pas la diversité des situations dans un pays. De plus, ces indicateurs sont exprimés en dollars, qui n'a pas la même valeur partout. C'est pour cela qu'on calcule ces indicateurs en tenant compte de la parité du pouvoir d'achat (PPA)

Cette carte par anamorphose met en évidence la domination d'une série de pays qui appartiennent à ce que l'on appelle le Nord, particulièrement les États-Unis, l'Europe de l'Ouest et le Japon, qui mettent en évidence ce que l'on appelle la Triade. On peut constater en terme de RNB global le poids écrasant des États-Unis qui représentent à eux seuls plus que la création de richesse de l'Afrique et de l'Amérique Latine réunies.

Cela dit, certains pays que l'on classe dans le Sud (comme la Chine) produisent plus de richesses que bon nombre de pays du Nord et que l'on a du mal à classer dans une opposition Nord/Sud.

En cours de géographie, si on analyse le RNB/habitant, une première analyse nous conduirait à opposer le Nord et le Sud, mais une analyse plus détaillée nous permettrait de montrer la grande diversité des situations, car certains pays que l'on classe dans le Sud ont des RNB/habitant équivalents à des pays que l'on place dans le Nord.

D'autre part, à une échelle différente, on remarque une grande diversité des situations, comme par exemple à l'échelle d'un continent (en Afrique). Ainsi, quel que soit le critère utilisé, PNB ou RNB/ habitant, on peut mettre en évidence une diversité des situations de développement à toutes les échelles.

Pour mesurer plus précisément le développement, le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) a mis au point une série d'indicateurs :

- l'IDH (l'Indicateur de Développement Humain) fondé sur 3 critères : l'espérance de vie à la naissance, le taux d'alphabétisation des adultes et le revenu par habitant en PPA. C'est un indicateur qui varie entre 0 et 1, les pays développés sont proches de 1

- l'IPH (l'Indicateur de Pauvreté Humaine) exprime en % le nombre de pauvres dans un pays. On calcule un IPH différent pour les pays développés et les pays en développement. Pour cela on utilise les critères suivants : le taux d'alphabétisation des adultes, le % des individus risquant de décéder avant 40 ans, le déficit des moyens économiques mesuré par l'accès à l'eau potable et aux services de santé et le % des – de 5 ans souffrant d'insuffisance pondérale.

- L'ISDH (l'Indicateur Sexo-spécifique de Développement Humain) permet de mesurer dans une société le niveau de développement des hommes et des femmes. Plus le pays est en difficulté, plus les écarts entre hommes et femmes sont importants.

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La pauvreté, une réalité planétaire

Comment mesurer le sous-développement ?

Aujourd'hui, la production de richesses mesurée en terme de RNB est concentrée dans un petit groupe de pays : en effet, les pays industrialisés représentent plus de 80 % du PIB mondial.

A l'opposé, une cinquantaine d'États majoritairement situés en Afrique Subsaharienne constituent un ensemble de pays très pauvres, les PMA (Pays les Moins Avancés). Ainsi, leur RNB cumulé équivaut à celui du Danemark.

Les écarts de richesses sont donc considérables : le RNB-ppa varie entre 74 430 (Burundi). De plus, ces inégalités de revenus se creusent : en 1990, le revenu moyen/habitant a diminué dans 54 pays.

De plus, la grande pauvreté touche presque 1 milliard d'habitants sur la planète. On estime que presque 3 milliard d'hommes vivent avec - de 2 dollars par jour (y compris dans les pays du Nord).

La pauvreté ne se réduit pas à la seule pauvreté monétaire, car les richesses, selon l'usage qui en est fait, améliorent + ou – les conditions de vie offertes aux habitants : L'IPH identifie ainsi le nombre d'individus souffrant des manques les plus élémentaires : il est supérieur à 30 % dans 51 pays.

Les manifestations de la pauvreté

La croissance économique n'engendre pas forcément le « développement ». Ainsi, certains pays peuvent connaître une croissance sans véritable développement. Aujourd'hui, à l'échelle planétaire, c'est près de 900 millions d'individus qui sont confrontés aux problèmes alimentaires et qui souffrent de malnutrition et de sous-nutrition.

Ce sont aussi des millions d'individus qui sont confrontés aux problèmes sanitaires, bon nombre de maladies infectieuses frappent des individus sans défense (manque d'encadrement médical). De plus, le SIDA frappe particulièrement les pays en développement : 92 % des victimes sont dans les PED.

L'accès à l'instruction est un marqueur significatif entre les pays développés et les pays en développement. En effet, on considère qu'il y a presque 800 millions de personnes qui sont analphabètes, dont 2/3 sont des femmes.

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Inégalités et développement

Les inégalités sont d'autant plus importantes que le pays est pauvre.

L'inexistence d'une véritable classe moyenne constitue un frein au développement puisqu'il n'existe pas de véritable marché de consommation, et il y a peu d'investissements productifs.

Les fortes inégalités hommes-femmes, incompatibles avec le développement, sont très fortes dans le Sud. Au contraire, l'augmentation de la scolarisation des filles est un élément clé pour le développement puisque ceci apporte la réduction de la fécondité, une meilleure santé et une alimentation pour elles et leurs enfants.

Ces pays en développement sont souvent marqués par de très fortes inégalités spatiales, avec des oppositions littoraux-intérieurs, ville-campagne et entre quartiers.

Des Sud de plus en plus différenciés

Deux cas particuliers, Chine et Inde

La Chine et l'Inde constituent aujourd'hui de véritables puissances régionales à vocation planétaire. Ces pays possèdent un potentiel humain considérable, un potentiel spatial, un potentiel économique, financier ….

Ces pays ont su s'insérer à la mondialisation et en sont devenus des acteurs essentiels. Ces pays ont bénéficié de la délocalisation des entreprises occidentales mais ont su aujourd'hui développer leurs propres activités et leurs entreprises nationales.

Cela dit, ces pays sont confrontés à de nombreux défis : augmenter le niveau de vie de + d'1 milliard d'habitants, réduire les inégalités sociales et les inégalités spatiales.

La Chine dispose ainsi des atouts nécessaires pour devenir une très grande puissance : son PNB-ppa est le second du monde après celui des États-Unis. Avec presque 1,3 milliard d'habitants en 2007, elle dispose d'un marché de consommation considérable, d'une main-d'œuvre nombreuse et bon marché, ce qui attire les investisseurs étrangers. Cependant, la forte croissance économique a aggravé les inégalités sociales et spatiales entre le littoral et l'intérieur, et la démocratie est toujours absente.

L'union indienne est dans une situation comparable : presque 1,1 milliard d'habitants en 2007, un RNB-ppa par habitant modeste (3460 / jour).

Les pays émergents : ambiguïté et grande diversité de situations

On classe dans les pays émergents une série de pays dont les situations sont différentes :

  • On classe dans cet ensemble des pays comme le Mexique, le Brésil, l'Afrique du Sud. Ces pays ont développé des activités industrielles et commerciales leur permettant d'être très présent sur le marché international. Le Brésil est devenu une véritable puissance régionale dans l'Amérique du Sud, à la tête du Mercosur.

  • On y met aussi les pays ateliers du Sud-Est Asiatique, les Bébés tigres. Ces pays ont su utiliser le faible coût de leur main-d'œuvre et leur efficacité pour participer à la mondialisation en s'inspirant du modèle des NPIA.

  • Certains pays exploiteurs et exportateur d'hydrocarbures, particulièrement au Proche/ Moyen-Orient, ont bénéficié d'une richesse incroyable liée à leurs ressources (les pétrodollars) qui leur ont permis de se développer et d'investir dans l'ensemble des activités mondiales, mais cette richesse n'a pas fait disparaître les forts inégalités entre les différentes classes sociales et les différences hommes-femmes. A l'opposé, Au Venezuela, en Algérie, l'investissement industriel a été privilégié, mais une grande fraction de la population connaît toujours le chômage et la pauvreté.

Un Sud marginalisé : les PMA

Au Sud, les flux commerciaux et de capitaux se concentrent également sur certains pays. Bon nombre de pays peu peuplés, enclavés, ayant peu de ressources naturelles, sont à l'écart ; ils connaissent des difficultés financières, ils sont dépendants des pays du Nord et du FMI, de la BIRD, ils sont souvent déchirés politiquement par des guerres civiles et des affrontements politiques, ils n 'arrivent pas à participer au commerce mondial et à l'activité économique de la planète. Une cinquantaine de PMA situés essentiellement en Afrique subsaharienne et dans le Caraïbes présentent un sous–développement extrême.

Cela dit, un certain nombre d'entre eux ont un potentiel de croissance et sont des lieux qui reçoivent des investissements et possèdent des atouts pour une croissance et un développement.

Conclusion

La présentation commune d'un monde coupé en 2, une espace développé et un espace en développement ne correspond pas à la réalité beaucoup plus nuancée de notre planète aujourd'hui. Le terme « Sud » désigne l'ensemble des pays en développement. Il fait référence à une opposition Nord/Sud persistante entre pays riches et pays pauvres, qui reste une clé de lecture du monde. Mais cette coupure demande toutefois à être affinée car le monde est devenu plus complexe.

En effet, les disparités sont très fortes à l'échelle de la planète, aussi bien dans ce que l'on appelle les pays du Nord que les pays du Sud et le processus de mondialisation accentue cette fragmentation planétaire.

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Achille

Professeur de Géographie en Île-de-France **** Pour information : "Les croquis de géographie des fiches de cours proviennent de https://geographie-muniga.org/ (Jacques Muniga, Docteur en Géographie)"