L'affrontement Est/Ouest de 1945 aux années 1970

Dès le lendemain de la Seconde Guerre Mondiale et jusqu'au début des années 1970n le monde vit à l'heure de la 'guerre froide'. pendant cette période, un affrontement total, politique, idéologique, militaire, économique oppose, en Europe et dans le monde, deux 'blocs' : un bloc occidental qui adopte les valeurs et le leadership des Etats-Unis, un bloc socialiste sous influence soviétique. A peine sortis des combats, les peuples attendent alors la troisième guerre mondiale dont le premier acte semble s'engager en Corée en 1950. En 1953, toutefois, la mort de Staline ouvre une période de dégel qui débouche, dans les années 1960, sur une réelle 'détente'.

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C'est parti

1. Deux modèles face à face.

Un peu plus d'un an après la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'Europe, et plus généralement le monde ont partagés entre deux modèles, le libéralisme et le communisme. Les Etats-Unis et l'Union Soviétique se présentant l'un contre l'autre comme les champions et les dirigeants des deux 'blocs'.

A. Le modèle américain

Une société démocratique

_ En 1945, le modèle américain est à son apogée. Auréolé du prestige acquis pendant la Seconde Guerre mondiale dans la défense des libertés contre les dictatures, il séduit tous ceux pour qui la démocratie repose avant tout sur la garantie des droits et la liberté des personnes. Fiers d'avoir la plus ancienne Constitution écrite du monde (1787), les Américains se flattent d'avoir organisé une stricte séparation des pouvoirs et d'avoir pu ainsi éviter tout risque de despotisme.
_ Elu pour quatre ans, le président exerce le pouvoir exécutif en cumulant les fonctions de chef de l'Etat et du gouvernement. Le Congrès représente le pouvoir législatif. Il est formé de deux chambres : la Chambre des représentants, élus proportionnellement à la population, et le Sénat, composé de deux élus par Etat fédéré. La Cour Suprême, composée de neuf juges nommés à vie, exerce le pouvoir judiciaire.
_ Si les pouvoirs du président sont considérables, les membres du gouvernement n'étant responsables que devant lui, ils sont aussi clairement fixés. Le Congrès dispose seul du droit de déclarer la guerre et ne peut être dissous. La procédure d'impeachment lui permet même de destituer un président coupable de trahison ou de forfaiture.
_ Modifiée seulement par 27 amendements en deux siècles, la Constitution garantit les libertés de parole, de réunion, d'association et de manifestation, abolit l'esclavage (1865) et reconnaît le droit de vote des femmes (1920). Deux partis alternent au pouvoir : le parti démocrate, apparu en 1829, qui milite pour l'intervention économique et sociale de l'Etat fédéral et la défense des minorités; et le parti républicain, créé en 1854, lié aux milieux d'affaires et défenseur des valeurs traditionnelles.
_ Neuf adultes sur dix lisant un quotidien, on considère la presse, qui dispose de moyens financiers considérables, comme le 'quatrième pouvoir'.

L'American Way of life

_ En 1945, la séduction qu'exercent les Etats-Unis tient en grande partie à l'abondance des biens qu'ils offrent au monde. Ils assurent en effet la moitié de la production mondiale, détiennent les trois quarts du stock d'or mondial et bénéficient d'une supériorité technologique considérable dans le textile (Nylon), la pharmacie (antibiotiques), l'aéronautique, l'informatique et le nucléaire et l'efficacité de leur organisation force l'admiration.
_ Lors de la Libération, les distributions de chocolat, de chewing-gums et de bas Nylon par les GI ont fait rêver les populations européennes après cinq années de privations. Après la guerre, les Américains fascinent par leur mode de vie fait d'aisance et de confort (électroménager, automobile... ) : l' American way of life.

Le pays de la libre entreprise

_ Incarnant la démocratie libérale, les Etats-Unis sont aussi la terre d'élection du capitalisme, le pays du business où réussir et réaliser du profit sont des buts en soi pour chacun.
_ Ici, la liberté d'entreprendre est considérée comme une des libertés fondamentales permettant aux audacieux de faire à la fois leur fortune et le bonheur des consommateurs. L'Etat se doit seulement de faire respecter la libre concurrence en interdisant les monopoles. La législation du travail et les réglementations sont réduites au minimum et les impôts sont faibles.

B. Le modèle soviétique

L'espoir d'une société nouvelle

_ Par le rôle décisif qu'elle a joué dans le combat contre la fascisme, l'Union Soviétique incarne, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'espoir de tous ceux qui rêvent d'un monde nouveau. Aux yeux des Européens, l'anéantissement du nazisme est d'abord mis au compte de l'armée Rouge dont le drapeau a flotté sur le Reichstag à Berlin le 2 mais 1945. A ces populations, l'URSS offre l'image d'une société nouvelle susceptible d'assurer aux travailleurs des 'lendemains qui chantent'.
_ Pour ceux qui viennent de subir le chômage des années 1930 et les privations de la guerre, la propagande communiste met en avant les avancées sociales que l'URSS accorde à ses citoyens: la gratuité de l'enseignement et de la médecine, l'abondance des installations sportives et culturelles, les retraites précoces et l'absence de chômage que permet la mise en oeuvre harmonieuse des plans quinquennaux.
_ En fait, la réalité est bien moins souriante. Le niveau de vie de la population reste bas, tandis que la nomenklatura bénéficie d'avantages considérables (voiture personnelle, magasins privés, vacances en mer Noire... ).

La dictature du parti

_ Même si la Constitution donne théoriquement tout le pouvoir au peuple qui, par le suffrage universel, élit le Soviet suprême, le pouvoir est en fait exercé par le parti communiste qui se définit comme la 'force qui oriente et dirige la société soviétique'. En 1945, il compte près de 6 millions de membres. A sa tête, le secrétaire général est le maître absolu du pays.
_ Après avoir éliminé ses adversaires dans les années 1930 et bénéficié du prestige de la victoire contre l'Allemagne nazie, Staline règne en maître et impose sa dictature. Aucun Congrès du parti n'est réuni entre 1939 et 1952. La censure et la police politique interdisent toute liberté d'expression. Les travailleurs sont privés du droit de grève et surveillés par les syndicats. Tout soupçon d'opposition au régime conduit au Goulag ou à l'hôpital psychiatrique.
_ Staline sait toutefois qu'il bénéficie de la sympathie aveugle des communistes des pays occidentaux. En décembre 1949 , son soixante-dixième anniversaire vaut d'ailleurs au 'génial guide' et au 'grand mécanicien de la locomotive de l'histoire' des témoignages admiratifs venus du monde entier.

2. Deux blocs face à face

A. Le monde coupé en deux

L'expansion du modèle communiste

_ Au lendemain de la guerre, l'expansion du communisme est spectaculaire. Obsédée par sa sécurité et par la conviction que le monde capitaliste lui est fondamentalement hostile, l'URSS manifeste sa volonté d'étendre son influence sur toute l'Europe orientale, en créant les démocraties populaires.
_ En septembre 1947, les représentants des partis communistes de 9 pays d'Europe de l'Est créent un bureau d'information pour servir d'organe de liaison entre eux, le Kominform. A cette occasion, le responsable de l'idéologie soviétique, Andreï Jdanov, souligne la nécessité d'unifier la stratégie de ces partis pour lutter contre le capitalisme. Dans un monde que Jdanov présente comme divisé en deux camps, impérialiste et anti-impérialiste, es communistes doivent manifester une solidarité totale envers l'URSS.
_ En chine, à la suite d'une guerre civile qui a forcé le gouvernement nationaliste de Tchang Kai-Chek à s'enfuir sur l'île de Formose (Taïwan), Mao Zedong proclame à Pékin la République populaire de Chine, le 1er octobre 1949. En 1950, il conclut avec Staline un 'traité d'assistance et d'amitié mutuelles'. A cette date, le monde communiste représente donc un immense bloc continental eurasiatique.

La politique américaine du Containment

_ Dès le 5 janvier 1946, le président Truman avait écrit à propos de Staline : 'Une autre guerre éclatera si on ne lui oppose pas une poigne d'acier et un langage dur.' Le 22 février 1946, George Kennan, conseiller d'ambassade à Moscou, envoie au président des Etats-Unis un long télégramme pour lui conseiller de contenir (containment) avec fermeté et vigilance les tendances de la 'Russie' à l'expansion.
_ Le 12 mars 1947, présentant devant le Congrès américain une demande de crédits pour aider la Grèce et la Turquie à combattre la guérilla communiste, Truman spécifie qu'il est du devoir des Etats-Unis de 'soutenir les peuples libres qui résistent à des tentatives d'asservissement, qu'elles soient le fait de minorités armées ou de pressions étrangères'.
_ En juin 1947, le général Marshall, secrétaire d'Etat, propose aux nations européennes une aide économique de grande ampleur, convaincu que la misère qui règne alors en Europe est le meilleur terreau du communisme. En principe, le plan Marshall s'adresse aussi aux pays de l'Europe de l'Est et à l'Union Soviétique. Mais cette dernière la refuse et contraint ses alliés à faire de même.

B. Les premiers affrontements

Le blocus de Berlin (1948)

_ Le premier terrain d'affrontement entre les deux blocs est l'Allemagne. Depuis 1945, en effet, le sort qui doit être réservé fait l'objet d'un débat contradictoire. Tandis que l'URSS veut affaiblir durablement l'Allemagne car elle craint sa renaissance militaire, Américains et Britanniques veulent au contraire empêcher qu'une Allemagne appauvrie et humiliée ne bascule dans le communisme. Pour ce faire, ils décident, en juin 1948, avec la France, d'unifier leurs zones d'occupation, de créer une monnaie commune, le Deutsche Mark, et d'élaborer un projet un projet de Constitution permettant de former une République pro-occidentale. Ces mesures déplaisent à Staline qui, par mesure de rétorsion, décide de bloquer tous les accès routiers et ferroviaires en direction de Berlin-Ouest, enclavé dans la zone soviétique. Aussitôt, les Américains ripostent en organisant un pont aérien qui, pendant près d'un an, ravitaille la ville. En juin 1949, Staline doit céder.
_ Cette crise accélère la division de l'Allemagne. Le 23 mai 1949, naît la République fédérale d'Allemagne (RFA) avec Konrad Adenauer, leader du parti chrétien-démocrate, comme premier chancelier. Le 7 octobre 1949, l'URSS réplique en faisant de sa propre zone une République démocratique allemande (RDA). Le blocus de Berlin définit en fait la règle du jeu de la guerre froide qui est d'accepter l'épreuve de force sans provoquer un conflit militaire ouvert.

La guerre de Corée (1950-1953)

_ En juin 1950, la guerre froide devient 'chaude' quand éclate en Corée une guerre dont les contemporains ont cru qu'elle dégénérerait en troisième guerre mondiale. Protectorat japonais depuis 1910, la Corée est depuis août 1945 occupée par les Soviétiques au nord du 38eme parallèle et par les Américains au Sud. Comme en Allemagne, faute d'un accord entre les deux grands, ces zones ont donné naissance à deux Etats idéologiquement opposés : la Corée du Nord communiste, dirigée par Kim II Sung, et la Corée du Sud, pro-américaine.
_ Le 25 juin 1950, pour des raisons qui restent toujours obscures, les Nord Coréens lancent une vaste offensive contre le Sud. Intervenant sous la bannière de l'ONU, Les Etats-Unis ripostent vigoureusement. En Novembre 1950, les forces nord-coréennes, aidées de 500.000 'volontaires' chinois, contre attaquent et le front se stabilise en mars 1951. Le commandant des troupes internationales, l'Américain Mac Arthur propose d'utiliser l'arme atomique ce qui lui vaut d'être relevé de son commandement par le président Truman le 11 avril 1951.
_ Après trois ans de conflit et plus d'un million de morts, l'armistice, signé le 27 juillet 1953, consacre une 'paix blanche', la frontière entre les deux Corée restant très proche de celle de 1950.

C. Le renforcement des alliances

Des traités d'alliance de part et d'autre

_ Ces deux premiers conflits conduisent au renforcement des alliances au sein des deux blocs. Le 4 avril 1949, les Etats-Unis, le Canada et dix états d'Europe occidentale signent à Washington le traité de l'Atlantique Nord, pour contenir l'expansion communiste en Europe. Ce traité est complété, en 1950, par une alliance militaire, l'OTAN, qui les place sous la protection du 'parapluie nucléaire' américain. En 1951, un traité d'alliance réunit les Etats-Unis et le Japon. En Asie, l'OTASE, créé à Manille le 8 septembre 1954, est le pendant de l'OTAN. A Moyen-Orient, le pacte de Bagdad crée un cordon protecteur aux frontières méridionales de l'URSS.
_ De son côté, l'URSS renforce aussi son camp. en 1949, le Conseil d'assistance économique mutuelle (CAEM ou Comecon) intègre les économies des démocraties populaires à l'espace soviétique. En 1950, elle signe avec Pékin un 'traité d'amitié, d'alliance et d'assistance mutuelle'. En 1955, elle réplique à l'intégration de la RFA dans l'OTAN par le Pacte de Varsovie qui englobe les démocraties populaires dans le système militaire soviétique. Il rassemble l'URSS, l'Albanie, la Bulgarie, la Hongrie, la Pologne, la RDA, la Roumanie et la Tchécoslovaquie dans une organisation militaire calquée sur l'OTAN.

La guerre des opinions

_ Cette bipolarisation du monde enflamme les opinions publiques. Aux Etats-Unis, le sénateur McCarthy lance une violent campagne anticommuniste. Julius et Ethel Rosenberg, accusés d'espionnage au profit de l'URSS, sont exécutés en 1953, malgré une pression internationales en leur faveur.
8 EN Europe occidentale, des intellectuels organisent alors de grandes campagnes contre l'impérialisme américain. En 1950, l'appel de Stockholm lancé par des militants communistes contre les armes atomiques recueille des millions de signatures. De chaque côté, propagande et slogans manichéens deviennent aussi des armes de la guerre froide.

3. Vers la coexistence pacifique

A. 'Paix impossible, guerre improbable'

Le temps du dégel

_ La mort de Staline, le 3 mars 1953, inaugure une période de 'dégel'. Dégel intérieur à l'URSS, avec la dénonciation par le nouveau Premier secrétaire, Nikita Khrouchtchev, des crimes de Staline et du culte de la personnalité, lors du 20eme Congrès du parti communiste de l'Union soviétique en 1956.
_ Dégel extérieur avec la proposition, la même année, d'une 'coexistence pacifique' entre les deux blocs. Ainsi, en 1956, le Kominform est dissous tandis que l'URSS reconnaît avoir condamné à tort le chef d'Etat yougoslave Tito.

L'équilibre de la terreur

_ En outre, le paysage stratégique connaît depuis 1954 une modification radicale. De 1945 à 1949, les Etats-Unis ont été les seuls à détenir l'arme nucléaire. Mais en 1949, l'URSS fait exploser une bombe A, puis une bombe H, infiniment plus puissante, en 1954. De plus, le lancement dans l'espace du premier satellite artificiel, le Spoutnik, le 4 octobre 1957, confirme qu'elle est désormais capable de frapper le territoire américain par ses missiles.
_ pour les Etats-Unis, le choc est brutal. Avant cette date, ils avaient pensé que la menace de représailles massives suffirait à faire peur à l'adversaire. Désormais, ils en viennent à la doctrine de la 'riposte graduée' : la réponse à une attaque de l'adversaire doit être proportionnée à la forme de son attaque, le but étant de ne pas être contraint à l'alternative du tout ou rien.
_ L'opposition entre les deux grandes puissances rend impossible une véritable paix mais l'équilibre nucléaire rend la guerre improbable. La formule du français Raymond Aron résume bien la période : 'Pais impossible, guerre improbable.'

La compétition pacifique

_ La coexistence pacifique s'instaure : un affrontement nucléaire entre l'Est et l'Ouest devant provoquer des ravages irréversibles pour l'humanité, c'est la compétition entre les deux systèmes qui désignera le meilleur.
_ Khrouchtchev se rend en visite officielle aux Etats-Unis en 1959 et rencontre le président américain Kennedy à Vienne en juin 1961. Il est persuadé que le modèle communiste gagne du terrain dans le monde. 'Vos petits-enfants vivront sous le communisme' déclare-t-il aux téléspectateurs américains lors de sa visite aux Etats-Unis.

B. Un ordre bipolaire

Les crises de 1956

_ Moscou et Washington deviennent alors des 'adversaires-partenaires' qui s'emploient à maintenir sous leur contrôle l'ordre bipolaire du monde. En octobre-novembre 1956, la répression par l'armée Rouge de l'insurrection hongroise ne suscite à l'Ouest que des condamnations de principe : chacun est maître dans son camp.
_ De même, en novembre, quand, sans en référer à Washington, le Royaume-Uni et la France décident d'intervenir en Egypte pour reprendre le contrôle du canal de suez, nationalisé le 26 juillet 1956 par le colonel Nasser, Washington et Moscou contraignent les deux 'vieilles' puissances européennes à reculer puis à évacuer finalement l'Egypte. La leçon est claire : la responsabilité de l'ordre mondial appartient aux Etats-Unis et à l'Union soviétique.

Le mur de Berlin

_ En 1958, la question berlinoise ressurgit quand Khrouchtchev veut mettre fin à la fuite vers l'Ouest des habitant de la RDA. En quinze ans, 3 millions d'Allemands ont émigrés de l'Est vers l'Ouest. En novembre, il déclare que Berlin-Ouest doit être rattaché à la RDA et internationalisé sous le contrôle de l'ONU.
_ Après trois ans de négociations sans résultat, les autorités est-allemandes construisent, dans la nuit du 12 au 13 août 1961, un mur qui met fin à l'hémorragie de la population et renforce le rideau de fer en Europe. Un 'mur de la honte' qui n'entraîne pas de réactions significatives de la part des Occidentaux.

La 'crise des fusées'

_ En octobre 1962, la 'crise des fusées' met toutefois le monde au bord d'une guerre nucléaire. EN janvier 1959, les guérilleros de Fidel Castro ont chassé le dictateur pro-américain Batista et sont maîtres de l'île de Cuba. En mai, Fidel Castro annonce une vaste réforme agraire et nationalise les terres, ce qui porte gravement atteinte aux intérêts de plusieurs grandes compagnies américaines. En juillet 1960, l'annonce par un proche de Castro, Che Guevara, que Cuba fait partie du camp socialiste, est ressentie comme une atteinte inadmissible à la doctrine de Monroe. En octobre 1960, les Etats-Unis mettent l'embargo sur les importations de sucre cubain dans l'espoir d'asphyxier l'économie cubaine. Le 15 avril 1961, ils soutiennent un débarquement d'exilés anticastristes dans la baie des Cochons au sud-ouest de Cuba; débarquement qui échoue en trois jours.
_ Fidel Castro se rapproche alors de l'URSS. Celle-ci installe à Cuba des rampes de lancement de missiles susceptibles d'atteindre le territoire américain et envoie des missiles nucléaires par navire. Résolu à une politique de fermeté, le président Kennedy annonce, le 22 octobre 1962, que la marine américaine établit un blocus autour de l'île pour intercepter les navires soviétiques qui transportent les fusées et adresse un ultimatum à l'URSS pour qu'elle retire ses rampes de lancement sur le territoire cubain.
_ Après quelques jours d'extrême tension, Khrouchtchev cède et accepte de retirer ses fusées, contre la promesse que les Etats-Unis renonceront à envahir l'île. Paradoxalement, cette crise ouvre une ère nouvelle de rapprochement entre les deux Grands et met terme à la guerre froide.

4. Le temps de la détente et des guerres périphériques

A. La limitation des armements

_ Après la crise de Cuba, la limitation des armes nucléaires devient le chantier le plus important. En juin 1963, l'établissement d'un télétype - le 'téléphone rouge' - reliant directement les deux chefs d'Etats soviétique et américain est le symbole le plus spectaculaire de la nouvelle politique de Détente.
_ Le 5 août 1963, les Etats-Unis, l'URSS, le Royaume-Uni signent le traité de Moscou interdisant les expériences nucléaires atmosphériques. La France et la Chine, qui sont alors en pleine expérimentation, refusent de parapher le traité. En juillet 1968, un nouveau traité, toujours refusé par la Chine et la France, engage les mêmes signataires à ne pas diffuser la technologie nucléaire civile pour éviter la prolifération des armes atomiques.
_ Le 26 mai 1972, surtout, Moscou et Washington, dont la politique étrangère est menée par le conseiller du président américain Nixon, Henry Kissinger, signent à Moscou, après trois années de négociation, l'accord SALT ( Strategic Arms Limitation Talks), qui vise à limiter la prolifération des armes nucléaires offensives et défensives. A l'occasion de la visite de Nixon à Moscou, qui est la première visite officielle d'un président américain en URSS, une déclaration commune définit les bases du code de 'bonne conduite' entre les deux Grands. En juin 1973, Leonid Brejnev se rend à son tour aux Etats-Unis.

B. Des guerres périphériques

La guerre du Vietnam (1965-1973)

_ Normalisée en Europe, la confrontation entre les deux Grands se poursuit cependant dans des guerres périphériques. Le conflit le plus sanglant oppose au Vietnam les Sud-Vietnamiens, soutenus à partir de 1965 par 500.000 soldats américains, et les révolutionnaires Viêt-congs, aidés par le Nord-Vietnam, l'URSS et la Chine.
_ Malgré des bombardements massifs, qui représentent deux fois et demie le tonnage des bombardements alliés de la Seconde Guerre mondiale, et le recours au napalm pour défolier les forêts où se réfugient les viêt-congs, la guérilla l'emporte. En janvier 1973, les accords de Paris signent le cessez-le-feu et le retrait des Etats-Unis. Les communistes l'emportent au Sud-Vietnam en 1975, ainsi qu'au Laos et au Cambodge. L'Amérique sort traumatisée de ce conflit qui a brisé le rêve américain et terni son prestige.

La création de l'Etat d'Israël

_ Au Proche-Orient, la création de l'Etat d'Israël provoque depuis la fin de la seconde Guerre mondiale un état de tension permanent. En 1945, la Palestine, sous mandat britannique, compte 1.200.000 Arabes et 560.000 Juifs. Ces derniers sont arrivés pour la plupart entre les deux guerres. Le Royaume-Uni freine leur immigration pour maintenir des liens privilégiés avec les états arabes. Toutefois, la révélation de la Shoah renforce dans l'opinion publique la cause du sionisme et accélère l'arrivée des Juifs.
_ Un climat de guérilla se développe, entretenu par les organisations juives, contre les Britanniques impatients de se débarrasser du fardeau. Après avoir proposé en vain deux plans, Londres s'en remet à l'ONU qui, le 19 novembre 1947, recommande de diviser la Palestine en deux Etats, un Etat juif et un Etat arabe. La ville de Jérusalem serait internationalisée et placée sous le contrôle des Nations unies. Sans attendre la réalisation de ce plan, le Royaume-Uni décide de mettre fin à son mandat le 15 mai 1948. Le 14, Ben Gourion fait proclamer l'Etat d'Israël, immédiatement reconnu par les Etats-Unis et l'URSS.

Les guerres du Proche-Orient

_ Aussitôt, les armées arabes pénètrent en Palestine mais les opérations militaires qui s'achèvent en 1949 tournent à l'avantage des Israéliens. Des accords de cessez-le-feu définissent un Etat israélien dont la surface est de 40% supérieure à celle que prévoyait le plan de l'ONU. Surgit alors le problème des Palestiniens qui quittent en nombre leur pays pour les pays arabes environnants où ils sont cantonés dnas des camps administrés par l'ONU. Dès cette date, se trouvent réunies les conditions d'un problème aux rebondissements dramatiques. Tandis que l'URSS soutient l'Egypte de Nasser et la Syrie, Israël est la pièce maîtresse des Etats-Unis dans cette région.
_ En juin 1967, à la suite de la guerre des Six jours qui permet à Israël d'occuper le Sinaï, la Cisjordanie, le plateau du Golan et la partie est de Jérusalem, l'ONU vote la résolution 242 qui réclame l'évacuation de ces territoires. Israël refuse, posant en préalable à tout retrait de ses forces la reconnaissance de son existence par ses adversaire. Le coup est rude pour Nasser et pour l'URSS qui s'est résignée à la défaite piteuse de ses alliés.
_ Le 6 octobre 1973, la guerre du Kippour est déclenchée par l'Egyptien Anouar el-Sadate contre Israël. Mais là encore, la contre-offensive israélienne est foudroyante. Le 24 octobre, les deux Grands imposent à leurs alliés respectifs un cessez-le-feu qui met fin à la crise et tend à confirmer le caractère irréversible de la Détente.

C. L'apogée de la Détente

L'Ostpolitik

_ C'est en Europe que cette volonté de Détente est la plus manifeste. en 1969, le nouveau chancelier de la RFA, le social-démocrate Willy Brandt, entame une politique d'ouverture à l'Est, l'Ostpolitik. Le traité de Moscou, signé le 10 aoüt 1970, reconnaît les frontières issues de la guerre, surtout celle de l'Oder-Neisse séparent l'Allemagne et la Pologne. La Pologne et la RFA se réconcilient en 1971.
_ Le 21 décembre 1972, le 'traité fondamental' consacre la reconnaissance mutuelle des deux Allemagne qui présentent une équipe commune aux jeux Olympiques de Munich en 1972 et sont admises à l'ONU en 1973.

Les accords d'Helsinki

_ En 1975, enfin, l'apogée de la Détente, 35 pays européens signent les accords d'Helsinki qui en consacrent les grands principes : non-ingérence dans les affaires intérieures d'un autre état, autodétermination des peuples, inviolabilité des frontières européennes et renonciation au recours à la force pour régler les conflits.
_ L'Acte final prévoit également le développement de la coopération économique, scientifique et technique. Il garantit la défense des droits de l'homme et, en particulier, la notion de libre circulation des personnes et des idées.

 

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Olivier

Professeur en lycée et classe prépa, je vous livre ici quelques conseils utiles à travers mes cours !