L'Heptaméron est un recueil de nouvelles de Marguerite de Navarre. Elle est la sœur du roi François 1er et elle fit de la cour de Navarre un haut lieu de la culture et de l'humanisme, accueillant quelques-uns des plus beaux esprits du temps.

De 1540 jusqu'à sa mort (en 1549), Marguerite de Navarre rédige ce qui deviendra l'Heptaméron, un ensemble de nouvelles (appelées « contes » à l'époque) inachevé, publié une première fois en 1558 sous le titre Histoires des amans fortunez, puis en 1559 dans une édition plus complète et moins arbitraire, intitulée Heptaméron des nouvelles de la reine de Navarre

Ce recueil d'environ soixante-douze histoires, semblables dans leur structure au Décaméron de Boccace, permet de montrer à quel point les révolutions techniques mais aussi philosophiques se répercutent dans la littérature. Les personnages comme Copernic ou bien encore Baldassare de Castiglione bousculent toute une tradition médiévale.

Les ambivalences ainsi que les conflits fusionnent de sorte que l'œuvre reflète l'esprit réel cette société. L'ambiguïté de l'époque engendre au niveau de la religion un questionnement dont les manifestations sont multiples tant au niveau de la narration, des genres, de la prise de position.  

Qui a écrit l'Héptameron ?
Un portrait de Marguerite de Navarre
Les meilleurs professeurs de Français disponibles
Cristèle
4.9
4.9 (85 avis)
Cristèle
100€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Sophie
4.9
4.9 (33 avis)
Sophie
50€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Adélie
5
5 (65 avis)
Adélie
50€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Julie
5
5 (97 avis)
Julie
75€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Albane
5
5 (147 avis)
Albane
75€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Jules
5
5 (35 avis)
Jules
70€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Konan pacome
5
5 (49 avis)
Konan pacome
35€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Julia
5
5 (46 avis)
Julia
50€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Cristèle
4.9
4.9 (85 avis)
Cristèle
100€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Sophie
4.9
4.9 (33 avis)
Sophie
50€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Adélie
5
5 (65 avis)
Adélie
50€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Julie
5
5 (97 avis)
Julie
75€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Albane
5
5 (147 avis)
Albane
75€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Jules
5
5 (35 avis)
Jules
70€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Konan pacome
5
5 (49 avis)
Konan pacome
35€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Julia
5
5 (46 avis)
Julia
50€
/h
Gift icon
1er cours offert !
C'est parti

Une narration ambivalente

À la recherche de la nouveauté

Devenue un véritable topos chez les conteurs de la Renaissance, l'affirmation du caractère récent des événements racontés est récurrente dans l'Heptaméron : les devisants évoquent des personnages qu'ils ont connus, mais que la plupart du temps ils ne nomment pas : ainsi dès le début du récit de la vingt-deuxième nouvelle, Geburon dit  « qu'il y avait un prieur de Saint-Martin-des-Champs, duquel je tairai le nom pour l'amitié que je lui ai portée ».

Il s'agit en fait ici de l'histoire secrète d'Etienne Gentil, prieur de Saint-Martin-des-Champs de 1508 à 1536, que Marguerite de Navarre va nous conter.

Celui-ci fut en effet chargé en 1524 de réformer une abbaye du diocèse de Soissons ; il avait, l'année précédente, formé une association de prières avec les religieuses de l'abbaye de Jouarre. De nombreux détails stylistiques tels qu'une grande précision descriptive et un amas de détails dans la progression du récit soulignent l'effet de véracité, mais aussi d'originalité :

« Et ne se faisait réformation de religion qui ne fût faite par sa main, car on le nommait le père de vraie religion. Il fût élu visiteur de la grande religion des dames de Fontevrault, desquelles il était tant craint que, quand il venait en quelqu'un de leurs monastères, toutes les religieuses tremblaient de la crainte qu'elles avaient de lui. »

En cours de français, nous constatons bien que le complément du nom « Fontevrault » ainsi que les éléments biographiques renforcent le caractère inouï et récent de la nouvelle. En outre les dialogues sont très réalistes, étant donné que le style et le vocabulaire sont très vivants :

« Madame fiez-vous une autre fois en vos hypocrites ! J'ai mise ma fille dans les faubourgs de l'enfer, entre les mains des pires diables qui puissent y être. »

Bien que les exclamations abondent,  il ne faut pas se laisser prendre au jeu, étant donné que l'auteur n'hésite pas à grossir certains événements qui contrastent fortement avec le caractère récent et véridique de la nouvelle.

De nombreux passages, bien que parfaitement agencés dans le récit, semblent pour le moins excessifs. Nous savons que ce procédé a pour but de captiver le lecteur mais il nous permet aussi de douter de la crédibilité de certains extraits. Notons ainsi la présence d'un jeune religieux dans la salle, lorsque le prêtre tente de violer sœur Marie Héroët :

« Mais oyant la voix de sa nièce, poussa la porte que le jeune moine tenait ».

Il est difficilement  concevable qu'un religieux ne porte pas assistance à une sœur lorsqu'un prêtre tente de la violer. Ce siècle, où les bonnes mœurs, l'apparence et la réputation primaient avant tout, nous empêche de croire entièrement aux événements relatés. En outre, il est que péniblement envisageable qu'un prieur puisse faire muter une abbesse, étant la tante de son élue, dans un autre couvent afin de juste pouvoir « forniquer» avec elle :

« Et comme celui qui était le souverain réformateur, lui donna à entendre que l'abbesse dudit Mont d'Olivet n'est pas assez suffisante pour gouverner ne telle communauté, la bonne dame pria de lui en donner une autre qui fût digne de cet office. Et lui, qui ne demandait autre chose, lui conseilla de prendre l'abbesse de Gif pour la plus suffisante qui fût en France ».

La brièveté au service du lecteur

Toutefois le seul trait que retiendra dans son évolution le genre de la nouvelle aux dépens de la notion étymologique de nouveauté est celui de la brièveté. Aux origines de la nouvelle, la brièveté est

  • une nécessité sociologique
  • une manière de soutenir l'attention du public
  • d'éveiller son intérêt
  • de ne pas lui déplaire

Marguerite de Navarre réussit à atteindre ce but lorsqu'elle nous relate les réactions des personnages après la première tentative de viol de la part du prieur sur la pauvre Marie Heroet :

Et, quant le prieur vit venir l'abbesse, en luy montrant sa nièce évanouie, lui dit : « Sans faute notre mère, vous avez grand tort que vous ne m'avez dit les conditions de sœur Marie ; car, ignorant sa débilité, je l'ay fait tenir debout devant moi, et, en la chapitrant, s'est évanouie comme vous voyez. (…) Ainsi s'en alla ce mauvais pasteur. »

En effet, la multitude d'actions et la rapidité d'exécution se fait ressentir par la fréquente utilisation de la conjonction « et ». Dans ces quelques lignes, ce même mot est utilisé à 7 reprises, ce qui permet à l'auteur d'enchaîner rapidement les actes des différents protagonistes ; le lecteur a à peine le temps de reprendre sa respiration que déjà une action capitale pour le récit apparaît sous ses yeux, ce qui le fait tenir en haleine.

Néanmoins, ce désir de brièveté doit être fortement nuancé. En effet, cette nouvelle fait partie des plus longues dans l'Heptaméron. De plus, le fait même d'enchaîner les actions des différents personnages devient lassant pour le lecteur ; il n'arrive plus à assimiler toutes les données de cette nouvelle ; même si les actions sont brèves, la grande quantité d'informations ainsi que l'enchaînement des différentes tentatives du prieur de séduire sœur Heroët diminue l'attention du lecteur, qui ne s'y retrouve plus.

Le souci de l'authenticité

L'authenticité des récits est un élément essentiel de la règle du jeu auquel se prêtent les devisants ; la connaissance des faits peut reposer sur des éléments concrets : ainsi au début de la nouvelle vingt-deux, Geburon précise qu'il « tairay le nom pour l'amityé que je luu ay portée », et Oisille, à la fin de la nouvelle, en annonçant la suivante, indique qu'elle est « voisine du païs où de mon temps elle est advenue ».

Ceci traduit bien le souci de réalisme de la part de Marguerite de Navarre ; en omettant le nom du pays ainsi que le vrai nom de son ami, elle réussit davantage à accrocher le lecteur et à lui concrétiser le souci de véracité qu'elle a pour cette nouvelle.

Cette garantie de l'authenticité est en outre assuré par d'autres : les événements ont été entendus plutôt qu'ils n'ont été vus.

Ainsi Geburon, à la fin de la vingt-et-unième nouvelle, déclare pour présenter notre nouvelle : « entendez ce qui advint du temps du Roy Françoys premier ». A tout moment donc les devisants rappellent le précepte de vérité auquel ils doivent obéir : c'est ainsi qu'Oisille se charge de ce rappel lorsque ce dernier, dans cette vingt-deuxième nouvelle, affirme : « Nous avons tant juré de dire la verité ».

D'autre part, l'affirmation que l'histoire racontée est très véridique revient comme un refrain tout au long de l'Heptaméron ; seuls peuvent être déguisés les noms, les lieux et les pays ; de ce fait le véritable nom du prieur est volontairement jeté aux oubliettes, même si son existence fut réelle comme vu précédemment.

Mais cet anonymat n'empêche pas les devisants de reconnaître certains protagonistes, prouvant par là l'authenticité de ce qui vient d'être dit. Citons-en quelques-uns :

  • Marie Heroet, la protagoniste principale de cette nouvelle, qui fut la sœur d'Antoine Heroet, dit la Maisonneuve, mort évêque de Digne en 1554, poète bien connu de Marguerite,
  • Madame de Vendôme, aussi appelée Marie de Luxembourg, comtesse de Marle et de Soissons, qui avait épousé en 1487 François de Bourbon, comte de Vendôme.

N'oublions surtout pas que Marguerite se nomme elle-même dans cette nouvelle, lorsque Geburon nous raconte que la mère de la malheureuse religieuse « vint à Paris, où elle trouva la Royne de Navarre », pour lui faire part du triste sort de la religieuse injustement punie.

Ce témoigne d'elle-même finit de souligner le fait que la reine a mis en scène des personnages qu'elle connaissait parfaitement et de ce fait a également narré des aventures qui lui avaient été rapportées personnellement.

Qui était Marguerite de Navarre ?
Fragonard Alexandre-Evariste (1780-1850). Versailles, François Premier à Marignan

Satire

La comédie est un genre ancré dans la réalité. L'auteur tient ainsi à souligner l'ambiguïté existante entre la dimension comique superficielle et l'aspect moral profond empreint dans le texte.

Lorsque le prieur, en faisant usage de la ruse, tente d'arriver à sa fin avec Marie Héroët, la narratrice raconte :

Quand il se trouva seul avec sœur Marie, [il] commença à lui lever le voile et lui commander qu'elle le regardât. Elle lui répondit que la règle lui défendait de regarder les hommes. – C'est bien dit, ma fille, lui dit-il, mais il ne faut pas que vous estimiez qu'entre nous religieux soyons hommes. Parquoi sœur Marie, le regarda au visage […] Le beau père, après lui avoir dit plusieurs propos de la grande amitié qu'il lui portait, lui voulut mettre la main au tétin.

On voit bien la stratégie du prieur qui d'abord flatte sa victime afin de s'en prendre à elle. Mais ce spectacle est pitoyable pour un lecteur du XVIe comme du XXIe siècle, ce qui rend la scène digne d'une satire. Ce genre de comique a pour but de dénoncer les défauts des hommes : l'égoïsme, la vanité, l'hypocrisie et l'avarice.

Ce sentiment est renforcé lorsque le père rajoute d'autres arguments ridicules tels qu'« une maladie que tous les médecins trouvent incurable » ou bien encore « Faut-il qu'une religieuse sache qu'elle ait des tétins ? ».

Le lecteur est par là invité à réfléchir et à juger le comportement des différents protagonistes. En fait, ce sont des tentatives bouffonnes, ce qui suscitent le sourire du lecteur.

La psychologie

A cette époque charnière entre la Renaissance et le Moyen-Âge, nous assistons à de nombreuses querelles scientifiques, dont le géocentrisme, une conception de l'univers où la Terre est au centre, à l'héliocentrisme, qui au contraire place le Soleil en son centre. 

Marguerite de Navarre met en scène l'incertitude de son temps. L'égocentrique prieur, telle ceux qui voudraient que la Terre soit le centre de l'univers, représente l'ancien modèle géocentrique. Il faut s'attarder sur la manière dont Marguerite de Navarre présente ses personnages pour mieux en saisir les enjeux.

Par la vue des personnages

Il se peut que parfois le lecteur voit exactement ce qu'aperçoit un personnage. 

Aucun portrait de sœur Marie n'est fait, mais par un effet de perspective, par une stylisation fort bien trouvée, le peu que nous savons de son apparence, c'est-à-dire la douceur de la voix, la beauté de la bouche et des yeux, est suffisante pour lui donner une image physique faisant souvent défaut aux héroïnes de l'œuvre.

Le lecteur est forcé de voir cette religieuse par le biais du regard du prieur, ce qui permet au lecteur de mieux comprendre la naissance et la violence de son désir dans le récit :

« Parquoi seulement pour l'ouïr fut ému d'une passion d'amour qui passait toutes celles qu'il avait eues aux autres religieuses ; Et en parlant à elle, se baissa fort pour la regarder, et aperçut la bouche si rouge et si plaisante qu'il ne se put tenir de lui hausser le voile pour voir si les yeux accompagnaient le demeurant ; ce qu'il trouva, dont son cœur fut rempli d'une ardeur si véhémente qu'il perdit le boire et le manger, et toute contenance ».

C'est ainsi que le récit, mais aussi l'analyse et l'action forment un tout indissociable.

Une évolution du personnage

Marguerit de Navarre donne également à ses personnages une biographie. Le lecteur est invité à suivre l'évolution des protagonistes à travers le récit.

À cette fin, Marguerite de Navarre n'hésite pas à traiter les thèmes et les genres avec une grande liberté, allant même jusqu'à mettre en évidence les aspects les plus graves de la conduite des personnages.

Initialement, le prieur est un homme de foi inébranlable qui refuse toutes entières les voluptés de la vie terrestre, pour se transformer au fur et à mesure en un coureur de jupons sans scrupule. Cette évolution est bien visible à travers le texte, ainsi notons au début :

« En la ville de Paris, il y avait un prieur de Saint-Martin-des-Champs. Sa vie jusqu'en l'âge de 50 ans, fut austère. […] A la fin venant sur cinquante-cinq ans, [il] a commencé à trouver fort bon le traitement [royal] qu'il avait au commencement méprisé. » 

« Et à cette mutation de vivre se fit une mutation du cœur » entraînant un intérêt soudain pour les femmes et pour son épanouissement sexuel de sorte qu'il convoite toutes les religieuses et qu'il n'hésite pas à user de la ruse et du chantage afin d'arriver à ses fins.

Que raconte la nouvelle 22 de l'Heptaméron ?
Marie-Caroline de Bourbon, Messe du soir dans un couvent

L'auteur le signale clairement à diverses reprises :

« Donc, pour satisfaire à cette convoitise, [il] chercha tant de moyens subtils qu'en lieu de faire fin de pasteur, il devint loup. »

La comparaison avec cet animal est d'autant plus pertinente qu'à cet instant précis, le prieur se met en chasse de religieuses. L'évolution se révèle ainsi complète, puisque que nous avons une opposition entre sa vie chaste et probe du début et sa perversité future.

La ruse et la malveillance

Lorsque Marie Héroët se refuse à lui, il devient hypocrite et faux. Il ne recule devant rien de sorte qu'il la menace et pratique le chantage :

« De moi, je ne voudrais pour mourir faire un péché mortel ; mais quand l'on viendrait jusque là, je sais que simple fornication n'est nullement à comparer à pécher d'homicide. Parquoi, si vous aimez ma vie, en sauvant votre conscience de crédulité, vous me la sauverez »

Il ne ressent aucun scrupule. Loin d'abandonner son désir, il va même jusqu'à faire transférer la tante de sa bien-aimée dans un autre couvent afin d'avoir le champ libre.

A cette action démesurée s'ajoute qu'il fait emprisonner un vieux confesseur pauvre afin de pouvoir exercer son chantage sur la religieuse convoitée :

« Il fit dérober secrètement les reliques dudit prieuré de Gif […] Et [il] mit à sus au confesseur de léans, fort vieil et homme de bien que c'était lui qui les avait dérobées, et pour cette cause, [il] le mit en prison à Saint-Martin. Et durant qu'il le tenait prisonnier, suscita deux témoins, lesquels ignoramment signèrent ce que M. de Saint-Martin leur commanda : c'était qu'ils avaient vu dedans un jardin ledit confesseur avec sœur Marie en acte vilain et déshonnête. Ce qu'il voulut faire avouer au vieux religieux. »

La méchanceté est d'autant plus grave que toute la complexité du personnage réside dans son aptitude raffinée à se sortir de toutes les situations grâce à d'impertinentes excuses dont témoigne la fin :

 « il ne trouva nulle excuse, sinon qu'il avait 70 ans ».

La présence d'une personne maléfique permet à l'auteur de développer une morale à travers le texte. 

Le bien et le mal

La psychologie du prieur ramène la nouvelle vingt-deux de Marguerite de Navarre vers un genre de « conte noir », dont les inspirations pourraient se trouver dans la tragédie. 

Le volet psychologique traité auparavant est naturellement lié à la dimension tragique et morale qui se joue dans l'œuvre. Face à ce prieur démoniaque, se situe un ange vertueux et vierge qui est Marie Héroët. Nous notons d'ailleurs la répétition du terme « démon », symbole de l'enfer et du mal :

« Je pensais avoir mis ma fille aux faubourgs et chemin de paradis, et je l'ai mise en celui d'enfer, entre les mains des pires diables qui y puissent être. Car ces diables ne nous tentent, s'il ne nous plaît, et ceux-xi nous veulent avoir par la force où l'amour défaut. »

Nous avons donc une opposition entre le bien et le mal, où le dernier semble l'emporter. Car, paradoxalement, l'incarnation (ou plutôt l'apparence) de la pureté et de l'innocence se retrouve sous les feux d'un homme vicieux et immoral. Cela dit, notre religieuse réussit constamment à repousser ce vieux libertin, qu'elle considère « si laid, qu'elle pense faire plus pénitence que de péché en le regardant ».

Des moments forts

La dimension tragique se déploie pleinement lorsque le prieur tente de violer Marie Héroët :

Il lui mit la main sous la robe, et tout ce qu'il put toucher des ongles égratina en telle fureur que la pauvre fille, en criant bien fort, de tout son haut tomba à terre, tout évanouie.

Outragé par cette scène le lecteur ressent une aversion profonde envers le prieur et, par conséquent, pour tous ses futurs gestes outrageants, tel que l'accusation en public de Marie Héroët :

C'est que, ayant examiné votre confesseur sur aucuns crimes à lui imposés, m'a confessé avoir abusé de votre personne au lieu où les témoins disent l'avoir vu. Parquoi, ainsi que je vous avais élevée en état honorable et maîtresse des novices, j'ordonne que vous soyez mise non seulement la dernière de toutes, mais mangeant à terre devant toutes les sœurs pain et eau, jusqu'à ce que l'on connaisse votre contrition suffisante d'avoir grâce. »

Vous avez aimé cet article ? Notez-le !

Aucune information ? Sérieusement ?Ok, nous tacherons de faire mieux pour le prochainLa moyenne, ouf ! Pas mieux ?Merci. Posez vos questions dans les commentaires.Un plaisir de vous aider ! :) 4.20 (5 note(s))
Loading...

Nathan

Ancien étudiant de classe préparatoire b/l (que je recommande à tous les élèves avides de savoir, qui nous lisent ici) et passionné par la littérature, me voilà maintenant auto-entrepreneur pour mêler des activités professionnelles concrètes au sein du monde de l'entreprise, et étudiant en Master de Littératures Comparées pour garder les pieds dans le rêve des mots.