Après des études chez les jésuites, au collège de La Flèche, où il apprend le latin, l’éloquence, la philosophie, la morale et la logique, l’histoire, les mathématiques et la physique selon Aristote, il passe sa licence en droit en novembre 1616. En dépit du succès de ses études, il s’engage dans une carrière militaire. Il est, dans l’armée du prince Maurice de Nassau, en garnison à Breda, en Hollande, de novembre 1618 à novembre 1619. Beeckman traduit à Descartes l’énoncé d’un problème de mathématiques placardé sur les murs de Breda en novembre 1618. Aussitôt Descartes lui en donne la solution. Leur amitié devient indéfectible. A son intention, il rédige en janvier 1619 un Petit Traité d’acoustique et d’harmonie. Mais c’est dans la nuit du 9 au 10 novembre 1619 que trois rêves révèlent à Descartes sa vocation. Au printemps 1620 il reprend ses voyages. C’est la Bohême puis la Frise. S’il s’arrête à Paris près d’un an, en 1622-1623, il repart pour l’Italie. A son retour, en 1628, non seulement sa formation est terminée mais déjà ses travaux sont avancés. Il a découvert la loi des sinus, trouvé des solutions à la duplication du cube comme à celle de la trisection de l’angle. Il fait des expériences d’optique. Sa vie mondaine n’exclut pas des entretiens avec Guez de Balzac, avec le métaphysicien Gibieuf ou avec le cardinal de Bérulle. Il choisit de quitter la France et retourne auprès de son ami Beeckman en Hollande. Il ébauche un grand ouvrage de physique, Traité du monde, qu’il ne publie pas, et compose entre 1634 et 1637 Dioptrique, Géométrie et Météores. Il rédige pour tenir lieu de préface à ces textes le Discours de la méthode. Le texte, publié en français, passe inaperçu aux yeux de nombreux savants qui ne consentent à lire que le latin. Pour être lu, Descartes rédige les Méditations métaphysiques en latin. Celles-ci lui valent la notoriété et des accusations, entre autres celle de blasphème. Sa réputation est telle qu’au-delà des savants les princes qui se veulent mécènes se soucient de lui. La princesse Palatine commence d’entretenir une correspondance avec lui, comme la reine Christine de Suède. Alors qu’il compose le Traité des passions de l’âme, celle-ci l’invite à Stockholm. A peine a-t-il achevé la rédaction de son traité qu’il part pour la Suède. Mais la reine lui demande des vers pour un livret de ballet, lui impose des leçons de philosophie qu’elle prend à cinq heures du matin. Sans doute lui enseigne-t-il ce qui est l’apport essentiel qu’il fait à la philosophie. Descartes rompt avec la scolastique pour n’admettre, dans le domaine des sciences, que la raison, à laquelle le doute méthodique tient lieu de règle. Sans doute lui apprend-il en quoi consiste l’outil mathématique et quelle place y joue la géométrie analytique. Sans doute lui fait-il comprendre, lui qui a écrit certains de ses essais en français, qu’il convient de porter le débat philosophique sur la place publique, de ne pas admettre que les clercs en gardent l’exclusivité. Sans doute lui explique-t-il ce qu’implique son affirmation « Je pense donc je suis », qui mène à la distinction de l’âme et du corps et qui fonde une philosophie du sujet. Sans doute enfin lui enseigne-t-il la maîtrise des passions et la liberté par laquelle l’homme peut se « rendre maître et possesseur de la nature. »

A cette époque vivaient :

URFE, Honoré d’ (1567-1625)

SAINT-AMANT, Marc-Antoine Girard, sieur de (1594-1661)

BALZAC, Jean-Louis Guez, dit de (1597-1654)

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Olivier

Professeur en lycée et classe prépa, je vous livre ici quelques conseils utiles à travers mes cours !