Chapitres
Qu'est-ce qu'un groupe sanguin ?
Si l’organisme reconnaît les particules étrangères et peut les éliminer, c’est qu’il sait identifier ce qui lui appartient en propre : Il distingue le « soi » du « non-soi ».
Chaque individu possède son identité biologique. Parmi les quelques dizaines de milliers de gènes de l’espèce humaine, qui permettent la manifestation d’un caractère déterminé, certains se rencontrent à l’identique dans une polulation donnée (un groupe ethnique, une famille…), mais seuls les vrais jumeaux issues d’un même œuf ont rigoureusement le même programme génétique.
Les groupes sanguins sont des marqueurs de l’identité biologique. Certaines molécules présentes à la surface des cellules sanguines les définissent en plusieurs catégories. Ce sont des antigènes : introduits chez un individu d’un autre groupe, ils suscitent une réaction de rejet. C’est pourquoi, lors d’une transfusion sanguine, il faut que le donneur et le receveur aient des groupes sanguins compatibles.
Quatre différents groupes sanguins
Le système ABO est le plus connu des systèmes de classification. Il est présent dans toutes les populations humaines. Il repartit les individus en quatre groupes, A, B, AB et O, en fonction de la nature des antigènes présents à la surface de leurs globules rouges : antigène A pour le groupe A, antigène B pour le groupe B, antigènes A et B pour le groupe AB, absence d’antigènes A et B dans le groupe 0.
Les antigènes de ce système sont des chaînes formées de quelques sucres simples, pointant comme des antennes sur la membrane des globules rouges. Ils ont tous un châssis commun : l’antigène H.
La présence d’anticorps dans le plasma sanguin restreint les possibilités de transfusion croisée. Chaque individu possède des anticorps actifs contre les antigènes qui n’existent pas à la surface de ses propres globules rouges (anticorps anti-antigène B dans le groupe A, anti-antigène A dans le groupe B, anti-antigène A et anti-antigène B dans le groupe 0). Ces anticorps ont pour effet d’agglutiner les globules rouges – ce sont des « agglutinines ». Les sujets du groupe 0 sont des « donneurs universels », car l’antigène H est présent dans tous les groupes et n’induit pas d’agglutination (il n’y a pas d’anticorps anti-H). Ceux de groupe AB sont des « receveurs universels » : ils possèdent les deux types d’antigène A, ni anticorps anti-antigène B, et peuvent donc recevoir les antigènes des autres groupes sanguins.
Un autre groupe d’antigènes sanguins constituent le système Rhésus, qui doit son nom à un singe d’Asie du Sud-Est, Macacus rhesus, chez lequel il a été identifié. Il est gouverné par trois gènes, qui existent chacun en 2 versions différentes : C ou c, D ou d, E ou e. Tous ces gènes contrôlent la fabrication d’une protéine membranaire susceptible de provoquer une réaction immunitaire lors d’une transfusion, sauf le gène d, qui est « muet ». Les sujets présentant le gène D sont dits « Rhésus positif » (Rh+), les autres, porteurs du gène d muet, « Rhésus négatif » (Rh-).
Si l’on transfuse du sang d’un sujet Rh+ à un sujet Rh-, des anticorps se forment et peuvent détruire les globules rouges du receveur.
Par ailleurs, lorsqu’une mère Rh- porte un enfant Rh+, le passage accidentel de globules rouges du sang foetal dans le sang maternel déclenchera la formation d’anticorps chez la mère. Lors d’une seconde grossesse, si son enfant est encore Rh+, ces anticorps pourront traverser le placenta et détruire les globules rouges du bébé, provoquant une anémie grave. Heureusement, des mesures préventives simples permettent aujourd’hui de l’éviter.
La compatibilité des groupes sanguins
Les tests d’agglutination permettent de vérifier la compatibilité des groupes sanguins dans le système ABO. Ci-contre, l’apparition de fines granulations indique une incompatibilité des groupes : le sérum utilisé pour le test contient des anticorps qui se dirigent contre les antigènes présents à la surface des globules rouges du receveur.
D’autres groupes sanguins existent. Les plus importants constituent les systèmes Kell, Duffy, Kidd et MNH. Certains ne se rencontrent que dans certaines populations. Ainsi, le facteur Diego est spécifique des Amérindiens et de certaines populations d’Extrême-Orient. Toutes ces classifications reponsent sur la composition de la membrane des globules rouges.
Après avoirdécouvert les antigènes d’histocompatibilité en 1958, le médecin franèais Jean Dausset (né en 1916) a mis en évidence le rôle joué par le système HLA dans la reconnaissance du soi et du non-soi. Il a reçu le prix Nobel en 1980.
Le Système HLA (Human Leucocyte Antigen) repose en effet sur la classification d’antigènes identifiés tout d’abord sur les globules blancs. Par la suite, on s’est aperçu que ces antigènes figuraient aussi à la surface des cellules des tissus. Les antigènes HLA sont donc très nombreux.
Chaque individu possède à la surface de ses cellules les douze antigènes principaux du système HLA. Six sont fabriqués selon un plan hérite du père, et six autres, de la mère. Comme la nature de ces douze
antigènes est extrêmement variable. Les molécules HLA permettent la reconnaissance du soi et du non-soi lors des réactions immunitaires.
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