Le concept de libéralisme a été préparé par les philosophes des lumières à partir du milieu du XVIIIeme

La révolution de 1789 est un événement politique qui représente le triomphe du libéralisme par le biais d’un double changement dans la société française :

L’affirmation à partir de 1789 de la place primordiale de l’individu dans la société : l'individu est plus central et plus important que le groupe

L’individu devient citoyen après 1789, il change de statut.

Sous la monarchie absolue, il était sujet du droit.

Il devient acteur de la vie politique.

L’origine du pouvoir politique change radicalement de nature.

->D’une souveraineté de droit divin illustré par le monarque despotique, on passe à une souveraineté populaire : le peuple détient le pouvoir d’où naissance du citoyen.

La fin du despotisme : la rev de 1789 n’est pas une révolution républicaine. Les révolutionnaires de 1789 ne sont anti monarchistes. Ils ne veulent simplement plus c’est d’une monarchie absolue de droit divin. Bcp de révolutionnaires sont séduits par le modèle anglais de monarchie tempérée/monarchie parlementaire.

Politique ici, c’est essentiellement l’Etat, institutions politiques, le droit (loi et règlement). Cette dimension politique qui est dans la plupart des discours, programmes présentée comme la dimension première.
: Politique, économique, social. Dans tous les courants d’idées, ces 3 dimensions sont présentes. Ordre de classement de ces 3 dimensions: question fondamentale.

Ces changements sont fondamentaux. Et en même temps brutaux. Le registre politique et économique sont liés par une valeur fondamentale, par un droit de l’h fonda, celui duquel tous les autres découle : la liberté individuelle, au niveau de la pensée, de l’action politique, de la ppt et du commerce.

1789 est aussi une révolution économique. Elle va conduire au pouvoir une classe sociale nouvelle. Jusqu’ici la classe dominante était la noblesse qui tirait sa légitimité de la tradition, voire du moyen âge. Elle tenait sa richesse de son patrimoine immobilier, de la terre qui fournissait l’essentiel des richesses en termes de culture et d’élevage.

Mais des le milieu du 18ème , les ressources économiques vont changer de nature, l’agriculture va reculer de plus en place au commerce. Les villages, caractéristiques principales de la France à l’époque, vont reculer face à l’apparition des bourgs qui sont l’ancêtre des villes. Ces bourgs vont devenir de véritables centre de commerce, attirant une nouvelle population, que l’on appellera la bourgeoisie qui vit et s’enrichie par le commerce.

Va engendrer la révolution industrielle, impulsé par l’essor de la machine à vapeur, ce qui va produire les premières grandes concentration des usines, ce qui va accentuer l’accroissement des villes engendrant des migrations des campagnes vers les villes. Cette révolution industrielle va permettre à la bourgeoisie de se saisir de cette nouvelle source de capital que va représenter l’industrie et la naissance de ce nouveau mode d’organisation de l’économie : le capitalisme industriel.

Parmi les contrainte politiques : la préservation en 1789 de la liberté individuelle uqi n’est pas seulement politique, mais qui est aussi une valeur économique : liberté de circulation des personnes et des marchandises.

La bourgeoisie française en 1789 se tournait déjà vers l’Angleterre car plus avancée. Elle n’avait pas connu la monarchie de droit divin, donc pas la même lutte des classes en Angleterre qu’en France.

 

Ce concept de libéralisme a donc deux signification :

- la signification philosophico-politique= celle idéologique issu des philosophe des lumières

L’état qui apparait est donc un état libéral, peu interventionniste, concentré sur ses pouvoirs régaliens.

C’est un état qui ne se préoccupe en rien du fonctionnement de l’économie que des pb sociaux.( cela relève du marché) / on pensait à l’époque que le marché se régulerait tout seul par le jeu de l’offre et la demande.

Adam Smith appelait ca la main invisible du marché

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C'est parti

Le libéralisme par Benjamin Constant

Né en 1767 -1830 > Penseur du courant libéral. Constant était écrivain « Adolph »

Il a écrit vers la fin de sa vie « j’ai défendu 40 ans le même principe, liberté en tout, en religion, en littérature, en philosophie, en industrie, en politique, par liberté j’entends le triomphe de l’individualité, tant sur l’autorité qui voudrait gouvernait par le despotisme que sur les masses qui réclament le droit d’asservir la minorité ».

Economie ici, c’est le marché, permettant la rencontre entre une offre et une demande. La notion de marché, est une notion ayant beaucoup évolué dans l’Histoire selon la taille du marché : Préhistoire, marché très localisé, tribu.
Le libéralisme selon B. Constant.

On a là un pb de soulevé. Pb paradoxal dans le libéralisme. Lorsque Constant définit la liberté, il éprouve le besoin de traduire cette défense en termes de régime politique. La liberté, c’est le triomphe sur le despotisme. Mais Constant ajoute que c’est aussi le triomphe sur les masses qui réclament le droit d’asservir la minorité : ce qui est sous entendu c’est que Constant parait quelque peu réservé sur le peuple et sur le rôle politique du peuple qu’il appelle les masses qui est une connotation péjorative. Alors que le terme de peuple en 1789 était un terme valorisé.

Autrement dit, dans sa définition du libéralisme, Constant pose une réserve quant à la démocratie reposant sur le suffrage universel.

Il est réservé sur la notion même de souveraineté populaire. La convergence entre libéralisme et démocratie n’est pas immédiate.

Dans la pensée de Constant, deux niveaux :

  • La présentation de sa conception de la liberté
  • La traduction politique de cette conception de la liberté

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La liberté comme garantie « des jouissances privées »

Constant se situe dans un courant « l’individualisme absolu ». Il prend à la lettre la conception de la liberté telle que les philosophes du 18 eme l’avait exprimé et telle qu’elle apparait traduite dans la DDHC de 1789. Autrement dit pour constant, l’individu doit être en mesure de faire tout ce qui lui plait, tout ce qui lui convient dès lors, que son comportement ne nuit pas à autrui.

L’œuvre la plus connue de Benjamin Constant publiée en 1815 et qui s’appelle « la liberté des Anciens et des Modernes ».

Benjamin Constant va prendre deux exemples, conceptions de la liberté, dont il va montrer leur diff :

  • La liberté des anciens, cad pour lui les grecs anciens inventeurs de la démocratie
  • La conception de la liberté chez les modernes, chez les héritiers de la philosophie des lumières.

Dans les cités grecques, la liberté était synonyme de participation politique. La liberté était la délibération sur l’agora sur la place publique)
Pour les anciens la liberté était le statut de citoyen, le statut d’acteur politique qui va délibérer, décider avec les autres citoyens, sur les affaires publiques de la cité. (exclu les esclaves.)

La conséquence d’une démocratie directe c’est qu’au terme de la délibération du vote, se dégage une majorité et une minorité. La règle démocratique implique que la minorité bien que n’étant pas d’accord, doit se soumettre à la majorité. Ce qui fait dire à constant que les citoyens grecques étaient à la fois libres et esclaves.

Logique mais idée que constant refuse, idée qu’une minorité se soumette à l’autre, à une décision qu’elle n’accepte pas. C’est la règle démocratique. Pour constant, cette soumission à la majorité porte atteinte à la liberté. Autrement dit, constant considère que la décision de la majorité n’est pas équivalente à la volonté générale. Pour qu’il y ait volonté générale, il faudrait l’unanimité.

Constant pointe une critique de la démocratie, de la dialectique majorité/ minorité.

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La conception de liberté chez les Modernes

=> La traduction politique du libéralisme absolu : une démocratie limitée

Constant estime que la notion de liberté chez les modernes s’est dépolitisée. Elle serait passée de la participation politique au registre de l’autonomie privée. Pur constant, les modernes, les bourgeois aspirent moins à participer au pouvoir qu’à soustraire à son emprise la conduite de leur existence

Ce qui veut dire que les modernes n’ont pas comme priorité la citoyenneté politique. + ne veulent pas être troublé dans leur jouissance privée.

Cela suppose que le pouvoir politique soit très peu interventionniste. Cela suppose que les décisions prises par le pouvoir politique respectent cette conception de la liberté.

Mais cette conception de la liberté ne s’accorde pas avec une démocratie pleinement réalisée qui va nécessairement apparaitre une minorité contrainte, privée de liberté. C’est une réserve sérieuse à l’idée de contrat social telle qu’elle apparait chez rousseau ou tous les démocrates.

Constant c’est une version du libéralisme qui ne coïncide pas avec une démocratie, ou alors très limitée. Il faut alors que ce soit un régime politique protégeant l’individu non seulement contre un éventuel retour du despotisme, mais aussi protégé contre une conception démocratique illustrée par Rousseau à savoir le gouvernement du peuple par le peuple. Constant se méfie tout autant d’un retour aristocratique ou d’un régime autoritaire type 1er empire. Il ne veut ni le despotisme ni la démocratie au sens pleine du terme : il veut un état limité.

. Société grecque, marché est devenu national, étendue encore plus à l’international, puis marché planétaire, mondial (la globalisation de l‘économie). Il ya des rapports entre politique et économie.
Pour lui, la souveraineté n’est pas celle du peuple, elle n’est pas collective. Selon lui la souveraineté est celle de l’individu.

La démocratie au sens de rousseau n’est pas un régime satisfaisant pour Constant parce qu’elle va donner le pouvoir aux masses.

Constant est donc dans un raisonnement qui pose un antagonisme de classes. Constant choisit plutôt la monarchie que la république et choisit comme caractéristique général, un régime caractérisé par la séparation des pouvoirs comme le préconisait Montesquieu. Divisé en 4 niveau institutionnels :

  • Le pouvoir royal : le roi et la reine règnent sans gouverner. (pas de retour au despotisme)Pour constant le roi n’est pas engagé politiquement. Il représente selon constant « la permanence de l’état » transmise par l’hérédité. Besoin pour Constant d’une autorité symbolique dépolitisée traditionnelle.
  • Le pouvoir ministériel (le gouvernement aujourd’hui) qui exerce le pouvoir exécutif selon Constant, prend des décisions. C’est lui qui assume les véritables responsabilités politiques. Les ministres sont nommés par le roi. Ce qui donne au roi un certain pouvoir politique. Ce qui réduit l’intensité démocratique et libérale du régime dont parle Benjamin Constant
  • Le pouvoir représentatif: il ne parle pas du parlement, c’est un pouvoir qui détient le pouvoir de faire la loi. Constant divise ce « parlement » en deux chambres : une chambre haute qui sera nommée et non pas élu, et une chambre basse qui sera élu selon des procédures particulières.
  • Le pouvoir judiciaire : présenté comme indépendant et séparé des 3 autres. Application des idées de Montesquieu.

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En quoi consiste et comment est désigné le pouvoir représentatif (bicaméral) en particulier la chambre basse du Parlement ?

Pour Constant « le système représentatif n’est autre chose qu’une organisation à l’aide de laquelle une nation se décharge sur quelques individus de ce qu’elle ne veut pas faire elle-même ».

Ce dispositif écarte d’emblé l’idée même de suffrage universel et bascule vers un suffrage restreint sur lequel Constant va s’expliquer : de type censitaire mais en même temps de type capacitaire = le droit de suffrage n’appartiendra qu’à ceux qui justifient le paiement d’un certain impôt, à ceux qui sont propriétaires.

« Seule la propriété rends les hommes capables de l’exercice des droits politiques ».

Il veut dire que seuls les propriétaires à l’exclusion des prolétaires ont le temps, le loisir de se cultiver suffisamment pour prendre une petite part à l’exercice du pouvoir politique à travers l’élection des représentants aux 2 chambres du pouvoir représentatif. Il ajoute que de cette façon, les propriétaires vont veiller naturellement à ce que le pouvoir politique reste dans des limites strictes car ils y sont directement intéressés. C’est leur liberté privée qui est en jeu.

 

Reste le prolétariat, il ne l’oublie pas mais fait prévue de condescendance : « je ne veux faire aucun tort à la classe laborieuse, mais ce que l’indigence (la pauvreté) retient dans une éternelle dépendance et qu’elle condamne à des travaux journaliers ne sont pas plus éclairés que des enfants, ni plus intéressés que des étrangers à une prospérité nationale dont ils ne connaissent pas les éléments, et dont ile ne partagent qu’indirectement les avantages » = laisse entendre que pour lui la société libérale est une société divisée entre ceux qui sont éclairés et propriétaires et de l’autre ce qui sont ignorants et ouvriers.

Cette division de la société en 2 classes, Constant l’a prend en compte mais la considère comme un fait contre lequel on ne peut rien, et qu’il n’y a rien à faire.

A travers la pensée de Constant, le libéralisme ne s’accorde pas forcément avec la démocratie ni avec la monarchie absolue, d’où son « entre-deux » démocratie limitée.

La pensée de Constant est une pensée importante aux 18 et 19ème siècle car relation entre libéralisme et démocratie n’est pas si évidente car dans l’idée de libéralisme il y a deux sens : libéralisme politique (lumières) mais aussi le libéralisme économique (libre exercice du commerce et de l’industrie donnant toute la puissance à la bourgeoisie).

Et entre ces deux libéralisme, des tensions, des éléments de contradictions sont présents, tournant autour d’une valeur présente dans la DDHC de 1789 mais présente avec une place très secondaire : l’égalité, et aussi la solidarité (fraternité).

Constant est très éloigné de la devise républicaine. Devise qui verra son importance reconnue qu’au début de la IIIème République (1870).

Ce problème de l’égalité et avec sa conciliation avec la liberté, problème que beaucoup d’auteurs libéraux vont essayer de résoudre. D’autres auteurs vont allez plus loi, livrer une pensée plus complexe.

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Alexis de Tocqueville : une théorisation de la démocratie libérale.

1805-1859.

Il va s’attaquer sur la conciliation entre liberté et égalité qui pour lui est indispensable pour réussir le modèle démocratique.

1er volet de sa pensée :

«De la démocratie en Amérique » publié en 1835 et 1840 : dans cet ouvrage, M. de T va rendre compte de son séjour aux E.U d’une manière très scientifique, pré sociologique. Il va expliquer pourquoi à ses yeux l’Amérique est un exemple démocratique.

2ème volet de sa pensée :

« L’Ancien Régime et la Révolution » 1856 : ouvrage concerne la France, et il se pose la question de savoir si ce pays, son pays est capable lui aussi de réussir le modèle démocratique tel qu’il fonctionne en Amérique.

Il développe une problématique plus complexe que Constant. Constant laisse de cote l’égalité comme il laisse de côté la démocratie. Alors que Tocqueville intègre les deux notions puisqu’il se penche sur leur conciliation.

Pour lui la démocratie est la conséquence des progrès de l’égalité, des progrès dans l’égalisation des conditions sociales.

On pourrait rajouter le terme religion. Notion très importante selon les Etats (Islam). Dans les sociétés socialistes, au sens de Marx, socialisme veut dire une économie étatisée.
sur la conciliation entre liberté et égalité qui pour lui est indispensable pour réussir le modèle démocratique.

Cette égalisation permise par le nouveau mode de production : le capitalisme industriel qui selon lui va enrichir les nations jusqu’à réduire les inégalités entre les classes sociales. Ce qui se traduira en terme politique par l’avènement de la démocratie. Et concrétisation radicale de l‘Ancien régime.

 

Se sont là, les 2 seuls points communs entre 2 penseurs différents que Marx et Tocqueville : tous les oppose. Pour Marx révolution prolétaire concernant la lutte des classes. Alors que pour Tocqueville l’analyse de la révolution de 1848 est un accident de l’Histoire et surtout fait peser le risque majeur : la fin du capitalisme.

=> Tous les 2 accordent à l’économie une place prépondérante dans l’explication de l’évolution des sociétés. Pour Marx le capitalisme va exacerber la lutte des classes, pour Tocqueville il va enrichir les nations, favoriser l’égalité et ouvrir la voie à la démocratie. Ils tirent de l’économie des conséquences opposées.

Tous les deux ont une vision mécanique de l’évolution de l’Histoire.

Pour Marx la révolution prolétarienne n’est pas une hypothèse mais une fatalité. Pour Tocqueville, ce mouvement démocratique va se propager au moins par tous les pays touchés par la révolution industrielle dont la France.

Pour lui, il ne sert à rien de lutter contre la démocratie.

La démocratie est inéluctable, certes mais il y a démocratie et démocratie.

  • Il y a la bonne : l’exemple américain : démocratie conciliant les deux notions
  • Il y a la ratée : que la France paraît bien illustrée : démocratie qui va favoriser l’égalité au détriment des libertés individuelles notamment par une intervention démultipliée de l’Etat. Cette forme ne conciliera donc pas les deux notions.

En réalité Tocqueville partageait au moins avec Constant une crainte, même si sa pensée était plus profonde, la crainte du despotisme populaire : pouvoir pris par les masses.

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Les caractères de la démocratie en Amérique

Tocqueville s’est rendu en bateau en Amérique et s’est livré à une véritable enquête de terrain sociologique. Il est frappé par les avancées très visibles de l’égalité entre les hommes. Fait le lien entre développement du capitalisme et les progrès entre les hommes.

Il considère que ces phénomènes sociaux, économiques et politiques représentent un fait universel durable « qui échappe chaque jour à la puissance humaine. Tous les évènements comme tous les hommes servent à son développement ». Il estime que ce qu’il constate en premier lieu n’est pas un phénomène isolé mais a vocation universelle. Ce phénomène est irréversible et il serait absurde de s’y opposer.

Ce phénomène va devenir politique avec l’avènement de la démocratie. Ce n’est pas la conséquence directe de la liberté mais de l’égalité.

Mais de quelle démocratie s’agit-il ? Comment concilier la liberté avec le nivellement égalitaire inéluctable ?

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Les risques de dérives de la démocratie

Il estime qu’elle est inéluctable mais pas bonne par essence. Elle doit se conquérir, construite car elle est pour lui une configuration politique fragile, instable, qui repose sur un équilibre précaire qu’il faut solidifier autant que possible entre liberté / égalité.

Il y a deux risques de dérives selon Tocqueville, le second plus préoccupant que le premier :

Le 1er serait une dérive anarchique en raison de l’exaspération des égoïsmes, des individualités. Pas loin de la pensée de Constant sur ce point. Mais ce risque ne parait pas le plus probable.

La 2nde est plus dangereuse serait la naissance par une dérive démocratique par une nouvelle forme de despotisme, celui de la majorité laissant apparaître selon Constant, un régime insoutenable : le monarque absolu de droit divin serait remplacé par l’autorité du peuple souverain ; Alors que pour Alexis, ce serait le synonyme d’un Etat multi interventionniste, prenant en charge tous les problèmes de la société, des individus, problèmes politiques, économiques et sociaux.

L’état providence pour Tocqueville représente le risque majeur de dérive démocratique non pas parce qu’il viendrait freiner le développement d’égalité au contraire il va reposer sur son développement, presque sur une conception égalitariste de la société. Mais sa crainte de ce développement portera nécessairement atteinte aux libertés individuelles.

Cet état interventionniste, selon Tocqueville : « il s’agit d’un appareil politique absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux » sous le couvert de la volonté populaire finit par effacer la liberté individuelle, « il dégrade les hommes sans les tourmenter ».

Il considère que dans un certain nombre de pays, on préféra l’égalité à la liberté et donc la vague démocratique prendra la forme d’un état providentiel, ce qui pour lui est un échec.

Ces réflexions faite dans la 1ère moitié du 19ème siècle, dont encore très présentes aujourd'hui dans les débats sur le rapport état-individu. Deux tendances s'imposent et rappellent la réflexion de Tocqueville : les tendances sociales démocrates qui visent à rénover, moderniser, alléger mais visant à préserver l'état providence et social. Et les tendances néo libérales qui visent une réduction des interventions de l'état, et en particulier des interventions économiques et sociales de l'état.

Les débats qui se dessinent aujourd’hui sur la question d’indemnisation du chômage voire sur la suppression progressive du statut de la fonction publique sont des débats qui marquent les progrès importants des tendances néo libérales et que N.S illustre à la fois avec détermination et prudence.

Ces questions se posent en question de crise.

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Les palliatifs à la dérive de la démocratie en Amérique

Pour Tocqueville ce modèle est pleinement accompli (dans les années 1830-40-. Modèle ayant réussi à concilier les 2 notions. Cette réussite est due selon lui, à l’existence d’un certain nombre de facteurs d’ordre institutionnel mais de facteurs sociaux culturels (qui seront plus difficile à transposer ailleurs).

Éléments institutionnels :

 

  • La structure de l’état fédéral : (France pays unitaire d‘inspiration Jacobine). Il nous dit qu’aux EU « l’union est libre et heureuse comme une petite nation, glorieuse et forte comme une grande ». L’état fédéral pour Tocqueville présente un avantage majeur consistant à préserver les libertés des états membres tout en favorisant l’égalité.
  • La vie locale : notamment dans les villes américaines. Dans ce pays profond, il va être frappé à la différence de la France par la très forte décentralisation politico administrative qui existe aux E.U : les communes ayant d’importantes capacités de décisions auxquelles les habitants participent. Plus l’état est décentralisé, plus les citoyens ont l’aptitude à faire entendre leur voix : favorisation du sens civique, l’amour de la patrie, la sociabilité, la solidarité et le sens de la responsabilité des citoyens ainsi que leur gout pour l’autogestion.

 

Éléments socio culturels :

 

  • La multiplication des associations : « Pour que les hommes restent civilisés ou le deviennent, il faut que parmi eux l’art de s’associer se développe et se perfectionne dans le même rapport que l‘égalité des conditions s’accroit ». Ce que note Tocqueville aux EU est déjà les groupes de pression, les lobbies (groupe d’intérêt) qui sont dès le Au 19ème siècle multiples découlant de la volonté des citoyens américains de se doter d’instruments privés leur permettant de défendre leurs libertés pour faire pression sur le pouvoir politique. La notion d’intérêt particulier est perçue différemment selon les pays : lorsque le phénomène du lobbying d’origine américaine s’est aussi développée en Europe, France (1960), il a été mal perçu en France alors que présenté comme une richesse de la société américaine, parce que les intérêts particuliers étaient considérés comme portant atteinte à l’intérêt général qui selon la tradition jacobine ne pouvait être défendue que par le politique, pouvoirs publiques et non par des groupes privés.
  • La liberté de la presse : certes elle existe théoriquement en France à travers la liberté de pensée, d’opinion, de conscience. Mais aux E.U, il note qu’on est allé plus loin : grâce à l’existence d’une presse écrite puissante, pluraliste défendant n’importe quelle opinion méritant de l’être, la liberté sort gagnante et Tocqueville voit même déjà la presse comme un 4ème pouvoir : « la presse peut aller jusqu’à s’opposer au pouvoir politique ».
  • La religion : présence très forte aux E.U de la morale chrétienne d’inspiration plutôt anglicane/ protestante qui selon lui permet de réguler les mœurs des individus, la famille. Tocqueville dit : « alors que la loi démocratique permet au peuple de tout faire, la religion l’empêche de tout concevoir et de tout poser lui enseignant la modération et l’humilité». Elle apparaît comme une sorte de ciment moral et spirituel qui est garant de la liberté car il en évite les excès possibles : la liberté s’arrête quand commence celle de l’autre.

Pour lui c’est une régulation beaucoup pus fable que serait une régulation institutionnelle par la loi, sanctions judiciaires même si elles existent aussi.

Ce qu’il ne dit pas, c’est que cette présence de Dieu dans la vie quotidienne aux E.U, est une garantie contre la montée des idéologies matérialistes (d’inspiration socialo communiste) : c’est aussi pour ça qu’il n’y aura jamais aux E.U cette pénétration de communistes.

E.U= société qui s’auto limite : n’a pas besoin d’institutions lourdes, centralisées. Elle est beaucoup plus autonomes que la société française parce qu’ils sont beaucoup plus libres. Les américains préfèreront toujours la liberté à l ‘égalité .Pour réussir cette conciliation on trouve les palliatifs notés par Tocqueville.

 

Le problème de la démocratisation en France – La transposition

Persuadé que les progrès de la démocratie vont toucher la France, plus largement l’Europe, bien sur avec un décalage et des difficultés d’adaptation que Tocqueville ne nie pas.

Il se sent sceptique quant à la possibilité pour la France de résoudre aussi bien qu’en Amérique le conflit programmé entre les conciliations.

 

L’impréparation de la France à la conciliation démocratique

Il est très inquiet à la vue de l’instabilité politique que connaît la France depuis 1789 : successions des régimes, la division de la société en classes antagonistes : bourgeoisie prolétariat lui paraissant à la fois dangereuse en tant que telle et paraissant être un obstacle à terme de cette conciliation démocratique.

Il estime que cette tradition centralisatrice est qu’elle a été poursuivie par la Révolution. Il est inquiet enfin, qu’il estime que l’aristocratie française et européenne n’a rien compris, n’a pas anticipé au progrès de l’égalité permis par le capitalisme.

Elle s’est repliée sur elle même au lieu de s’adapter sur la voie du progrès et de s’y engager. Ce qui aurait pu contribuer à donner naissance à un régime n’ayant probablement pas été républicain mais à une monarchie parlementaire de type anglais.

Pour Tocqueville entre rapports égalité liberté la priorité serait donnée à l’égalité au risque de sacrifier les libertés individuelles. Il va même jusqu’à dire que « la France est habitée par une véritable passion égalitaire » => « j’avoue qu’ile st difficile d’indiquer d’une manière certaine le moyen de réveiller un peuple qui sommeille »

 

Le pessimisme Tocquevillien

Il n’a vu dans la Révolution de 1848 qu’un assaut du peuple contre la propriété qu’il en arrive à penser que dans le cas de la société français à ce qu’il ne faille pas un état fort pour mettre fin à ce déséquilibre.

Il se reprend un peu mais à peine au point de ce que certains auteurs appellent le Tocquevillisme proposant un programme politique.

« il faut instruire la démocratie en France », « il faut édifier en France une science politique nouvelle pour un monde tout nouveau » . Il préconise une institutionnalisation différente de la société française inspirée du modèle américain : pouvoir judiciaire fort et indépendant du pouvoir politique par exemple mais en parle pas de l’économie. Il préconise aussi une presse libre et pluralise, multiplication des associations.

Il tient un discours finissant par être le cœur de sa pensée politique autour du thème de la limitation du pouvoir de l’Etat car il voit bien que l’eat qui apparaitra en France ne sera pas socialiste mais providence (expression du XXème).

Autour de cet état qu’il redoute, il déclare « fixer au pouvoir social des limites étendues, visibles, et inamovibles ; donner aux particuliers des droits ; conserver à l’individu le peu d’indépendance de force d’originalité qui lui reste ; le relever à côté de la société et le soutenir en face d’elle : tel me paraît être le premier objet du législateur dans l’âge où nous entrons ».

=> Ce sont des prescriptions très américaines n’étant pas à la hauteur sociologique de l’analyse qui l’a faite de la société américaine.

Tocqueville reste un aristocrate, prend comme exemple la démocratie américaine alors que le cas américain n’est pas un exemple mais une exception. Il n’y a aucune analogie à faire entre la société américaine et la société française et son Histoire et donc sa situation.

Ainsi, la question de la transposition du modèle américain est purement artificielle, rhétorique.

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Simon

Juriste et ancien élève de l'UPPA et de la Sorbonne, je mets à dispositions mes TD, notes et fiches de cours pour aider les étudiants. N'hésitez à poser vos questions en commentaire : On essaiera de vous aider en faisant de notre mieux !