Corrigé dissertation   BAC PHILO S 2014

Vivons-nous pour être heureux ?

 

Question difficile et polémique qui relevait du choix des valeurs dont la modernité a affirmé qu’il est finalement indécidable. Pourtant à l’heure de l’hédonisme généralisé et mercantile on peut se demander si le bonheur doit être la valeur des valeurs, la finalité ultime de l’existence et si c’est même possible. Ainsi, un homme qui ne ferait que rechercher le bonheur n’oublierait-il pas de cultiver d’autres facettes de son humanité ? Que penser par exemple de la figure de l’imbécile heureux ou d’un art exclusivement heureux ? L’enjeu était aussi bien moral, qu’esthétique ou politique.

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C'est parti

I Le bonheur comme fin des fins 

-          Le bonheur semble évidemment être le but de toute existence, et ce quel que soient les époques et les cultures. Pascal : « Tous les hommesrecherchent d'être heureux, même celui qui va se pendre ». En effet même défini négativement comme absence de souffrance, le bonheur est bien le but qui ne peut être dépassé : nous ne cherchons pas le bonheur pour autre chose en revanche les autres buts peuvent toujours être considérés (parfois à tort) comme des moyens (la justice, la liberté, la vérité, la vertu).

-          Mais la question est plus profondément celle de la nature humaine. Sommes-nous constitutivement conçus pour le bonheur. D’un côté il semble que notre conscience tende vers cet état de satisfaction entière et durable. Mais d’un autre côté il n’est pas certain que nous soyons faits pour cela. Ainsi Schopenhauer, ou Freud dans Malaise dans la civilisation, décrivent les raison de notre malheur constitutif que la société contemporaine n’a fait qu’amplifier (société de frustration, de projection, de perte des repère, d’inquiétude, etc.) au nom même du progrès.

-          Dès lors il s’agit de savoir si vie et bonheur ne sont pas résolument incompatibles. C’est en ce sens que Socrate dans le Phédon affirme que philosopher c’est apprendre à mourir : « C’est donc un fait, Simmias, reprit Socrate, que les vrais philosophes s’exercent à mourir et qu’ils sont, de tous les hommes, ceux qui ont le moins peur de la mort. ». C’est justement le reproche que Calliclès fait à Socrate et opposant le plaisir sans cesse renouvelé mais essentiel à la vie au bonheur qui selon lui correspond à la vie des pierres. « Car l’’homme dont tu parles, celui qui a fait le plein en lui-même et en ses tonneaux,  n’a plus aucun plaisir, il a exactement le type d’existence dont je parlais tout à l’heure : il vit comme une pierre. S’il a fait le plein, il n’éprouve plus ni joie ni peine. Au contraire, la vie de plaisir  est celle où l’on verse et on reverse autant qu’on peut dans son tonneau ! »  Gorgias.

 

Transition : D’un côté nous vivions pour être heureux mais il semble que nous ne puissions pas atteindre le bonheur. La question devient alors : pouvons-nous fixer comme unique but de l’existence le fait d’être heureux, au risque de ne jamais l’être ?

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II Le choix des valeurs

-          Choisir le bonheur aux dépens d’autres valeurs c’est risquer de mettre en péril le bonheur lui-même. En effet d’un point de vue moral, le bonheur ne peut être une fin parce que par définition l’action morale est désintéressée (cf Kant et la distinction entre principes hypothétiques et principes catégoriques). Il s’agit donc uniquement de « se rendre digne du bonheur ». Pire encore Kant précise qu’une action morale qui nous rendrait heureux pourrait toujours être soupçonnée d’être intéressée donc non vertueuse.

-           D’un point de vue politique il en va de même. Rechercher à tout prix le bonheur peut conduire à accepter le pire état de domination et de servilité. Ainsi Rousseau dans Du Contrat social écrit : « Les esclaves perdent tout dans leurs fers, jusqu'au désir d'en sortir ; ils aiment leur servitude comme les compagnons d'Ulysse aimaient leur abrutissement». On pourrait ici penser au commentaire de Churchill lors des accords de Munich: « Ils devaient choisir entre le déshonneur et la guerre. Ils ont choisi le déshonneur, et ils auront la guerre »Times du 7 novembre 1938.

-          C’est pourquoi le bonheur ne peut être la seul fin de notre existence et qu’il faut se méfier du pouvoir d’attraction du bonheur. Faut-il dès lors sacrifier le bonheur au nom d’autres valeurs ?

III Le bonheur comme vertu éthique

-          Si ce n’est pas dans le cadre d’une morale c’est au moins dans celui d’une éthique que le bonheur est compatible avec la vertu. Distinction éthique / morale. Par exemple pour les stoïciens le bonheur peut être recherché ici et maintenant sans pour autant sombrer dans l’hédonisme imbécile ou le sacrifice de la dignité et de l’attention à autrui. Cf Marc-Aurèle empereur stoïcien. 

-          Plus encore le bonheur engloberait les autres vertus qu’il n’y aurait pas à sacrifier, cf Epicure.

-          Ainsi peut-on élaborer une éthique du bonheur (eudémonisme), une esthétique du bonheur qui laisse place à toute la dimension tragique de l’existence et une politique du bonheur dont les indicateurs commencent à être reconnus (cf indicateur internationaux de bonheur ou de bien-être).

Conclusion :

l’articulation entre recherche du bonheur et autres facettes de l’existence pose problème mais elle n’est pas impossible si on ne confond pas bonheur et hédonisme béat, ni morale et éthique.

 

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Olivier

Professeur en lycée et classe prépa, je vous livre ici quelques conseils utiles à travers mes cours !