Objet d’étude : Le théâtre, texte et représentation

Texte A : Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, Le Barbier de Séville, acte I, scène 1, et scène 2 (extrait), (1775).
Texte B : Alfred de Musset, On ne badine pas avec l’amour, acte I, scène 1 (extrait), (1834).
Texte C : Eugène Labiche, Un chapeau de paille d’Italie, acte I, scène 1 (1851).
Texte D : Eduardo Manet, Quand deux dictateurs se rencontrent (incipit), © Actes Sud-Papiers, (1996)

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C'est parti

Questions

Après avoir lu attentivement les textes du corpus, vous répondrez aux questions suivantes de façon organisée et synthétique (6 points) :1. Quelle est la fonction principale de ces quatre scènes d’ouverture? Justifiez votre réponse en vous appuyant sur les textes. (3 points)

Ces quatre scènes d’ouverture ont toutes une même fonction : elles présentent les différents personnages de la pièce qui s’annonce. Dans la pièce de Beaumarchais, le comte, qui ouvre la pièce, évoque Rosine, la femme qu’il aime et rapidement, intervient l’autre personnage important de cette pièce : le valet Figaro, appelé « l’importun » par le comte. Dans On ne badine pas avec l’amour, le maître Blazius évoque le jeune Perdican, personnage principal de la pièce, jeune homme talentueux dont il s’apprête à parler à Mr le baron. La pièce de Labiche met en scène, dès l’ouverture, deux personnages Virginie et Félix, amoureux de la première. Ces deux personnages sont des valets qui, par leur conversation, évoquent leurs maîtres : M. Fadinard et M. Beauperthuis. Enfin la pièce de Manet met en scène deux dictateurs dont le portrait nous est brossé à grands traits dès les premières lignes de la scène d’exposition.

2. Chaque auteur a fait un choix d’énonciation différent pour débuter sa pièce (qui parle ? à qui ?). Précisez lesquels et étudiez quels peuvent être les effets de ces choix sur les spectateurs ou les lecteurs. (3 points)

Chaque pièce propose une scène d’exposition dont l’énonciation est différente. Dans Le Barbier de Séville, les personnages des scènes 1 et 2 sont dans des situations de monologues. Ils se parlent à eux-mêmes et par ce moyen, donnent aux spectateurs des informations importantes. La pièce de Musset s’ouvre sur un dialogue sur le modèle antique entre un personnage et un chœur qui invite Maître Blazius à boire afin de le faire parler de ses affaires courantes. DansUn chapeau de paille d’Italie, ce sont deux valets qui ont pour fonction de présenter les autres personnages de la pièce. Par leur dialogue, le spectateur apprend les informations nécessaires à la compréhension des grands enjeux de la pièce à venir. Enfin, dans Quand deux dictateurs se rencontrent, c’est une voix off, accessible uniquement par l’ouïe qui informe les spectateurs présents dans la salle de la nature des deux protagonistes de la pièce.

Ces méthodes de présentation ont pour but d’apporter le plus d’informations possibles au lecteur ou au spectateur. En un échange minimal, il faut donner les éléments nécessaires à la compréhension de l’intrigue. Le choix de l’énonciation peut aller dans le sens de la surprise, comme c’est le cas dans la pièce de Manet ou bien dans le sens de l’économie, comme lorsque deux valets badinant échangent sur les caractères de leurs maître. Le ton de la pièce est donné également par ce choix de l’énonciation : c’est le cas de la pièce de Beaumarchais où l’aspect comique ressort de cette opposition entre la scène romantique du comte et les essais de compositeur de Figaro.

Surprendre, intriguer, donner le ton ou faciliter l’accès aux informations, tels sont les effets produits par le choix de l’énonciation dans les pièces du corpus.

Travaux d'écriture

Vous traiterez ensuite, au choix, l’un des sujets suivants (14 points)

Commentaire
Vous commenterez le texte A en vous aidant du parcours de lecture suivant :
- vous montrerez en quoi il s’agit d’une exposition de comédie.
- vous étudierez comment Beaumarchais souligne l’opposition entre les deux
personnages.

Comme toujours, le plan du commentaire est donné. Voici les éléments qui peuvent le composer.

I-                    Une exposition de comédie

a.      Culte du secret : le travestissement du comte, caché sous les habits d’un moine mais aussi un valet qui se prend pour un poète et compositeur, la découverte de l’un par l’autre dans une situation de travestissement…

b.      Intrigue amoureuse : le comte aime une femme en secret, loin de sa ville natale et vient chaque matin sous ses fenêtres pour espérer la voir

c.       Un personnage comique : Figaro en auteur compositeur auto-satisfait de ses vers qui surprend son maître dans un accoutrement inhabituel.

II-                  Une opposition entre les personnages

a.      Une prise de parole spécifique : alors que le comte s’exprime par une tirade, Figaro tergiverse sur la qualité de ses vers, sur les idées véhiculées par sa chanson. Le premier est en pleine réflexion personnelle, le second en pleine phase de création avec ce que cela suppose de rectifications ou de contentement.

b.      Un langage adéquat : le ton du comte est lyrique ; il est l’amoureux tenu secret qui se cache pour voir sa belle sans être vu à son tour. Son vocabulaire est en rapport avec son rang, de même que sa réflexion. Il retarde le nom de sa dulcinée. A l’inverse Figaro s’abandonne à un vocabulaire propre à sa classe : il n’hésite pas à utiliser des interjections (fi !, eh ! parbleu ! ou encore hein, hein !) qui sont autant d’indices de sa condition.

c.       Une position inégale : les deux personnages appartiennent à des rangs sociaux différents mais la supériorité revient à Figaro qui reconnaît la figure de son maître à travers son déguisement. Parce qu’il sait le secret de celui-ci, il prend sur lui un ascendant qu’il n’a pas naturellement, renversant ainsi les rôles attribués par la condition sociale.

Dissertation
Selon quels critères, selon vous, une scène d’exposition est-elle réussie et remplit-elle
sa fonction?
Vous développerez votre argumentation en prenant appui sur les textes du corpus
ainsi que sur les pièces que vous avez lues ou vues.

Pour qu’une scène d’exposition soit réussie et remplisse sa fonction d’introduction des différents personnages, il est nécessaire qu’elle dispose au moins de trois qualités, qui sont les arguments à développer dans la dissertation :

A)     Présentation des personnages, des lieux et de l’époque : tous ces éléments doivent être donnés aux spectateurs dès le début de l’intrigue surtout lorsqu’il s’agit d’une entrée in medias res. C’est le cas dans la pièce de Beaumarchais dans laquelle, dès le départ, nous savons que nous sommes à Séville mais que le comte vient de Madrid où il s’ennuie.

B)     Enoncé de l’enjeu de la pièce : l’intrigue qui va dominer la pièce doit être levée dès le départ afin que le spectateur comprenne les enjeux principaux et leur nature (politiques, amoureux, familiaux…). Dans la pièce de Musset, le lecteur comprend dès le départ que l’intrigue portera sur l’amour mais aussi sur les rapports sociaux qui lient les valets à leurs maîtres ;

C)     Compréhension du ton dominant : là encore, et afin qu’il n’y ait pas de malentendu, il faut que le lecteur sache à quel type de pièce il a affaire ; dès les premières minutes de la représentation, le ton doit être donné : la comédie s’annonce par des personnages légers et une intrigue aux enjeux quotidiens alors que la tragédie doit s’ouvrir sur des sujets graves, empruntés à la mythologie. C’est le cas dans Phèdre de Racine ; la scène d’exposition montre Hippolyte et Théramène son confident évoquant la mort éventuelle du père d’Hippolyte, Thésée. Dès le début donc, le lecteur sait qu’il s’agit d’une tragédie dont la fin verra la mort d’un ou de plusieurs personnages.

Invention
Deux élèves d’un atelier théâtre ont choisi l’une des scènes d’exposition du corpus,
pour la jouer devant leurs camarades.
Ils débattent de leurs intentions de mise en scène du texte retenu ainsi que des effets
qu’ils veulent produire sur le spectateur. Imaginez leur dialogue.

Analyse du sujet

Forme : dialogue d’où un passage à la ligne avec tiret à chaque prise de parole et des guillemets pour commencer et terminer le débat ;

Intervenants : deux élèves d’un atelier de théâtre désireux de monter l’une des scènes du corpus

Présupposé : choisir l’une des scènes (ici, prenons Beaumarchais)

Enjeu : débat entre ces deux élèves

Sujets  du débat :

-          Leurs intentions de mise en scène

-          Les effets qu’ils veulent produire sur le spectateur

Arguments possibles dans le débat :

-          L’un veut émouvoir quand l’autre veut insister sur le caractère farcesque

-          Les deux peuvent se mettre d’accord sur les éléments du décor en élaborant ensemble pièce après pièce chacun de ces éléments : un déguisement de moine, une treille pour mimer un balcon, la guitare du frère de l’un à mettre sur le dos de Figaro…

-          L’interprétation des rôles : qui va jouer quel rôle en fonction du physique, de la voix…

-          Désaccord sur les jeux de lumières : le premier veut une lumière totale sur la scène car le spectateur est complice de ce qu’il se passe, l’autre s’oppose à cette idée et préfère une utilisation subjective de la lumière par un système de projecteurs dirigés alternativement sur le comte puis sur Figaro….

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Agathe

Professeur de langues dans le secondaire, je partage avec vous mes cours de linguistique !