Chapitres
"L'Horloge" est un poème de Charles Baudelaire, extrait de son recueil "Les Fleurs du Mal". Ce poème explore le thème du temps qui passe inexorablement et de la mortalité.
Ce poème ne figurait pas dans la première édition des Fleurs du Mal (1857). Il fut publié dans la revue L'artiste du 15 octobre 1860 et intégré dans l'édition de 1861 sous le numéro 85 (LXXXV). Il porte le numéro 107 (CVII) dans l'édition posthume de 1868. Dans les deux cas, il clôt la section Spleen et Idéal.
Aspect | Description |
---|---|
Titre | L'Horloge |
Auteur | Charles Baudelaire |
Date de publication | Le poème a été publié pour la première fois dans "Les Fleurs du Mal" en 1861. |
Structure | Le poème est composé de six quatrains (strophes de quatre vers). |
Thèmes principaux | La fuite du temps et la perception de la vie éphémère. La mélancolie et la contemplation de la mortalité. |
Style | Poésie symboliste et romantique.Utilisation de l'imagerie, de la symbolique et d'une atmosphère sombre. Le poète explore les thèmes du temps, de la vie, de la mort et de la nature. |
Principaux symboles | L'horloge : symbole du temps qui passe inexorablement. Les fleurs fanées : métaphore de la brièveté de la vie. Le soleil : représentation de la vie, de la lumière, mais aussi du déclin. |
Message principal | Le poème évoque la fugacité de la vie, la perte irréversible du temps et la nostalgie du passé. La conscience de la mortalité et la beauté mélancolique de l'existence. |
L'Horloge de Baudelaire : le poème ✍️
Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible, Dont le doigt nous menace et nous dit : Souviens-toi ! Les vibrantes Douleurs dans ton cœur plein d'effroi Se planteront bientôt comme dans une cible,
Le plaisir vaporeux fuira vers l'horizon Ainsi qu'une sylphide au fond de la coulisse ; Chaque instant te dévore un morceau du délice A chaque homme accordé pour toute sa saison.
Trois mille six cents fois par heure, la Seconde Chuchote : Souviens-toi ! - Rapide, avec sa voix D'insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois, Et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !
Remember ! Souviens-toi, prodigue ! Esto memor ! (Mon gosier de métal parle toutes les langues.) Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or !
Souviens-toi que le Temps est un joueur avide Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c'est la loi. Le jour décroît ; la nuit augmente, souviens-toi ! Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.
Tantôt sonnera l'heure où le divin Hasard, Où l'auguste Vertu, ton épouse encor vierge, Où le repentir même (oh ! la dernière auberge !), Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard !
L'Horloge : analyse 🖋
La forme 📝
Forme libre, six quatrains en alexandrins, soit
comme les 24 heures de la journée et les 12 divisions du cadran de l'horloge.
Les vers sont souvent heurtés, avec des accents irréguliers, rythmés par l'injonction Souviens-toi !.
Les rimes, quant à elles, sont embrassées, et les rimes masculines alternent avec les rimes féminines au fil des strophes : M F F M - F M M F - M F F M, etc.
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Le fond 📚
"L'Horloge" de Charles Baudelaire est un poème symbolique qui explore la nature éphémère de la vie, la fuite inexorable du temps et la conscience de la mort.
Voici une analyse de certains éléments clés du poème :
- L'Horloge comme divinité sinistre : Baudelaire personifie l'horloge en la qualifiant de "dieu sinistre". Cette personnification sert à donner à l'horloge une aura divine, mais aussi effrayante. De ce fait, ce procédé souligne son rôle omniprésent dans la vie humaine et sa nature inéluctable,
- La seconde et le message constant : la seconde est anthropomorphisée et décrite comme chuchotant constamment le message "Souviens-toi". Cela met en lumière la fuite rapide du temps, et incite le lecteur à être conscient de chaque instant, tout en soulignant la fragilité de la vie,
- La fugacité du plaisir : le poème évoque l'image du plaisir qui fuit vers l'horizon, en représentant la nature éphémère et insaisissable des moments de bonheur dans la vie. Baudelaire insiste sur la vanité des plaisirs terrestres, et suggère, par la même occasion, qu'ils sont dévorés par le temps,
- Les symboles de la vanité : le poème abonde en symboles traditionnels de la vanité, tels que le crâne, le sablier, la bougie, la rose, les instruments de musique, les livres, les bijoux, etc. Ces symboles renforcent le thème de la brièveté de la vie et de la futilité des attachements terrestres.
- Référence à la couronne d'épines : La mention de la couronne d'épines évoque une connotation religieuse, soulignant peut-être la souffrance inhérente à la condition humaine et la notion de la mort en tant que rédemption.
- Rythme et sonorité : Baudelaire utilise un rythme régulier et des sonorités mélodieuses pour créer une atmosphère à la fois envoûtante et solennelle. Les répétitions de certains mots et phrases contribuent à renforcer le message central du poème.
Le poème de Baudelaire a inspiré des artistes comme Mylène Farmer (dans son album "Ainsi soit je"), Léo Ferré, ou encore Jean-Louis Murat (dans l'album "Charles et Léo")
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