Chapitres
CHAPITRE 3 : LES FRANÇAIS DANS LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE.
PARTIE 3
1 : Le bilan d'une guerre sans précédent.
✗ Une France saignée et appauvrie.
Les pertes sont immenses : environ 1,3 million de morts, environ 1 million d'invalides. On compte environ 700 000 veuves et 800 000 à 1 million d'orphelins. Il faut ajouter le déficit des naissances ( « classes creuses » ). Tout cela aggrave le vieillissement du pays.
Par ailleurs, le pays s'est considérablement appauvri : la guerre a entraîné des destructions matérielles importantes, surtout dans les régions des combats ( Nord et Est ). Des villes entières sont détruites, des infrastructures de transport et 2 millions d'hectares sont hors d'usage. Pour financer l'effort de guerre, l'État a dû s'endetter. De banquier du monde avant 1914, la France est devenue désormais débitrice envers certains pays, en particulier les États-Unis. En outre, l'inflation est préoccupante et la valeur du franc s'est effondrée.
✗ Une société bouleversée.
La société d'avant-guerre est transformée : Les femmes ont vu leur rôle s'accroître pendant la guerre ( sur le plan économique et des responsabilités familiales ) ; mais leur émancipation n'en reste pas moins limitée ; elles n'obtiennent pas le droit de vote et elles sont souvent renvoyées dans leur foyer après le conflit. Les querelles religieuses d'avant-guerre se sont apaisées ( souffrances communes dans les tranchées ). Les valeurs traditionnelles sont contestée par des artistes, des intellectuels et dans les colonies françaises, des voix s'élèvent pour réclamer l'indépendance.
Les anciens combattants très nombreux se regroupent dans des associations et ont un poids politique considérable. Ils sont animés d'un pacifisme très marqué et veulent que la première guerre mondiale soit « la der des der ».
2 : Le culte du souvenir.
La première guerre mondiale a constitué pour les Français une expérience qui les marqua à vie. Aussi, ils souhaitent que le souvenir soit entretenu :
Presque chaque commune se dote d'un monument aux morts sur lequel sont gravés les noms des hommes tombés pour la France. Érigés sur la place, ils expriment quelques grandes idées sur l'interprétation du conflit d'après-guerre : le deuil, l'héroïsme ou plus rarement le pacifisme.
Dès le 11 novembre 1920, les restes d'un soldat inconnu sont inhumés au pied de l'arc de triomphe à Paris. Dans le même esprit du souvenir, le 11 novembre devient à partir de 1922 une fête majeure du calendrier national qui commémore le jour anniversaire de l'armistice.
Verdun, en raison de l'intensité des combats et du fait que presque tous les régiments de l'armée française y ont combattu, devient un haut lieu de la commémoration nationale ( en particulier le fort ossuaire de Douaumont ).
3 : Se garantir contre le danger allemand.
La France, pays qui a le plus souffert de la guerre, réclame pour sa sécurité un affaiblissement durable de l'Allemagne et de considérables réparations. Elle s'oppose aux États-Unis et au Royaume-Unis plus modérés quant au sort de l'Allemagne vaincue.
Le 28 Juin 1919 est signé le traité de Versailles. Il règle le sort de l'Allemagne, jugée responsable de la guerre, ce qui permet de lui réclamer des réparations ( 132 milliards de marks-or ). Elle est amoindrie territorialement, affaiblie militairement. L'opinion allemande refuse cette paix qu'elle juge humiliante et parle du « diktat » de Versailles. Les Français, bien qu'ils aient récupérer l'Alsace Lorraine et quelques colonies allemandes estiment cependant ne pas avoir obtenu toutes les garanties espérées. Les réparations dues par l'Allemagne vont peser sur les relations diplomatiques des années 1920. Face au refus de l'Allemagne de payer les sommes prévues, les troupes françaises occupent même la Ruhr de janvier 1923 à août 1924.
Au total, les traitées de paix ( Versailles en 1er lieu ) ont suscité maintes frustrations et portent en eux les germes d'un conflit futur.
Conclusion :
Plus de 8 millions d'hommes mobilisés, 1,3 million de morts, des soldats rescapés qui rentrent au pays cassés, mutilés, traumatisés, presque toutes les familles endeuillées ; tel est le bilan catastrophique d'une guerre qui a bouleversé de fond en comble la vie, les mentalités de la nation française.
Les monuments aux morts de toutes les communes de France témoignent de l'ampleur des blessures de la guerre et sonnent définitivement le glas de la « Belle Époque ».
RdM....
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