Chapitres
Une société d'ordres
Depuis le Moyen Âge, la société Française est divisée en 3 groupes : les 3 ordres ou états : Le clergé, la noblesse, le tiers état. Les deux premiers jouissent d'importants privilèges ( échappant à la plupart des impôts par exemple ).
Le clergé, constitué d'environ 130 000 membres en 1789, est le plus influent. Il dispose d'un patrimoine considérable ( Terres, immeubles... ) auquel s'ajoutent des dons et les revenus de la dîme. Par son faste ( vie luxueuse ) et ses origines ( noblesse ), le haut clergé ( cardinaux, évêques, abbés... ) se distingue du bas clergé ( curés, moines... ) issu du tiers état et vivant petitement...
La noblesse ( moins de 2% de la population ) est attachée à ses privilèges honorifiques et matériels : port de l'épée, exemption de la taille ( impôt direct ), monopole des plus hautes charges de l'Église, de la cour et de l'armée. Il y a d'importantes disparités : Il n'y en effet rien de commun entre la haute noblesse qui fréquente la cour, bénéficie de faveurs royales et un petit noble provincial vivant du revenu de ses terres et de ses droits féodaux. En outre, la vieille noblesse ( noblesse d'épée ) méprise et s'oppose souvent à la noblesse de robe ( bourgeois anoblis par l'achat d'un office et souvent de noblesse plus récente ).
Le tiers état, considéré comme inférieur, regroupe plus de 98% de la population ( soit approximativement 27 millions de personnes ) dont la grande majorité est paysanne. C'est un groupe très hétérogène et aux intérêts souvent contradictoires. On y trouve quelques paysans aisés ( fermiers, laboureurs ) qui dominent la masse misérable des journaliers dans les campagnes...
Le Monde des Villes est en plein essor : Il voit coexister des bourgeois instruits ( vivant de leurs rentes, engagés dans les affaires, dans les professions libérales ou l'administration ), des artisans regroupés en corporations, des domestiques d'origine rurale, des mendiants en guenilles...
Des forces de changement
L'évolution économique et les aspirations du tiers état vont remettre en cause cette division de la société. La croissance que la France connaît au 18e siècle enrichit la bourgeoisie des villes. Plus instruits et même plus riches que beaucoup de nobles, ces bourgeois aspirent à un autre ordre social, c'est-à-dire à jouer un rôle politique, à une égalité devant la loi et l'impôt et sont exaspérés par les prétentions de la noblesse.
Ils sont rejoints dans cette volonté de changement par le petit peuple qui vit dans une situation souvent difficile. Ainsi, les paysans supportent de lourdes charges qui finissent par devenir insupportable : impôts royaux, dîme et multiples droits seigneuriaux.
Ce que l'on appellera l'Ancien Régime est donc traversé de mécontentements et d'aspirations au changement.
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