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C'est parti

Première partie

Où lire la nouvelle Sarrasine de Balzac dans son intégralité ?
"Dès la première page, c’est sous le double signe de la danse des morts et de la danse des vivants, de la sensualité et de la déchéance, que le jeune Balzac place ce récit publié par la Revue de Paris en 1830. Et Sarrasine est doublement énigmatique aussi : parce que la narration tient le lecteur captif jusqu’au mot de la fin – et parce qu’elle met en scène les ambiguïtés d’un désir dont l’écrivain ne cherche pas à dissiper les ombres." - Eric Bordas (source : Cultura.com)

Elle refusa de boire, mangea peut-être un peu trop ; mais la gourmandise est, dit-on, une grâce chez les femmes. En admirant la pudeur de sa maîtresse, Sarrasine fit de sérieuses réflexions pour l'avenir. Elle veut sans doute être épousée, se dit-il. Alors il s'abandonna aux délices de ce mariage. Sa vie entière le lui semblait pas assez longue pour épuiser la source le bonheur qu'il trouvait au fond de son âme. Vitagliani, son voisin, lui versa si souvent à boire que, vers les trois heures du matin, sans être complètement ivre Sarrasine se trouva sans force contre son délire. Dans un moment de fougue, il emporta cette femme en se sauvant dans une espèce de boudoir qui communiqué au salon, et sur la porte duquel il avait plus d'une fois tourné les yeux. L'Italienne était armée d'un poignard. Si tu approches, dit-elle, je serai forcée de te plongé cette arme dans le cœur. Va ! tu me mépriserais. J'en conçu trop de respect pour ton caractère pour me livrer ainsi. Je ne veux pas déchoir du sentiment que tu m'accordes. - Ah ! ah ! dit Sarrasine, c'est un mauvais moyen pour éteindre une passion que de l'exciter. Es-tu donc déjà corrompue à ce point que, vieille au cœur, tu agirais comme une jeune courtisane, qui aiguise les émotions dont elle fait commerce ? - Mais c'est aujourd'hui vendredi, répondit-elle effrayée à la violence du Français. Sarrasine, qui n'était pas dévot, se prit à rire. La Zambinella bondit comme un jeune chevreuil et s'élança dans la salle du festin. Quand Sarrasine y apparut courant après elle, il l'accueilli par un rire infernal. Il vit la Zambinella évanouie sur un sofa. Elle était pâle et comme épuisée par l'effort extraordinaire qu'elle venait de faire. Quoique Sarrasine sût peu d'italien, il entendit sa maîtres disant à voix basse à Vitagliani : Mais il la tuera ! Cette scène étrange rendit le sculpteur tout confus. La raison lui revint. Il resta d'abord immobile puis il retrouva la parole, s'assit auprès de sa maîtresse et protesta de son respect. Il trouva la force de donner le change à sa passion en disant à cette femme les discours les plus exaltés ; et, pour peindre son amour, il déploya les trésors de cette éloquence magique, officieux interprète que les femmes refusent rarement de croire. Au moment ou les premières lueurs du matin surprirent les convives, une femme proposa d'aller à Frascati. Tous accueillirent par de vives acclamations l'idée de passer la journée à la villa Ludovisi. Vitagliani descendit pour louer des voitures. Sarrasine eut le bonheur de conduire la Zambinella dans un phaéton. Une fois sortis de Rome, la gaieté, un moment réprimée par les combats que chacun avait livrés au sommeil, se réveilla soudain. Hommes et femmes, tous paraissaient habitués à cette vie étrange, à ces plaisirs continus, à cet entraînement d'artiste qui fait de la vie une fête perpétuelle où l'on rit sans arrière-pensées. La compagne du sculpteur était la seule qui parût abattue.

''Êtes-vous malade ? lui dit Sarrasine. Aimeriez-vous mieux rentrer chez vous ? - Je ne suis pas assez forte pour supporter tous ces excès, répondit-elle. J'ai besoin le grands ménagements ; mais, près de vous, je me sens si bien ! Sans vous, je ne serais pas restée à ce souper ; une nuit passée me fait perdre toute ma fraîcheur.

- Vous êtes si délicate ! reprit Sarrasine en contemplant les traits mignons de cette charmante créature.

- Les orgies m'abîment la voix. - Maintenant que nous sommes seuls, s'écria l'artiste, et que vous n'ai plus à craindre l'effervescence de ma passion, dites moi que vous m'aimez. - Pourquoi ? répliqua-t-elle à quoi bon ? Je vous ai semblé jolie. Mais vous le français, et votre sentiment passera. Oh ! vous m'aimeriez pas comme je voudrais être aimée.

Comment ! - Sans but. de passion vulgaire, purement. J'abhorre les hommes encore plus peut-être que je ne hais les femmes. J'ai besoin de me réfugier de l'amitié. Le monde est désert pour moi. Je suis une créature maudite, condamnée à comprendre le bonheur, à le sentir, à le désirer, et, comme tant d'autre forcée à le voir me fuir à toute heure. Souvenez-vous seigneur, que je ne vous aurai pas trompé. Je vous défends de m'aimer. Je puis être un ami dévoué pour vous, car j'admire votre force et votre caractère. J'ai besoin d'un frère, d'un protecteur. Soyez tout et pour moi, mais rien de plus. - Ne pas vous aimé s'écria Sarrasine ; mais, chère ange, tu es ma vie, mon bonheur ! - Si je disais un mot vous me repousser avec horreur. - Coquette ! rien ne peut m'effrayer. Dis-moi que tu me coûteras l'avenir, que dans deux mois je mourrai, que je serai damné pour t'avoir seulement embrassée. Il l'embrassa malgré les effrois que fit la Zambinella pour se soustraire à ce baiser passionné. "Dis-moi que tu es un démon, qu'il te faut ma fortune, mon nom, toute ma célébrité ! Veux-tu que je ne sois pas sculpteur ? Parle. - Si je n'étais pas une femme ? demanda timidement la Zambinella d'une voix argentine et douce. - La bonne plaisanterie ! s'écria Sarrasine. Crois-tu pouvoir tromper l'œil d'un artiste ? N'ai-je pas, depuis dix jours, dévoré, scruté, admiré tes perfections ? Une femme seule peut avoir ce bras rond et moelleux, ces contours élégants.

Deuxième partie

Que raconte la nouvelle Sarrasine de Balzac ?
Honoré de Balzac est l'un des plus grands auteurs français, connu principalement pour son cycle romanesque titré La Comédie Humaine ! (source : France Culture)

Ah ! tu veux des compliments ! Elle sourit tristement, et dit en murmurant : "Fatale beauté !" Elle leva les yeux au ciel. En ce moment son regard eut je ne sais quelle expression d'horreur si puissante, si vive, que Sarrasine en tressaillit. "Seigneur Français, reprit-elle, oubliez à jamais un instant de votre folie. Je vous estime ; mais, quant on à de l'amour, ne m'en demandez pas ; ce sentiment est étouffé dans mon cœur. Je n'ai pas de cœur ! s'écria-t-elle en pleurant. Le théâtre sur lequel vous m'avez vue, ces applaudissements, cette musique, cette gloire, à laquelle on m'a condamnée, voilà ma vie, je n'en ai pas d'autre. Dans quelques heures vous ne me verrez plus des mêmes yeux, la femme que vous aimez sera morte. Le sculpteur ne répondit pas. Il était la proie d'une sourde rage qui lui pressait le cœur. Il ne pouvait que regarder cette femme extraordinaire avec des yeux enflammés qui brûlaient. Cette voix empreinte de faiblesse, l'attitude, les manières et les gestes de Zambinella, marqués de tristesse, de mélancolie et de découragement réveillaient dans son âme toutes les richesses de la passion. Chaque parole était un aiguillon. En ce moment, ils étaient arrivés à Frascati. Quand l'artiste tendit les bras à sa maîtresse pour l'aider à descendre il la sentit toute frissonnante. "Qu'avez-vous ? Vous me feriez mourir, s'écria-t-il en la voyant pâlir, si vous aviez la moindre douleur dont je fusse la cause même innocente. - Un serpent ; dit-elle en montrant un couleuvre qui se glissait le long d'un fossé. J'ai peur de ces odieuses bêtes. " Sarrasine écrasa la tête de la couleuvre d'un coup de pied. Comment avez-vous assez de courage ! reprit la Zambinella en contemplant avec un effroi visible le reptile mort. - Eh bien, dit l'artiste en souriant, oserez-vous bien prétendre que vous n'êtes pas femme ? Ils rejoignirent leurs compagnons et se promenèrent dans les bois de la ville Ludovisi, qui appartenait alors au cardinal Cicognara.

Cette matinée s'écoula trop vite pour l'amoureux sculpteur, mais elle fut remplie par une foule d'incidents qui lui dévoilèrent la coquetterie, la faiblesse, la mignardise de cette âme molle et sans énergie. C'était la femme avec ses peurs soudaines, ses caprices sans raison, ses troubles instinctifs, ses audaces sans causes, ses bravades et sa délicieuse finesse de sentiment. Il eut un moment ou en s'aventurant dans la campagne, la petite troupe des joyeux chanteurs vit de loin quelques hommes armés jusqu'aux dents, et dont le costume n'avait rien de rassurant. À ce mot : "Voici des brigands", chacun doubla le pas pour se mettre à l'abri dans l'enceinte de la villa du cardinal. En cet instant critique, Sarrasine s'aperçut à la pâleur de la Zambinella qu'elle n'avait plus assez de force pour marcher ; il la prit dans ses bras et la porta, pendant quelque temps, en courant. Quand il se fut rapproché d'une vigne voisine, il mit sa maîtresse à terre. "Expliquez-moi, lui dit-il, comment cette extrême faiblesse qui, chez toute autre femme, serait hideuse, me déplairait, et dont la moindre preuve suffirait presque pour éteindre mon amour, en vous me plaît, me charme ?

- Oh ! combien je vous aime ! reprit-il. Tous vos défauts, vos terreurs, vos petitesses ajoutent je ne sais quelle grâce à votre âme le sens que je détesterais une femme forte, une Sapho, courageuse, pleine d'énergie, de passion. Ô frêle et douce créature ! comment peux tu être autrement ? Cette voix d'ange, cette voix délicate, eût été un contresens si elle fût sortie d'un corps autre que le tien.

- Je ne puis, dit-elle, vous donner aucun espoir. Cessez de me parler ainsi, car l'on se moquerait de vous. Il m'est impossible de vous interdire l'entrée du théâtre ; mais si vous m'aimez ou si vous êtes sage, vous n'y viendrez plus. Écoutez, monsieur, dit-elle d'une voix grave. - Oh ! tais-toi, dit l'artiste enivré. Les obstacles attisent l'amour dans mon cœur. La Zambinella resta dans une attitude gracieuse et modeste ; mais elle se tut, comme si une pensée terrible lui eût révélé quelque malheur. Quand il fallut revenir à Rome, elle monta dans une berline à quatre places, en ordonnant au sculpteur, d'un air impérieusement cruel, d'y retourner seul avec le phaéton. Pendant le chemin, Sarrasine résolut d'enlever ; Zambinella. Il passa toute la journée occupé à faire des plans plus extravagants les uns que les autres. À la nuit tombante, au moment où il sortit pour allez demander à quelques personnes où était situé le palais habité par sa maîtresse, il rencontra l'un de ses camarades sur le seuil de la porte. Mon cher, lui dit ce dernier, je suis chargé par notre ambassadeur de t'inviter à venir ce soir chez lui. Il donne un concert magnifique, et quand tu sauras que Zambinella y sera..

Où prendre un cour de francais ?

Troisième partie

Quelle est l'histoire de Sarrasine, une histoire courte d'Honoré de Balzac ?
Sarrasine est l'histoire d'un sculpteur qui tombe amoureux d'un castrat sans le savoir : autant dire que l'histoire se termine mal...

- Zambinella ; s'écria Sarrasine en délire à ce nom j'en suis fou. - Tu es comme tout le monde, lui répondit son camarade. - Mais si vous êtes mes amis, toi, Vien, Lautherbourg et Allegrain, vous me prêterez votre assistance pour un coup de main après la fête, demanda Sarrasine. - Il n'y a pas de cardinal à tuer, pas de... - Non, non, dit Sarrasine, je ne vous demande rien que d'honnêtes gens ne puissent faire.

En peu de temps le sculpteur disposa tout pour le succès de son entreprise. Il arriva l'un des derniers chez l'ambassadeur, mais il y vint dans une voiture de voyage attelée de chevaux vigoureux menés par l'un les plus entreprenants vetturini de Rome. Le palais de l'ambassadeur étant plein de monde, ce ne fut pas sans peine que le sculpteur, inconnu à tous les assistants, parvint au salon où dans ce moment Zambinella chantait. C'est sans doute par égard pour les cardinaux, les évêques et les abbés qui sont ici, demanda Sarrasine, qu'elle est habillée en homme, qu'elle a une bourse derrière la tête, les cheveux crêpés et une épée le côté ? - Elle ! Qui elle ? répondit le vieux seigneur auquel s'adressait Sarrasine. - La Zambinella. - La Zambinella ? reprit le prince romain. Vous moquez-vous ? D'où venez-vous ? Est-il jamais monté de femme sur les théâtres de Rome ? Et ne savez-vous pas par quelles créatures les rôles de femme sont remplis dans les États du pape ? C'est moi, monsieur, qui ai doté Zambinella de sa voix. J'ai tout payé à ce drôle-là, même son maître à chanter. Eh bien, il a si peu de reconnaissance du service que je lui ai rendu, qu'il n'a jamais voulu remettre les pieds chez moi. Et cependant, s'il fait fortune, il me la devra tout entière. Le prince Chigi aurait pu parler, certes, longtemps, Sarrasine ne l'écoutait pas. Une affreuse vérité avait pénétré dans son âme. Il était frappé comme d'un coup de foudre. Il resta immobile, les yeux attachés sur le prétendu chanteur. Son regard flamboyant eut une sorte d'influence magnétique sur Zambinella, car le musico finit par détourner subitement la vue de Sarrasine, et alors sa voix céleste s'altéra. Il trembla. Un murmure involontaire échappé à l'assemblée, qui tenait comme attachée à ses lèvres, acheva de le troubler ; il s'assit, et discontinua son air. Le cardinal Cicognara, qui avait épié du coin de l'œil la direction que prit le regard de son protégé, aperçut alors le Français ; il se pencha vers un de ses aides de camp ecclésiastiques, et parut demander le nom du sculpteur. Quand il eut obtenu la réponse qu'il désirait, contempla fort attentivement l'artiste, et donna des ordres à un abbé, qui disparut avec prestesse. Cependant Zambinella, s'étant remis, recommença le morceau qu'il avait interrompu si capricieusement ; mais l'exécuta mal, et refusa, malgré toutes les instances qui lui furent faites, de chanter autre chose. Ce fut la première fois qu'il exerça cette tyrannie capricieuse qui plus tard, ne le rendit pas moins célèbre que son talent et son immense fortune, que, dit-on, non moins à la voix qu'à sa beauté. C'est une femme, dit Sarrasine en se croyant seul. Il y a là-dessous quelque intrigue secrète. Le cardinal Cicognara trompe le pape et toute la ville de Rome ! Aussitôt le sculpteur sortit du salon rassembla ses amis, et les embusqua dans la cour du palais. Quand Zambinella se fut assuré du départ de Sarrasine, il parut recouvrer quelque tranquillité. Vers minuit, après avoir erré dans les salons, en homme qui cherche un ennemi, le musicien quitta l'assemblée. Au moment où il franchissait la porte du palais, il fut adroitement saisi par des hommes qui le bâillonnèrent avec un mouchoir et le mirent dans la voiture louée par Sarrasine. Glacé d'horreur, Zambinella resta dans un coin sans oser faire un mouvement. Il voyait devant lui la figure terrible de l'artiste qui gardait un silence de mort. Le trajet fut court. Zambinella, enlevé par Sarrasine, se trouva bientôt dans un atelier sombre et nu.

Le chanteur, à moitié mort, demeura sur une chaise, sans oser regarder une statue de femme, dans laquelle il reconnut ses traits. Il ne proféra pas une parole, mais ses dents claquaient. Il était transi de peur. Sarrasine se promenait à grands pas. tout à coup il s'arrêta devant Zambinella. "Dis-moi la vérité, demanda-t-il d'une voix sourde et altérée. Tu es une femme ? Le cardinal Cicognara... Zambinella tomba sur ses genoux, et ne répondit qu'en baissant la tête. Ah ! tu es une femme, s'écria l'artiste en délire ; car même un... Il n'acheva pas. "Non, reprit-il, il n'aurait pas tant de bassesse.

- Ah ! ne me tuez pas, s'écria Zambinella fondant en larmes. Je n'ai consenti à vous tromper que pour plaire à mes camarades qui voulaient rire. - Rire ! répondit le sculpteur d'une voix qui eut un éclat infernal. Rire, rire ! Tu as osé te jouer d'une passion d'homme, toi ?

- Oh ! grâce, répliqua Zambinella. - Je devrais te faire mourir ! cria Sarrasine en tirant son épée par un mouvement de violence. Mais, reprit-il avec un dédain froid, en fouillant ton être avec un poignard, y trouverais-je un sentiment à éteindre, une vengeance à satisfaire ? Tu n'es rien. Homme ou femme, je te tuerais ! mais..." Sarrasine fit un geste de dégoût, qui l'obligea de détourner sa tête, et alors il regarda la statue. "Et c'est une illusion ! s'écria-t-il. Puis se tournant vers Zambinella : "Un cœur de femme était pour moi un asile, une patrie. As-tu des sœurs qui te ressemblent ?

Quatrième partie

Comment lire la nouvelle Sarrasine de l'auteur français Balzac ?
Lire les nouvelles de Balzac vous donnera une culture littéraire importante afin de bien réussir vos cours de français !

Non. Eh bien, meurs ! Mais non, tu vivras. Te laisser la vie, n'est-ce pas te vouer à quelque chose de pire que la mort ? Ce n'est ni mon sang ni mon existence que je regrette, mais l'avenir et ma fortune de cœur. Ta main débile a renversé mon bonheur. Quelle espérance puis je te ravir pour toutes celles que tu as flétries ? Tu m'as ravalé jusqu'à toi. Aimer, être aimé ; sont désormais des mots vides de sens pour moi, comme pour toi. Sans cesse je penserai à cette femme imaginaire en voyant une femme réelle. Il montra la statue par un geste de désespoir. J'aurai toujours dans le souvenir une harpie céleste qui viendra enfoncer ses griffes dans tous mes sentiments d'homme, et qui signera toutes les autres femmes d'un cachet d'imperfection ! Monstre ! toi qui ne peux donner la vie à rien, tu m'as dépeuplé la terre de toutes ses femmes. Sarrasine s'assit en face du chanteur épouvanté. Deux grosses larmes sortirent de ses yeux secs, roulèrent le long de ses joues mâles et tombèrent à terre : deux larmes de rage, deux larmes âcres et brûlantes. "Plus d'amour ! je suis mort à tout plaisir, à toutes les émotions humaines. À ces mots, il saisit un marteau et le lança sur la statue avec une force si extravagante qu'il la manqua. Il crut avoir détruit ce monument de sa folie, et alors il reprit son épée et la brandit pour tuer le chanteur, Zambinella jeta des cris perçants. En ce moment trois hommes entrèrent, et soudain le sculpteur tomba percé de trois coups de stylet.

De la part du cardinal Cicognara, dit l'un d'eux.

- C'est un bienfait digne d'un chrétien, répondit le Français en expirant. Ces sombres émissaires apprirent à Zambinella l'inquiétude de son protecteur qui attendait à la porte dans une voiture fermée, afin de pouvoir l'emmener aussitôt qu'il serait délivré.

- Mais, me dit Mme de Rochefide, quel rapport existe-t-il entre cette histoire et le petit vieillard que nous avons vu chez les Lanty ?

- Madame, le cardinal Cicognara se rendit maître de la statue de Zambinella et la fit exécuter en marbre, elle est aujourd'hui dans le musée Albani. C'est là qu'en 1791 la famille Lanty la retrouva, et pria Vien de la copier. Le portrait qui vous a montré Zambinella à vingt ans, un instant après l'avoir vu centenaire, a servi plus tard pour l'Endymion de Girodet, vous avez pu en reconnaître le type dans l'Adonis.

- Mais ce ou cette Zambinella ?

- Ne saurait être, madame, que le grand-oncle de Marianina. Vous devez concevoir maintenant l'intérêt que Mme de Lanty peut avoir à cacher la source d'une fortune qui provient. . .

- Assez ! ” dit-elle en me faisant un geste impérieux. Nous restâmes pendant un moment plongés dans un plus profond silence.

“ Hé bien ? lui dis-je.

- Ah ! ” s'écria-t-elle en se levant et se promenant à grands pas dans la chambre. Elle vint me regarder et me dit d'une voix altérée : “ Vous m'avez dégoûté de la vie et des passions pour longtemps. Au monstre près, tous les sentiments humains ne se dénouent-il pas ainsi, par d'atroces déceptions ? Mères, des enfants nous assassinent ou par leur mauvaise conduite ou par leur froideur. Épouses, nous sommes trahies. Amantes, nous sommes délaissées, abandonnées. L'amitié existe-t-elle ? Demain je me ferais dévote si je ne savais pouvoir rester comme un roc inaccessible au milieu des orages de la vie. Si l'avenir du Chrétien est encore une illusion, au moins elle ne se détruira qu'après la mort.. Laissez-moi seule.

- Ah ! lui dis-je, vous savez punir.

- Aurais-je tort ?

- Oui, répondis-je avec une sorte de courage. En achevant cette histoire, assez connue en Italie, je puis vous donner une haute idée des progrès faits par la civilisation actuelle. On n'y fait plus de ces malheureuses créatures.

- Paris, dit-elle, est une terre bien hospitalière ; il accueille tout, et les fortunes honteuses, et les fortunes ensanglantées. Le crime et l'infamie y ont droit d'asile, rencontrent des sympathies ; la vertu seule y est sans autels. Oui, les âmes pures ont une patrie dans le ciel !

Personne ne m'aura connue ! J'en suis fière. ” Et la marquise resta pensive.

Paris, novembre 1830.

Pour terminer, voici un tableau récapitulatif des personnages de la nouvelle Sarrasine :

NomDescription
NarrateurLe narrateur de la nouvelle
Béatrix de RochefideMarquise de Rochefide, discute avec le narrateur. Personnage récurrent de La Comédie Humaine
Ernest-Jean SarrasineSculpteur
Edmé BouchardonMaître sculpteur
La ZambinellaChanteuse d'opéra
CicognaraCardinal

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Mathieu

Professeur d'histoire, de français et d'anglais dans le secondaire et le supérieur. J'aime la littérature, les jeux vidéo et la tartiflette. La dalle angevine me donne soif de savoirs !