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Présentation de l'auteur

Qui est le poète français Charles Baudelaire ?
Charles Baudelaire, le "poète maudit", est l'un des meilleurs dans sa catégorie ! (source : Un Texte Un Jour)

Charles Baudelaire est l'un des poètes français les plus célèbres. Né le 9 Avril 1821 et mort le 31 Août 1867, il est notamment connu pour avoir rompu avec le classicisme et avoir inclus de la modernité comme motif poétique, mais également pour avoir popularisé le poème en prose.

Celui que l'on a appelé le "Dante d'une époque déchue" est aujourd'hui l'un des écrivains les plus connus du monde. Il explore de nombreux thèmes comme le voyage, le scandale, la mélancolie, la beauté et l'horreur, l'idéal inaccessible, etc. Il fait aussi le lien entre le mal et la beauté.

De retour à Paris en 1842, Baudelaire rencontre Jeanne Duval, une jeune métisse qui devient sa maîtresse. Il lui écrit de nombreux poèmes, comme nous allons le voir ci-après.

Le cycle Jeanne Duval

Qui est Jeanne Duval, la maîtresse de Baudelaire ?
Jeanne Duval était une grande inspiration pour le poète.

On considère généralement que le cycle Jeanne Duval commence dans l'édition de 1857 avec :

  • Les Bijoux (20),
  • Parfum exotique (21),
  • Je t'adore à l'égal de la voûte nocturne... (22),
  • Tu mettrais l'univers entier dans ta ruelle... (23),
  • Sed non satiata (24),
  • Avec ses vêtements ondoyants et nacrés..." (25),
  • Le Serpent qui danse (26),
  • Une charogne (27),
  • De profondis clamavi (28),
  • Le Vampire (29),
  • Le Léthé (30),
  • Une nuit que j'étais près d'une affreuse juive... (31),
  • Remords posthume (32),
  • Le Chat (33),
  • Le Balcon (34),
  • Je te donne ces vers afin que si mon nom... (35).

Dans l'édition de 1861, quelques poèmes viennent s'intercaler : "La Chevelure" (à la place de "Les Bijoux", pièce condamnée), "Duellum" (après "Le Chat"), "Le Possédé" et "Un fantôme" (après "Le Balcon").

Voici un tableau récapitulatif des différents poèmes du cycle de Jeanne Duval. Dans ce tableau, à prendre avec précaution, - car si l'architecture des Fleurs du Mal ne doit rien au hasard, Baudelaire n'a jamais indiqué clairement à quel amour se rapportait telle ou telle pièce -, ne sont pas inclus ni "Tu mettrais l'univers entier dans sa ruelle", ni "Une nuit que j'étais près d'une affreuse juive", ces poèmes étant certainement antérieurs et probablement inspirés par Louchette, une petite prostituée du Quartier Latin. Mais dans d'autres pièces, au détour d'un vers ou d'une formule, chacun sera libre de deviner le fantôme de Jeanne Duval.

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TitreNuméro dans l'édition originale (1857)
Les Bijoux20
Parfum Exotique21
La ChevelureN'y figurait pas
Je t'adore à l'égal de la voûte nocturne22
Sed Non Satiata24
Avec ses vêtements ondoyants et nacrés25
Le Serpent qui Danse26
Une Charogne27
De Profondis Clamavi28
Le Vampire29
Le Léthé30
Remords Posthume32
Le Chat33
DuellumN'y figurait pas
Le Balcon34
Le PossédéN'y figurait pas
Un Fantôme (I, II, III et IV)N'y figurait pas
Je te donne ces vers afin que si mon nom35
Le Revenant72
Les Yeux de BertheN'y figurait pas

Ce dernier poème, qui n'apparaît que dans l'édition posthume des Fleurs du Mal, est des plus incertains. Aucun indice ne permet d'identifier cette énigmatique Berthe dont Baudelaire a dessiné trois portraits. Je cite la note de Y. - G. Le Dantec dans l'édition de la Pléiade :

"Si l'on remarque (...) que Prarond faisait des Yeux de Berthe une des pièces les plus anciennes des Fleurs du Mal et que Berthe fut le nom sous lequel Jeanne Duval joua dans sa jeunesse à la Porte Saint-Antoine, on peut conclure qu'écrits autour de 1845 pour Jeanne, ces vers furent, vingt ans après, donnés à Berthe, - transfert dont l'histoire de la poésie offre plusieurs exemples".

Analyse des poèmes du cycle

Comment lire les poèmes du cycle de Jeanne Duval de Baudelaire ?
Etudiez les poèmes de Charles Baudelaire pour améliorer votre culture littéraire et réussir en cours !

Enrichissez-vous ! avait lancé Guizot. La société capitaliste et industrielle du XIXe siècle avait entendu le message et vu l'édification de fortunes colossales (et parfois de faillites retentissantes), basées sur la spéculation (voir La Curée d'Émile Zola), l'exploitation ou le commerce colonial.

Mais toute la population ne s'enrichissait pas, loin de là. Pour les ouvriers, les tâcherons, c'était souvent la misère la plus noire, rendue plus criante encore par l'urbanisation. Le XIXe siècle était donc un terreau propice à la prospérité du plus vieux métier du monde.

Nous connaissons bien ce milieu par l'ouvrage d'Alexandre Parent-Duchâtelet (1790-1836), un médecin qui consacra huit années à rédiger une remarquable étude qui annonçait la sociologie moderne : De la Prostitution dans la ville de Paris, considérée sous le rapport de l’hygiène publique, de la morale et de l’administration, ouvrage publié juste après sa mort en 1836.

Avec une grande humanité et beaucoup de pudeur, Parent-Duchâtelet explore ce monde souterrain, parfois pittoresque, souvent sordide, et nous fournit une multitude de renseignements anecdotiques, statistiques ou juridiques. Du plus sordide au plus aristocratique, on peut ainsi classer les femmes qui vivent du commerce de leur corps.

La première est la pauvre impure :

"Que déesse famine a par un soir d'hiver contrainte à relever ses jupons en plein air" ("Je n'ai pas pour maîtresse une lionne illustre" - Baudelaire - Œuvres Posthumes)

C'est Gervaise qui rôde le ventre vide autour de L'Assommoir, c'est celle qui franchit le pas, un soir, parce qu'elle a faim, parce que son homme est à l'hôpital ou n'est pas rentré, parce qu'il faut bien nourrir les enfants, parce qu'on doit de l'argent à tout le monde et que personne ne fait plus crédit, parce qu'on n'a plus rien à porter au Mont-de-Pitié.

C'est Fantine, qui après avoir vendu ses cheveux et ses dents, par amour pour sa fille Cosette, dit : Allons, vendons le reste. Hugo écrit :

"Ces classes de femmes sont entièrement remises par nos lois à la discrétion de la police. Elle en fait ce qu’elle veut, les punit comme bon lui semble, et confisque à son gré ces deux tristes choses qu’elles appellent leur industrie et leur liberté". (Les Misérables, Livre V, chapitre 13).

Pour celle-là, arrêtée dans la rue, c'est la prison.

Il existe aussi les filles en carte : Comme la police ne peut pas endiguer la prostitution, elle l'encadre. C'est d'ailleurs nécessaire pour éviter la propagation de la syphilis qui fait des ravages. Les prostituées officielles, recensées, bénéficient d'une carte tamponnée par Monsieur le Commissaire, et sont tenues à des obligations très strictes : elles doivent se présenter, une fois au moins tous les quinze jours, au dispensaire de salubrité, pour être visitées.

Il leur est enjoint d'exhiber leur carte à toute réquisition des officiers et agents de police. Il leur est défendu de provoquer à la débauche pendant le jour : elles ne pourront entrer en circulation sur la voie publique, qu'une demi-heure après l'heure fixée pour le commencement de l'allumage des réverbères, et, en aucun saison, avant sept heures du soir, et y rester après onze heures (Parent-Duchâtelet - op. cit.).

Elle doivent afficher une mise simple et décente, elles ont l'interdiction de parler à des hommes accompagnés de femme, de se montrer à leurs fenêtres qui doivent être constamment fermées et garnies de rideaux, de déambuler à moins de 20 mètres des églises, des temples, de fréquenter les endroits interdits, Palais-Royal, Tuileries, Luxembourg, Jardin des Plantes, Champs-Élysées, esplanade des Invalides, ponts, rues, lieux déserts, etc.

Elles exercent leur activité chez elles ou dans les maisons closes, sous l'autorité de la dame de maison.

Justement, la dame de maison  : C'est généralement une femme assez âgée, souvent ancienne prostituée elle-même, à qui la police a donné l'autorisation d'ouvrir et de gérer une maison de tolérance. L'expression en dit long sur l'hypocrisie de la société de l'époque.

Selon les quartiers, la maison de tolérance peut être sordide ou luxueuse. Pour obtenir cette autorisation, la dame de maison ne doit pas avoir d'enfants (on peut laisser des bambins mourir de faim, mais on ne doit surtout pas les exposer à de mauvais exemples), il est préférable qu'elle ne soit pas mariée, et elle doit avoir suffisamment d'autorité pour encadrer sa petite troupe, ce qui explique qu'on refuse généralement l'autorisation aux femmes trop jeunes.

Comme elle connaît bien la faune du quartier et les petits trafics qui s'y déroulent, c'est une précieuse alliée de la police. Continuons avec la grisette : On quitte ici le monde sordide de la prostitution pour entrer dans celui de la galanterie. Le commerce amoureux a, lui aussi, sa hiérarchie.

La grisette est une figure emblématique du XIXe siècle. Jeune, jolie, gaie, délurée, pas farouche pour deux sous, elle doit son nom à l'étoffe grise bon marché, la grisette, dans laquelle est taillée sa robe. Elle a un métier, elle est ouvrière, couturière, blanchisseuse, brodeuse, mais les salaires sont tellement bas !

Elle ne dédaigne pas d'arrondir ses fins de mois, si l'occasion s'en présente. D'une œillade polissonne, elle sait aguicher les vieux barbons et affoler les bourgeois. Au demeurant, elle peut aussi tomber amoureuse pour rien, pour le plaisir, pour les favoris d'un joli garçon, parce qu'il y a du soleil et que les oiseaux chantent.

La grisette a été rendue célèbre par le personnage de "Mimi Pinson" d'Alfred de Musset (1810-1857).

"Mimi Pinson porte une rose,
Une rose blanche au côté.
Cette fleur dans son coeur éclose,
Landerirette !
C'est la gaieté.
Quand un bon souper la réveille,
Elle fait sortir la chanson
De la bouteille.
Parfois il penche sur l'oreille,
Le bonnet de Mimi Pinson".

Vient ensuite le personnage de la lorette : Contrairement à la grisette, elle n'a pas de métier. Comme aucun des hommes qui l'entretiennent ne serait assez riche pour subvenir seul à ses besoins, elle en prend plusieurs, qui ont chacun leurs jours, leurs heures, leurs habitudes, leurs pantoufles dans la penderie et leur rond de serviette dans le tiroir.

L'important est qu'ils ne se rencontrent pas. Ce sont ses Arthur, c'est ainsi qu'on appelle à l'époque les visiteurs de la dame. La raison en est obscure. Le journaliste et écrivain Maurice Alhoy (1802-1856) donne cette explication fantaisiste :

"Il résulte de l'expérience faite par les lorettes mêmes, que la majorité de ceux qui prennent dans la correspondance amoureuse un pseudonyme emprunte, on ne sait trop pourquoi, le nom d'Arthur". (La Lorette - illustré par 60 vignettes de Gavarni - Bibliothèque pour rire - Paris, s.d.).

Elle habite dans le quartier Bréda, (qui devait son nom à la rue Bréda, aujourd'hui la rue Henri-Monnier, dans le IXe arrondissement), à quelques pas de l'église Notre-Dame-de-Lorette qui lui a donné son surnom et où elle va parfois prier. Selon la bonne ou la mauvaise fortune, elle a son appartement ou elle loge à l'hôtel.

Toute lorette a eu, a, ou aura un mobilier. La vie de la lorette est un passage du noyer à l'acajou, de l'acajou au palissandre, et souvent un retour du palissandre au noyer. Il y a des époques de transition où l'hôtel garni revoit la lorette, elle y touche un moment, comme les navigateurs abordent à quelque terre sauvage pour attendre le bon vent. (Maurice Alhoy, op. ci.).

Voyons désormais la femme entretenue : Elle a toutes les apparences de la respectabilité, et si l'on chuchote parfois dans son dos, on la salue dans l'escalier. Certes, un monsieur bien mis vient régulièrement lui rendre visite (son oncle, sans doute), mais c'est toujours le même, contrairement à la lorette.

Le généreux visiteur paye le loyer, donne l'argent du mois, et offre parfois un petit cadeau, une bague, un collier, une babiole. C'est un bourgeois, un commerçant aisé, un notable, un rentier, souvent marié, qui échappe pour quelques heures aux aigres récriminations de son épouse et vient s'offrir un peu de tendresse chez une femme discrète, tendre, qui lui sert le thé comme il l'aime, avec juste ce qu'il faut de lait, et qui sait écouter avec complaisance ses plaintes sur ses maux d'estomac, sur les difficultés du commerce et les turpitudes du gouvernement.

La femme entretenue met de l'argent de côté, elle sait que la bonne fortune est capricieuse, elle est économe, bonne ménagère, bonne cuisinière, bref, une parfaite épouse. Elle s'oppose quelque peu à la demi-mondaine : C'est la courtisane, une descendante de la tragique Manon Lescaut de l'abbé Prévost (1697-1763), c'est Marie Duplessis, qu'Alexandre Dumas fils (1824-1895) a immortalisée sous le nom de Marguerite Gautier dans La Dame aux camélias.

Le compositeur Giuseppe Verdi (1813-1901) en a fait Violetta, dans La Traviata. De famille modeste, parfois très pauvre, elle a gravi un à un les échelons du métier, passant de la prostitution à la galanterie, puis de la galanterie à la courtisanerie, elle a rencontré des gens importants qui l'ont aimée passionnément et qui l'ont couverte d'or, elle s'est affichée au bras de ministres, de  banquiers, d'un richissime baron, elle est devenue célèbre, elle s'est dotée d'un titre de noblesse un peu ronflant, Le Tout-Paris la saluait de loin dans sa loge à l'Opéra, et l'on était comblé lorsqu'elle daignait répondre d'un petit signe de la main.

Un métier qui offrait donc, comme on dit aujourd'hui, des perspectives de carrière. Mais n'oublions jamais la toile de fond, le plus souvent sordide, la misère, la maladie, l'alcoolisme, le désespoir. Si l'on pouvait gravir les échelons dans la galanterie, on pouvait plus sûrement encore les redescendre rapidement.

C'est le thème de la très belle Ballade des places de Paris de Lucien Boyer (1876-1942) et Adolf Stanislas, chantée par Georges Brassens (1921-1981).

Comment ne plus faire de fautes comme dans cour de francais ?

Quelques poèmes de Baudelaire dans ce cycle

Quels sont les poèmes du cycle de Jeanne Duval dans Les Fleurs du Mal ?
Baudelaire a écrit de nombreux poèmes sur le thème des femmes.

Les Bijoux

La très-chère était nue, et, connaissant mon cœur,
Elle n'avait gardé que ses bijoux sonores,
Dont le riche attirail lui donnait l'air vainqueur
Qu'ont dans leurs jours heureux les esclaves des Maures.

Quand il jette en dansant son bruit vif et moqueur,
Ce monde rayonnant de métal et de pierre
Me ravit en extase, et j'aime à la fureur
Les choses où le son se mêle à la lumière.

Elle était donc couchée et se laissait aimer,
Et du haut du divan elle souriait d'aise
A mon amour profond et doux comme la mer,
Qui vers elle montait comme vers sa falaise.

Les yeux fixés sur moi, comme un tigre dompté,
D'un air vague et rêveur elle essayait des poses,
Et la candeur unie à la lubricité
Donnait un charme neuf à ses métamorphoses ;

Et son bras et sa jambe, et sa cuisse et ses reins,
Polis comme de l'huile, onduleux comme un cygne,
Passaient devant mes yeux clairvoyants et sereins ;
Et son ventre et ses seins, ces grappes de ma vigne,

S'avançaient, plus câlins que les Anges du mal,
Pour troubler le repos où mon âme était mise,
Et pour la déranger du rocher de cristal
Où, calme et solitaire, elle s'était assise.

Je croyais voir unis par un nouveau dessin
Les hanches de l'Antiope au buste d'un imberbe,
Tant sa taille faisait ressortir son bassin.
Sur ce teint fauve et brun, le fard était superbe !

Et la lampe s'étant résignée à mourir,
Comme le foyer seul illuminait la chambre,
Chaque fois qu'il poussait un flamboyant soupir,
Il inondait de sang cette peau couleur d'ambre !

Le Vampire

Toi qui, comme un coup de couteau,
Dans mon cœur plaintif es entrée ;
Toi qui, forte comme un troupeau
De démons, vins, folle et parée,

De mon esprit humilié
Faire ton lit et ton domaine ;
- Infâme à qui je suis lié
Comme le forçat à la chaîne,

Comme au jeu le joueur têtu,
Comme à la bouteille l'ivrogne,
Comme aux vermines la charogne,
- Maudite, maudite sois-tu !

J'ai prié le glaive rapide
De conquérir ma liberté,
Et j'ai dit au poison perfide
De secourir ma lâcheté.

Hélas ! le poison et le glaive
M'ont pris en dédain et m'ont dit :
" Tu n'es pas digne qu'on t'enlève
A ton esclavage maudit,

Imbécile ! - de son empire
Si nos efforts te délivraient,
Tes baisers ressusciteraient
Le cadavre de ton vampire ! "

Le Balcon

Mère des souvenirs, maîtresse des maîtresses,
Ô toi, tous mes plaisirs ! ô toi, tous mes devoirs !
Tu te rappelleras la beauté des caresses,
La douceur du foyer et le charme des soirs,
Mère des souvenirs, maîtresse des maîtresses !

Les soirs illuminés par l'ardeur du charbon,
Et les soirs au balcon, voilés de vapeurs roses.
Que ton sein m'était doux ! que ton cœur m'était bon !
Nous avons dit souvent d'impérissables choses
Les soirs illuminés par l'ardeur du charbon.

Que les soleils sont beaux dans les chaudes soirées !
Que l'espace est profond ! que le cœur est puissant !
En me penchant vers toi, reine des adorées,
Je croyais respirer le parfum de ton sang.
Que les soleils sont beaux dans les chaudes soirées !

La nuit s'épaississait ainsi qu'une cloison,
Et mes yeux dans le noir devinaient tes prunelles,
Et je buvais ton souffle, ô douceur ! ô poison !
Et tes pieds s'endormaient dans mes mains fraternelles.
La nuit s'épaississait ainsi qu'une cloison.

Je sais l'art d'évoquer les minutes heureuses,
Et revis mon passé blotti dans tes genoux.
Car à quoi bon chercher tes beautés langoureuses
Ailleurs qu'en ton cher corps et qu'en ton cœur si doux ?
Je sais l'art d'évoquer les minutes heureuses !

Ces serments, ces parfums, ces baisers infinis,
Renaîtront-il d'un gouffre interdit à nos sondes,
Comme montent au ciel les soleils rajeunis
Après s'être lavés au fond des mers profondes ?
- Ô serments ! ô parfums ! ô baisers infinis !

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Mathieu

Professeur d'histoire, de français et d'anglais dans le secondaire et le supérieur. J'aime la littérature, les jeux vidéo et la tartiflette. La dalle angevine me donne soif de savoirs !