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C'est parti

Comment devait se concrétiser ce projet et pourquoi a-t-il échoué ?

Introduction

A la veille de la création de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA), l'empereur Hailé Sélassié rappelait déjà, que cette entreprise d'unité du continent était noble et salutaire, mais demeurait néanmoins périlleuse. A ce propos, il disait : « l'avenir de ce continent réside en premier lieu dans une unité politique, mais les obstacles à supporter sont nombreux et difficiles. »

En effet, la création d'une organisation régionale oeuvrant pour l'unité et l'intégration du continent africain ne s'est pas faite sans difficultés. Du scepticisme de certains, à la réticence de biens d'autres, en passant par l'absence de volonté politique et de moyens financiers, la constitution d'une telle organisation ne fut pas une sinécure.

Lorsque l'on parle d'intégration régionale, il est toujours judicieux de définir les concepts connexes y relatifs, afin de mieux préciser sa pensée. Pour ce faire, nous définirons tour à tour les concepts d'intégration, d'organisation internationale intergouvernementale, d'organisation régionale et d'union.

S'agissant de l'Intégration, le dictionnaire de droit international public la définit comme la fonction d'une organisation internationale qui vise à unifier progressivement par des mécanismes appropriés, l'économie, voire le système politique des Etats membres. Ainsi, lorsque l'on parle d'Organisation d'Intégration, c'est pour désigner les organisations internationales dotées de pouvoirs nécessaires pour remplir de telles fonctions. Quant à l'Organisation Internationale Intergouvernementale, elle peut être définie comme une association d'Etats, établie par voie conventionnelle et qui poursuit des objectifs communs au moyen d'organes permanents qui lui sont propres, et qui possède une personnalité juridique distincte de celle des Etats membres. Les principales caractéristiques de l'Organisation Internationale Intergouvernementale sont :

  • Elle est formée d'Etats
  • Elle est créée par un accord international
  • Elle poursuit des buts communs par des moyens propres, notamment normatifs.

En ce qui concerne l'Organisation Régionale, elle renvoie à toute organisation internationale intergouvernementale regroupant un nombre restreint d'Etats, principalement choisi selon un critère géographique. Mais dans la pratique, le régionalisme traduit souvent une différenciation géopolitique ; c'est-à-dire plus une solidarité politique voire idéologique, qu'un simple particularisme géographique. Ainsi, dans le cadre de notre travail, le terme « régional » sera employé pour désigner tout le continent africain.

Enfin, le concept Union désigne quant à lui, une organisation internationale qui utilise le mot « UNION » dans sa définition. C'est le cas par exemple de l'Union Africaine.

Au plan historique, c'est aux alentours des 16ème et 17ème siècles que commença à germer l'idée d'un regroupement des peuples africains  avec l'expansion du mouvement panafricaniste. Ce mouvement, né aux Etats-Unis d'Amérique sous la houlette de descendants d'esclaves noirs, se donnait en effet pour mission de réhabiliter les civilisations africaines, de restaurer la dignité de l'homme noir et de prôner le retour à la mère-patrie qu'est l'Afrique.

D' abord perçu comme un mouvement racial, le panafricanisme s'est transformé progressivement en mouvement culturel, puis politique. C'est sous cette dernière forme du mouvement panafricain que prendront corps les velléités unificatrices et d'intégration politique des Etats du continent africain. Ainsi, le panafricanisme se présente sous son aspect politique comme à la fois un mouvement de libération coloniale, de consolidation de l'indépendance et de réalisation de l'unité africaine.

En effet, Kwamé Nkrumah définissait le panafricanisme comme « l'expression des aspirations des descendants des peuples africains ». On peut toutefois, en donner aujourd'hui une définition plus complète et dire que le « panafricanisme est une aspiration des noirs d'Afrique et de la diaspora, qui s'identifient culturellement par leur appartenance à la civilisation négro africaine ; puisant sa force dans la résistance pluriséculaire des Nègres à l'esclavage, cette aspiration se projette dans une unité politique du continent sous la forme des Etats-Unis d'Afrique. »

Cette dynamique panafricaine portée par les figures historiques des indépendances africaines (Kwamé Nkrumah, Sékou Touré...) aboutira à la création en Mai 1963 de l'organisation de l'unité africaine (OUA).

La création de l'OUA apparaissait donc, comme le couronnement des années de lutte acharnée menée par les figures emblématiques du panafricanisme et pères des indépendances africaines dans l'optique de libérer le continent du joug colonial et de lui assurer un développement socio-économique durable.

Les objectifs assignés à cette organisation, outre l'éradication du colonialisme sous toutes ses formes, étaient ceux de la réalisation à terme de l'intégration économique et de l'unité politique du continent africain. Cependant, après plus de trente années de fonctionnement, seulement une partie des objectifs furent atteints.

En effet, d'un coté la décolonisation totale du continent qui fut une réussite indéniable est à mettre à l'actif de l'organisation panafricaine (OUA), grâce notamment aux activités secrètes de son comité de libération. Mais, d'un autre coté, notamment en ce qui concerne le domaine socio-économique, le bilan de l'OUA est alarmant et interpellateur. Car, une fois les indépendances acquises (les Etats africains obtinrent l'indépendance généralement vers 1960, et en 1963 les chefs d'Etat et de Gouvernement se réunirent à Addis Abeba, pour jeter les bases de l'unité), les Etats africains offrirent à l'humanité le triste tableau d'un continent meurtri par les affres de la pauvreté, de la guerre, de la famine....etc. En un mot, l'image d'un continent « malade »économiquement et socialement. Au plan politique également, la situation de l'Afrique n'était guère plus reluisante. Elle était caractérisée par la généralisation de la dictature et de l'autoritarisme comme modes privilégiés de gestion politique.

C'est d'ailleurs, face à ce constat de crise généralisée sur le continent africain que dès 1962, l'agronome français René Dumont écrivait un livre au titre provocateur mais évocateur : L'Afrique noire est mal partie. Il y prédisait que, l'Afrique connaitrait une grave crise socio économique si des politiques économiques et sociales adéquates n'étaient pas adoptées. Et, une année plus tard, Kwamé Nkrumah surenchérissait dans son ouvrage l'Afrique doit s'unir, où il rappelait qu'il n'y aura point de salut pour les populations africaines sans unité. A ce propos, il disait : « Les Etats africains doivent s'unir ou bien se vendre aux impérialistes ou aux colonialistes pour une assiette de soupe ou bien se désintégrer individuellement. »

La création de l'OUA devait donc, en principe, permettre de résoudre les problèmes de l'Afrique, en favorisant la mise en marche effective d'un processus d'intégration économique et politique, qui devrait à la longue aboutir à la concrétisation de cet idéal cher aux illustres porte-étendards du panafricanisme, à savoir, la réalisation de l'unité politique totale du continent africain.

Seulement voilà. Depuis la création de l'OUA, le processus d'intégration économique et politique bat de l'aile. De nombreuses difficultés aussi bien d'ordre institutionnel, qu'idéologico-politique ont freiné cette longue marche vers la pleine réalisation de l'intégration en Afrique. Déjà, le contexte qui a prévalu au moment de la création de l'OUA est symptomatique des difficultés qu'a connues l'organisation panafricaine dans la réalisation de ses objectifs. En effet, au sommet d'Addis Abéba en 1963, Kwamé Nkrumah proposa l'unité politique continentale, mais le sommet préféra la coopération technique, économique et politique, laissant à chaque Etat sa souveraineté à l'intérieur des frontières héritées de la colonisation.

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L'Organisation de l'Unité Africaine ainsi créée, était beaucoup plus une organisation de coopération, qu'une véritable organisation oeuvrant pour l'unité politique. C'est cette situation qui a fait dire à un ancien Secrétaire Général de cette organisation que, «  l'OUA réalise ce paradoxe fondamental d'être une organisation de l'unité qui maintient le morcellement d'un continent dont elle est censée assurer le destin unitaire. »

Après plus d'une trentaine d'années de fonctionnement de l'OUA, les changements intervenus en Afrique et dans le monde ont ravivé le sentiment de solidarité entre les peuples africains, et suscité çà et là, chez les africains, des sentiments favorables au panafricanisme de Nkrumah.

Pour preuve, sur le plan interne, toutes les politiques de développement des Etats néo indépendants, en dépit de l'aide extérieur massive ont pratiquement échoué. Aucun pays n'a pratiquement pas pu décoller qu'il s'inspirât du marxisme, du capitalisme ou du socialisme africain.

Forts de ces constats, les peuples africains, unis derrière leurs chefs d'Etat, et sous l'impulsion salutaire du guide libyen Mouammar Kadhafi créèrent en 2001 à Lusaka, l'UNION AFRICAINE(UA), qui devrait relayer l'OUA, en vue de la poursuite des objectifs de développement économique et d'unité politique du continent africain. Mais, c'est en 2002 à Durban en Afrique du sud que les chefs d'Etat et de gouvernement consacrèrent l'entrée en vigueur de l'UA et la mise en place de nouveaux organes, notamment la commission.

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Evidemment, la création de l'UA, en remplacement de l'OUA avait en son temps ravivé les espoirs des populations africaines ; lesquels espoirs avaient été brisés par les multiples échecs de la « défunte organisation », notamment dans les domaines du développement socio-économique et du maintien de la paix.

Au demeurant, il convient toutefois de préciser que notre étude n'a nullement la prétention d'effectuer un bilan de la défunte OUA. Ceci étant, nous nous limiterons dans le cadre de notre mémoire de maitrise, uniquement à l'Union Africaine et à ses institutions. Car, l'Union Africaine intègre dans ses objectifs, ceux déjà proclamés dans le cadre de la Charte de l'OUA et du Traité instituant la Communauté Economique Africaine (CEA).

Aujourd'hui, l'acuité de la question de l'intégration se pose de façon plus persistante, tant il est vrai que le processus de mondialisation dans lequel nous sommes tous engagés, implique la constitution de blocs régionaux forts politiquement et économiquement. En effet, l'on ne s'est pas vite aperçu que l'une des causes essentielles de l'échec économique de l'Afrique, tenait à la « balkanisation » du continent, à son cloisonnement en une multitude d'espaces économiques et de petits marchés non viables, contre les limites desquels se heurtent rapidement les effets de tout investissement.

Ainsi, face aux nouveaux enjeux liés à la mondialisation et au développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication, et au regard de la situation actuelle du continent , caractérisée par une prolifération des crises et conflits, par un marasme économique généralisé, sans oublier le processus démocratique balbutiant dans lequel évolue la plupart de nos Etats, l'Union Africaine, forte de ses institutions et structures novatrices notamment dans le domaine du développement économique, apparaissait comme l'alternative la mieux indiquée capable de protéger le continent d'une marginalisation dans l'échiquier économique international.

Sous ce rapport, la portée et les perspectives de cette nouvelle organisation panafricaine (UA), dépendront du pragmatisme réel de cette expression unique de volonté politique manifestée par les Etats africains.

Pour ce faire, il est impérieux pour nous africains, de nous concentrer sur les énormes défis qui nous interpellent, à savoir : Forger le destin de nos peuples, cultiver une grande autonomie et une plus grande confiance en nous-mêmes, remettre notre continent sur la voie du développement économique, promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité sans lesquelles, il ne pourrait y avoir de développement significatif et durable pour le continent africain.

Sous ces éclairages, le moins que l'on puisse dire, est qu'il urge pour les Etats africains, sous la houlette de l'UA, de réaliser le plus rapidement possible l'unité politique totale du continent, afin d'assurer à ses fils un espace politique unifié, paisible et prospère. D'où l'intérêt de notre étude qui s'attèlera à déceler les obstacles et les insuffisances entravant la réalisation de cette union politique plus que nécessaire pour le salut des populations africaines.

Aussi, notre étude se veut une radioscopie, une analyse profonde et critique de l'institution en charge de la réalisation des objectifs de développement socio économique et d'unité politique des Etats africains, à savoir l'UA.

En effet, cette dernière, réclamée à cor et à cris après que l'OUA ait montré ces limites dans les domaines de l'intégration politique et économique du continent, entend oeuvrer à la réalisation d'une plus grande unité et solidarité entre les Etats africains avec à terme l'édification des Etats-Unis d'Afrique. C'est ainsi, qu'à l'occasion de la célébration de la journée de l'Afrique le 29 Mai 2004 au siège de l'Unesco, le président de la commission de l'UA, SEM Alpha Oumar Konaré définira l'Union Africaine comme, « Une organisation d'intégration régionale qui évolue vers la création des Etats-Unis d'Afrique ».

Mais aujourd'hui, contrairement aux espérances et aux professions de foi de nos leaders politiques, l'UA peine à réaliser l'unité effective du continent, quand bien même qu'elle ne soit qu'à ces premières années de fonctionnement.

La persistance des conflits, la dégradation progressive et visible de la situation économique de nombreux Etats africains, en plus de l'exclusion de l'Afrique des débats liés aux grands enjeux mondiaux, nourrissent le scepticisme de nombreux observateurs quant à la capacité de l'UA à relever sereinement les défis de l'intégration politique et économique, à fortiori celui de la construction des Etats-Unis d'Afrique.

En effet, l'objectif d'édification à long terme par l'UA des Etats-Unis d'Afrique, bien que ambitieux et salutaire, demeure néanmoins très idyllique, tant il est vrai que de nombreux facteurs entravent la concrétisation de ce projet. Dès lors, il convient de se poser la question à savoir, quels sont concrètement, les facteurs qui entravent la concrétisation par l'UA et les Etats africains, de l'idéal panafricain d'édification des « Etats-Unis » d'Afrique ?

Pour répondre à cette problématique transversale qui sous-tend notre travail, il conviendra de procéder au préalable, à l'identification et à l'analyse des facteurs qui concourent à retarder la marche du continent vers l'unité politique conformément aux idéaux panafricains tels que prônés par Kwamé Nkrumah et les autres grandes figures du panafricanisme.

Au nombre de ceux-ci, nous pouvons mentionner tout d'abord le fléau des conflits. En effet, les conflits entravent considérablement toute ambition de développement durable des Etats africains. Car, comme le disait SEM Thabo Mbeki, « il n'y aura jamais de développement sans la paix et la sécurité ». A cet égard, l'Acte constitutif de l'UA pose la nécessité de juguler le fléau des conflits, comme condition préalable au développement socio économique et à l'intégration.

Cependant, depuis la création de l'UA, le continent est le foyer d'une multiplicité de conflits dont les conséquences sont désastreuses pour les populations africaines. Parce que, non seulement ils occasionnent de nombreuses victimes civiles, mais également retardent et compromettent la marche vers le développement et l'unité continentale.

De la Cote d'Ivoire, au Congo, en passant par le Darfour, les zones de conflits sur le continent sont nombreuses. Cette situation interpelle l'ensemble des Etats africains regroupés au sein de l'UA, à mettre en oeuvre les mesures adéquates en vue de bouter hors du continent le fléau des conflits, qui retarde inexorablement la réalisation de l'objectif ultime de l'UA qui est celui de la constitution des Etats-Unis d'Afrique.

Outre la question des conflits, la problématique de la démocratisation, elle-même tributaire de la faiblesse structurelle des Etats africains constitue également un des facteurs identifiables de la difficulté de mise en marche du processus d'intégration accéléré devant aboutir à l'édification des Etats-Unis d'Afrique.

En effet, le besoin éprouvé par les rédacteurs de l'acte constitutif de l'UA de placer au centre de leurs préoccupations et objectifs, la promotion et la protection des droits de l'homme, la consolidation des institutions démocratiques, ainsi que la vulgarisation de la bonne gouvernance et de l'Etat de droit, témoigne si besoin en était encore de l'importance d'une pratique démocratique véritable en Afrique, pour la réalisation effective des objectifs d'intégration et d'unité continentale, incarnés par l'UA.

A coté de ces facteurs relatifs à la paix et à la démocratie, il y'a également au nombre des facteurs qui constituent des pierres d'achoppement au projet fédéral africain, ceux qui relèvent des insuffisances et faiblesses institutionnelles de l'organisation en charge de cette mission, à savoir l'UA.

En effet, le contexte et les circonstances qui ont présidé à la naissance de l'UA portent les germes du discrédit qui frappe aujourd'hui l'UA, notamment en ce qui concerne sa capacité à relever le défi de la réalisation des Etats-Unis d'Afrique. Les divergences politico idéologiques qui se sont exprimées au cours des réunions préparatoires pour l'élaboration de l'Acte constitutif de l'UA ont fini par avoir raison du projet originel des  Etats-Unis d'Afrique. En effet, celui-ci fut abandonné au profit d'une coopération interafricaine préservant la souveraineté des Etats membres.

En sus, il convient d'ajouter à ces facteurs, l'inadaptation des structures actuelles de l'UA à répondre efficacement à l'ampleur de l'enjeu de la construction des Etats-Unis d'Afrique. Il conviendra dès lors, en guise de solutions, de procéder à une profonde réforme de l'UA afin qu'elle puisse servir véritablement de fondation et de base institutionnelle à la future fédération des  Etats-Unis  d'Afrique.

Enfin, l' « argent étant le nerf de la guerre », le fonctionnement de l'UA est fortement handicapé par l'absence de moyens financiers. C'est d'ailleurs, pour cette raison qu'à l'occasion de la célébration du septième anniversaire de l'UA tenu à Syrte en septembre 2006, le président de la Commission a solennellement lancé un appel aux Etats afin qu'ils honorent régulièrement leurs cotisations auprès de l'UA ; faute de quoi, dit-il : « l'organisation sera inefficace et incapable de mettre en oeuvre les projets et programmes devant baliser la voie vers les Etats-Unis d'Afrique ».

L'unification politique du continent africain est d'une impérieuse nécessité pour l'extirper des affres de la guerre et des crises politiques et économiques multiformes qui retardent considérablement son développement socio-économique. Le projet des  Etats-Unis  d'Afrique qui constitue l'objectif ultime de l'UA, s'inscrit dans cette dynamique. Pour ce faire, il s'avère également opportun de s'interroger sur les solutions envisageables dans l'optique de favoriser sa réalisation.

Ainsi, nous nous pencherons, en première analyse, sur l'identification des facteurs entravant la concrétisation du projet des  Etats-Unis  d'Afrique (Première partie), avant de nous appesantir en second lieu, sur les solutions envisageables dans l'optique de favoriser la réalisation effective par l'UA de cet idéal panafricain (Deuxième partie).

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Problématique

Selon Raymond Quivy et Luc Van Campenhoudt, la problématique scientifique dans le cadre d'une recherche revient à définir conjointement trois éléments : « Ce qu'on cherche à expliquer, ce avec quoi on le mettra en relation et le type de relations qu'on envisage entre les deux premiers éléments ».

A cet égard, nous avons choisi de travailler sur l'Union Africaine et son projet des Etats-Unis d'Afrique. Plus précisément, sur les facteurs qui entravent la concrétisation de cet idéal.

Ainsi, compte tenu de la rigueur méthodologique qu'exige tout travail scientifique, nous avons subdivisé notre problématique en quatre parties : L'état de la question ; l'hypothèse de recherche ; les objectifs de la recherche et enfin la méthodologie.

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Etat de la question

L'Union Africaine (UA), est définie par SEM Alpha Oumar Konaré comme une « organisation d'intégration régionale qui évolue vers la création des Etats-Unis d'Afrique ».

C'est donc tout logiquement que la création de celle-ci, fut considérée comme un évènement historique majeur dans l'évolution institutionnelle du continent. C'est en effet, le 9 septembre 1999 à Syrte en Libye que les chefs d'Etat et de gouvernement de l'OUA adoptèrent une déclaration dénommée « déclaration de Syrte », demandant la création de l'UA en vue entre autres, d'accélérer le processus d'intégration sur le continent, afin de permettre à l'Afrique de jouer le rôle qui lui revient dans l'économie mondiale, tout en déployant des efforts pour résoudre les problèmes sociaux, économiques et politiques multiformes auxquels sont confrontés les Etats africains.

Evidemment, la création de l'UA en remplacement de l'OUA avait en son temps ravivé les espoirs des populations africaines ; lesquels espoirs avaient été brisés par les multiples échecs de la défunte OUA, notamment dans les domaines du développement socio-économique et de la réalisation de l'unité politique du continent. En effet, au moment de la création de l'OUA en 1963 à Addis Abéba, Kwamé Nkrumah proposa l'unité continentale, mais le sommet préféra la coopération technique, économique et politique, laissant à chaque Etat sa souveraineté à l'intérieur des frontières héritées de la colonisation.

L'organisation de l'unité africaine(OUA) ainsi créée, était beaucoup plus une organisation de coopération, qu'une véritable organisation oeuvrant pour l'unité continentale.

C'est forts de ces constats, que les peuples africains, unis derrière leurs chefs d'Etat, et sous l'impulsion salutaire du guide libyen Mouammar Kadhafi, créèrent officiellement en 2001 à Lusaka, l'Union Africaine, qui devrait relayer l'OUA en vue de la poursuite des objectifs de développement et d'unification des Etats d'Afrique.

Aujourd'hui, l'acuité de la question de l'intégration se pose de façon plus persistante, tant il est vrai que le processus de mondialisation dans lequel nous sommes tous engagés, implique la constitution de blocs régionaux forts économiquement et politiquement. En effet, l'on ne s'est pas vite rendu compte que l'une des causes essentielles de l'échec économique de l'Afrique tenait à sa « balkanisation », à son cloisonnement en une multitude d'espaces économiques et de petits marchés non viables, contre les limites desquels se heurtent rapidement les effets de tout investissement.

Face à ces situations de fait, l'UA forte de ces institutions novatrices apparaît comme l'alternative la mieux indiquée à même de soustraire le continent de la crise socio-économique dans laquelle il est englué depuis les indépendances. Pourtant, à l'épreuve de la réalité et contrairement aux professions de foi des leaders politiques africains, l'UA peine à réaliser l'unité effective du continent, quand bien même qu'elle ne soit qu'à ses premières années de fonctionnement.

En effet, la persistance des conflits, la dégradation croissante de la situation économique de nombreux Etats africains, en plus de l'exclusion de l'Afrique des débats internationaux de grande importance, nourrissent le scepticisme de nombreux observateurs quant à la capacité de l'UA à relever efficacement les défis de l'intégration politique et économique, à fortiori celui de la construction des Etats-Unis d'Afrique.

Par ailleurs, le contexte qui a présidé à la naissance de l'Union Africaine est également symptomatique des balbutiements et difficultés que rencontre le processus d'intégration sur le continent. En effet, au moment de la création de l'UA, beaucoup d'auteurs voyaient en cette dernière ni plus ni moins qu'une forme d' « OUA bis ». Ainsi, tout comme au moment de la création de l'OUA en 1963, les chefs d'Etat n'étaient pas sur la même longueur d'onde quant à la forme que devrait prendre cette nouvelle organisation panafricaine. A ce propos, nous pouvons noter qu'aux cours des discussions de préparation du projet de constitution de l'UA à syrte en 1999, le clivage entre partisans d'une Afrique forte tendant vers l'unité politique intégrale telle que prônée par Nkrumah, et ceux qui souhaitaient une simple réforme de l'OUA, avait une fois de plus, comme cela s'était passé près de quarante auparavant au moment de la création de l'OUA, révélé la difficulté pour les Etats africains de s'unir tant les divergences idéologico-politiques sont profondes.

Sous ce rapport, on peut à juste titre se demander  si les difficultés rencontrées par l'UA dans la mise en oeuvre du projet des « Etats-Unis » d'Afrique ne résident-elles pas en partie dans le contexte et les conditions qui ont porté l'Union Africaine sur les fonts baptismaux ?

Pourtant, qu'à cela ne tienne, au sein des élites et de la société civile africaines, l'optimisme est de mise quant à la possibilité de réalisation effective des Etats-Unis d'Afrique. Cette dynamique nouvelle porteuse d'espoir a pour illustres défenseurs, entre autres les présidents sénégalais Me Abdoulaye Wade, nigérian Olesegun Obassanjo , et le guide libyen Mouammar El Kadhafi. Ce dernier, dans un discours prononcé lors des festivités commémorant le sixième anniversaire de la déclaration de fondation de l'UA, s'est déclaré confiant en cette organisation, qui, dit-il : «...a devant elle une tâche historique ». Affirmant qu'il n'ya plus de place pour ceux qui hésitent et retardent la marche du continent vers les Etats-Unis d'Afrique, le guide libyen ajoutera que : «La construction des Etats-Unis d'Afrique n'est pas une entreprise difficile si l'on s'en réfère aux données ». A ce propos, il a constaté que dix huit pays africains font moins que l'Etat de New York et que onze pays ont une population de moins d'un million d'habitants. Ce qui signifie qu'il est facile de fonder un seul pays d'Afrique, ou plutôt les Etats-Unis d'Afrique.

Ceci étant, nous pouvons donc au regard de la multitude de facteurs et d'arguments militant pour un fédéralisme africain, nous interroger sur les raisons apparentes ou sous jacentes qui entravent la concrétisation par l'UA de cet idéal. Car comme le disait Me Abdoulaye Wade, président de la République du Sénégal dans son discours du 10 janvier 2007 à l'occasion de l'audience de rentrée solennelle des cours et tribunaux : «l'Union Africaine n'a besoin que d'un effort de plus pour passer au stade des Etats-Unis d'Afrique ».15(*)

Dans quels domaines ces efforts doivent-ils être déployés ? Plus concrètement, quels sont les problèmes et blocages auxquels doivent faire face l'Union Africaine et les Etats africains afin de relever le défi de l'édification des  Etats-Unis d'Afrique ?

L'ambition d'élucidation de ces questionnements, nous amène à élaborer une hypothèse de recherche, que nous nous évertuerons à explorer tout au long de ce travail.

L'hypothèse de recherche

Elle a été élaborée à la suite des différentes lectures que nous avons effectuées, sans oublier les multiples conférences et débats relatifs au projet des Etats-Unis d'Afrique auxquels nous avons activement participé.

Ainsi, dans la perspective de cette étude, nous sommes partis du constat que la construction des Etats-Unis d'Afrique apparaît actuellement, au regard de la dynamique de la mondialisation qui implique la constitution de blocs régionaux fort économiquement et politiquement, comme la solution la plus pertinente pour un développement soutenu et durable du continent africain.

Par ailleurs, l'Union Africaine qui a été créée dans l'optique de traduire en réalité cet ultime objectif, demeure l'acteur central de ce processus. Il doit à terme parvenir à la réalisation de cet idéal longtemps prôné par les illustres figures du panafricanisme et pères des indépendances africaines.

Ainsi donc, en un mot, notre hypothèse de recherche est la suivante : la concrétisation par l'Union Africaine du projet des Etats-Unis d'Afrique est impérieuse pour une plus grande gloire de l'Afrique, pour son développement socio-économique, pour le progrès et l'épanouissement de ses populations.

Les objectifs de la recherche

Ils sont les suivants :

  • Déceler d'abord, les faiblesses, obstacles et insuffisances qui empêchent l'Union Africaine de concrétiser le projet des Etats-Unis d'Afrique.
  • Ensuite, une fois ces faiblesses identifiées, proposer des solutions qui permettrons à l'Union Africaine de relever plus efficacement les défis de l'intégration économique et politique sans lesquels il ne pourrait y avoir les Etats Unis d'Afrique.
  • Enfin, au regard de tout ce qui précède, nous chercherons à voir en toute objectivité, si le projet des Etats-Unis d'Afrique n'est pas utopique, tant il est vrai que le processus d'intégration sur le continent africain bat de l'aile.

Méthodologie

Compte tenu du caractère actuel de l'Union Africaine, notre étude fut confrontée à une « sécheresse bibliographique ».

En effet, très peu d'études ont été consacrées à l'Union Africaine. Seul quelques articles universitaires, les discours ou encore des revues spécialisées abordent profondément la question de l'Union Africaine et son projet des Etats-Unis d'Afrique. Outre ces éléments bibliographiques, nous avons réussi à rassembler des informations en assistant aux conférences et débats relatifs au thème des Etats-Unis d'Afrique.

Les bibliothèques de l'université de Ouagadougou (UO), tout comme celles de l'Université Gaston Berger de Saint Louis et le centre de documentation de l'UFR /SJP de la même université, nous ont également fourni des ouvrages et manuels qui ont été d'une grande importance dans l'élaboration de notre travail.

Enfin, l'outil informatique, à travers notamment les moteurs de recherches reconnus (Google, Yahoo), les encyclopédies ou encore les sites internet abordant les questions de l'intégration et du développement en Afrique, nous a été d'un grand apport dans le cadre de ce mémoire de maitrise.

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Olivier

Professeur en lycée et classe prépa, je vous livre ici quelques conseils utiles à travers mes cours !