Chapitres
Toutes les informations écrites de ce document proviennent du Musée des chapeaux de Chazelles-sur-Lyon, , les images du même site ou de celui de la ville d'Esperaza.
Historique :
Chazelles-sur-Lyon, petite ville de 5000 habitants, située dans les Monts du Lyonnais, a connu sa prospérité grâce à la chapellerie de feutre de poils.
L'implantation locale de la fabrication du feutre remonte au XVIème siècle, et c'est à partir du milieu du XIXème siècle que l'essor industriel de la ville se développe,grâce à la mécanisation de certaines phases de la fabrication.
Au début du XXème siècle, Chazelles-sur-Lyon connaît son apogée. Elle devient la principale cité de production du chapeau de feutre de luxe en France (28 usines et 2500 ouvriers en 1930). Les chapeaux de Chazelles sont connus dans le monde entier.
L'évolution de la mode d'après guerre porte un coup fatal à cette industrie, dont il ne reste, depuis 1976, à Chazelles et en France, qu'un seul représentant. Cette dernière manufacture fournit encore la mode parisienne et perpétue des savoirs-faire uniques.
Technique de fabrication :
- La matière première : Les poils de lièvres, de lapins domestiques ou de garenne constituent la matière première du feutre de luxe, en opposition au feutre de laine (mouton) plus ordinaire. Les peaux, qui ont été récupérées dans les abattoirs, sont rasées dans une autre manufacture, la couperie de poils, qui livre à la chapellerie des sacs de 2,5 kg.
- Le feutre en poil de lapin est le seul à être totalement imperméable.
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Les principales phases :
- le soufflage : consiste à mélanger plus intimement le poil et à éliminer, par un procédé de ventilation, toutes les impuretés (dont le poil le plus grossier : le jarre). Seul le poil léger, le meilleur, est sélectionné et ressort de la machine. La matière première est prête à l'emploi.
- le bastissage : opération rapide, exécutée par une imposante machine dont le puissant système d'aspiration permet de disposer le poil en forme de grand cône qui, une fois arrosé d'eau chaude, prend consistance. Il faut 100 gr environ pour faire un chapeau. Le premier cône (bastissage) est de dimension 4 fois supérieure à celle du futur chapeau.
- le semoussage : manipulation destinée à donner plus de consistance aux cônes. Les cônes disposés dans une nappe de laine sont roulés sur une plaque chauffante durant 10 mn environ. Comme avec un pull lavé à l'eau trop chaude, il y a rétrécissement : c'est le premier feutrage.
- le foulage : obtenu par réaction chimique et mouvement mécanique de pression et de rotation, permet de poursuivre le feutrage et le rétrécissement du cône initial.
- la teinture : demande des techniques appropriées, elle fait appel à un ouvrier qualifié, le "chimiste", qui effectue les mélanges de teinture requis.
- les finitions : selon le travail effectué à la surface du feutre, différentes qualités peuvent être obtenues :
- le feutre ras : ponçage du feutre au papier verré
- le feutre flamand (imitation fourrure) : tirage du poil à l'aide d'une brosse métallique
- le feutre taupé (imitation velours) : le poil est tiré à l'aide d'une peau de chien de mer (petit requin), puis tondu
- l'appropriage : après un premier dressage rudimentaire effectué par les étireuses de tête et les abatteuses de bord, la forme du chapeau se précise. Le feutre est façonné à la vapeur sur des moules de bois, pour s'adapter aux multiples exigences et aux différentes "entrées" (tours de tête) de la clientèle.
- le bichonnage : permet de donner au chapeau son "brillant" et de parachever la cambrure des bords du chapeau d'homme.
- la garniture : consiste en la pose de rubans, cuirs et galons décoratifs.
Du poil de lapin au chapeau fini, le cycle de production dure au moins 5 jours. Les conditions de travail des ouvriers sont particulièrement pénibles : vapeur, chaleur, bruit, odeurs chimiques...
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Très intéressant.