Joachim du Bellay est un poète français du XVIème siècle. Il est à l'origine de la formation de la Pléiade, en compagnie de son ami Pierre de Ronsard.

Le recueil Les Regrets est son oeuvre la plus célèbre, qu'il rédigea à l'occasion de son voyage à Rome de 1553 à 1557.

Qui était le poète Joachim du Bellay
Statue de Joachim du Bellay située à Liré (Maine-et-Loire)
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Biographie de Joachim du Bellay

Joachim du Bellay naît vers 1522 à Liré, situé en Anjou (actuelle Maine-et-Loire). Il est le fils de Jean du Bellay, seigneur de Gonnord, et de Renée Chabot mais ceux-ci meurent alors qu'il est âgé de dix ans. Son frère aîné prend alors la relève de son éducation, mais il le néglige, lui et sa santé fragile.

Parti à l'université de Poitiers pour des études de droit, il fait la connaissance de Salmon Macrin, un poète. Avec lui, il s'initie aux lettres latines et grecques, découvre la littérature. L'année d'après, il recontre Pierre de Ronsard, qu'il choisit de rejoindre au collège de Coqueret à Paris.

Là, et sous l'influence de Jean Dorat, un professeur de grec, Ronsard et du Bellay forment un groupe de poètes qu'ils nomment La Brigade. Ils cherchent ainsi à créer une émulation autour de la langue française qui permettra de publier des chefs-d'oeuvres en français à la hauteur de ceux grecs et latins.

En 1549, du Bellay signe un manifeste collectif : Défense et illustration de la langue française. A cette occasion, La Brigade devient La Pléiade et accueille quatre nouveaux membres : Pontus de Tyard, Rémi Belleau, Étienne Jodelle et Jean-Antoine de Baïf.

En 1550 paraît son premier recueil, L'Olive, qui imite le style de Pétrarque, un poète italien.

En 1553, du Bellay accompagne à la cour pontificale de Rome, le cardinal Jean du Bellay, le cousin germain de son père. Impatient de découvir Rome et son histoire, il se trouve pourtant déçu. En outre, chargé de gérer les dépenses et l'intendance du cardinal, le poète s'ennuie. Il se sent contraint et subit malgré lui les événements diplomatiques qui troublent les relations franco-italiennes.

Qu'est-ce qui inspire l'art de Joachim du Bellay ?
Le Vatican, à Rome

De son dépit, il compose Les Regretsrecueil où il blâme la vie romaine et manifeste sa nostalgie vis-à-vis de sa terre natale, l'Anjou. Une autre oeuvre s'ensuivra, Les Antiquités de Rome.

En août 1557, le poète est pris de maladie et devient en outre de plus en plus sourd. Le cardinal le fait alors rappatrier en France. Joachim est logé par Claude de Bize au cloître de Notre-Dame mais subit les difficultés matérielles. En 1558 sont publiés et diffusés ses deux recueils écrits durant son séjour romain : Les Regrets et Les Antiquités de Rome.

Du Bellay succombera la nuit du 1er janvier 1560 d'une apoplexie, alors qu'il est âgé de 37 ans.

Thématiques de son oeuvre

Un engagement pour la langue française

Dans Défense et illustration de la langue française, écrit en 1549, du Bellay explicite les idées du collectif poétique la Pléiade.

C'est un plaidoyer en faveur de la langue française. Il y fait montre de sa reconnaissance envers François Ier, alors décédé, pour son engagement envers les arts et la culture.

A qui Du Bellay rend-t-il hommage ?
Portrait de François Ier

Le poète milite également pour une transformation de la langue française, qu'il juge alors « barbare et vulgaire », pour la voir devenir une langue digne et élégante. Aussi conviendrait-il de la renforcer en inventant de nouveaux mots, pour qu'elle devienne aussi puissante que le latin ou le grec.

Quelques extraits :

 Ainsi puis-je dire de notre langue, qui commence encore à fleurir sans fructifier, ou plutôt, comme une plante et vergette, n'a point encore fleuri, tant s'en faut qu'elle ait apporté tout le fruit qu'elle pourrait bien produire. Cela certainement non pour le défaut de la nature d'elle, aussi apte à engendrer que les autres, mais pour la coulpe de ceux qui l'ont eue en garde, et ne l'ont cultivée à suffisance, mais comme une plante sauvage, en celui même désert où elle avait commencé à naître, sans jamais l'arroser, la tailler, ni défendre des ronces et épines qui lui faisaient ombre, l'ont laissée envieillir et quasi mourir.

CHAPITRE III : Pourquoi la langue française n'est si riche que la grecque et latine

Las et combien serait meilleur qu'il y eût au monde un seul langage naturel que d'employer tant d'années pour apprendre des mots! et ce, jusques à l'âge bien souvent que n'avons plus ni le moyen ni le loisir de vaquer à plus grandes choses. Et certes songeant beaucoup de fois, d'où provient que les hommes de ce siècle généralement sont moins savants en toutes sciences, et de moindre prix que les anciens, entre beaucoup de raisons je trouve celle-ci, que j'oserai dire la principale : c'est l'étude des langues grecque et latine. Car si le temps que nous consumons à apprendre lesdites langues était employé à l'étude des sciences, la nature certes n'est point devenue si bréhaigne, qu'elle n'enfantât de notre temps des Platons et des Aristotes. Mais nous, qui ordinairement affectons plus d'être vus savants que de l'être, ne consumons pas seulement notre jeunesse en ce vain exercice: mais, comme nous repentant d'avoir laissé le berceau, et d'être devenus hommes, retournons encore en enfance, et par l'espace de vingt où trente ans ne faisons autre chose qu'apprendre à parler, qui grec, qui latin, qui hébreu. Lesquels ans finis, et finie avec eux cette vigueur et promptitude qui naturellement règne en l'esprit des jeunes hommes, alors nous procurons être faits philosophes, quand pour les maladies, troubles d'affaires domestiques, et autres empêchements qu'amène le temps, nous ne sommes plus aptes à la spéculation des choses. Et bien souvent, étonnés de la difficulté et longueur d'apprendre des mots seulement, nous laissons tout par désespoir, et haïssons les lettres premier que les ayons goûtées, ou commencé à les aimer.

CHAPITRE X : que la langue française n'est incapable de la philosophie, et pourquoi les anciens étaient plus savants que les hommes de notre âge

Un diffuseur du sonnet petrarquien

Dans L'Olive, Du Bellay célèbre au travers de cinquante poèmes une maîtresse imaginaire. Il utilise la forme du sonnet et contribue ainsi à diffuser l'oeuvre de Pétrarque.

Ce poème, le sonnet, comprend un huitain et un sizain. Le huitain est composé de deux quatrains tandis que le sizain possède deux tercets. On décèle généralement un changement de sujet entre le huitain et le sixain, qu'on appelle volta.

Les Regrets, que le poète parvient à faire publier en 1558, utilise une nouvelle fois le sonnet mais il y ajoute une nouveauté. Plutôt que d'écrire des décasyllabes, forme préférentielle des vers de Pétrarque, du Bellay use de l'alexandrain. En outre, le thème n'est plus relatif à l'amour ; il s'attarde ici à décrire à sa mélancolie, provoquée par l'éloignement de sa terre natale.

Ainsi, dans Les Regrets, trois temps sont manifestes :

  • l'élégie, c'est-à-dire un poème écrit sur un ton plaintif, relatif à l'abandon, à l'amour déçu ou à la mort (sonnets 6 à 49)
  • la satire, où il se moque de la débauche qu'il découvre dans le milieu religieux de Rome (sonnets 50 à 156)
  • l'éloge, où il loue plusieurs personnes qu'il a quittées et qui se trouvent en France

Du Bellay s'inspire également du mythe d'Ulysse, relatif au thème du retour dans sa patrie. De là vient par exemple son poème le plus célèbre, que l'on donne ici dans sa langue originale, et traduit en français contemporain :

Heureux qui, comme Vlyſſe, a fait un beau uoyage,
Ou comme ceſtuy là qui conquit la toiſon,
Et puis eſt retourné, plein d’uſage et raiſon,
Viure entre ſes parents le reſte de son aage !

Quand reuoiray-ie, helas, de mon petit uillage
Fumer la cheminee, et en quelle ſaiſon,
Reuoiray-ie le clos de ma pauure maiſon,
Qui m’eſt une province, et beaucoup d’auantage ?

Plus me plaiſt le ſeiour qu’ont baſty mes ayeux,
Que des palais Romains le front audacieux:
Plus que le marbre dur me plaiſt l’ardoiſe fine,

Plus mon Loyre Gaulois, que le Tybre Latin,
Plus mon petit Lyré, que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la doulceur Angeuine.

 

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme celui-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison,
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup davantage ?

Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux,
Que des palais romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine,

Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la douceur angevine.

Dates importantes de la vie de Du Bellay

  • 1522 : naissance de Du Bellay
  • 1531 : confié à René, son frère aîné : son enfance est négligée et triste
  • 1545 : Joachim va suivre ses études à Poitiers, où il intégrera une société lettrée
  • 1547 : fait la connaissance de Pierre de Ronsard et publication de son premier poème, « A la ville du Mans » (dizain en français)
  • 1549 :
    • en février, publication de Défense et Illustration de la langue française ; 
    • en novembre, publication de cinquante sonnets sur le modèle de Pétrarque sous le titre Cinquante Sonnetz à la louange de l'Olive, l'Anterotique de la vieille et de la jeune Amye et vers lyriques
    • premiers problèmes de santé, avec une tuberculose pulmonaire
  • 1550 :
    • deuxième publication de Cinquante Sonnetz à la louange de l'Olive, l'Anterotique de la vieille et de la jeune Amye et vers lyriques, avec 65 sonnets en plus
    • premiers symptomes de surdité
  • 1552 : publication de Complainte du désespéré, traduction du poète latin Virgile
  • 1553 : départ pour Rome en compagnie de son parent le cardinal Jean du Bellay
  • 1557 : retour en France
  • 1558 :
    • publication des recueils Les Regrets, les Divers Jeux rustiquesles Antiquités de Rome, et les Poemata
    • soucis financiers et de santé
  • 1559 : du Bellay renonce à la terre d'Oublon en échange d'une indemnité financière
  • 1560 :
    • mort du poète, dans la nuit du 1er janvier
    • publication posthume de Le Discours au roi sur la poésie
  • 1567 : publication posthume de : L'Ample Discours au roy, sur le faict des quatre estats du Royaume de France
  • 1568 : publication des Oeuvres françoises de Joachim du Bellay
Qui a écrit le poème « Heureux qui comme Ulysse » ?
La vengeance d’Ulysse contre les prétendants de Pénélope, Christoffer Wilhelm Eckersberg, 1814

Œuvres

  • Défense et illustration de la langue française (1549)
  • L'Olive (1549)
  • Vers lyriques (1549)
  • Recueil de poesie, presente à tres illustre princesse Madame Marguerite, seur unique du Roy […] (1549)
  • Le Quatriesme livre de l'Eneide, traduict en vers françoys (1552)
  • La Complainte de Didon à Enée, prince d'Ovide (1552)
  • Œuvres de l'invention de l'Auteur (1552)
  • Divers Jeux Rustiques (1558)
  • Les Regrets (1558)
  • Les Antiquités de Rome (1558)
  • Poésies latines (1558)
  • Le Poète courtisan (1559)

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Nathan

Ancien étudiant de classe préparatoire b/l (que je recommande à tous les élèves avides de savoir, qui nous lisent ici) et passionné par la littérature, me voilà maintenant auto-entrepreneur pour mêler des activités professionnelles concrètes au sein du monde de l'entreprise, et étudiant en Master de Littératures Comparées pour garder les pieds dans le rêve des mots.