Roman autobiographique inachevé de Marcel Pagnol, publié en 1977 à titre posthume. C'est le quatrième et dernier tome de la série des Souvenirs d'enfance.

Le Temps des Amours se compose de dix chapitres, retrouvés dans les dossiers de l'auteur après sa mort, et réunis en l'état par l'éditeur Bernard de Fallois. Un bon nombre de ces textes avaient toutefois acquis leur forme définitive, Marcel Pagnol ayant autorisé leur publication dans quelques magazines.

La plus grande part relate des épisodes de sa vie d'interne au Lycée Thiers de Marseille où il est entré en 1905, panachés d'aventures de vacances dans ses chères collines, et où les amours, platoniques, n'apparaissent finalement que dans un seul chapitre consacré à l'Agneau. En fait Pagnol pensait refondre une partie des Souvenirs déjà publiés pour faire commencer celui-ci par l'aventure d'Isabelle, puis il abandonna soudain son projet de quatrième tome.

La Société secrète : présentation des principaux acteurs de sa nouvelle vie en classe de sixième, qui supplante sa vie familiale. Pagnol y décrit à merveille le besoin inné de l'adolescent de se créer une société cachée, sorte de cocon où l'insecte peut achever sa première métamorphose.

L'affaire des pendus : En classe de cinquième, Marcel découvre dans la foulée l'ablatif absolu, la punition scolaire et l'amitié de Lagneau.

La tragédie de Lagneau : Dans ce long chapitre, c'est Marcel qui met son génie de l'intrigue au service de son ami. Thème sous-jacent : La crainte de l'autorité paternelle (du père mais aussi celles des professeurs) est aussi nécessaire que leur bienveillance. « Pour que les gens méritent notre confiance, il faut d'abord la leur donner. »

La partie de boules de Joseph : Les vacances aux Bellons avec un émouvant revenez-y du fameux coup du roi de La Gloire de mon père.

Zizi : En classe de quatrième, au-delà des gags scolaires, il apprend que même une tricherie basée sur la copie des auteurs développe le goût du travail et l'ingéniosité.

Je suis poète : Tout en s'excusant de la vanité de s'être crû poéte à 13 ans, Marcel nous confirme sa fascination de la magie des mots et des sons, le génie de leur choix judicieux et un talent inégalé pour leur explication à la fois imaginative et redoutablement pertinente.

Rencontre d'Yves : c'est la rencontre du personnage qui va réunir les deux mondes chers à Pagnol, l'école érudite et les collines sauvages, amitié tardive qui condense celle d'un Lili et d'un Lagneau. Ce chapitre est aussi le maillon de transition avec le suivant.

Monsieur Sylvain : c'est la rencontre halluccinante des deux adolescents avec le capitaine Syvain Bérard au cœur des collines. Bien que s'avouant lui même fou, Monsieur Sylvain leur apparait comme un « savant original » doublé d'un Mond des Parpaillouns. Homme attachant dont la folie raisonnante et démontrante, à la limite du délire scientifique, exprimait à merveille la frustration intolérable que ressentent certains élèves littéraires vis-à-vis des sciences qu'ils ont dû sacrifier.

Les pestiférés : Ce bel épisode de la peste à Marseille en 1720, que Pagnol place dans bouche de Monsieur Sylvain, était à l'origine beaucoup plus court. Son style détonne des autres écrits de Pagnol, y compris de celui de son essai historique sur le Masque de Fer, au point que Marcel s'amusait à le raconter, en l'allongeant à chaque fois, à ses amis sans leur dire qu'il en était l'auteur. Inachevé, il laisse le lecteur sur sa faim, après l'avoir toutefois comblé d'un superbe récit

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Agathe

Professeur de langues dans le secondaire, je partage avec vous mes cours de linguistique !