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C'est parti

Présentation de l'oeuvre

Quelle est l'intrigue de La Bête Humaine ?
Une édition de La Bête Humaine, publié en feuilleton

La Bête humaine est un roman d'Émile Zola publié en 1890. C'est le 17ème volume de la série Les Rougon-Macquart, l'oeuvre-monde de Zola. L'auteur y aborde conjointement sa conception de la justice et le monde ferroviaire. On pense généralement ce roman comme ayant deux héros : d'une part, le mécanicien Jacques Lantier et, d'autre part, sa locomotive, la Lison, que le héros aime plus qu'une femme. Il choque les contemporains à sa sortie du fait de son aspect moderne, assimilable au genre du thriller d'aujourd'hui. Il y est décrit deux viols, plusieurs meurtres et deux catastrophes - pour la plupart inspirés de faits réels, comme à l'habitude de Zola. Si le roman contient pléthore d'intrigues et de personnages secondaires, c'est aussi un roman sur l'hérédité, fil conducteur de la série des Rougon-Macquart. Jacques souffre ainsi d'une tare propre à sa famille, les Macquart : l'alcoolisme. Il est le fils de Gervaise Macquart et d'Auguste Lantier (personnages de L'Assommoir). Enfin, La Bête humaine sert de tribune à Zola, pour dénoncer la période de décadence caractéristique de la fin du Second Empire (événement qui marque également la fin du cycle des Rougon-Macquart).

Résumé du roman

Le roman s'ouvre sur un certain Roubaud qui monte à Paris pour se défendre d'une accusation judiciaire. Il est sous-chef de gare au Havre, employé modèle, qui a injustement été l'objet d'une plainte d'un usager. Accompagné de sa femme Séverine, il découvre que celle-ci a perdu sa virginité, dans son adolescence, avec Grandmorin, devenu son protecteur et le président de la compagnie de chemin de fer. Cette nouvelle le rend fou de jalousie : il décide alors de le tuer, avec Séverine qui se rend complice en rédigeant une lettre d'invitation à son adresse.

Où se déroule La Bête Humaine ?
La gare du Havre avant la 1ère Guerre Mondiale

L'histoire se concentre ensuite sur Jacques Lantier, 26 ans, qui est mécanicien sur la ligne Paris-Le Havre. Il loge souvent, lorsqu'il est en congés, chez sa marraine Phasie Misard, qui vit dans un logement de fonction du garde-barrière, situé sur la même ligne ferroviaire, dans le lieu-dit La Croix-de-Maufras. Le mari de Phasie, Misard, est le garde-barrière. Il sait que sa femme cache 1 000 francs depuis le jour de leur mariage et s'énerve du fait qu'elle ne veuille rien partager avec lui. Ils vivent avec leur fille de 18 ans, Flore, laquelle - malgré tous les soupirants qu'elle a à ses pieds - est amoureuse de Lantier. Ils s'apprêtent à coucher ensemble lorsque, soudain, Lantier est pris d'une de ses habituelles pulsions meurtrières. Pour éviter de la tuer, il s'enfuit. Lantier croit alors apercevoir un meurtre dans le train qu'il conduit habituellement. Il se tait d'abord, quand, effectivement, Misard lui apprend plus tard qu'un corps a été retrouvé à côté de la voie et qu'il s'agit du président Grandmorin. Le lendemain matin du crime (un dimanche), Roubaud débute sa journée de travail, nerveusement. À 9h30, la dépêche l'annonce : Grandmorin a été tué. Sa femme et lui ayant voyagé dans le train où le crime a eu lieu, ils sont entendus comme témoins. Roubaud raconte donc sa rencontre fortuite avec la victime mais affirme qu'il ne sait rien d'autre, et sa femme le confirme. À cette suite, on entend Lantier : il affirme avoir été témoin de l'assassinat, sans pouvoir pour autant identifier l'assassin. Le juge d'instruction chargé de l'affaire s'appelle Denizet. Il arrête un suspect, un certain Cabuche, dont l'amie Louisette, fille des Misard, aurait été tabassée à mort par Grandmorin. Le magistrat nourrit néanmoins de forts soupçons contre les Roubaud, qui ont bénéficié d'une maison que leur a léguée Grandmorin. Denizet, après quelques témoignages, fait venir les Roubaud dans la pièce où se trouve Lantier. Tout à coup, celui-ci comprend : Roubaud est l'assassin. Mais il se tait, ému notamment par le regard supplicateur de Séverine. Roubaud comprend que Lantier sait tout et lui demande d'accompagner sa femme à Paris. Il veut ainsi que sa femme agisse sur lui, le rende plus sûrement coopératif. Une fois sur Paris, Séverine veut rendre visite au ministre Camy-Lamotte pour éviter le renvoi de Roubaud. Mais elle aperçoit Denizet rentrer avant elle, hésite, se meurt : puis finit par sonner à son tour. Mais l'entretien ne sert qu'à renforcer les soupçons du ministre, qui est tombé sur les lettres que Séverine a écrites à la victime. Séverine quitte le bureau, persuadée d'être découverte. Camy-Lamotte et Denizet hésitent sur le parti à prendre, en raison des répercussions politiques de l'affaire. Mais le juge d'instruction finit par convaincre le ministre la culpabilité de Cabuche. Les deux se mettent alors d'accord pour statuer sur le non-lieu et Denizet est avancé. Dans les rues de Paris, Séverine et Jacques flânent. Le premier lui demande si elle est coupable. Elle nie. Toujours méfiant, il lui déclare néanmoins son amour et puis repart avec sa locomotive, la Lison, vers Le Havre. Un mois après, tout semble oublié : la vie à la gare du Havre a repris son cours. Seul souvenir du crime : la montre et l'argent volés sur le corps de Grandmorin, cachés dans le plancher des Roubaud. Jacques se rend chez eux trois fois par semaine, invité par le couple, qui s'éloigne de plus en plus, à la faveur, notamment, du rapprochement de Jacques et de Séverine, qui se voient dans les endroits cachés de la gare. Elle finit par lui succomber, sans que Lantier ne soit pris de son désir pulsionnel de tuer.

« Lui, n’en doutait plus, avait trouvé la guérison de son affreux mal héréditaire ; car, depuis qu’il la possédait, la pensée du meurtre ne l’avait plus troublé. Etait-ce donc que la possession physique contentait ce besoin de mort ? Posséder, tuer, cela s’équivalait-il, dans le fond de la bête humaine ? »

Parallèlement, Roubaud se passionne pour le jeu, au point de s'endetter. Il en vient à un tel point qu'il doit voler le porte-monnaie du mort ; mais, ce soir-là, Séverine le surprend. Plus tard, Jacques et Pecqueux, un chauffeur de la compagnie, se retrouvent coincés, avec leurs voyageurs dont fait partie Séverine, à la Croix-de-Maufras en raison d'une tempête de neige. Flore, Misard et Cabuche arrivent à leur secours. Tous vont se réfugier chez les Misard. C'est alors que Jacques apprend, par la bouche de sa tante, que Misard l'empoisonne dans le but de récupérer son magot. Peu après, Flore voit Jacques et Séverine en train de s'embrasser. Mais la locomotive est réparée, le train peut repartir. Cependant, la Lison, pour le plus grand malheur de Lantier, est blessée : « [il] venait de la sentir singulière sous sa main, changée, vieillie, touchée quelque part d’un coup mortel. ». Lorsqu'ils arrivent à Paris, Séverine et Jacques sont invités par Pecqueux à dormir chez lui. Après qu'ils ont couché ensemble, l'amante n'en peut plus (« Mais avec le désir, se réveilla en elle le besoin de l'aveu) : elle lui confesse sa haine pour Roubaud, mari violent, puis avoir été la maîtresse de Grandmorin, ainsi que sa complicité dans son assassinat dans les moindres détails. Cette confession réveille les propres démons meurtriers de Jacques et, le matin, il doit s'enfuir pour échapper à l'appel du couteau placé sur la table devant lui. Une fois dehors, toujours guidé par ses instincts mortifères, il suit une femme dans un train. Il se réveille alors chez lui, sans souvenir de l'issue de sa filature. Roubaud est toujours pris par le démon du jeu et finit par voler la totalité du magot du mort. Séverine, après avoir refusé la moitié du pactole, regrette et veut à son tour piocher dans la cachette. Mais il n'y reste que la montre, qu'elle finit par donner à Jacques, lequel l'accepte avec réticence. C'est à ce moment que Roubaud les surprend, en flagrant délit d'adultère. Mais il ne réagit pas, dévitalisé par sa vie exclusive au jeu. Les deux amants peuvent alors vivre libérés, à l'exception de la voisine Madame Lebleu, toujours aux aguets. Néanmoins, dans les bras de Séverine, l'affreux mal se développe de plus en plus en Jacques, qui est très touché par les dysfonctionnements de Lison, qui semble avoir perdu son âme. Cependant, Séverine n'en aime que plus Jacques et n'en déteste que plus Roubaud. Elle fomente le projet de tuer son mari et de partir aux Amériques. Jacques doute, ne sait pas. Une nuit pourtant, ils se rendent au hagard, dans le but de tuer Roubaud. Mais au moment de frapper : « tout croula en lui, d’un coup. Non, non ! il ne tuerait point ». Alors Séverine s'enfuit. Peu après, Madame Lebleu est expulsée, Séverine peut emménager dans l'appartement laissé vacant. Phasie finit par mourir. Cela ne touche pas Misard, qui cherche en vain l'argent de la défunte. Flore, quant à elle, a prévu de faire dérailler le train dans lequel se trouve, comme chaque semaine, Jacques et Séverine. La première fois échoue. La seconde fois, néanmoins, les voyageurs « virent cette chose effrayante : le train se dresser debout, sept wagons monter les uns sur les autres, puis retomber avec un abominable craquement, en une débâcle informe de débris ». La Lison agonise alors, en compagnie de chevaux morts, d'une femme aux jambes cassées à la hauteur des cuisses, d'un bras coupé à l’épaule,... Pourtant, Jacques en réchappe, sorti des décombres par Flore. Mais en se réveillant, Jacques comprend : « la Lison n'était plus ; et, de ses paupières closes, des larmes lentes coulaient maintenant, inondant ses joues ». Séverine finit par emmener Jacques à la Croix-de-Maufras et Flore, désespérée, prend la fuite pour aller se tuer en avançant contre un train en marche. Durant sa convalescence à Croix-de-Maufras, Jacques voit tout à la fois Misard qui s'inquiète désespérément de la fortune cachée et Cabuche s'éprendre de Séverine. Il parle avec Séverine et passe une nuit d'amour irréelle : « Ce fut une de leurs plus ardentes nuits d’amour, la meilleure, la seule où ils se sentirent confondus, disparus l’un dans l’autre. », à la suite de laquelle il se laisse convaincre de tuer Roubaud. Le lendemain, conformément à leur plan, ils attendent la venue de Roubaud. Mais Séverine est en chemise de nuit et alors Jacques est repris par son « abominable frisson ». Et, tandis que Séverine s'approche de lui, il saisit le couteau sur le table et « il abattit le poing, et le couteau lui cloua la question dans la gorge. » « Une joie effrénée, une jouissance énorme » le soulève alors, « dans la pleine satisfaction de l’éternel désir », comme lorsque Jacques voyait le cadavre de Grandmorin. Mais Jacques est finalement horrifié de son acte et il s’enfuit dans la nuit. Cabuche, sans le reconnaître, le voit s’enfuir, entre dans la maison, voit le cadavre de Séverine, et de désespoir il le prend dans ses bras, se couvre de sang. Roubaud et Misard débarquent à ce moment-là. Le dernier chapitre use d'une ellipse. Nous sommes trois mois après les faits, et Jacques conduit sa nouvelle locomotive avec Pecqueux. Celui-ci le querelle parce qu'il pense que son collègue couche avec son amante, Philomène. C'est que Jacques tente ainsi de savoir si ses pulsions reviennent - ce qui n'est pas le cas. Le procès pour le meurtre de Séverine s'ouvre avec, sur le banc des accusés, Cabuche et Roubaud. Ce dernier avait entretemps avoué le meurtre de Grandmorin, mais il n'a pas été cru. De fait, le secrétaire général Camy-Lamotte décide de brûler la lettre de Séverine qu'il possède, plutôt que de la dévoiler. Les deux accusés sont finalement condamnés aux travaux forcés à perpétuité. Cependant, tandis que Jacques et Philomène marchent dans la rue obscure, « le besoin monstrueux reprit [Jacques], il fut emporté par une rage » (p. 455). Il s’enfuit donc, alors que Pecqueux frappe Philomène. Quelques jours plus tard, une bagarre éclate entre Jacques et Pecqueux, tandis qu'ils conduisent un convoi chargé de soldats allant à la guerre. Les deux tombent sur la voie et finissent hachés par les roues ; le train, lui, continue sa course folle, sans plus s'arrêter aux gares qui défilent les unes après les autres. Le roman finit sur ces mots :

« Qu’importaient les victimes que la machine écrasait en chemin ! N’allait-elle pas quand même à l’avenir, insoucieuse du sang répandu ? Sans conducteur, au milieu des ténèbres, en bête aveugle et sourde qu’on aurait lâchée parmi la mort, elle roulait, elle roulait, chargée de cette chair à canon, de ces soldats, déjà hébétés de fatigue, et ivres, qui chantaient. »

Qui est La Lison dans La Bête Humaine ?
Exemple d'une locomotive comme La Lison

Pistes d'analyse

Un roman sur son époque

Le XIXème siècle est le siècle des révolutions industrielles. Lorsque Zola écrit La Bête humaine, le monde assiste à l'explosion du train - le père de l'écrivain est d'ailleurs un ingénieur qui participa à la construction du premier chemin de fer européen. Dans la tête de Zola, le fonctionnement du train est assimilable à celui de la composition romanesque, avec notamment les aiguillages qui sont là pour se faire croiser les trains, les programmer pour aller vers un même point d'arrivée. Car dans La Bête humaine, Zola aussi croise trois voies différentes pour les faire arriver vers un même dénouement : la modernité technique qui va au futur, l'hérédité criminelle qui plonge ses racines dans le passé, la dénonciation de l'appareil judiciaire. Le réseau ferroviaire sert également la métaphore de l'hérédité, thème central de la série des Rougon-Macquart. Colette Becker, dans Préface à La Bête humaine au édition Bouquins, en dit :

« Il est comme l'arbre généalogique dans lequel le sang de l'aïeule, la tant Dide, circule et se combine avec d'autres sangs au risque de la dégénérescence. »

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Une nouvelle argumentation en faveur des thèses zoliennes

Jacques Lantier est une nouvelle de ces figures en marge auxquelles Zola s'intéresse, pour le compte de sa série. Comme Nana ou le prêtre Serge Mouret, il incarne la part maudite de la famille, la trace pathologique, malade, de la tare héréditaire provenant d'Adélaide Fouque, l'ancêtre commune à tous les Rougon-Macquart. Ainsi, le sang qui coule dans le réseau fermé des veines de Lantier est comme la ligne de destinée Paris-Le Havre.

Comment sont liés ensemble les personnages des Rougon-Macquart ?
Arbre généalogique des Rougon-Macquart

Jacques est ainsi un tueur-né. Zola s'en sert pour analyser la faillite du moi, de la volonté, pris dans la violence des pulsions :

« Lui, à certaines heures, la sentait bien, cette fêlure héréditaire; […] c’étaient, dans son être, [...] des trous par lesquels son moi lui échappait. »

Et par l'oxymore (= figure de style qui consiste à allier deux mots de sens contradictoires) du titre, la bête humaine, Zola veut dévoiler la nature humaine elle-même. La Lison représente ainsi pour Zola la figure féminine qu'il ne retrouvera jamais dans le règne de l'humanité. Cela nous invite à voir la machine comme l'allégorie du corps, le substitut matériel de la bête tapie en chacun de nous. Aussi, au moment de tuer, Jacques ne s'appartient plus, il obéit « à la bête enragée », il entend le « labeur décuplé du cerveau, un grondement de toute la machine », et la hantise du meurtre revient en lui « avec une régularité mécanique ». Le titre rassemble ainsi en un toutes les contradictions de la nature humaine, de la machine et de l'histoire. L'histoire, c'est bien ce train qui s'élance vers l'avenir, c'est-à-dire, comme le laisse suggérer la fin du récit, vers la guerre : la folie de la bête est ainsi la signification ultime du progrès.

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La psychologie interrogée

Le crime n'est pas l'apanage du seul Jacques. Il n'est là que pour refléter le crime de tous les autres : Misard qui empoisonne sa femme, Flore qui fait dérailler les trains au nom de l'amour, Séverine la veuve noire, Roubaud, le tueur jaloux ou encore Grandmorin, le violeur magistrat. Aussi Zola décrypte-t-il le lien entre pulsion de mort et pulsion sexuelle. Il est évident, explicite, que l'envie de tuer de Jacques se révèle lorsqu'il est aux prises avec le désir sexuel et, de même, le récit du crime en appelle à ses pulsions physiques :

« Le couteau entrait dans la gorge d’un choc sourd, le corps avait trois longues secousses, la vie s’en allait en un flot de sang tiède, un flot rouge qu’il croyait sentir lui couler sur les mains. Vingt fois, trente fois, le couteau entra, le corps s’agita. Cela devenait énorme, l’étouffait, débordait, faisait éclater la nuit. Oh donner un coup de couteau pareil, contenter ce lointain désir, savoir ce qu’on éprouve, goûter cette minute où l’on vit davantage que dans toute une existence ».

L'auteur introduit donc l'idée d'inconscient, qui fait dérailler la raison : c'est Jacques qui tue la femme aimé plutôt que le mari trompé, c'est Denizet qui refuse les faits plutôt que de questionner sa propre logique, c'est l'ordre social qui préserve les assassins plutôt que de laisser le scandale éclater. En prenant le parti inverse du genre policier (l'enquêteur découvre peu à peu la réalité des faits, démystifiant le crime d'abord obscur), l'écrivain utilise le meurtre pour en faire un puissant révélateur de l'hypocrisie et de la folie de la civilisation.

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Nathan

Ancien étudiant de classe préparatoire b/l (que je recommande à tous les élèves avides de savoir, qui nous lisent ici) et passionné par la littérature, me voilà maintenant auto-entrepreneur pour mêler des activités professionnelles concrètes au sein du monde de l'entreprise, et étudiant en Master de Littératures Comparées pour garder les pieds dans le rêve des mots.