Chapitres
- 01. Personnages
- 02. L'histoire
- 03. A lire
- 04. Les thèmes
Pièce de théâtre en trois actes
Personnages
Don Alvaro Dabo, chevalier de l'Ordre de Santiago
Don Bernal de la Encina, chevalier et ami de longue date de Don Alvaro
Don Fernando de Olmeda, chevalier
Don Gregorio Obregon, chevalier
Le Marquis de Vargas, chevalier
Don Enrique de Letamendi, chevalier
Le comte de Soria, gentilhomme de la Chambre et envoyé extraordinaire du Roi
Mariana, fille de Don Alvaro
Ta Campanita (tante clochette), duègne
L'action se déroule en janvier 1519, à Avila, vieille Castille, région d'Espagne.
L'histoire
Acte I: dans la salle d'honneur de la maison de Don Alvaro
Mariana et Campinita attendent la venue de chevaliers de l'Ordre réunis pour un conseil. Mais ces chevaliers sont de moins en moins nombreux à venir régulièrement, preuve s'il en est de la déliquescence de l'Ordre. La neige constitue un obstacle de plus. La scène d'exposition est l'occasion de présenter les différents personnages clés. Mariana dresse d'ailleurs un très beau portrait de son père, un homme intègre, garant d'une tradition qui s'effrite. On la sait également amoureuse du fils de Don Bernal, Jacinto, dont elle souhaiterait devenir l'épouse. Mais voilà, Don Alvaro, adoptant une attitude de rejet face aux choses du monde n' a plus cure de sa fortune et celle-ci est insuffisante pour pourvoir au mariage de sa fille. Les chevaliers arrivent, jeunes et moins jeunes et trouvent en Don Alvaro, un personnage retiré du monde, ("J'aime d'être méconnu"I, 4), désabusé, uniquement préoccupé par l'ordre moral, dont les chevaliers de Santiago s'éloignent trop. Alors que ceux -ci veulent partir aux Indes et souhaitent que Don Alvaro les accompagne, ce dernier se lance dans un discours anti-colonialiste puissant qui consterne ses anciens amis, jeunes comme plus âgés: "Dans une guerre de cette espèce, la cause qui est sainte, c'est la cause des indigènes."(I, 4) Aux aventures extérieures, Don Alvaro oppose la seule aventure intérieure. La scène 7 qui termine l'acte I ne contient que ce monolgue: "Ô mon âme, existes-tu encore? Ô mon âme, enfin toi et moi!"
Acte II, même lieu
Bernal entreprend de convaincre son ami et espère de ce tête à tête un revirement de situation. Il pouvoir convaincre Don Alvaro de partir aux Indes en évoquant l'amour réciproque de leurs deux enfants et l'impasse dans laquelle ils sont en raison d'une situation financière instable. Le voyage serait donc l'occasion pour Don Alvaro de reconstruire sa fortune. Mais la persuasion ne fonctionne pas et le patriarche loin de s'émouvoir du sort de sa fille semble la traiter comme une étrangère. Bernal et Mariana décident alors de tâcher de convaincre Don Alvaro autrement: puisque l'homme a un grand sens du devoir et encore une âme patriotique, Bernal songe à faire venir un émissaire du roi. Ce dernier lui ferait croire que le roi lui-même, s'appuyant sur les qualités humaines de Don Alvaro, lui demanderait de partir dans cette mission.Mariana est en proie au doute: désireuse de se marier elle ne veut pourtant en aucun cas que son père se compromette. Son respect pour lui est infini. Elle cède pourtant et devient complice du piège tendu à Don Alvaro.
Acte III, même lieu
Don Alvaro plus que jamais se tourne vers ses vérités intérieures quand arrive le comte de Soria, le prétendu envoyé du Roi. D'abord récalcitrant, Don Alvaro se laisse convaincre par le comte et s'apprête à accepter de partir quand intervient Mariana. Elle avoue à son père l'existence du piège. La scène finale voit le face à face apocalyptique entre ces deux êtres qu'apparemment tout oppose. Pourtant Mariana est touchée par la Grâce et pénètre les vérités intérieures de son père. Celui-ci reconnaît en sa fille sa filiation spirituelle et l'invite à le suivre dans un couvent. Mariana accepte ce renoncement à la vie mondaine: Mariana: "Partons pour mourir, sentiments et amour. Partons pour mourir. Alvaro: Partons pour vivre. Partons pour être morts, et les vivants parmi les vivants. ce qui est les opposait les lie désormais et d'un seule voix ils prononcent ces derniers mots: Unum, Domine! La religion, à travers le renoncement (le Nada) permet l'union (le todo) de ces deux êtres.
A lire
- la scène d'exposition, particulièrement riche. Mariana peut faire penser à la jeune Antigone.
- l'entretien entre les Don Alvaro et les autres chevaliers I, 4: pour le dégoût manifesté par Don Alvaro à l'égard du comportement de ses compatriotes au Nouveau Monde: "Par la conquête des Indes se sont installés en Espagne la passion du lucre, le trafic de tout et à propos de tout, l'hypocrisie, l'indifférence à la vie du prochain, l'exploitation hideuse de l'homme par l'homme. Les Indes sont le commencement du crépuscule de l'Espagne."
Les thèmes
le renoncement, la patrie, la colonisation, la vieillesse (la sagesse), l'intégrité, l'amour de Dieu.
A savoir: L'Espagne est alors gouvernée par le roi Charles qui succède au roi Ferdinand. Le pays vient de recouvrer depuis une cinquantaine d'années son indépendance après une longue domination des Mores
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