Chapitres
Situation du passage : Candide et Cacambo décide de quitter le pays d’Eldorado afin de racheter Cunégonde au gouverneur de Buenos Aires grâce aux pierres précieuses qu’ils emportent avec eux. Après 100 jours de marche et la perte de la majeure partie de leur trésor, ils arrivent près de Surinam et rencontrent un esclave.
Description : La déconvenue des deux personnage atteint son paroxysme devant le spectacle de la misère liée à l’esclavage. La théorie de Pangloss, tout est le mieux dans le meilleur des mondes, est à nouveau mise à mal.
Problématique : Comment un dialogue fictionnel devient-il une arme de dénonciation ?
I. Un constat apparemment objectif
1. Neutralité du narrateur
- Ordre de présentation de l’esclave : d’abord les vêtements puis la main coupée (l. 1et 2)
Le fait que la matière du vêtement soit détaillée retarde la mention de la mutilation
- Candide et Cacambo font l’action « ils rencontrent »
Sujet d’un verbe rappelle qu’ils sont libres.
- Le participe passé « est étendu » à valeur passive => immobilité
Mais constat nuancé avec « ce pauvre homme »
2. La soumission de l’esclave
- Le nègre est étendu, il est au plus bas. Il dépent de son maître « j’attend mon maître ».
- Explication calme et détaillé de l’usage. D’une part l’usage correspond aux vêtements, d’autre par, aux mutilations.
- Parallélisme dans la construction « quand… quand »
=> Résultat énoncé sans émotion.
- Le nègre évoque la situation de tous esclave derrière sa situation.
Cette objectivité laisse place à la subjectivité.
Transition : Le rappel des paroles de la mère au style direct introduit l’émotion.
II. Le registre ironique
1. Décalage entre l’objectivité du constat et l’horreur de la situation
- L’expression « la moitié de son habit » renvoie à l’idée de la moitié du corps.
- Fameux : grande réputation, bonne ou mauvaise, mot neutre mais on va lui accorder une connotation péjorative.
- Jeu sur le nom propre « Vanderdendur » : « vandeur » rappelle l’achat des esclaves
- Champ lexical du malheur : « pauvre » (l.1), « horrible » (l.3), « malheureux »(.13), « abomination » (.3), « mal », (l.20), « larmes » (l.21), « en pleurant » (l.21)
2. Les contrastes incohérents à la condition d’esclave
- l.6 à 8 : absurdité de la punition
- Contraste entre « 10 écus patagons » et le mot « fortune » utilisé par la mère (puis repris par le nègre )
- Sort des animaux et celui des esclaves => hiérarchie renversée.
- Égalité prônée par les prêtres hollandais mais domination des noirs
Transition : ironie qui vise à persuader le lecteur
III. Les cibles de la dénonciation
1. L’esclavage : ses causes et ses conséquences
- L.8 et 9 « C’est à ce prix-là que bous mangez du sucre »
Sucre : idée de luxe, contraste entre la vie humaine de l’esclave qui renvoie au luxe des privilégiés
- Discours de la mère : vente par les africains de leurs propres enfants
- Attitude des religieux ne correspond pas avec leurs préceptes enseignés
2. L’optimisme
- Optimisme de la mère « l’honneur d’être esclave » : oxymore
Heureux l.11, malheureux l.13 opposition qui montre que l’optimisme n’était pas de mise.
- Optimisme philosophique : celui de Pangloss qui renvoie à la doctrine de Leibniz
Définition de l’optimisme par Candide : « C’est la rage… »
Bien… mal : antithèse. Connotations négatives : « rage », « on est mal »
« Soutenir » idée qu’une autre version existe
- « son nègre » : affectif.
Texte termine sur pathétisme (larmes)
=> La réaction qu’a Candide est celle que le lecteur devrait avoir.
Conclusion
La fiction et l’ironie permettent de mettre à distance et de dénoncer tout en évitant la censure la réalité historique de la censure ainsi qu’un optimisme aveugle qui empêcherait toute réaction.
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Quelques remarques pertinentes , plan assez bien adapté ; mais lorsqu’on maîtrise mal l’orthographe , on devrait , avant de proposer un texte à la publication ,le relire attentivement( ou le faire relire par un tiers ). Des bévues indignes d’un élève de 1ere :
« il dépent » ( il dépend) -« j’attend » ( j’attends)- « d’autre par » ( d’autre part )- les contrastes « incohérents » à la condition d’esclave ( « inhérents » sans doute !). Des maladresses ou des impropriétés de style qui nuisent à la clarté du propos ( la conclusion par exemple ) ; défaut aggravé par l’abus du style elliptique ou « télégraphique » .Les élèves qui se risquent à ce genre d’exercice devraient se contraindre à rédiger ….