Scène finale. Roman qui retrace la vie de M. perso narrateur. Un jeu de circonstances l'amène à tuer un arabe, et il est condamné à mort. Peu de temps avant l'exécution, un aumônier ,pénètre dans sa cellule pour essayer de le réconforter et de lui faire accepter Dieu et la repentance.

Ces paroles de douceur et d'espoir mettent M. hors de lui.

_Après une longue période de révolte, M. a une révélation qui lui permet de trouver enfin le bonheur.

_Comment, dans ce monologue tragique, M. parvient-il à s'accepter en découvrant l'absurdité de la condition humain ?

1 Un Monologue tragique

A- Rigueur de la construction de la scène

B- La révolte, comme une « catharsis»

c- Vers l'acceptation de soi

II L'absurde paradoxe de la Condition Humaine

A- La béance du Présent B- La fin des certitudes

c- Quand la mort donne du prix à la vie

III Une paix enfin retrouvée

A- Une nouvelle conscience B- Un bonheur possible

C- L'affirmation d'un attachement à la vie.

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C'est parti

I - Un Monologue tragique

A - Construction en deux parties nettement séparées dans l'extrait: «Alors/lui parti » ...

Elles s'articulent autour de la présence ou absence de l'aumônier. Opposition entre l'homme face à autrui ou face à lui-même.

Dans un premier temps, révolte très vivante, grâce au Discours indirect libre qui fait entendre la voix même de Meursault. Oralité presque théâtrale du discours.

On a un net effet de réel.

... Puis passage à la paix. Noter les champs lexicaux (révolte partie 1 / paix partie 2)

B - Meursault s'affirme comme un homme dans ce mouvement de découverte de soi (passage partiel à partie 2) comme dans la catharsis antique qui fait passer de la terreur à la pitié.

- solitude tragique du héros face à l'aumônier qui « représente tous les autres»

- révolte intérieure: « crier à plein gosier» « déversais» «j'étouffais» « bondissements ».

- sorte d'accès au sublime dans le second moment: «j'ai retrouvé le calme» « merveilleuse paix»

« pour la première fois depuis longtemps »,

C - Première partie montre une affirmation de soi dans la violence : « Moi j avais l'air» « Mais j'étais sûr de moi ». Relever la très forte présence de la 1 ère personne. Opposition aux autres qui n'apparaissent finalement que comme des figurants.

Seconde partie = acceptation de soi «je. me suis senti prêt à tout revivre» « Comme si cette grande colère m'avait purgé du mal ». Libéré de ses mauvaises passions, M. est enfin libre. «je m'ouvrais pour la première fois à la tendre indifférence du monde ».

~ M. peut accéder comme un héros tragique, au sublime par la mort.

II - L'absurde paradoxe de la Condition Humaine

A-M. dans le roman était sans arrêt prisonnier d'un temps qui l'isolait. Son champ d'action se limite au présent et passé et futur proches.

Dans cet extrait, l'utilisation du plus-que-parfait est novatrice ici. Pour la première fois, il envisage la vie de façon beaucoup plus large dans le passé et le futur. «j'aurais pu vivre » ... C'est très paradoxal car seules quelques heures le séparent de son exécution.

~ Au moment de mourir, sa vie prend une importance inédite, et presque fantastique (<< un souffle obscur» qui « remonte» du futur).

Avec ce nouvel « étirement» du temps, il se sent prêt à tout revivre.

B - Plus aucune vérité ne semble acceptable. « aucune de ses certitudes ne valait un cheveux de femme ». Cette référence à « la femme », peut être Marie?, le rend plus humain.

«Il n'était plus sûr d'être en vie puisqu'il vivait comme un mort ». Evidente critique du dogme

Puis citation de chaque personnage du roman où tout devient l'équivalent du reste. Les personnages sont interchangeables. Ils font partie du « les autres aussi ».

~ L'être humain se retrouve seul face à une multitude de détails, tous sur le même plan.

C - « Rien n'a d'importance» pour Meursault. C'est en quelque sorte la «morale» du discours à l'aumônier. C'est la mort qui est censée «justifier» l'existence. La mort devient le « destin» qui « élit» tout le monde. Finalement le vocabulaire du prêtre est réutilisé par le perso. (frères, destins, privilégiés) pour montrer que la mort seule donne du prix à la vie.

Le fait d'être tout à coup sûr de lui donne au perso. un sentiment de puissance qui résonne particulièrement dans cet épilogue.

III - Une Paix enfin retrouvée

A - Dans ce monologue, M. semble se libérer à travers une sorte de «purge» de ses doutes et angoisses. C'est la première fois qu'il affirme ses sentiments et pensées et qu'il les explique.

Cette liberté passe par l'extériorisation. (voir les verbes utilisés) ; il s'endort et il est dit qu'il se réveille « avec des étoiles sur le visage » ... sorte de représentation symbolique d'une renaissance?

Il semble aussi se rapprocher de sa mère par cette renaissance. On arrive pour la première fois à une prise de conscience : « pour la première fois depuis bien longtemps, j'ai pensé à maman ». M. comprend enfin ses derniers actes et se compare à elle : « Personne n'avait le droit de pleurer sur elle. Et moi aussi, je me suis senti près à tout revivre ». Dans ce «moi aussi» resurgit cette filiation si essentielle ..

B - C'est la découverte qui rapproche la mère de son fils: c'est la découverte du bonheur qui leur a été commun. C'est dans la mort que Meursault trouve la libération si attendue «je me sentais prêt à tout revivre ». On peut «jouer à recommencer». Si Meursault refusait de pleurer sur sa mère, c'est pour ne pas nier le bonheur de ses derniers instants.

---+ Le bonheur passe par l'acceptation et par le renoncement. Renoncer à lutter contre l'inévitable, à le nier, à le refuser.

C'est une sorte de «stoïcisme» moderne, ne pas combattre et s'épuiser face à une chose contre

laquelle on ne peut rien.

---+ Le moment de l'exécution est pensé comme un nouveau moment d'affirmation de soi. La dernière phrase le pose en « anti-héros » lucide qui, dans la mort, va se sublimer .

 C - Une nouvelle facette de M. apparaît ici: un attachement matériel sensuel à la vie.

Avant, M. est uniquement attaché aux sens et sensations (soleil ou Marie). A la fin du roman, cet attachement devient plus conscient. Il redécouvre toute la nature : « des bruits de campagne» « des odeurs de nuit, de terre et de sel ». « nuit chargée de signes et d'étai/es ».

---+ Mais il se redécouvre surtout comme faisant partie intégrante du monde. Voir correspondances entre les éléments et lui, voir la nuit qui « entrait en [lui) comme une marée ».

M. se retrouve ainsi lié charnellement au monde. L'instant présent est valorisé. «j'ai senti que j’avais été heureux, et que je l’étais encore ».

M. est prêt, lucide et calme, proche de la nature et éloigné des hommes.

CONCLUSION

Dans ses Carnets, Camus écrit « la mort! A continuer ainsi je finirai bien par mourir heureux ». C'est ce paradoxe que l'on retrouve de manière évidente dans notre épilogue. « Pessimiste quant à la condition humaine, mais optimiste quant à l'homme» Carnets.

C'est à travers révolte et colère que l'homme découvre l'absurdité de la condition humaine. Il faut d'abord renoncer à l'espoir, se retrouver face à la mort, pour comprendre quel est le salut de l'être humain.

Ce dernier moment est lyrique, sorte de dernier cri d'un homme, qui est paradoxalement un cri d'amour et de vie.

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Agathe

Professeur de langues dans le secondaire, je partage avec vous mes cours de linguistique !