Chapitres
L’entrée en guerre
1. La mobilisation générale
Par jeu des alliances, l’attentat de Sarajevo entraîne l’Europe dans la guerre. L’Allemagne déclare la guerre à la France le 3aout 1914, deux jours après l’avoir déclarée à la Russie.
La menace de guerre devient perceptible dans les derniers jours de juillet. Jean Jaurès, député et leader socialiste qui essayait de sauver la paix, est assassiné le 31 juillet. L’ordre de mobilisation est lancé le 1 er pour le 2 août. Tous les hommes de 20 à 48 ans sont ainsi appelés, soit 3,6 millions de soldats français face à 4 millions d’Allemands (qui doivent aussi se battre à l’Est). Les insoumis sont très peu nombreux (1,5% des mobilisés) alors que le gouvernement s’attendait à un nombre beaucoup plus élevé. Aussi n’a-t-on pas recours aux mesures répressives envisagées.
La stupeur et l’abattement touchent la population à l’annonce de la mobilisation ; quelques manifestations – pacifistes ou patriotiques- ont lieu, mais la plupart des mobilisés partent dans le calme avec la conviction de faire leur devoir en allant repousser l’agrssion allemande. Rares sont les manifestations d’enthousiasme.
2. L’Union sacrée
Les funérailles de Jean Jaurès, le 4 aout, marquent l’adhésion des socialistes et des syndicalistes à la politique de Défense nationale alors qu’ils s’étaient jusque-là affirmés comme pacifistes. Le 26 aout, la composition du gouvernement est élargie : aux ministres du centre et de la gauche modérée (radicaux) viennent se joindre des socialistes et des hommes du centre droit.
Cette union des forces politiques ne constitue pas un renoncement à des idéaux très différents ; il s’agit d’une « trêve de partis » qui a porté en France le nom d’Union sacrée, selon l’expression du président de la république, Raymond Poincaré. La France sera dirigée par un gouvernement d’union nationale jusqu’en 1917.
3. Les premiers combats
Après une brève incursion française à Mulhouse, au début aout, la « bataille des frontières » se solde partout par un échec tout en étant très meurtrière ; fin aout, le Nord de la France est sous contrôle allemand.
Le 2 septembre, les troupes Allemandes les plus avancées parviennent à 50 km de Paris. Le gouvernement quitte la capitale pour Bordeaux tandis que les troupes se replient. Le 5 septembre, le générale Joffre donne l’ordre de la contre-attaque : du 6 au 14 septembre, la bataille de la Marne stoppe l’avance allemande. Dans les semaines qui suivent, aucun des deux camps ne parvient à prendre l’avantage ; les soldats s’enterrent alors dans les tranchées.
A la fin 1914, les troupes françaises comptent prés de 500 000 morts : l’absence de casque ont fait des soldats français des cibles faciles pour l’armée allemande. Cependant, la détermination ne fléchit pas ; elle est au contraire renforcée par les récits des exactions alemandes.
L’unité nationale qui s’est révélée au moment de la mobilisation a donc tenu à l’épreuve du feu.
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