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C'est parti

Le poème


L’HEAUTONTIMOROUMENOS

 À J. G. F.

Je te frapperai sans colère
Et sans haine, — comme un boucher !
Comme Moïse le rocher,
— Et je ferai de ta paupière,

Pour abreuver mon Saharah,
Jaillir les eaux de la souffrance ;
Mon désir gonflé d’espérance
Sur tes pleurs salés nagera

Comme un vaisseau qui prend le large,
Et dans mon cœur qu’ils soûleront
Tes chers sanglots retentiront
Comme un tambour qui bat la charge !

Ne suis-je pas un faux accord
Dans la divine symphonie,
Grâce à la vorace Ironie
Qui me secoue et qui me mord ?

Elle est dans ma voix, la criarde !
C’est tout mon sang, ce poison noir !
Je suis le sinistre miroir
Où la mégère se regarde.

Je suis la plaie et le couteau !
Je suis le soufflet et la joue !
Je suis les membres et la roue,
Et la victime et le bourreau !

Je suis de mon cœur le vampire,
— Un de ces grands abandonnés
Au rire éternel condamnés,
Et qui ne peuvent plus sourire !

Les Fleurs du mal, Charles Baudelaire, Poulet-Malassis et de Broise,  (p. 123-124)

Méthode du commentaire composé en poésie

Avant la lecture

Étude du paratexte

Il faut étudier le paratexte, c'est-à-dire le titre, de l'auteur, de la date, etc. Ces informations doivent être recoupées avec vos connaissances émanant du cours (courant littéraire, poète, recueil, etc.). Le titre engage également vers des attentes. Il donne des indices sur la nature du poème que le lecteur s'apprête à lire. En poésie, la forme est décisive : regarder le texte « de loin » permet d'avoir déjà une idée de la démarche du poète :

  • Vers, strophes ?
  • Si vers : vers réguliers, vers libres ?
  • Si vers réguliers : quel type de rimes ?
  • Le nombre de strophes

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Pour la lecture

Nous vous conseillons de lire le poème plusieurs fois, avec un stylo à la main qui vous permettra de noter ou souligner une découverte, une idée. 1ère lecture :

  • Identifier le thème général du poème
  • Identifier le registre : comique ? pathétique ? lyrique ? etc.
  • Identifier les procédés d'écriture pour diffuser le sentiment du registre choisi : l'exclamation ? La diérèse ? etc.

2ème lecture :

  • Dégager le champ lexical
  • Place des mots : un mot au début du vers n'a pas la même valeur qu'un mot placé en fin de vers
  • Déceler les figures de style (généralement très nombreuses dans un poème)
  • Travail sur les rimes : lien entre des mots qui riment, rimes riches ou faibles, etc.
  • Analyse du rythme avec les règles de métriques

En filigrane, vous devez garder cette question en tête pour l'analyse des procédés d'écriture : comme le poète diffuse-t-il son thème général et comment fait-il ressentir au lecteur ses émotions ?

Rédaction du commentaire

Partie du commentaireViséeInformations indispensablesÉcueils à éviter
Introduction- Présenter et situer le poète dans l'histoire de la littérature
- Présenter et situer le poème dans le recueil
- Présenter le projet de lecture (= annonce de la problématique)
- Présenter le plan (généralement, deux axes)
- Renseignements brefs sur l'auteur
- Localisation poème dans le recueil (début ? Milieu ? Fin ? Quelle partie du recueil ?)
- Problématique (En quoi… ? Dans quelle mesure… ?)
- Les axes de réflexions
- Ne pas problématiser
- Utiliser des formules trop lourdes pour la présentation de l'auteur
Développement- Expliquer le poème le plus exhaustivement possible
- Argumenter pour justifier ses interprétations (le commentaire composé est un texte argumentatif)
- Etude de la forme (champs lexicaux, figures de styles, rimes, métrique, etc.)
- Etude du fond (ne jamais perdre de vue le fond)
- Les transitions entre chaque idée/partie
- Construire le plan sur l'opposition fond/forme : chacune des parties doit contenir des deux
- Suivre le déroulement du poème, raconter l'histoire, paraphraser
- Ne pas commenter les citations utilisées
Conclusion- Dresser le bilan
- Exprimer clairement ses conclusions
- Elargir ses réflexions par une ouverture (lien avec un autre poème, un autre poète ? etc.)
- Les conclusions de l'argumentation- Répéter simplement ce qui a précédé

Ici, nous détaillerons par l'italique ou par titre les différents moments du développement, mais ils ne sont normalement pas à signaler. De même, il ne doit pas figurer de tableaux dans votre commentaire composé. Les listes à puces sont également à éviter, tout spécialement pour l'annonce du plan.

En outre, nous visons ici à une exhaustivité de l'analyse. Vos commentaires composés ne doivent pas être aussi longs que celui ici donné en exemple ; vous manquerez dans tous les cas de temps pour écrire autant !

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Commentaire composé du poème

Introduction

« L'Heautontimoroumenos » a été écrit par le poète Charles Baudelaire, et intégré à son recueil Les Fleurs du mal, paru en 1857. Il se trouve dans la partie « Spleen et Idéal ».

Le titre, si original, signifie en grec « bourreau à soi-même » ou « qui se châtie à lui-même », venant d'une pièce du dramaturge latin Térence. Cette pièce visait à décrire le comportement d'un père qui se punit pour avoir été méchant avec son fils. Le poète, ici, reprend la thématique punitive dans une veine masochiste : blessé par l'amour qu'il éprouvait pour une femme, il finit par s'infliger ses propres douleurs.

Annonce de la problématique

Comment le poète exprime-t-il la profondeur de sa peine ?

Annonce des axes

Nous verrons comment le poète s'adresse à la femme aimée. Puis comment l'évocation de la violence permet à l'auteur d'exprimer sa peine. Et pour finir comment cette violence est retournée contre lui.

Première partie

Premièrement, nous remarquons que le poème est dédié à une inconnue comportant les initiales J.G.F. On peut en conclure que c'est la femme à qui il parle dans la première strophe car il utilise les pronoms « je » et « te ». Ensuite, le poète tient à préciser dans les deux premiers vers, qu'il n'est pas passionné de la torture, qu'il n'est pas agité contre cette personne mais qu'il est obligé de se venger vu que c'est son travail « comme un boucher » (V2). On peut donc se demander pourquoi ça le soulagerait de lui faire du mal, s'il n'a rien contre cette dernière. La réponse se trouve dans les prochains vers « Je ferai de ta paupière, Pour abreuver mon Sahara, Jaillir les eaux de la souffrance » (V4 à V6). Dans ses vers le poète fait une allusion à un amour perdu qui a créé le vide dans ses sentiments. (En effet le Sahara est le symbole de la sécheresse en tant que l'âme du narrateur.)

Il va donc dans un premier temps employer des insultes à l'encontre de celle-ci pour se soulager « Criarde » (V17), « Mégère » (V20).Ensuite il en vient à envisager des coups qui est exprimer sa souffrance à l'aide du champ lexical de la violence « frapperai » (V1), « haine » (V2), « boucher » (V2), « secoue et mord » (V16)... Et pour finir, il se compare à Moise avec la comparaison « Comme Moise » (V3), un vers qui est extrêmement bien placé puisqu'il est entre « je te frapperai... comme un boucher » et « je te ferai de ta paupière... jaillir les eaux de la souffrance ». Il fait référence au livre d'Exodus dans la bible, lorsque Moise frappe le rocher pour faire sortir de l'eau. Ainsi le cœur du narrateur est soulagé par le déluge des pleurs et les « chers sanglots » de sa victime.

Deuxième partie

Secondement, on voit que l'évocation de cette violence permet à l'auteur d'exprimer sa peine et sa mélancolie. Le narrateur se plaint de « la criarde » qui l'a transformé en un monstre qu'il tente de se convaincre qu'il n'est pas. En effet, il pense qu'il est le reflet du « sinistre miroir où la mégère se regarde » (V19 à V20). En plus d'avoir pris la place de la mégère, qui soit dit en passant est l'incarnation de la jalousie et de la haine qui puni les criminels dans la mythologie grecque, elle a infecté son sang tel « un poisson noir » (V18). Cette image très riche renvoie au sang mort, gâté, à l'encre mais aussi à la bile noire accroît son dégoût pour ce qu'il est devenu. Le narrateur va aussi parler de « la vorace Ironie qui [le] secoue et qui [le] mord » car pour lui elle s'amuse avec lui. C'est donc à partir de ce quatrième quatrain qu'il va arrêter de parler de cette femme pour retourner sa souffrance contre lui-même. On peut remarquer une contradiction des pronoms personnels

Le narrateur qui ne se supporte plus, va retourner cette violence contre lui. En effet, le « je » joue les deux rôles, celui du bourreau et de la victime. L'auteur l'illustre à l'aide des métonymies « Je suis la plaie et le couteau ! » (V21), « je suis le soufflet et la joue ! » (V22), « je suis les membres et la roue » (V23). Ce dernier vers a une image très violence, celle du supplice de la roue utilisée au moyen âge. Pour accentuer l'image de sa souffrance, il va se comparer à « un vampire » de son propre sang. Obliger de se nourrir de son sang alors que cela peut le tuer. Pour finir, il se compare à l' « Un de ces grands abandonnés » (V26) qui sont condamné à l'enfer « et qui ne peuvent plus sourire ! »(V28).

Conclusion

Pour conclure, nous dirons que la violence qui caractérise ce poème est la conséquence d'une forte peine d'amour qui met le narrateur dans un état de souffrance non négligeable. Le fait que la violence et le mal être du poète sont liés exprime bien le Spleen : la partie dans lequel celui-ci se trouve.

 

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Nathan

Ancien étudiant de classe préparatoire b/l (que je recommande à tous les élèves avides de savoir, qui nous lisent ici) et passionné par la littérature, me voilà maintenant auto-entrepreneur pour mêler des activités professionnelles concrètes au sein du monde de l'entreprise, et étudiant en Master de Littératures Comparées pour garder les pieds dans le rêve des mots.