Les violences urbaines sévissent en France depuis le Moyen-Âge. Elles sont des troubles à l'ordre public qui s'avère relativement grave.

→ Mais quelles est le sens des Violences Urbaines ? Quelles en sont les Conséquences ?

Les meilleurs professeurs de Droit disponibles
Florent
5
5 (104 avis)
Florent
39€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Léo
5
5 (53 avis)
Léo
50€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Mathilde
5
5 (41 avis)
Mathilde
39€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Léon
5
5 (40 avis)
Léon
49€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Ludovic
4,9
4,9 (24 avis)
Ludovic
39€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Elodie
4,9
4,9 (21 avis)
Elodie
67€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Diego
4,9
4,9 (14 avis)
Diego
45€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Jules
5
5 (20 avis)
Jules
70€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Florent
5
5 (104 avis)
Florent
39€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Léo
5
5 (53 avis)
Léo
50€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Mathilde
5
5 (41 avis)
Mathilde
39€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Léon
5
5 (40 avis)
Léon
49€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Ludovic
4,9
4,9 (24 avis)
Ludovic
39€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Elodie
4,9
4,9 (21 avis)
Elodie
67€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Diego
4,9
4,9 (14 avis)
Diego
45€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Jules
5
5 (20 avis)
Jules
70€
/h
Gift icon
1er cours offert !
C'est parti

I ) Mais ? Que sont réellement les Violences Urbaines ?

Bien qu'il soit particulièrement complexe d'étudier la question de la violence, on a généralement recours à une définition limitée du phénomène qui ne correspond souvent qu'à sa forme la plus récente, celle qu'il a prise ces dernières décennies, ces dernières années... C'est la raison pour laquelle, par le biais des sources et des supports acquis, nous allons tenter d'en formuler une bref succession de paragraphes décrivant : Les Violences Urbaines.

Tout d'abord, nous pensons qu'il est important de souligner que la plupart des formes des violences urbaines sont fréquemment à l'actif des jeunes ( Bien que parfois... ). Nous allons donc nous pencher également, sur ce que l'on appelle la délinquance des mineurs.

La violence est toujours décrite comme « gratuite », sans revendication. Elle prend pour cible les institutions constitutives du lieu de résidence. Elle peut être interprétée comme une réactions des jeunes face à l'exclusion.

Ces violences urbaines, faiblement organisées, vont du plus simple vandalisme à l'émeute et à la guérilla urbaine. Elles passent par conséquent, par une grande diversité de formes : Razzia dans les commerces, rodéo de voitures volées, racket, rixes entre bandes, provocation et injures verbales ou gestuelles contre les adultes du voisinage et les agents des institutions, agressions physiques, trafics divers ( dont la drogue ), saccages et pillages...

( Troubles à Clichy-sous-bois, le vendredi 28 octobre 2005 ).

En France, les premières émeutes date de 1981, aux Minguettes, banlieue de Lyon, où près de 250 voitures seront détruites par des jeunes en l'espace de deux mois. Néanmoins, les problèmes encourues par les violences urbaines sont anciens. A Chicago ( vers 1919 ), Harlem ( 1935 ), dans diverses villes des USA ( 1943 ), à Watts et Détroit ( 1962 ) puis à Los Angeles ( 1992 ), on en dénombre de nombreux cas ( A noter que dans cette dernière, la communauté Chinoise est intervenue violemment pour mettre fin aux pillages des bandes d'afro-américains. ).

En outre, Les cibles de la violences s'affirme comme étant publiques : Les institutions publiques ( Police, EDF / GDF, postes, écoles, transports, commerçants ) sont les principaux touchées ( Il s'agit essentiellement, d'institutions qui sont en rapport avec les moyens d'intégration et qui proposent quelques chose qui n'existe pas, ou peu, dans le pays d'émigration ). Difficile de qualifier une telle attitude... Les rédacteurs de Reynier.com la décrive même comme la cause d'une confiance perdue.

D'autre part, les affrontements entres bandes rivales existent comme aux États-Unis ( Le

août dernier, de violents incidents éclatent dans le IXe arrondissement, à Pigalle où une centaine de voyous s'affrontèrent dans les rues à coups de machettes, de hachoirs; de couteaux à cran d'arrêt et de barre de fer... ). Ces formes de délinquances sont, toutefois en baisse, il est même possible, certaines fois, que des alliances se créent afin de se dresser et de lutter de manière plus violentes, avec un effectif plus nombreux contre les forces de l'ordre ( Ce fût le cas, à Villiers-le-Bel, dans les courants du mois de novembre, suite aux décès de deux jeunes adolescents, heurtant une voiture de police, circulant pleins gaz sur une minimoto, sans casque ... ).

II ) La Perspective Sociologique & Anthropologique

D'un point de vue de la perspective sociologique ( C'est à dire l'étude des phénomènes sociaux ), ces actes mettent en avant la notion d'incivilité, l'absence de civilité où pour se faire entendre et respecter, le personne doit hausser le ton. Or l'espace public ne doit jamais être approprié par un individu, la civilité doit impliquer une certaine neutralité dans cet espace. Il ne faut donc pas imposer à l'autre sa spécificité.

De plus, les violences urbaines remettent en cause le fonctionnement de la vie collective basée sur le respect mutuel, la communication et l'échange entraînant, par la suite, un sentiment d'inquiétude, avant de se traduire par des dégradations ( Bris de vitres, de boites aux lettres, de graffitis... ).

Afin de faire face à cette situation, les pouvoirs publics et le gouvernement se sont efforcés de mettre en place des moyens en personnels et matériels pour lutter contre cette incivilité. Ce sont les professions de l'hospitalité : Concierges, gardiens, contrôleurs...

Quant à la perspective anthropologique ( C'est à dire tout ce concerne l'homme, les groupes humains ), on ne dénombre pas de problèmes de violence. Ce qui néanmoins, est mis en avant, c'est la dimension culturelle de la violence. David Lepoutre, écrivain nous connote la violence comme faisant partie de la culture de rue, dans une vision où la violence physique est « positivée » dans la subculture de rue. Ces violences, valorisées par les acteurs, constitue un objet d'étude du comportement et des attitudes d'affrontement.

Ces comportements s'établissent dans un mode d'échange et de vengeance. Elle se manifeste généralement par des rixes, des batailles, des combats sportifs où le caractère est apprécié par l'ensemble de la classe d'âge, le phénomène de fascination, d'ivresse collective. Ces bagarres représentes des rituels mettant en scène trois types d'acteurs dont le rôle peuvent être interchangeable selon les circonstances : Les Protagonistes, les provocateurs et les séparateurs.

La provocation permet de récréer la coordination, en d'autres termes, l'unité de groupe. Le jeune doit apprendre à se défendre, c'est la raison pour laquelle, la violence fait partie intégrante de l'espace public où survient un apprentissage de cette violence sous forme de spectacle qui se donnent au grand jour où la manière de dominer sa peur, de faire l'expérience de son courage et de sa force y sont fortement valorisées. Les jeunes cherchent à se construire une réputation qui sera reconnue par les autres. Les années y joueront le rôle d'incitateur à des actions violentes, de provocateur et de protecteur des plus jeunes.

III ) Le Refoulement de la Violence à la Marge des Villes et sa Réapparition récente

Au niveau des Violences Urbaines, nous distinguons principalement trois types d'acteurs : Ceux qui l'emploie, les victimes et ceux qui cherche à la contrer.

Auparavant, il nous faut rappeler qu'un des principes d'organisation de la ville a toujours été pensée comme le refoulement de la violence hors de ses murs, en opposition à la campagne alentour, considérée comme le lieu de toutes les jacqueries et de tous les pillages, une campagne où le mouvement de pacification fût très tardif. C'est plus où moins la raison qui nous permet d'expliquer l'exode rural massif des villes. La ville était donc ici comparée comme « la lueur libératrice de l'anonymat » et réputée comme à l'origine de l'intériorisation de sa violence par l'Homme : l'évolution au sein de masses lui a imposé plus de retenue dans ses actes. Il faut tout de même bien voir que cet anonymat est ambivalent car il est aussi la condition d'existence de toutes sortes de trafics qui peuvent finalement contribuer à la violence de la ville.

Quoiqu'il en soit, il faut tout de même remarquer que les grands complexes industriels européens ont été construit en lisière des villes pour prévenir les révoltes ouvrières, de même que les campus ont été bâtis hors des villes pour éloigner la menace étudiante, aux États-Unis... Aussi, lorsque la violence amorce une courbe en pleine croissance après guerre, les autorités consciemment ou non, vont décider de construire des grands ensembles où loger les populations les plus démunies, en banlieue. Or dans l'inconscient collectif, la banlieue est par excellence et depuis toujours le lieu en marge, celui qui accueillerait les « marginaux », les « sauvageons »... Car depuis le Moyen-Âge, la banlieue est cet espace qui se situe à une lieue de la ville et où cesse de s'appliquer le ban, c'est-à-dire le pouvoir seigneurial, cet espace au-delà duquel on est banni, on ne fait plus partie de la Cité, donc de la civilisation.

Malgré ce refoulement, de tous temps, la ville a bien été le théâtre de violences. En France, de nombreux incident surviennent, les violences urbaines vont finir par être perpétrées de façon très régulière, à plus petite échelle, ou ailleurs en Europe, après les matchs de football où le hooliganisme se développe, à partir des années 80. Devenues quotidiennes, les violences urbaines prennent alors des formes diverses, contre les biens ou contre les personnes, elles peuvent être physiques ou symboliques. Des éruptions plus amples se produisent à l'occasion comme fin 2005, partout en France. Elles ont cherché majoritairement à viser les équipements et les institutions publiques, et à travers eux, l'État et ses représentants.

( Violences urbaines de 2005 )

Les explosions de violences urbaines sont souvent déclenchées par des rumeurs de bavure policière ( Ce qui fût le cas des événements à Villiers-le-Bel, suite aux décès tragique, de deux jeunes gens, Moushin et Lakami, écrasés « accidentellement » par une voiture de police ) ou par quelques abus d'autorité tels que des fouilles considérées comme injustifiées. Les dégradations et agressions commises plus généralement par les jeunes dans l'espace de la ville ont plusieurs causes croisées qui deviennent souvent leur conséquence dans une série de cercles vicieux engendrant l'apparition de violences urbaines, et une paupérisation ( Appauvrissement d'une population, d'une classe sociale ) : Situation familiale critique telle que la monoparentalité, échec scolaire qui peut lui-même découler de la crise familiale, le chômage qui se nourrit de l'échec scolaire, le développement en conséquence d'une économie parallèle comprenant le trafic de drogues et le commerce de divers matériels volés, l'absence de mobilité géographique des plus démunis, des pratiques dites déviantes telle que la toxicomanie, la consommation éventuelle de violence télévisuelle et de jeux vidéo violents, l'absence d'influence politique et la sous-médiatisation qui contraignent au recours à la violence de ceux qui veulent se faire entendre, les conflits religieux, les replis communautaires et la montée possible de l'antisémitisme dans des cités qui seraient en cours d'islamisation, la discrimination raciale et les rivalités ethniques qui y sont légion.

A ces explications classiques, peuvent s'ajouter des causes plus lourdes, plus culturelles : Une crise de masculinité qui est elle même liée à la mécanisation du travail qui a dévalorisé la force physique, favorisé les violences sexuelles sachant que les pays d'origines des jeunes immigrés violents seraient déjà peu traversés par les idéaux féministes ( Les jeunes femmes, victimes de nombreuses atteintes à leur liberté de choix, ont obtenu une reconnaissance médiatique avec Ni putes ni soumises ).

IV ) Les Principales Cibles

Au niveau des Violences Urbaines, nous distinguons principalement trois types d'acteurs : Ceux qui l'emploie, les cibles et parfois les victimes.

Outre les vitrines des commerces, les trois cibles principales sont :

○ L'école où sont recensés de nombreux cas de violences scolaires dont certaines physiques avec arme. On énumère essentiellement des faits de violences physiques sans arme , d'insultes ou de menaces graves. Le racket compte pour 2,44% des signalements, les violences à caractère sexuel pour 1,48%. Pour tenter de résoudre ce problèmes, les États-Unis, emploient des détecteurs de métaux à l'entrée de 39% de leurs établissements.

○ Les transports urbains, dont les fauteuils sont couramment lacérés, les vitres gravées, les portes recouvertes de tags. Selon Sophie Body-Gendrot, «si aux États-Unis, ce sont dans les parcs que les jeunes règlent leurs comptes, en région parisienne, ce sont les autobus qui font l'objet d'affrontements... Les jeunes perçoivent le bus comme leur appartenant, puisqu'il roule sur leur territoire... ».

○ La police et les pompiers, régulièrement pris à partie ou caillassés, déplorant tous les jours des outrages à agent. Au final, le fait que les forces censées maintenir l'ordre soient ainsi parmi les premières visées incite assez paradoxalement à plaider en faveur de leur retrait partiel des zones sensibles, afin que l'ordre y soit sauvegardé. C'est une solution parfois utilisé en France, à l'inverse des États-Unis, aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni, pays où la théorie de la « Vitre brisée » prédomine : « dans le cas où une vitre brisée n'est pas remplacée, toutes les autres vitres connaîtront le même sort ».

V ) Comment lutter face à ces effets de Violences, à ce sentiment d'insécurité ?

Lutter face aux violences urbaines s'avère difficile, les difficulté d'intervention face à la violence urbaine, elle même, le témoigne. Dans la mesure où l'État se définit dans le sens weberien ( relatif à l'œuvre et aux conceptions philosophique du sociologue allemand Max Weber ) comme une entreprise de monopolisation de la violence physique légitime, l'irruption de « violences urbaines » est particulièrement grave du point de vue politique puisqu'elle remet en question la capacité de l'instance étatique à défendre les citoyens, laquelle est la base du pacte social, sa promesse. Ainsi, selon Sebastien Roché, l'augmentation de la violence que l'on connaît depuis l'après-guerre n'est pas imputable à une catégorie particulière d'individus, mais à la généralisation des comportements agressifs dans les différentes couches de la population : Des observations ont par exemple relevé que de bons élèves pratiquent aussi le racket à l'extérieur de l'école.

L'état devrait donc apporter une réponse nette au problème de la violence des villes s'il veut rester crédible. La solution oscille tantôt entre répression et prévention, avec en France, un accent fort sur la seconde. Elle nécessite en tout cas l'intervention d'une justice forte, or, la violence est une notion très peu utilisée par les juristes car assez mal définie aux articles du code pénal.

En général, actuellement, la lutte contre les « violences urbaines » prend plusieurs formes :

○ Le renforcement de la présence policière dans les zones sensibles par une redistribution des forces vers celles-ci, qui sont elles-mêmes redéfinies, deux mouvements qui peuvent d'ailleurs accentuer involontairement la déstructuration des espaces visés ou le sentiment de déstructuration. Le meilleur équipement des policiers qui les accompagne pourrait quant à lui faire craindre aux jeunes un renforcement du contrôle pesant déjà sur eux. A noter qu'aujourd'hui, la majorité des fauteurs de trouble éventuellement interpelés après des incidents sont déjà « connus » de la police auparavant.

○ Des tentatives de discrimination positive en faveur des quartiers sensibles.

○ Le renouvellement urbain, plus ou moins important selon les pays. La France en faveur de la politique de la ville et du développement social urbain n'a consacré que 0,36% du PIB contre 3,5% pour l'Allemagne.

( Des Marines formés pour lutter contre des émeutiers dans l'Ohio. )

Contrairement aux autres types de violences civiles, les violences « urbaines » ont des effets au-delà de leurs victimes directes. Notre relation à la réalité violente ne passe en effet que pour partie par l'expérience directe que nous en avons : Elle passe aussi désormais par les témoignages et les informations que nous recevons, notamment par les médias, mais aussi par les entreprises de sécurité qui ont elles aussi grand intérêt à accentuer notre perception de la violence, car la sécurité représente un marché conséquent. Ainsi, se crée cette situation paradoxale dans laquelle peu de personnes affirmant ressentir l'insécurité ambiante ont elles-mêmes été agressées. C'est que l'on appelle le sentiment d'insécurité. Pour les uns, un tel sentiment est d'abord le produit de fantasmes, en contradiction avec la baisse tendancielle de la violence dans les sociétés modernes, tandis que pour les autres, il traduit au contraire une augmentation effective de la délinquance et de la criminalité.

Du point de vue du politique, dans la mesure où il touche les masses, le sentiment d'insécurité lié aux violences urbaines est peut-être plus important que les violences et dégradations urbaines elles-mêmes, car il est la véritable force qui détermine le vote sécuritaire, au-delà de la violence réelle. Le politique cherche donc à le mesurer, puis éventuellement à le faire reculer lui aussi, ce qui peut engendrer des problèmes complexes : Faut-il placer les forces de police là où l'on en a vraiment besoin au risque de faire craindre un abandon au reste de la population, ou au contraire les concentrer là où elles ne jouent qu'un rôle symbolique au risque que la situation des quartiers abandonnés deviennent incontrôlable en leur absence relative ? En bref, la lutte contre les violences urbaines engage donc deux curseurs dont les mouvements sont partiellement liés, mais partiellement seulement, le premier étant celui de la violence réelle, le second de la violence ressentie.

VI ) Conclusion

Lorsque des agriculteurs mettent à sac une préfecture ou même, comme en Janvier 1999, un ministère, leur violence est reconnue par tous comme politique et est analysée comme une forme de protestation collective. A l'inverse, la violence des jeunes de banlieue n'est créditée d'aucune signification, elle est souvent présentée comme gratuite ou simplement ludique. Or, si jeu dangereux il y a, il trouve en réalité son sens dans un certain état d'exaspération de populations qui se perçoivent comme des victimes,, et de ( non ) dialogue entre ces populations et les pouvoirs publics. Les violences urbaines sont fondamentalement une action politique au sens où elles interpellent des adversaires dans ce qui est conçu comme un conflit. Certes, ce n'est pas une violence politique au sens des errements idéologiques révolutionnaires du passé ou du terrorisme à caution nationaliste. C'est néanmoins une violence politique qui met en cause l'absence de statut de citoyen fabriqué pour une partie de la jeunesse par un système économique et social d'une part, une tradition historique xénophobe d'autre part, un système politique aveugle enfin.

La plupart des sociétés comportent des sous-groupes, dont le niveau de violence est sans commune mesure avec celui de la société, ou du moins, avec les évaluation communes qui y prédominent : tel est le cas des jeunes qui produisent la violence urbaine telle que définie plus haut. Dans les groupes que ces jeunes forment, la violence serait même à la norme : Il y serait bien vu d'avoir fait de la prison. Ce passage crédibiliserait un individu et, ce faisant, lui permettrait de ne plus avoir recours à la violence physique directe pour être respecté. Dans ces conditions d'inversion de la norme, même les luttes de pouvoir entre les jeunes d'un même groupe sont des luttes violentes, et cela a d'énormes conséquences sur leur espace environnant, qui est aussi celui des tiers : sur la ville, sur son mobilier urbain, sur les transports urbains...

En tant que victimes directes ou indirectes de ces violences, les tiers souffrent souvent bien moins de la douleur infligée que de leur incapacité à réagir de façon appropriée à la violence qui l'inflige, c'est-à-dire en fait, le plus souvent, par la violence. Ainsi, une grande partie des traumatismes dont ils souffrent après avoir été agressés d'une manière ou d'une autre relève en fait de leur extrême loyalisme à l'égard de l'État, lequel leur enjoint de ne pas céder à la violence même quand celle-ci s'impose à eux. Ils peuvent dès lors exiger des autorités en retour à ce qu'ils ressentent comme un sacrifice, une reconnaissance qui puisse les instituer en tant que victimes, victimes éventuellement qualifiées pour parler et agir contre la source de la violence qui les a atteints. Ce serait là l'ultime défi que se posent les violences urbaines aux pouvoirs publics. En dégradant le cadre de vie de tous, elles transformeraient chacun en producteur de doléances auxquelles les autorités devront tôt ou tard répondre si elles ne veulent pas perdre la confiance des citoyens ou leur obéissance... ( A noter qu'en 2001, peu de jours avant l'élection présidentielle, un vieil homme s'étaient fait agressé à son domicile où Jacques Chirac, à travers de longues promesses axées sur ce sentiment d'insécurité d'une population scandalisée, avaient joué de cet événement pour obtenir d'avantage de vote. )

Cet opportunisme politique est toujours d'actualité. Ainsi, ces derniers jours, Nicolas Sarkozy, propose d'interdire les incendiaires de voitures de passer le permis de conduire « aussi longtemps que la victime des faits ou le fond de garantie n'a pas été indemnisé en totalité ». L'idée est plus de profiter du sentiment d'insécurité que de faire pression sur les auteurs mineurs des incendies de voiture pour qu'ils indemnisent leur victime. Effectivement, comme le fait remarquer un avocat, « des objections de principe » s'imposent... Premièrement, pourquoi un majeur condamné pourrait-il aussitôt sorti du tribunal aller passer l'examen de conduite, tandis qu'un mineur verra cette échéance suspendue jusqu'au complet paiements des dommages-intérêt ? En principe les mineurs sont mieux traités que les majeurs, car ils sont immatures, influençables ( notamment par des majeurs non concernés par la mesure ), et le passage à l'acte révèle souvent un problème plus profond. Ici on vote une mesure qui les traitera plus durement que des majeurs... En outre, il est absurde de proposer une mesure spécifique aux véhicules incendiés car tout incendie est grave en soit, un feu de boîte aux lettres peut se propager à l'édifice...

Pour finir, dans une société où la population est urbanisée à 80%, est-il nécessaire de préciser le caractère urbain ?

Vous avez aimé cet article ? Notez-le !

Aucune information ? Sérieusement ?Ok, nous tacherons de faire mieux pour le prochainLa moyenne, ouf ! Pas mieux ?Merci. Posez vos questions dans les commentaires.Un plaisir de vous aider ! :) 4,00 (6 note(s))
Loading...

Olivier

Professeur en lycée et classe prépa, je vous livre ici quelques conseils utiles à travers mes cours !