La Promesse de l'aube est un roman écrit par Romain Gary (1914-1980) paru en 1960. L'écrivain français s'est largement inspiré de sa relation avec sa propre mère, Mina Owczyńska, pour ce roman qui a pour thème principal l'amour maternel.

C'est un roman qui vise également à rendre hommage à l'amour exubérant et formateur que lui porta sa mère, auquel le titre fait déjà lui-même référence. L'« aube » est ainsi une métaphore de l'enfance, à comprendre comme « aube de la vie ».

Qui a écrit La Promesse de l'Aube ?
Une photo de Romain Gary (source : www.istra. fr)
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C'est parti

Résumé du roman

Le narrateur entreprend de raconter son enfance et sa jeunesse, et plus précisément sa relation avec sa mère en ces temps-là. Celle-ci fut une ancienne actrice dans l'empire russe, là où Romain Gary est né lui-même, dans une ville nommée Vilna.

Cette histoire relationnelle mérite d'être contée, tant le narrateur semble accorder de l'importance à cette mère dans son parcours, pour tout l'amour et la foi qu'elle mît en lui. Avec un ton à la fois tendre et humoristique, l'histoire expose la lutte sans répit que la mère mena contre les épreuves de la vie, en lien avec une énergie débordante mise au profit du grand destin qu'elle voulait pour son fils.

Première partie

La première partie s'ouvre sur un Romain déjà adulte, à 40 ans, qui se souvient combien l'amour pour sa mère lui a permis de défier et de vaincre la bêtise du monde.

Dès la première anecdote, tout le caractère de sa mère s'illustre : elle réquisitionne un ami chauffeur de taxi pour une course de dix heures aller-retour, afin de dire adieu à son fils qui s'apprête à partir au front. Une fois arrivée, émue par la vue de son fils soldat, elle lui prédit une grande carrière militaire - « Tu verras, ta mère a toujours raison ! ».

Le lecteur découvre les années d'enfance de Romain dans la ville polonaise de Wilno (qui s'appelle aujourd'hui Vilnius). Dès ces premiers temps, sa mère le nourrit de ses rêves de grandeur : il sera, lui assure-t-elle, un grand homme, un grand artiste, un grand séducteur, admiré et encensé par tous. Elle lui promet qu'ils s'installeront en France, pour répondre à cette soif de succès.

Le succès de sa mère dans une « maison de haute couture de Paris » leur assure pour un court moment un train de vie à la hauteur des espérances futures : Romain profite du savoir de professeurs et se forme à toutes les activités possibles.

Car sa mère le pousse à découvrir ses talents et c'est dès l'enfance qu'il commence à écrire - ou, tout du moins, à se chercher des pseudonymes pour diffuser sa future gloire. Malgré les moqueries que sa mère subissait pour ses ambitions trop de fois affichée devant les voisins, Romain est devenu ce que sa mère avançait : un héros de guerre, un écrivain renommé, un homme à femmes.

Lorsque la maison de couture fait faillite, ils retombent dans la misère et finissent par déménager à Varsovie, en attendant de pouvoir rejoindre la France, qu'ils considéraient comme leur vrai pays. Après que sa mère a été traitée de « cocotte » à l'école de Romain, ce qu'ils considèrent comme une humiliation, ils décident de partir à Nice.

Où Romain Gary a-t-il grandi ?
Une photo de la côte, à Nice (source : lelarousse.fr)

Deuxième partie

La deuxième partie raconte ainsi leur vie à Nice.

Malgré toute son énergie, sa mère ne parvient à pas assurer seule leur subsistance, et doit demander de l'aide - on ne saura pas exactement à qui. Romain, lui, peut se consacrer à l'écriture, dont il attend la gloire tant annoncée. En parallèle, il connaît ses premières amours, ce qui fait la fierté de sa mère.

Quand elle trouve un emploi comme gérante à l'Hôtel-Pension Mermonts, leur existence à eux deux se stabilise et ils peuvent profiter d'un certain bonheur.

Mais Romain s'effraie de ne pas donner à temps satisfaction à sa mère : celle-ci est en effet diabétique, ce qu'elle a caché deux ans à son fils. Malade, elle vieillit de plus en plus mal - mais elle ne perd ni sa confiance, ni son appétence pour la lutte. Romain, elle en est sûre, est promis à un avenir grandiose.

Il part enfin à Aix-en-Provence, puis à Paris, pour des études de droit. En 1938, il devient finalement élève-officier à l'école de l'air de Salon-de-Provence. Malheureusement, étant naturalisé depuis trop peu de temps, on lui refuse sa promotion, ce qui l'oblige à mentir à sa mère afin de ménager sa déception.

Lorsque la guerre éclate, Romain n'est mobilisé que comme simple caporal. Lorsqu'il la revoit en permission, en 1940, il la laisse très souffrante.

Troisième partie

La troisième partie concerne les années de guerre de Romain. Il explique que, durant cette période, il reçoit un nombre extraordinaire de lettres de sa mère qui l'encouragent et qui l'exhortent à être vaillant.

Romain rejoint l'aviation de la France libre et combat à ce titre en Grande-Bretagne et en Afrique. Il s'imagine déjà adulé par sa mère à son retour, lui enfin capable de lui donner le train de vie qu'elle mérite.

Comme annoncé par sa mère, Romain est couvert par les honneurs militaires : il termine la guerre avec le grade de militaire et il est fait Compagnon de la Libération. En 1945, il fait publier Éducation européenne en Angleterre avec un grand succès et, en conséquence, la France lui propose d'entrer dans la diplomatie.

Comment Romain Gary a-t-il participé à la guerre ?
Une photo d'avions durant la Seconde Guerre Mondiale (crédits : Service Historique de la Défense)

Lorsqu'il revient finalement à Nice pour retrouver sa mère, il découvre qu'elle est morte trois ans et demi auparavant ; c'était une amie à elle qu'elle avait chargée de transmettre au fur et à mesure les centaines de lettres qu'elle lui avait écrites par avance, dans les jours précédant sa mort.

Le titre : thème central

« Avec l'amour maternel, la vie vous fait, à l'aube, une promesse qu'elle ne tient jamais. Chaque fois qu'une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son cœur, ce ne sont plus que des condoléances. On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné. Jamais plus, jamais plus, jamais plus. Des bras adorables se referment autour de votre cou et des lèvres très douces vous parlent d'amour, mais vous êtes au courant. Vous êtes passé à la source très tôt et vous avez tout bu. Lorsque la soif vous reprend, vous avez beau vous jeter de tous côtés, il n'y a plus de puits, il n'y a que des mirages. Vous avez fait, dès la première lueur de l'aube, une étude très serrée de l'amour et vous avez sur vous de la documentation. Je ne dis pas qu'il faille empêcher les mères d'aimer leurs petits. Je dis simplement qu'il vaut mieux que les mères aient encore quelqu'un d'autre à aimer. Si ma mère avait eu un amant, je n'aurais pas passé ma vie à mourir de soif auprès de chaque fontaine. Malheureusement pour moi, je me connais en vrais diamants. »

Le titre du roman découle directement de la première phrase de cette extrait : « Avec l'amour maternel, la vie vous fait, à l'aube, une promesse qu'elle ne tient jamais. »

La promesse de l'aube, c'est donc la promesse de l'amour d'une mère qui donne tout à son fils. Dès son plus jeune âge, la vie emporte Romain dans un amour passionné et inconditionnel, mais qui restera à jamais inégalé - promesse donc déçue.

Mais cette promesse est aussi double : il y a aussi la promesse du fils à sa mère. Celui-ci se doit de rendre fière sa mère, de satisfaire ses attentes. Romain se consacre ainsi totalement, exclusivement, à la réalisation de l'espoir maternel. Il deviendra, sur la base de cette promesse, un écrivain célèbre et un diplomate français.

Quels sont les mots invariables ?
Mère et son bébé (1933), Madeleine Carpentier (1865-1940) (MBA Reims/photo Christian Devleeschauwer)

Le lien filial

En conséquence de cette promesse, le roman se déploie sur la thématique du lien entre la mère et le fils.

La mère de Romain décède vingt ans auparavant et l'auteur dit écrire son roman pour rendre hommage à cette femme qui a marqué sa vie, dans sa présence comme dans son absence.

Le livre décrit ainsi les sentiments très forts qui les unissaient et comment ces sentiments ont permis à Romain Gary de développer son propre potentiel jusqu'à son paroxysme. Rappelons-nous cette promesse que sa mère lui fait :

« Tu seras un héros, tu seras général… ambassadeur de France »

Or, Romain Gary sera un héros de guerre, puis un diplomate, et il sera le seul écrivain français à avoir remporté deux fois le prix Goncourt (une fois sous le pseudonyme de Émile Ajar).

On peut évidemment extrapoler sur les raisons de cette relation si intense. Sa mère était une actrice qui connaissait le succès avant de devoir s'exiler et abandonner ses propres rêves. Dès lors, l'espoir qu'elle mit en son fils était un espoir par procuration : elle souhaitait pour son fils le succès qui lui échappa.

L'écrivain oscille ainsi entre la gratitude et la rancune pour les forts sentiments de sa mère. Il se sait redevable envers sa mère, car c'est son amour exclusif et étouffant qui l'a porté jusqu'au sommet ; mais il se sent aussi délaissé, abandonné, puisque qu'il ne connut aucun autre équivalent à l'amour de sa mère.

La solitude existentielle

Il faut cependant prendre garde à l'aspect autobiographique du livre, car Romain Gary dit à ce titre  : « Ce livre est d'inspiration autobiographique, mais ce n'est pas une autobiographie. »

Romain Gary n'aborde qu'en filigrane les événements de sa propre vie : ce qui importe avant tout, c'est l'exposition du lien sentimental qu'il a connu avec sa mère. Cela lui donne la force d'affronter le monde et de réaliser son destin, mais cette médaille a son revers.

L'écrivain dit ainsi à ce sujet :

« J’ai voulu disputer, aux dieux absurdes et ivres de leur puissance, la possession du monde, et rendre la terre à ceux qui l’habitent de leur courage et de leur amour. »

C'est ainsi un livre qui conte la solitude d'un homme rendu ivre de sa destinée, et qui se heurte à un certain échec. Ainsi, pour lui, le bonheur de la vie réside dans l'enthousiasme démiurgique qui l'a toujours accompagné, dans sa capacité à fantasmer et à créer.

Une fois ce plaisir échappé, l'écrivain s'est donc, naturellement, suicidé...

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Nathan

Ancien étudiant de classe préparatoire b/l (que je recommande à tous les élèves avides de savoir, qui nous lisent ici) et passionné par la littérature, me voilà maintenant auto-entrepreneur pour mêler des activités professionnelles concrètes au sein du monde de l'entreprise, et étudiant en Master de Littératures Comparées pour garder les pieds dans le rêve des mots.