Chapitres
A l'abri de rien est le sixième roman d'Olivier Adam (notamment auteur du fameux Je vais bien ne t'en fais pas, paru en 2000). Il est publié aux éditions de l'Olivier en 2007.
A sa sortie, il est récompensé par deux prix : le Prix du roman populiste et le Prix du Roman France Télévisions.
Il a été adapté en téléfilm pour France 3, avec le titre Maman est folle, et a été réalisé par Jean-Pierre Améris.
La quatrième de couverture de l'édition du Point, de 2008, indique :
Plus rien n’arrête le regard de Marie, ou presque. Ce jour-là, des hommes en haillons sont postés près du Monoprix ; sans savoir pourquoi, elle pénètre dans la tente, se joint aux bénévoles pour servir des repas à ceux qu’on appelle les « Kosovars ». Négligeant sa famille, indifférente aux attentions de son mari, à la tendresse de ses enfants, Marie se consacre à la survie de ces hommes en perdition.
Présentation du roman
Marie est une femme qui vit avec son mari Stéphane et ses enfants, Lucas et Lise, mais qui se sent horriblement dépassée par son existence. Tout semble la submerger, sans possibilité pour elle de rien maîtriser.
Alors, lorsqu'elle rencontre des immigrés clandestins devant le Monoprix qu'elle fréquente tous les jours, elle trouve là une occasion d'agir pour elle-même, et pour les autres. Il s'agit de « Kossovars », c'est-à-dire des réfugiés Irakiens ou d'Europe de l'est qui tentent de rejoindre l'Angleterre et vivent dans la rue à la suite de la fermeture d'un centre d'hébergement. Tout de suite, elle donne ce qu'elle a : ses vêtements, son argent, etc.
Mais, touchée moralement par une vie privée de sens, elle s'enfonce dans la dépression et finit par ne plus distinguer ses priorités. Petit à petit, elle délaisse sa famille, pour se consacrer à ces hommes qui n'ont plus rien...
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Le contexte
Contexte temporel
L'histoire se déroule au XXIème siècle, aux alentours de 2007. Olivier Adam veut signer un roman contemporain, agité par des problématiques modernes, comme l'est l'immigration clandestine, résultat de la guerre ou du dérèglement climatique.
Contexte spatial
L'histoire prend place en France, dans le Nord.
Les indications que donne l'écrivain permettent de situer de manière réaliste l'endroit de la narration :
- ville voisine de Lens
- banlieue de Lille
Le récit se concentre principalement sur quelques endroits phares :
- le foyer de Marie, où vivent son mari et ses enfants
- chez Isabelle
- la plage, qui se trouve à proximité d'une quartier de HLM
- les centres de secours populaire
Contexte social
Marie vient d'un milieu relativement pauvre.
Ils vivent certes dans des lotissements modernes, équipés de jardin, mais seul le père possède un emploi, de stature modeste, puisqu'il est chauffeur de bus.
Marie est devenue malgré elle femme au foyer, puisqu'elle s'est faite licencier (peut-être injustement) pour faute grave.
Le foyer ne bénéficie ainsi que d'un seul salaire, peu élevé. La réaction de Stéphane, lorsqu'il reproche à sa femme ses achats irresponsables, témoignent ainsi de leur situation financière précaire.
Présentation de Marie, personnage central
Situation familiale
Marie est une jeune femme, silencieuse, menant une vie banale de laquelle elle souhaite de s'arracher. C'est elle qui raconte l'histoire, menée à la première personne du singulier : c'est la narratrice, le point de focalisation est interne.
Lorsque le roman débute, elle est au chômage, à la suite d'un geste inconsidéré vis-à-vis d'un client. Malgré elle, elle est donc devenue femme au foyer.
Elle est mariée à Stéphane, un chauffeur de bus, avec qui elle a eu deux enfants : Lucas et Lise.
Ma vie c’était ça et rien d’autre: les gamins le bain les devoirs les repas la vaisselle le linge et le ménage, les courses chez Ed, ou au Carrefour quand ça me déprimait trop, le cinéma une fois tous les six mois, la télé tous les soirs et basta, à quoi ça sert de se mentir, la vie c’est ça et pas grand chose de plus pour la plupart d’entre nous.
Personnalité
Marie, semble être un personnage agissant de manière imprudente, très influençable sous le coup de la colère.
Elle aime ses enfants, son mari, bien que son attitude puisse faire penser le contraire. C'est d'ailleurs un reproche (autant qu'un moteur narratif) que lui adressera sa famille.
Elle peut être vue comme une personne généreuse, à l'instar de ce qu'elle fait pour les réfugiés.
Je pensais et à l’horreur de vivre comme ça dans la crasse le froid la rue et le regard des gens, la honte, la terreur (…) J’ai pensé à leurs visages à leurs voix quand ils chantaient tard dans la nuit, une fois les verres descendus et la chaleur montée, à leurs yeux aux mots qui s’échangeaient après chaque repas.
Pour autant, sa famille l'accuse de manquer de discernement, et de ne pas être responsable.
Rapport aux autres personnages
L'enjeu du roman, c'est la manière dont les nouvelles relations qu'elle tisse avec les réfugiés (comme Bechir) et les bénévoles (Isabelle, Josy, etc.) vont affecter ses relations « historiques », c'est-à-dire celles avec sa famille (son mari, ses enfants).
Marie va moins s'investir que se perdre dans l'aide de son prochain. Perdue au milieu de sa propre pitié, elle sera à la merci de ses colères retenues, de ses effusions refusées.
La narration
Modalités de la narration
Le point de vue adopté par l'auteur est celui d'une focalisation interne, avec l'utilisation de la première personne du singulier, « je ».
Ce récit est mené selon une structure temporelle linéaire : on suit les événements tels qu'ils se succèdent les uns aux autres. Néanmoins, le lecteur peut être surpris par l'arrivée d'analepses, c'est-à-dire des retours en arrières.
Le récit est mené de manière dynamique, avec un style énergique, des phrases courtes et vives. Olivier Adam ménage son lecteur avec des retournements de situation. Ecriture hachée et tendue, phrases sans virgules, ... Tout vient témoigner de l'urgence de la situation vécue par Marie.
On peut également remarquer l'effort de concordance entre l'état mental de Marie et les conditions météorologiques : lorsque Marie pleure, il pleut dans le nord...
La pluie redoublait je ne voyais plus rien. Je me suis garée sur le bas-côté le temps que cela se calme mais ça ne sait pas calmé, à force on va croire que j'exagère, que ça n'arrive jamais dans ce coin, des jours où il ne pleut pas. Pourtant c'est faux. Ça change tout le temps par chez nous, d'une minute à l'autre ça peut changer. Papa disait toujours que j'étais un ciel de mer du Nord. Versatile. Imprévisible. Capable de passer en un clin d'oeil du rire aux larmes, du gris charbon au bleu azur.
Structure du récit
Le récit compte une quinzaine de chapitres, regroupés en deux parties.
Thématiques du roman
Roman moderne, A l'abri de rien aborde différents thèmes propres à notre époque :
- le chômage
- l'immigration
- la vie des sans-papiers et celle des bénévoles
- la peur de l'autre, la xénophobie
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