Chapitres
L'Antiquité latine a vu l'émergence d'un théâtre proprement romain. Certes, la civilisation romaine s'est largement inspirée de la Grèce antique, mais elle s'est approprié leur culture pour mieux la transformer. Il existe donc des similitudes entre les deux genres, mais la différence est importante.
Le théâtre, à cette époque surtout, a une utilité politique. En effet, le fait que la conception du citoyen à Rome n'est pas la même qu'à Athènes rend leurs enjeux différents.
Un théâtre des jeux (ludi)
Le théâtre, à Rome, est essentiellement lié à des rassemblements collectifs. On l'intègre aux ludi, qui signifie « les jeux ».
Un rôle social
A Rome, en raison de la volonté de conquête des gouverneurs de la cité, le citoyen idéal est celui qui se dévoue dans les guerres et dans les responsabilités publiques pour le bien collectif. Lorsque Rome est devenu une république, il a été convenu que personne ne devait rentrer dans la cité avec des armes. Mais chaque citoyen partait, pendant six mois, pour la guerre. Pour fêter leur retour et marquer le moment où ils devaient déposer les armes, ces ludi étaient organisés, moments de loisir entre la charge militaire et la charge politique.
Un moment d'otium (= loisir)
La société romaine était une société du spectacle, à plusieurs égards :
- spectacle du pouvoir, à travers les défilés des généraux vainqueurs
- le spectacle de la puissance, quand les grandes familles organisent des fêtes de mariage ou de funérailles
- spectacles religieux, avec les sacrifices
- spectacle du verbe, avec les discours politiques au Sénat ou les procès au Forum
Les ludi sont les moments où la hiérarchie sociale est effacée : l'union de la cité est totale, dans le plaisir.
Les premiers ludi étaient des processions. Elles allaient du Champ de Mars (qui est le dieu de la guerre) jusqu'au Grand Cirque, où étaient organisés des courses de chars et des combats de gladiateurs.
Puis vinrent, entre la procession et le Cirque, des pantomimes et des jeux scéniques. Ceux-ci commençaient dès le matin et duraient deux ou trois jours dans chaque période des Jeux. Ils contenaient un prologue, puis une pièce principale et une fin, qui était toujours de registre comique, pour laisser le spectateur heureux.
Acteurs et statuts dans la cité
Les acteurs, appelés histriones, portaient des costumes et des masques. Ils faisaient avant tout de la danse et des mimes dans la comédie ; dans la tragédie, ils déclamaient des vers. Ils étaient acteurs professionnels, organisés en troupes. Même si on voyait le métier d'acteur d'une mauvaise manière, comparable à de la prostitution, il payait parfois très bien et l'on pouvait accéder à la célébrité.
Il y a deux autres personnes importantes dans le processus théâtral tel qu'il se déroulait à Rome :
- Dominus Gregis : acteur qui assure les relations entre le promoteur du spectacle, l'auteur de la pièce et sa troupe.
- Scriba : auteur et chef de la troupe.
En outre, les rôles féminins sont joués par des hommes, sauf pour les mimes.
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Les accessoires du théâtre romain
Les personnages et les costumes
Il y a des codes pour rendre plus compréhensible le texte. L'identification des personnages est immédiate : esthétique simple, longues robes flottantes et chaussures plates pour la comédie et costumes pour la tragédie. Les costumes des romains sont des toges (pour les libres), des manteaux (pour les voyageurs), du tissu jaune (pour les courtisanes), des tuniques (pour les esclaves) et des robes (pour les femmes). Les costumes de la tragédie sont somptueux et financés par les plus riches. Les perruques sont rousses pour les esclaves et blanches pour les vieillards.
Le décor et la machinerie
Les décors diffèrent selon le type de pièce de théâtre. Pour la tragédie, le décor est souvent un palais royal orné de statues. Les décors sont riches et somptueux. Pour la comédie, on trouve souvent des balcons et des fenêtres. Pour la satire, on représente surtout des montagnes et des cavernes.
Les genres du théâtre romain
Rome distinguait trois jeux scéniques différents :
- les jeux étrusques, qui sont des pantomimes et des numéros chantés et dansés
- les jeux osques, qui sont des attelanes, une espèce de comédie improvisée jouée par des acteurs masquées (c'est l'ancêtre de la commedia dell'arte)
- les jeux grecs, avec les tragédies, les comédies et les mimes, toujours associés à un ballet
Le théâtre à texte débuta en 240 av. J-C. avec la traduction d'oeuvres grecques par un auteur romain d'origine grecque : Livius Andronicus.
Le genre comique eu du succès, avec Plaute et Térence. Leurs comédies mettent en scène des personnages stéréotypés.
D'une manière générale, le public romain aimait particulièrement le spectacle, et accordait en cela moins d'importance au texte, lui préférant la musique et la danse. Les tentatives de créer un théâtre aussi citoyen que le grec (avec, par exemple, la « tragédie prétexte ») ou aussi savant connurent un échec relatif. Seul Sénèque a réussi, avec ses recitationes, à s'imposer jusqu'à nous.
En résumé, nous avons :
- Le mime : spectacle de danse. C'est le seul spectacle dans lequel jouent des actrices.
- La pantomime : spectacle romain à ballet, portant sur un sujet mythologique. Il comporte un acteur, un orchestre et le chœur. Elle touche les émotions brutes, il n'y a pas de paroles. Elle est compréhensible par tous.
- L'attelane : courte farce improvisée par des acteurs masqués incarnant des personnages stéréotypés.
- La satira : apparue en 364 avant J.C.. Elle évolue vers un mélange de danse et de mime.
- La praetexta (« tragédie prétexte ») : tragédie qui raconte des histoires romaines qui voulait créer des pièces à la dimension citoyenne
- La hogata : moment de l'histoire romaine. C'est une comédie à sujet romain.
- La Néa : donnait des intrigues d’imbroglios, dans un monde que l’on pourrait qualifier d’« opérette », d’autant qu’alternaient bien sûr les passages déclamés et les passages chantés et dansés.
- les recitationes : ce sont des oeuvres avant tout écrites qui visent à retrouver la portée idéologique des œuvres grecques ; elles n'étaient pas jouées, mais elles étaient lues à haute voix lors de réunions organisées chez des particuliers
Furor et nefas
La dynamique des tragédies romaines reposent sur deux concepts, bien visibles dans Médée, de Sénèque : le furor et le nefas.
Le nefas correspond à un crime contre les lois naturelles fondamentales. Exemple : Médée qui tue ses enfants après qu'elle a incendié la cité qui l'avait accueillie.
La furor est une espèce de folie dans laquelle le personnage perd tout sens de la mesure. Parce que le personnage souffre de furor, il est conduit au nefas.
En tant normal, le furor est temporaire ; mais s'il va jusqu'au nefas, alors il devient sans retour. Ainsi, la tragédie romaine met en scène des personnages qui se coupent de la communauté.
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merci beaucoup, mon exposer de latin est réussi
vraiment genial grace a vous mon exposer de latin est reussi
Ravis de vous voir aider 🙂
utile
Merci ça m’aide beaucoup. Je suis en 4eme et c’est pour du latin…si j’ai une bonne note ce sera grâce à vous et à vos super informations. Merci !!!! ❤
merci infiniment, savez-vous si je peux trouver des canevas d’attelanes et de manière générale des textes du théâtre latin en dehors de Plaute et de Terence?
Bonjour,
Article clair et bien illustré. Il est très agréable à lire, mais j’aurais aimé que cette phrase soit plus explicite : ” la conception du citoyen à Rome n’est pas la même qu’à Athènes”.
J’ai cherché ailleurs du coup
Merci.
Deux hommes parlent de deux choses différentes comment on appelle ce genre de situation ?
Bonjour, un quiproquo, au théâtre !
Bonne journée !