Les Femmes savantes est une pièce de théâtre en cinq actes et en vers, qui s'inscrit dans le registre de la comédie de caractère, écrite par Molière et représentée le 11 mars 1672 par la Troupe du Roy au Palais-Royal.

La comédie de caractère, à l'opposé de la comédie d'intrigue, s'intéresse aux personnages mis en scène plutôt qu'à l'intrigue. Elle a d'abord été vue comme « une comédie composée avec la mauvaise méthode, celle qui va du caractère à l'intrigue. » (Jean de Guardia, Poétique de Molière : Comédie et répétition, 2007), puisque Aristote recommandait une prééminence de l'intrigue sur les personnages.

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C'est parti

Personnages de la pièce

PersonnageActeur d'origineRôle fictifCaractère
ChrysaleMolièreLe pèreIl se déclare maître de maison et veut confiner les femmes à leurs seules activités ménagères, mais se fait petit devant les décisions de sa femme
PhilaminteAndrée HubertLa mèreElle dirige la petite « académie ». A découvert Trissotin, qu'elle considère comme un grand savant et potentiel gendre légitime, parce qu'il la flatte.
Elle prône la libération de la femme tout en s'occupant des tâches ménagères de son foyer.
ArmandeMlle de MolièreLa fille ainée A jadis repoussé Clitandre, qui a jeté son dévolu sur sa sœur Henriette. Elle se prétend indifférente à ces amours, mais, jalouse en secret, cherche à empêcher leur mariage.
HenrietteMlle de BrieLa fille cadetteElle est la seule femme de la famille qui ne soit pas « savante » ; elle préfère ses sentiments pour Clitandre à la pédance du verbe
BelliseMlle HervéLa tanteVieille fille qui rejoint par dépit les « femmes savantes ».
Se pense irrésistible et s'invente des prétendants, parmi lesquels se trouverait Clitandre.
AristeDu CroisyL'oncleIl n'accepte pas de voir son frère Chrysale se faire diriger par sa femme ; soutient Clitandre et Henriette
TrissotinDe BrieUn pédantSe vante d'être lettré et scientifique mais ses vers trouvent un public réduit (Philaminte, Bélise et Armande) ; s'intéresse aux femmes savantes pour leur argent
VadiusBeauvalUn pédantTour à tour camarade et rivale de Trissotin. Se querellent sur leurs poèmes.
JulienValet de Valdius
ClitandreLa GrangeSoupirant d'HenrietteJadis amoureux d'Armande mais rejeté par celle-ci
MartineMlle BeauvalLa servanteRenvoyée au début de la pièce par Philaminte pour n'avoir pas respecté des règles grammaticales
L'EpineValet de Trissotin
Le notaireChargé du mariage

Résumé de la pièce

On trouve Philaminte, Bélise et Armande sous l'emprise de Trissotin, qui se déclare illégitiment savant et homme de Lettres. Celui-ci subjugue son auditoire à l'aide de ses poèmes et de savoirs prétentieux. Il semble accorder beaucoup d'intérêt à l'argent des trois femmes plutôt qu'à leur érudition.

Cette situation est déplorée par les autres membres de la famille qui sont Chrysale (le père), Ariste (le frère) et Henriette, la cadette. Néanmoins, ces derniers n'osent pas s'opposer frontalement aux illusions des autres femmes de la famille.

Nous apprenons que le soupirant d'Henriette, Clitandre, était autrefois amoureux de sa sœur, Armande, qui avait alors repoussé ses avances, lui préférant « les beaux feux de la philosophie ». Les deux nouveaux amants envisagent maintenant de se marier.

L'enjeu pour eux est alors d'obtenir l'assentiment de la famille. Chrysale et Ariste sont d'accord avec l'idée du mariage tandis que les trois « femmes savantes » ne l'acceptent pas. Philimante souhaite qu'Henriette épouse Trissotin, afin de l'unir définitivement à la philosophie et la science. Armande témoigne d'une jalousie certaine envers celle qui est courtisé par celui qu'elle a jadis refusé.

Chrysale ne voulant pas s'opposer fermement aux souhaits de son épouse, le mariage d'Henriette et de Clitandre semble menacé, tandis que Trissotin gagne en légitimité. Si les tentatives des amants pour s'opposer au pseudo-philosophe échouent, c'est finalement Ariste qui parvient à dévoiler la duplicité de Trissotin. Ainsi, Henriette peut finalement épouser Clitandre.

Résumé par actes

Acte I

Scène 1

Henriette fait par à Armande de son intention d'épouser Clitandre. Cette dernière lui expose le dégoût qu'elle ressent pour le mariage avant de la prévenir : Clitandre a été son soupirant, et il l'est peut-être encore.

Scène 2

Intervention de Clitandre : son amour pour Armande a été éteint par la froideur de celle-ci et il n'a du cœur que pour Henriette. Celle-ci l'encourage à demander sa main à son père.

Scène 3

Armande est dépitée et s'en va, tandis qu'Henriette conseille à Clitandre de passer par sa mère pour convaincre la famille, étant donné que c'est elle qui dirige le foyer. Clitandre, sachant qu'il doit la flatter, ne peut toutefois pas cacher qu'il trouve leurs études futiles.

Scène 4

Clitandre rencontre Bélise. Il essaie de lui parler mais elle n'entend qu'une déclaration d'amour indirecte et ne l'écoute pratiquement pas.

Acte II

Scène 1

Court monologue d'Artiste pour expliquer qu'il soutient Clitandre.

Scène 2

Chrysale débarque sur scène. Ariste essaie de lui parler des projets de Clitandre et d'Henriette mais il n'est pas écouté par le père qui lui raconte leur jeunesse.

Scène 3

Ariste parvient à placer que Clitandre demande Henriette en mariage mais Bélise s'immisce pour les informer qu'ils se trompent, puisque c'est elle que Clitandre désire. Ariste, néanmoins, n'est pas dupe, tout comme Chrysale qui rappelle qu'elle s'est déjà imaginé des prétendants.

Scène 4

Bélise est partie ; Chrysale et Ariste en reviennent à la demande en mariage, que le père accepte. Ariste lui conseille alors d'en parler à sa femme ; l'homme refuse en arguant que sa femme n'a aucun avis à émettre à ce sujet puisqu'il est le seul maître de la maison.

Scène 5

Martine annonce à Chrysale qu'elle est chassée par Philaminte. On comprend alors les vrais rapports de force dans le ménage.

Scène 6

Philaminte, en compagnie de Bélise, pourchasse Martine. Celle-ci s'est vue renvoyée pour avoir utilisé un vocabulaire inopportun ainsi qu'une grammaire incorrecte, fautes impardonnables à ses yeux.

Scène 7

Chrysale, parlant avec Philaminte, éclate de colère : il reproche à sa femme d'étudier au détriment du bon sens. Son admiration pour Trissotin est également stigmatisée.

Scène 8

Au cours du même débat, Philaminte annonce à son mari qu'elle a choisi Trissotin pour épouser sa fille. Chrysale se trouve sans savoir quoi dire.

Scène 9

Chrysale confesse à Ariste qu'il se trouve faible face à sa femme mais il jure qu'il ne se laissera plus dominer par Philaminte.

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Acte III

Scène 1

Trissotin apparaît accompagné de sa cour de femmes savantes.

Scène 2

Au début de la scène, Henriette veut s'écarter de la scène, mais elle est retenue par Philaminte alors que Trissotin débute une lecture de ses poèmes. Ensuite, les femmes savantes exposent leur vision de leur future académie.

Scène 3

Vadius apparaît. Il commence par complimenter Trissotin pour ses sonnets et obtient lui-même des compliments en retour ; s'ensuit pourtant une critique qui provoque une querelle entre eux. Vadius, en conclusion, promet de se venger.

Que raconte Les Femmes savantes ?
Les Femmes savantes de Molière : « Allez, fripier d'écrits, impudent plagiaire. »

Scène 4

Philaminte annonce à Henriette qu'elle a pour projet de la marier à Trissotin.

Scène 5

Armande rappelle à Henriette qu'elle doit obéir à sa mère.

Scène 6

Chrysale ordonne à Henriette d'accepter la demande en mariage de Clitandre, ce qu'elle s'empresse de faire. La seule qui se trouve désolée par situation, c'est Armande.

Acte IV

Scène 1

Armande raconte à Philaminte la scène précédente tout en critiquant Clitandre.

Scène 2

Clitandre vient trouver Armande pour comprendre pourquoi elle le déteste tant. Elle lui reproche alors son intérêt pour Henriette tandis qu'elle aurait désiré rester être aimée platoniquement par lui. Clitandre lui explique alors qu'elle est responsable, par sa froideur, de la présente situation. Philaminte conclut en calmant toutes les ardeurs : Henriette est belle et bien promise à Trissotin.

Scène 3

Clitandre et Trissotin combattent verbalement au sujet des mérites attribuables à la science.

Scène 4

Julien, qui est le valet de Vadius, apporte à Philaminte une lettre de son maître qui explique à la promise que ce dernier n'a d'yeux que pour son argent. Julien apporte également les œuvres d'Horace, de Virgile, de Térence et de Catulle dans lesquelles son maître a recensé en marge tous les endroits pillés par son rival. Sourde aux alarmes, Philaminte fait venir son notaire pour procéder au plus vite au mariage d'Henriette et de Trissotin.

Scène 5

Chrysale prend la décision de contrecarrer l'affaire de son épouse, dont il a été mis au courant.

Acte V

Scène 1

Henriette voit Trissotin en privé pour lui demander de renoncer au mariage. Néanmoins, ce dernier refuse, arguant de l'amour fou qu'il lui porte.

Scène 2

Chrysale arrive sur scène en compagnie de Martine et réaffirme son souhait d'être le maître décisionnaire de la maison.

Scène 3

Philaminte, avec ses femmes savantes, fait venir le notaire. Tandis que Chrysale et Philaminte cite chacun un époux différent pour leur fille, le choix de Chrysale est défendu par Martine.

Scène 4

Le coup de théâtre final est donné par Ariste : il annonce à Philaminte qu'elle a perdu un important procès et qu'elle est condamnée à une forte amende, et que Chrysale aussi est ruiné. Apprenant cela, Trissotin déclare renoncer au mariage, alléguant que les refus l'ont lassé. Il apparaît alors clairement que son seul objectif était la dot d'Henriette et Philaminte comprend alors la vraie nature du personnage. Enfin, Ariste révèle qu'il a menti pour amener Trissotin à se trahir. Le mariage de Clitandre et Henriette est conclu.

C'est le coup de théâtre final : Ariste annonce à Philaminte qu'elle est condamnée à une forte amende à la suite d'un procès perdu, ruinant par la même occasion Chrysale. Apprenant la nouvelle, Trissotin renonce au mariage, en expliquant qu'il a été lassé par les refus. Sa duplicité est ainsi dévoilée, même aux yeux de Philaminte : on comprend que son objectif a toujours été la dot d'Henriette. Ariste dévoile à son tour son subterfuge : il a menti pour forcer Trissotin à se trahir. L'union de Clitandre et d'Henriette peut se conclure.

Éléments de contexte

Les progrès de l'instruction féminine avant la pièce

Existaient-ils des femmes savantes ?
Les Femmes savantes, gravure de Joullain

La Querelle des femmes depuis le Moyen-Age : tentative de combattre la sujétion à laquelle les femmes sont tenues.

Début du XVII : le débat reprend de plus belle car les femmes prennent de l'importance dans le monde littéraire et via les progrès de la société. Sexisme encore prégnant.

Jacques Olivier (en chef de file) : Alphabet de l'imperfection et malice des Femmes (1617) : pour chaque lettre de l'alphabet, un vice prêté à la femme.

Les femmes comprennent que leur émancipation passe par l'éducation intellectuelle, avec des défenseurs masculins pour leur cause : Gilbert, Grenailles, P. Duboscq + deux femmes : reine Christine de Suède et Mlle de Scudéry (romancière). Dans Le Grand Cyrus, volume 10, de cette dernière :

Je ne sache rien de plus injurieux à notre sexe que de dire qu'une femme n'est point obligée d'apprendre quelque chose… Sérieusement, y a-t-il rien de plus bizarre que de voir comment on agit pour l'ordinaire en l'éducation des femmes ? On ne veut pas qu'elles soient coquettes ni galantes et on leur permet pourtant d'apprendre soigneusement tout ce qui est propre à la galanterie, sans leur permettre de savoir rien qui puisse fortifier leur vertu ni occuper leur esprit…

Vu la manière dont il y a des dames qui passent leur vie, on dirait qu'on leur a défendu d'avoir de la raison et du bon sens, et qu'elles ne sont au monde que pour dormir, pour être grasses, pour être belles et pour ne dire que des sottises…

A partir de 1660, circonstances qui favorisent les tentatives d'émancipation intellectuelle :

  • Application de la science qui deviennent plus accessibles
  • Cercles qui se forment à Paris qui sont appelés "académies" (Académie des sciences par Colbert en 1666) et où l'on suit les travaux scientifiques menés à travers le monde
  • Les nobles s'intéressent à la science
  • Livres écrits en français et non plus en latin

Mères qui s'occupent rarement de l'éducation des filles : les premières années d'une fille sont plus ou moins perdues.

Outils à leur disposition si elles veulent s'instruire : la lecture (Mme de Sévigné a ainsi fait), la conversation.

Abbé d'Aubignac qui écrit des romans allégoriques à leur intention.

Début de sortes d'Universités, ouvertes au public (la première du genre créée par Renaudot).

Les femmes savantes au temps de Molière

Les femmes savantes de la haute société sont en nombre réduit. Elles cherchent avant tout à élargir leur culture littéraire, parlent plusieurs langues (italien et espagnol sont à la mode).

Quelques femmes de science.

Quelques femmes philosophes, grâce notamment à la lumière de Descartes, qui a favorisé l'émergence de cercles qui se réclament de lui, dans lesquels pouvaient se trouver des femmes : exemple avec Mme de Grignan ou Mme de Sévigné.

Qui étaient les intellectuelles du XVIIème siècle ?
Portrait Marie de Rabutin-Chantals, Marquise de Sévigné, Lefebvre, 1665

1674 : Poulain de la Barre publie L'Education des femmes avec de la physique, de la logique et des traités de Descartes.

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Nathan

Ancien étudiant de classe préparatoire b/l (que je recommande à tous les élèves avides de savoir, qui nous lisent ici) et passionné par la littérature, me voilà maintenant auto-entrepreneur pour mêler des activités professionnelles concrètes au sein du monde de l'entreprise, et étudiant en Master de Littératures Comparées pour garder les pieds dans le rêve des mots.