Chapitres
Avec 126 000 000 d'habitants, l'archipel japonais (3 000 îles), exigu (378 000 km²), morcelé et majoritairement montagneux est, en moyenne, très densément peuplé (355 habitants / km²).
Le cadre naturel et humain
Une nature violente
• Dans un pays situé à la fois dans l'Asie des moussons et au contact des plaques océaniques, la population est régulièrement menacée par des catastrophes naturelles (séismes, éruptions volcaniques, tsunamis, typhons, ...).
• De façon générale, la faible étendue des surfaces planes (15 % du territoire), la neige et le froid en hiver au nord, les difficultés des communications et la pénurie des ressources du sous-sol, constituent autant d'obstacles au développement des activités agricoles et industrielles.
De grands aménagements
• Le morcellement a pu être maîtrisé grâce à des travaux (ponts, tunnels, autoroutes et voies ferrées, ...) qui permettent à un axe de communication rapide de relier le nord et le sud du pays.
• La littoralisation à outrance des activités humaines révèle la nécessité des échanges commerciaux avec le reste du monde car le Japon doit s'approvisionner en matières premières et en énergie auprès des pays étrangers.
Une démographie singulière
Après avoir connu une croissance très forte de sa population dès 1920 et jusqu'en 1970 (baby boom), le Japon a réduit sa natalité pour faire face à la pénurie d'espace ; c'est donc un pays en voie de vieillissement accéléré.
Cette même population est très inégalement distribuée dans l'espace géographique. Le Japon de l'endroit regroupe entre 85 et 90 % de la population et la densité réelle y est largement supérieure à 1 000 habitants / km². La mégalopole japonaise rassemble ainsi 105 000 000 d'habitants sur 10 % du territoire.
Les facteurs techniques, politiques et culturels de l'expansion japonaise
L'industrie, pilier du développement
• Les facteurs historiques
- Après 1945, la recherche de la puissance économique représente une espèce de revanche devant l'histoire.
- En outre, les péripéties d'après-guerre font du Japon la base avancée du monde libre (Chine communiste en 1949, guerre de Corée dès 1950).
- Dépenses militaires réduites à moins de 1 % du PNB et pas d'armes thermonucléaires.
• Les facteurs humains
Les hommes sont nombreux (après guerre) et actifs (2 200 habitants / an) et "patriotisme d'entreprise".
• Les structures industrielles
Elles sont duales ; à côté de grands groupes (les Zakaï dont le plus étonnant est Mitsubishi) qui dominent les activités les plus modernes, on trouve un fourmillement de très petites entreprises sous-traitantes qui forment "un tiers monde à domicile" ou "un édredon anti-crise" (CDD : embauche et débauche facilitées, bas salaires, ...).
• Des investissements productifs massifs
- Une organisation commerciale efficace dont les agents sont les "sogo shosha".
- Une industrie "sur l'eau" (sur les polders industriels : au moins 100 000 ha gagnés sur la mer).
Le rôle de l'Etat
Dès l'ère Meiji, les dirigeants politiques et les chefs d'entreprises ont construits ensemble le capitalisme japonais. L'Etat choisit les secteurs à développer, distribue des subventions, réalise les infrastructures de communication et organise la formation.
Une culture de l'effort
La main-d'œuvre japonaise a grandement participé à la réussite économique de son pays. De l'école à l'usine, le japonais est intégré dans un groupe solidaire préparé à l'effort et à la discipline par une culture commune.
Une grande puissance financière et commerciale mais une puissance incomplète
La Japon, 2ème puissance commerciale
Il accumule les excédents commerciaux (plus de 100 millions d'euros par an). Il compense ses achats de matières premières et d'énergie par des ventes de produits manufacturés à haute valeur ajoutée. Il réussi aussi à exporter sa culture populaire grâce à sa maîtrise des technologies de la communication.
L'épargne ainsi constituée a fait du Japon la 1ère puissance financière du monde. Elle explique l'importance des banques japonaises (7 dans les 20 premières mondiales) et les nombreux investissements japonais à l'étranger (achats d'entreprises, ...).
Après sa défaite de 1945, le Japon s'est vu imposé par le vainqueur américain son régime politique démocratique et une réduction considérable de son arme. Il se trouve ainsi toujours sous la dépendance des Etats-Unis pour sa défense militaire et n'a qu'un rôle politique international limité.
Un partenaire et un concurrent des autres pôles de la Triade
Les Etats-Unis sont le principal partenaire commercial du Japon et le 1er pays d'accueil de ses investissements (1/3 de ses exportations et 45 % des ses investissements).
Mais le Japon se tourne de plus en plus vers l'Europe où les implantations de filiales des ses multinationales permettent de pénétrer un marché de 400 millions de consommateur.
Le centre économique de l'Asie orientale
Depuis 3 décennies, les pays d'Asie orientale sont ceux qui ont connus la plus forte croissance économique du monde.
Le Japon participe à leur croissance en servant de modèle développement (industrialisation, exportations), en commerçant avec eux et en investissant dans leur économie.
Actuellement, il y délocalise ses activités de production industrielles afin de profiter d'une main-d'œuvre bon marché mais l'expansion exceptionnelles de ces pays (10 % par an) risque un jour de menacer l'économie japonaise.
Sa position géopolitique est fragile. En effet, malgré son poids économique, le Japon, protégé militairement par les Etats-Unis, ne peut prétendre à un rôle politique dominant en Asie orientale face à une Chine peuplée d'1 350 000 000 d'habitants et disposant d'une force militaire considérable. De plus, les pays asiatiques lui reprochent sa colonisation brutale pendant la Seconde Guerre Mondiale et des litiges frontaliers l'opposent encore à ses voisins immédiats (Russie, Corée, Taiwan).
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