Chapitres
Si vous voyagez vers l'au-delà, apprenez le latin, c'est une langue morte - Michel Cazenave
L'année de troisième est une année charnière dans l'apprentissage du latin, puisque certaines notions de bases y sont étudiées. Parmi ces points d'ancrage de la langue latine, figure l'ablatif absolu. Qu'on soit clair, cette tournure n'existe pas en français, il est donc inutile d'en chercher un équivalent. Cette proposition subordonnées participale est en réalité très utile pour comprendre, assimiler, et tout simplement traduire un texte latin. Mais rassurez-vous, derrière ce terme un peu barbare, un peu effrayant, se cache en réalité une règle de grammaire toute simple, c'est parti !
La formation de l'ablatif absolu en latin
On le disait au début de cette leçon, l'ablatif absolu est en réalité une proposition subordonnée participiale, c'est-à-dire qu'elle comporte un participe présent ou un participe parfait passif.
Ce participe a pour sujet un nom, qui se met à l'ablatif. Il s'accorde donc comme un adjectif avec ce même nom. C'est pour cette raison que l'on appelle cette proposition l'ablatif absolu.
En bref, le participe sera le verbe de la proposition, et le nom (ou le pronom) incarnera à lui seul le sujet de ce verbe. Tout va bien jusque là, non ?
Mais alors pourquoi l'appelle-t-on "ablatif absolu ?" On le qualifie d'absolu car le sujet de l'ablatif absolu ne doit avoir absolument aucune fonction (sujet, COD, COI ou autre) dans la proposition principale.
Prenons un exemple :
Pierre étant là, la maison était bien gardée.
Ici, nous avons à faire au participe présent "étant", dont le sujet est "Pierre". Les deux mots se mettraient à l'ablatif en latin. Et puisque "Pierre" n'apparaît pas dans la principale "la maison était bien gardée", cela est tout à fait possible.
Mais regardons la phrase suivante :
Pierre étant là, ses camarades sont venus le voir.
Le début du raisonnement ci-dessus est toujours valable, la subordonnée participiale étant la même ("Pierre étant là"). Toutefois, la principale contient "Pierre". En effet, dans "sont venus le voir", "le" correspond à Pierre.
Ici il ne sera donc pas possible d'employer l'ablatif absolu, car le sujet de l'ablatif absolu aurait une fonction dans la principale. Si vous vous êtes bien concentré, tout devrait s'imbriquer !
Allez, un dernier exemple d'ablatif absolu, sans verbe exprimé cette fois-ci :
Me vivo, … (= "moi étant vivant") - De mon vivant…
En cours de latin, pour reconnaître un ablatif absolu, on peut aussi repérer les terminaison spécifiques à l'ablatif, que voici :
Singulier | Pluriel | |
---|---|---|
1ère et 2ème déclinaison | a / o / o | is |
3ème déclinaison | e | ibus |
Traduire l'ablatif absolu du latin au français
L'ablatif absolu est toujours porteur d'une valeur circonstancielle : une opposition, une hypothèse, un but, etc. Mais les trois valeurs les plus fréquentes sont le temps, la cause et la conséquence. Il faut donc rendre l'une de ces valeurs dans la traduction.
Par exemple :
Urbe capta, .....(proposition principale)
Ici, "urbe" est un nom féminin à l'ablatif singulier, "capta" est le participe parfait passif à l'ablatif féminin singulier, donc il qualifie "urbe".
La traduction mot à mot donnera alors : "la ville ayant été prise,....".
Toutefois, il faut donner une valeur temporelle, causale ou de conséquence à cette subordonnée, comme on vient de le voir. Selon le contexte (qui sera donné par la principale), on pourra donc traduire "urbe capta" par :
"après que la ville a été prise,...", "parce que la ville a été prise,...", "puisque la ville a été prise,...", "après la prise de la ville,...", "en raison de la prise de la ville,...", "en conséquence de la prise de la ville,..."
On pourra aussi bien donner tout autre forme qui donnera une valeur circonstancielle à ce groupe, bien entendu ! Alors, plutôt simple l'ablatif absolu non ? Découvrez tout ça en cours de latin débutant.
Grâce à des petits exemples concrets, l'ablatif absolu ne devrait plus avoir de secret pour vous ! Si toutefois vous n'avez pas encore bien assimilé son intérêt et sa construction, n'hésitez pas à faire appel à l'un de nos professeurs en cours de latin, ils sont là pour ça !
Si vous désirez une aide personnalisée, contactez dès maintenant l’un de nos professeurs !
Bonjour,
j’ai besoin de votre aide
Dans une transcription du milieu du IXème siècle du poème de Venantius Fortunatus – Carmina – livre VII – IV à Gogon
Je lis
an tenet herbosis qua frangitur Axona ripis,
cuius aluntur aquis pascua prata seges?
Esera? Sara? Cares? Scaldis ? Sate ? Somena? Sura?
seu qui Mettis adit de sale nomen habens?
Il s’agit des noms des rivières (nom français/nom latin au nominatif) : L’Aisne/Axona, l’Oise/Esera, la Serre/Sara, La Chiers/Cares, l’Escaut/Scaldis, le Satis/Satis (nom disparu, dont une partie devenue la Scarpe l’autre devenue la Sensée), la Somme/Somena, la Saur/Sura
Il me semble que Esera? Sara? Sate ? Somena? Sura? sont des ablatifs absolus mais pas Cares qui aurait du être Care ni Scaldis qui aurait du être Scalde
Qu’en pensez vous ?
Merci
Bonjour, avez-vous essayé de contacter l’un de nos professeurs pour recevoir une aide personnalisée ?
Votre page sur l’ablatif absolu est excellente, et c’est la meilleure à mon avis, ou une des meilleures. Merci beaucoup. Passer par le français pour faire comprendre le latin, c’est tout simple et très efficace. Cette présentation a réussi à démystifier ce point de grammaire que mes bons professeurs de collège il y a tellement longtemps, ne pouvaient pas m’inculquer. Le seul texte qui m’intéresse maintenant est la Vulgate, et au fil de ma lecture, je me régale de « les » débusquer (<–les=Ab. Abs.). Au début, la construction m’échappait il m’a fallu quelques occurrences pour me douter que je voyais un ablatif absolu, et lire sur le sujet. Depuis que j’ai lu votre page (qui m’a donné le « déclic ») ça va toujours en s’améliorant et quel plaisir ineffable de bien comprendre tous les rouages d’une situation où le sujet et objet sont de genres mélangés, avec une voix passive. Grace a votre page, en général, je ne me contente plus de comprendre globalement, je fignole dans les détails (même s’il me faut une demi-heure pour comprendre un verset)… L’ablatif était mon plus grand obstacle – vaincu maintenant.
Et ce qui est bien agréable, c’est que votre article est bien écrit. Merci encore.
Merci beaucoup pour vos encouragements, nous sommes ravis d’avoir pu vous aider ! 🙂
Oui bien
j’ai vraiment besoin d’aide… je comprend rien au latin!!! et pour la rentrée on a une traduction a rendre..
SVP aidez moi…
voici le texte :
1. Alexander, postquam Darium, Persarum regem, vicit ejusqueregnum occupavit, exercitum suum ad indum flumen duxit, praedae spe ductus, quia viatores tradebant in eis finibus esse aurum aliaque bona et magnum novorum animalium numerum.
2. ex eis urbibus quas in itinere multas condidit et quibus nomen suum dedit clarissima et divitissima fuit Alexandria in Aegypti litore condia.
3. Omnes eum portum noverant propter altissimam turrim in parva insula Pharo effectam, ubi magni ignes nocte naves in tutum locum ducebant
Merci d’avance….. Je comprend rien au latin!! aidez moi….
je croi que le debut de la 1 er phrase c’est : alexandre, aprés (que) Daruis, roi des perse……. je comprend rien aux leçons donc rien au traduction.. merci de m’aider!
the-engel-of-hell@hotmail.fr
ok