Chapitres
Le conditionnel est la plus jolie conjugaison du monde, et il va sans dire, la plus confortable - Paule Saint-Onge
Et si j'avais ceci ? S'il vient me voir, je ferais ça... Ces phrases, que l'on prononce au quotidien en français, expriment logiquement la condition. En latin, on utilise le même principe, mais structuré à travers le prisme d'une langue différente, qui vous sera probablement très utile face à un devoir.
La proposition subordonnée conditionnelle est donc cette partie de la phrase, qui portera votre message d'éventualité, qui correspond en réalité au conditionnel en français. En revanche, cette concordance ne se retranscrit pas sur le papier, puisque le latin a bel et bien des spécificités linguistiques pour exprimer la condition.
Mais alors comment reconnaître et utiliser la proposition subordonnées conditionnelle latine ? Pas de panique, voici la réponse !
Les propositions subordonnées de condition à l'indicatif
En latin, pour exprimer la condition à l'indicatif, on retrouvera la structure SI + indicatif et l'indicatif dans la principale. En français, on aura la même chose, puisque les temps sont presque les mêmes dans les deux langues.
À l'indicatif présent
Au présent, c'est donc sans grande difficulté que la proposition subordonnée conditionnelle sera calquée sur la subordonnée française.
Le "Si" en question pourrait se traduire par "s'il est vrai que", mais reprendra les temps et les modes communs au français.
- Si sunt dii, sunt boni = S'il y a des dieux, ils sont bons.
Plutôt simple pour l'instant, non ?
À l'indicatif imparfait
Ici encore, peu de différence avec le française, puisque le schéma sera sensiblement le même pour exprimer la condition. À la différence que cette fois-ci, "si" pourrait se traduire par "chaque fois que", "lorsque", ou encore "quand", lorsque les verbes sont à l'imparfait dans les deux propositions.
- Si legebas, laetus eram = Si tu lisais, j'étais content.
En quête de cours de latin ?
À l'indicatif futur
En français comme en latin, le verbe de la proposition principale est en latin, alors que, dans la subordonnée, la valeur du futur est signifiée par l'indicatif présent français. En langue latine, c'est donc le futur simple ou antérieur qui sera utilisé, de sorte à marque ou non une certaine simultanéité.
Si, en latin, le futur antérieur est utilisé dans les deux propositions, cela signifie que les deux actions en question auront lieu au même moment. Ca vous paraît compliqué ? Ne vous inquiétez pas, un petit exemple va venir éclairer tout ça !
- Si hunc librum leges (ou encore mieux, le futur antérieur, legeris), laetus ero = Si tu lis ce livre, je serai content,
- Improbe feceris, nisi monueris, Cic = Tu feras une mauvaise action, si tu ne l'avertis pas (= en ne l'avertissant pas, donc).
C'est plus clair pour vous ? Parfait ! Alors, plutôt simple l'indicatif, non ? Place au subjonctif !
Les propositions subordonnées de condition au subjonctif
En latin, pour exprimer la condition via une proposition subordonnée, on aura SI + subjonctif, ainsi que le subjonctif dans la principale. En français on se retrouvera avec SI + indicatif dans la subordonnée et avec le conditionnel dans la principale.
Au subjonctif présent
Dans la langue latine, le subjonctif présent exprime le potentiel, sous-entendu une possibilité, une hypothèse, que l'on juge réalisable, qui peut se produire. On retrouve cette idée même dans les phrases où il n'y a pas de proposition subordonnée conditionnelle. En attendant, restons dans le sujet, et voici un exemple au subjonctif présent :
- Si venias, laetus sim = Si tu venais (un jour), je serais content.
Au subjonctif imparfait
Au subjonctif imparfait, une proposition subordonnée conditionnelle exprime l'irréel du présent, c'est à dire qu'on parlera là d'une action qui ne se réalise pas maintenant, dans le présent. Une expression qui désigne une hypothèse contraire à la réalité, et qui porte bien son nom, en somme !
- Si venires, laetus essem = Si tu venais (maintenant), je serais content.
Au subjonctif plus-que-parfait
Au plus que parfait, une proposition de condition exprime l'iréel du passé cette fois-ci. Il s'agit donc d'une action qui ne s'est pas produite dans le passé !
- Si venisses, laetus fuissem : Si tu étais venu, j'aurais été content.
Une palette très riche, pour un seul et unique petit mot !
Exercice : traduisez
Allez, voyons si les bases de la proposition subordonnée de condition ont bien été comprises et assimilées. C'est à vous de jouer ! (le corrigé est disponible ci-dessous)
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Si verus amicus esses, mihi adesses.
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Si portam clausissem, equus non fugisset.
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Si nous pouvons, nous viendrons.
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Si puer loqui cupiebat, parentes ejus eum audiebant.
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Si captivus fiam, mori malim.
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Si le vin donne du courage, que j'en boive!
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Dolor tuus levior esset, si sentires multos miseriores esse quam te.
Corrigé :
1) Si tu étais un véritable ami (maintenant), tu m'aiderais. (sous-entendu tu ne l'es pas)
2) Si j'avais fermé la porte, le cheval ne se serait pas enfui.
3) Si poterimus (ou mieux, potuerimus), veniemus.
4) Si (= chaque fois que) l'enfant désirait parler, les parents de celui-ci (= ses parents) l'écoutaient.
5) Si je devenais prisonnier (un jour), je préfèrerais mourir.
6) Si vinum virtutem dat, bibam!
7) Ta douleur serait plus légère si tu remarquais que beaucoup de gens sont plus malheureux que toi.
Comment utilise-t-on les verbes déponents au passif ?
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Comment utilise-t-on les verbes déponents au passif ?
Bonjour ! Un verbe déponent se conjugue au passif mais a un sens actif !
Impossible de trouver un sens à la phrase
“Sultus semper recta sunt” (dans pages roses du Larousse)
C’est surtout “sultus” qu’il est impossible de définir, quelle que soit la source consultée.
Bonjour ! Ca ne serait pas “stultus” par hasard ? 🙂
Très clair merci.
Merci beaucoup