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C'est parti

Introduction

La société occidentale contemporaine est inondée d'images: télévision, cinéma, internet, publicité... Pour être connu, il faut être vu, et c'est la motivation principale de beaucoup de jeunes (et moins jeunes) qui intègrent des émissions de télé-réalité de plus en plus nombreuses. Désormais, tout se montre et tout peut être vu. Si cela peut avoir certains effets bénéfiques (les musiciens et auteurs de talent découverts ainsi), cette surmédiatisation a souvent des effets pervers: recherche de scoops, manipulation de la vérité pour plus de sensationnel, gavage d'images à propos de certaines informations...

Le septième art qu'est le cinéma joue évidemment beaucoup sur l'image, à la fois sur le côté émotionnel que peut avoir une image, mais aussi sur son côté transmission d'un message. Le film Good Bye Lenin joue complètement sur ces deux tableaux, tout en ajoutant une réflexion assez cinglante sur la manipulation d'images.

Une image qui laisse transparaître l'émotion

« Good Bye Lenin est d'abord une histoire forte entre un fils et sa mère » (Daniel Brühl)

la mère à la manifestation

Dans la scène de la manifestation, le réalisateur nous montre une mère en réalité en opposition avec le régime et amoureuse de son fils:

  • elle est en rouge et blanc dans un univers très gris

  • elle s'évanouit en voyant son fils emmener

C'est le réalisateur qui, par le jeu des couleurs, des champs/contrechamps nous offre la possibilité de voir que cette femme semble hors du monde dans lequel elle vit.

l'ultime mensonge et le jeu des regards

Vers la fin du film, la mère a tout appris grâce à Lara. Elle n'ignore donc plus le mensonge de son fils. Pourtant, elle ne va pas s'emporter contre lui ou céder au désarroi. Au contraire, la scène qui va suivre avec l'ultime mensonge d'Alex est une preuve flagrante de l'amour qui existe entre les deux personnages.

Le jeu des regards est particulièrement intéressant, avec très peu de regards qui se croisent au début de la scène, puis des regards de plus en plus complices. Alex regarde d'abord le reportage, comme fasciné par la RDA qu'il aurait souhaitée. Puis il essaie de voir comment réagit sa mère, cette mère qui ne regarde plus vraiment l'écran, mais son fils qui a fait tant de sacrifices et qui s'est donné tant de peine pour lui éviter un choc et essayer de lui rendre la vie plus belle. Quand il tourne la tête, elle lui prouve à son tour son amour en faisant semblant d'être fixée sur le reportage. Alex ne saura jamais que sa mère ne croyait plus à ses mensonges, et il pourra la faire partir au ciel en pensant qu'elle avait été heureuse jusqu'au bout.

Dans cette scène, c'est le réalisateur qui nous montre, par un simple jeu de caméra particulièrement intéressant, à quel point ces deux êtres s'aiment. Faire voir l'amour, voilà ce qu'il parvient à faire.

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Le bonheur familial sur la pellicule

Deux petits films qui passent pour être amateurs renvoient à l'enfance d'Alex et d'Ariane. Ces deux petits films en disent déjà longs sur la vie qui va se dérouler sous nos yeux, mais aussi sur la force des images.

la datcha

Le premier film est celui qui ouvre Good Bye Lenin. On y voit des images tournées dans la datcha (résidence secondaire, pas forcément luxueuse) des Kerner à la fin des années 1970. Trois choses y sont frappantes:

  • le bonheur familial: Alex et Ariane y sont vus souriant, jouant et se chamaillant. Une réelle complicité existe entre eux et leur père, ce qui pourra faire douter assez singulièrement de la version du départ de leur père proposé par leur mère.

  • ce père n'est présent que derrière la caméra, il est déjà « invisible » pour le spectateur. Aucune image de lui n'est restée pour les enfants, aucune archive ne peut être exhumée pour essayer de retrouver son visage, de se rappeler les bons moments passés avec lui, il n'y a que les souvenirs, aucune image, si ce n'est cette main qui réprimande gentiment le jeune Alex, et cette voix, cette voix qui permettra à Ariane de le reconnaître.

  • La mère semble totalement absente de cet univers enfantin et joyeux. Elle n'apparaît pas dans les films tournés à cette époque. Pour quelle raison? Était-elle exclue de cette complicité qui existait entre les trois autres membres de la famille? Était-elle déjà occupée à servir la patrie qu'elle aimait tant? Rien ne nous permet de le dire, mais son absence dans de tels moments est remarquable.

les pionniers

Puis vient le temps pour Alex et Ariane, qui ont « perdu » leur père, de s'engager chez les pionniers, cette fois aux côtés d'une mère omniprésente et attachée à ses enfants:

  • elle se consacre alors désormais autant à sa patrie qu'à ses enfants, comme le fait remarquer Alex de manière ironique. Les images la montrent entourée des pionniers qu'elle éduque, autant pour s'occuper elle-même face à la solitude que pour sans doute essayer de convertir au socialisme et les empêcher de faire la même chose que son mari.

  • elle devient alors omniprésente aussi à l'image, bien loin de son absence sur le film précédent. Elle a pris le rôle de mère, de père, de guide et endosse tous les rôles semble-t-il à merveille, tant les deux enfants que sont Alex et Ariane semblent heureux. Becker joue d'ailleurs, pour rendre cette image encore plus puissante, sur le fait de faire passer la pellicule usée au film, puis un retour sur la pellicule usée, comme si pendant ces instants-là, le temps s'était arrêté et la famille s'était retrouvée, que les blessres et les déchirures n'avaient plus lieu. Voilà une façon de montrer un bonheur familial par le simple biais de modifications d'images.

Un langage cinématographique simple mais efficace

Le premier baiser entre Alex et Lara

La scène du baiser ici est une preuve du cliché cinématographique. Les tournesols représentent régulièrement l'amour naissant au cinéma. Un exemple dans le cinéma contemporain: Chat Noir, Chat Blanc d'Emir Kusturica. Wolfgang Becker ne fait donc ici que reprendre un cliché du cinéma, ne bousculant pas les représentations typiques. La mère d'Alex d'ailleurs, en se réveillant, brisera cet élan, comme elle brisera le vase dans lequel sont placés les tournesols.

la rencontre entre Alex et son père

De même, la rencontre ou plutôt les retrouvailles entre un père et son fils qui ne se sont pas vus depuis plus de dix ans sont filmées avec une grande sobriété. Pas de grands discours, pas d'effets de caméra surprenants. C'est un long passage rempli de silences et d'images, de regards... La télé fait office ici de fédérateur, et Alex retrouve son demi-frère et sa demi-soeur devant un spectacle télévisé qu'il regardait lui-même quand il était plus jeune. Seule dérogation à la règle, tant du côté des enfants que du père, il faut dire son nom pour être accepté dans la famille, pour se retrouver enfin. L'image ne suffit plus lorsqu'elle a vieilli, il faut ajouter les mots. Mais le regard que porte son père sur son fils, puis le fils sur le père en dit plus long que bien des discours, une fois l'identification faite. Becker n'a pas cherché à faire de ces retrouvailles un moment merveilleux et artificiel, mais un moment simple et naturel, et cela se voit par l'usage qu'l fait du point de vue (champ/contrechamp).

les cascadeurs à la manifestation

Enfin, c'est par un stratagème subtil que Wolfgang Becker a souhaité donné plus de force à un événement majeur du film, un événement qui va bouleverser cette famille, la manifestation contre le pouvoir socialiste, puisqu'elle va plonger la mère d'Alex dans le coma. Il est toujours difficile au cinéma de tourner des scènes de foule. En effet, il est nécessaire que tous les comédiens et figurants jouent en même temps, sans que certains ne s'arrêtent en pensant qu'on ne les verra pas. Pour parvenir à un réalisme plus saisissant, le réalisateur avait placé dans les premièrs rangs de la manifestation fictive, des cascadeurs. Ainsi, lorsque les policiers les attrapent et les frappent, le réalisme était tel que les autres comédiens, n'étant pas au courant de cette ruse, prirent fait et cause pour ces pauvres comédiens que l'on frappaient. Ils ne devaient plus alors jouer, ils étaient réellement sous le choc. Voici un procédé qui permit de rendre cette scène ussi forte qu'elle l'est dans le film. Simple, mais efficace.

De multiples messages liés aux images

L'image est évidemment omniprésente dans un film. Mais dans Good Bye Lenin, ces images qui forment la pellicule nous donnent à voir d'autres images, d'autres représentations imaginaires, d'autres symboles. L'image nous montre le pouvoir de l'image.

les marques est-allemandes détournées par Alex

Le jeu de la chasse au trésor où ce dernier n'est pas de l'or mais un bocal avec une étiquette des cornichons Spreewald ou alors d'un paquet de café Moca Fix est révélateur du patriotisme de la fervente socialiste qu'est la mère d'Alex.

le changement des étiquettes

Pour satisfaire les besoins de sa mère, Alex est obligé de faire les poubelles (sauf quand la chance lui sourit par l'intermédiaire d'un Est-allemand parti depuis longtemps dont les placards sont remplis de ces denrées rares, voire inexistantes). Vient alors le mensonge en remplissant tous ces récipients de nouveaux produits, pour donner l'illusion de l'ancien. Il faut d'ailleurs noter que la mère d'Alex ne s'aperçoit de rien. Seule l'image compte, l'étiquette prouvant à elle seule que ce qui est contenu dedans est forcément ce que l'étiquette nous en dit. L'illusion fonctionne: l'image trompeuse devient réalité.

une réflexion sur la « dépendance » à certaines marques

Au-delà de ce pouvoir de l'image, il y a évidemment une réflexion sur la « dépendance » des hommes à certaines marques. Si la mère d'Alex souhaite tant ces marques, c'est bien plus par idéologie que par autre chose. En effet, lorsqu'elle goûte sans le savoir un faux cornichon Spreewald, elle ne peut s'empêcher de dire qu'il est bon. Ce n'est pas le goût réel qu'elle aime (enfin ce n'est pas son critère principal de choix), c'est la marque symbole du communisme qu'elle adore. Plus généralement, on peut s'interroger sur nos propres envies. Pourquoi l'image est-elle aussi importante à nos yeux, quoi qu'on en dise. Pourquoi fait-on confiance à une marque plus qu'à une autre? Pourquoi se vêtir avec cette marque ou celle-ci est plus important? La réflexion sur l'importance de l'image dont le monde capitaliste plus que le monde socialiste est inondé est initiée par cette importance des marques dans le film.

l'importance des représentations dans la vie

Cette réflexion nous amène alors sur le terrain des représentations que nous nous créons dans la vie. Le héros de Good Bye Lenin, Alex, ne peut s'empêcher lui non plus d'imaginer les choses qu'il ne connaît pas, de mettre des images sur l'inconnu ou sur le rêve.

Alex imaginant son père au bord de la piscine

C'est d'abord le cas sur le ton comique lorsqu'Alex imagine son père en train de manger un énorme burger au bord de sa piscine. Évidemment, à force de manger cette bouffe capitaliste (Mac Donald's est un des symboles forts du capitalisme), il ne peut qu'être obèse... Voilà comment se créent les images, les représentations dans la tête des personnes. Or la suite du film nous révèlera qu'Alex se trompait. Une représentation, une image inventée, ne peut jamais être le reflet de la réalité.

Alex rêvant de la RDA qu'il aurait souhaitée

Le même genre de procédé apparaît dans la vie d'Alex. La RDA dont il rêvait, qu'il aurait aimé connaître, il a voulu la créée furtivement. C'est dans ce pays merveilleux, ce pays qui n'a jamais existé mais qu'il fait vivre pour sa mère, ce pays en qui elle croyait qu'il invente de toutes pièces. Encore une fois, le monde réel est bien loin, mais l'image nous emmène vers un autre monde, un monde que les images parviennent semble-t-il à faire exister. La force de l'imagination à se créer des images pour faire exister des pensées est grande. Elle tient en outre une part importante dans nos vies.

la vision de l'Ouest par l'Est

Dans le film, ces représentations n'échappent pas à la séparation de Berlin en deux parties aux idéologies fort distinctes. L'Ouest n'y est pas toujours vu sous son meilleur jour. Wolfgang Becker ne fait pas un film à la gloire du capitalisme, n'hésitant en effet pas à montrer ses travers et ses excès.

l'argent

C'est tout d'abord l'argent, ce deutsche mark fort et puissant dont rêvent tous les Ossies lorsque le mur tombe, cet argent que ne parviendront pas à récupérer Alex et sa soeur. Mais si cet argent semble faire le bonheur (la machine à UV de l'ami d'Ariane, la Traband...), il est aussi lié à des cadences infernales, comme le suggère l'affiche d'employés du mois d'Ariane justement. C'est la volonté de gratifier les meilleurs vendeurs, de donner une prime à ceux qui rapportent le plus à l'entreprise qui entraîne l'esprit de compétition et l'individualisme de l'Ouest. Cette conversion est tout entière incarnée par Ariane, qui s'éloigne résolument de sa famille au fur et à mesure qu'elle s'occidentalise. C'est l'argent qui poussera les habitants de l'ex-RDA a afflué vers l'Ouest, créant ainsi de graves difficultés économiques dans un pays qui en connaissaient déjà beaucoup.

la nourriture

C'est ensuite la vision de la nourriture dans tous ses excès. C'est le cas sur l'affiche qui apparaît près d'Alex en mobylette où l'on voit un homme souriant devant un plat bien rempli. Mais évidemment la nourriture ouest-allemande est surtout représentée par le Burger King. S'il est synonyme d'emploi et de richesse pour Ariane, il montre surtout le côté excessif de l'Ouest. C'est l'image de la représentation du père d'Alex par son fils au bord de la piscine! Voilà comment on mange à l'Ouest, comme le prouve la venue au Drive du père d'Alex. Il faut aussi pense à la réception luxueuse de celui-ci, opposée à la relative pauvreté de celle qui célèbre l'anniversaire de la mère d'Alex. L'Ouest n'est donc pas un modèle de bien manger, selon les représentations proposées par le film.

le sexe

Enfin, la première incursion d'Alex dans un magasin ouest-allemand se solde par un attroupement devant une télévision qui montre... une femme mettant de la chantilly sur ses seins. Voilà les premières images offertes aux yeux d'un allemand de l'est débarquant d'un monde presque asexué. Quelle belle façon de voir l'Ouest! En quelques images, l'Allemagne de l'Ouest perd son côté merveilleux pour offrir un visage de débauche. Voilà encore une fois le poids de l'image, une image qui semble en dire long sur une mentalité commune à l'Ouest.

Le capitalisme est donc montré dans ces excès les plus négatifs, le luxe, la mal-bouffe, la débauche, tout cela par des images explicites tirées du monde de la communication: télévision, publicité... ou des images d'archives (mais télévisées aussi).

Une réflexion cinglante sur le pouvoir de l'image

Au-delà de l'histoire proprement dite, le film développe une véritable réflexion sur le pouvoir de l'image, sur la manipulation des médias.

d'abord les symboles forts

C'est d'abord le pouvoir des symboles, représentations métaphoriques d'une idéologie, d'un système de valeurs.

le coca-cola symbole du capitalisme

Coca-cola est un des symboles du capitalisme: une marque très présente internationalement, à la recherche perpétuelle de bénéfices. C'est l'un des premiers signes de l'invasion du capitalisme à l'Est (bouteille qui tombe des mains d'Ariane).

la statue de Lénine, symbole du communisme

À l'inverse, le symbole du communisme apparaît surtout dans la scène la plus spectaculaire du film, celle où la statue de Lénine est déplacée par hélicoptère. Démantelée, elle ne peut que regarder l'ampleur de sa défaite dans les rues de Berlin. Lénine symbolise le système communiste. La statue renvoie aussi à l'image: pourquoi construire une statue, si ce n'est pour le culte de la personnalité de la personne représentée. Lénine était ainsi présent avec son peuple, à la fois comme ami, mais aussi comme gardien.

Il est du reste étonnant de voir le choc des images au moment de la relève de la garde. Observez qui passe à cet instant. Des camions de livraison Coca-cola! Choc des images qui traduit un choc des cultures, un choc des civilisations.

puis les reportages manipulés par les présentateurs télé

les reportages de Kamera Aktuelle sont tous à la gloire de la RDA

Les premiers reportages qu'Alex propose à sa mère sont de vrais reportages faits par de vrais journalistes est-allemands. C'est son ami Denis qui lui a récupéré les bandes. Or en les visionnant, on peut s'apercevoir que Kamera Aktuelle est totalement à la gloire de la R.D.A.. Pourtant, on sait aujourd'hui que la R.D.A. Était loin du niveau technologique du monde occidental, elle qui passait pour être l'élève modèle du monde soviétique. Manipulation des masses au service d'un pouvoir qui avait compris l'importance de l'image.

le défilé est retransmis à la télévision alors que lors de la manifestation, il n'y a aucun journaliste

Cette manipulation est flagrante le jour de la manifestation. Nous pouvons opposer son traitement dans les médias à celui du défilé militaire célébrant l'anniversaire de la R.D.A.. Si ce dernier fait l'objet d'une longue retransmission à la télévision, la manifestation n'existent que pour ceux qui la vivent, puisqu'on n'aperçoit aucun journaliste couvrant l'événement. La population n'est pas au courant d'un tel mouvement, alors qu'elle est abreuvée d'images à la gloire du régime. Le choix des sujets est évidemment la première étape de la manipulation. Ne pas vouloir traiter un sujet, c'est en empêcher l'existence visuelle, et dans notre monde cette existence visuelle est pratiquement la seule qui compte.

enfin les reportages manipulés par Alex et Denis

La dernière étape du mensonge orchestré par Alex est la fabraication pure et simple de reportages truqués.

l'importance du montage

Où l'on comprend l'importance du montage: monter, c'est choisir ce que l'on va conserver et dans quel ordre cela va apparaître à l'écran. C'est grâce au montage entre images d'archives et reportage truqué que le sosie de Sigmund Jähn devient le vrai, celui que la télévision a montré. De même, montrer Denis « évacué » par le garde de la firme Coca-cola peut sembler normal lorsque l'on sait qu'il n'a aucune autorisation de filmer. Or la manipulation arrive par l'intermédiaire d'une voix-off. D'un coup, la situation est renversée.

la volonté de détourner des images réelles

Et la volonté de détourner des images réelles n'en devient que plus simple. Quoi de plus vraisemblable que des images tournées par de vrais journalistes à qui l'on fera dire ce que bon nous semble? Les Allemands de l'Est fuient à l'Ouest? Aucun problème pour nos deux compères qui inversent allègrement les commentaires pour inverser la réalité. Le summum de cet art est atteint avec un coup de théâtre: Coca-cola devient soudain une invention communiste!

Conclusion

Dans Good Bye Lenin, les supports de l'image sont très nombreux et ariés: images de films « amateurs », film proprement dit, images d'archives, reportages télévisés. L'image est omniprésente dans cet univers, et c'est encore plus le cas de nos jours, avec la multiplication des chaînes, la multiplication aussi des émissions de télé-réalité.

Les personnages regardent très souvent la télévision, les antennes satellites sont nombreuses. Mais si la télévision peut être synonyme de convivialité comme lors de la demi-finale regardée par toute l'entreprise, elle semble finalement être le contraire de ce qu'elle prétend être, une ouverture sur le monde. Il semble désormais possible de tout voir, de s'ouvrir à des cultures différentes par le biais de nouvelles chaînes, mais elle permet de moins en moins l'échange. Ainsi le jeune asiatique pourra recevoir les chaînes de son pays et les regarder seul chez lui, sans contact humain.

En outre, manipulant l'image dans un monde qui les fabrique lui-même (le monde du cinéma), Alex cherche à sauver sa mère. Le pouvoir de l'image (qui permet la survie) est un des principaux thèmes du film: avec de petits moyens, Alex et Denis entretiennent un long mensonge. Alors que penser des médias puissants qui nous entourent?

Il est donc toujours nécessaire, sans toutefois tomber dans la théorie du complot perpétuel, de s'interroger sur la provenance des images qui nous sont proposées tous les jours et sur leur traitement pour éviter d'être manipulés. Qui nous montre? Que nous montre-t-il? Par quel moyen? Et surtout dans quel but? Car tout le monde ne possède pas les mêmes intentions louables qu'Alex.

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Agathe

Professeur de langues dans le secondaire, je partage avec vous mes cours de linguistique !