Chapitres
- 01. Fiche technique
- 02. Distribution
- 03. Le scénario
- 04. Thématiques du film
- 05. Points négatifs du film
Attention : le film ménage un certain suspense que nous divulguons pour les biens de cet exemple. Si vous comptez voir le film, faites-le avant de lire cette analyse.
Fiche technique
Pays d'origine : États-Unis
Année de sortie : 2004
Langue : Anglais
Durée : 108 minutes
Genre : Drame, roman, science-fiction
Réalisation : Michel Gondry
Scénario : Charlie Kaufman et Michel Gondry
Acteurs principaux : Jim Carrey, Kate Winslet, Kristen Dunst, Mark Ruffalo
Distribution
- Jim Carrey : Joel Barish
- Kate Winslet : Clementine Kruczynski
- Kirsten Dunst : Mary Svevo
- Mark Ruffalo : Stan
- Elijah Wood : Patrick
- Tom Wilkinson : Dr Howard Mierzwiak
- Thomas Jay Ryan : Frank
- Jane Adams : Carrie
- David Cross : Rob
- Ellen Pompeo : Naomi
Le scénario
Joel Barish, un homme timide et routinier, décide sans raison apparente de ne pas se rendre au travail. À la place, il prend le train pour Montauk. Il y rencontre une femme appelée Clementine Kruczynski qui est tout son contraire : excessive et extravertie. Ils sont inexplicablement attirés l'un vers l'autre : ils passent une soirée sous les étoiles, sur un lac gelé, et semblent tomber amoureux.
Mais tout à coup, on voit Joel en pleurs, dans sa voiture. Suit le générique de début du film qui montre le chagrin et la colère de Joel.
On retrouve maintenant Joel chez ses amis Rob et Carrie tandis qu'il leur fait part de sa douleur et de son incompréhension : plus tôt dans la journée, il s'est rendu au travail de Clementine avec l'intention de lui offrir un bijou pour la Saint-Valentin, mais elle a fait mine de ne pas le reconnaître. Pire : elle avait un nouveau petit ami.
Rob montre alors à Joel la carte d'une société dénommée Lacuna : il semblerait, lui dit-il, que Clementine a fait appel à cette clinique pour éradiquer de sa mémoire tout souvenir de lui. Cette nouvelle dévaste Joel, qui veut comprendre les agissements de Clementine. Il se rend donc à l'adresse indiquée par la carte de visite.
Il trouve là-bas le docteur Howard Mierzwiak qui lui propose d'effacer à son tour les souvenirs de Clementine. Il accepte et, le soir même, l'équipe de Lacuna vient chez lui pour le plonger dans une sorte de coma durant lequel les souvenirs sont effacés au fur et à mesure que Joel se les remémore.
Mais le conscient et l'inconscient se mélangent comme le passé et le présent. Joel revit ses souvenirs pour de vrai, ressent ses pensées, et tout se passe comme si sa conscience influençait sa mémoire. Il sait que trois employés de Lacuna sont à cet instant chez lui (Mary la secrétaire, Stan et Patrick les « effaceurs ») et qu'on tente de supprimer les souvenirs dans lequel il semble réellement parler à Clementine.
Or, tandis que Mary et Stan flirtent, on comprend que Patrick est le nouveau petit ami de Clementine. Il part la rejoindre, non sans avoir volé tous les objets, les documents, les photos qui pourraient l'aider à conquérir la jeune femme, alors que Joel entend et comprend ce qui se passe autour de son corps endormi.
Mais lorsque Clementine se retrouve avec Patrick, elle est prise d'un certain malaise et éprouve le besoin de se rendre à Boston pour voir le lac gelé. Pendant ce temps, Joel revit ses souvenirs du plus récent au plus ancien : au fur et mesure, il redécouvre les plus beaux moments sortis de sa mémoire. Cela lui ouvre les yeux : il aime toujours Clementine et ne veut plus effacer son souvenir. Sa conscience prend le dessus sur le processus et il parvient à emmener le souvenir de Clementine dans d'autres parties de sa mémoire, là où elle n'a pourtant jamais été.
Stan et Mary s'aperçoivent que quelque chose ne va plus ; ils appellent en conséquence le docteur Mierzwiak qui parvient à contrecarrer les tentatives de Joel. Mary complimente alors Mierzwiak sur ses compétences et en vient à l'embrasser. C'est à ce moment que la femme du docteur débarque, ayant des soupçons sur l'infidélité déjà prouvée de son mari. La jeune fille découvre alors, à la réaction de la femme, qu'elle a déjà eu une relation avec celui-ci, mais qu'elle a subi le même processus d'effacement, à sa propre demande. La nuit se finit alors qu'elle part à la clinique découvrir les cassettes de son dossier et que Joel revit impuissant la mort de ses souvenirs avec Clementine, qui lui glisse, en guise d'adieu : « Rendez-vous à Montauk. »
On comprend que la scène pré-générique se situait bien après l'effacement de la mémoire de Joel. On le retrouve donc dans sa voiture avec Clementine, alors qu'ils viennent de se rencontrer à nouveau. Celle-ci a demandé à aller récupérer chez elle une brosse à dents ; seule dans son appartement, elle écoute sur son répondeur un message de Patrick puis trouve dans sa boîte aux lettres une lettre de Mary, accompagnée de son dossier et de ses cassettes.
Dans la voiture, Joel et Clementine commencent à les écouter sur l'auto-radio. L'homme ne supporte pas bien longtemps les bandes audio où elle explique tout ce qu'elle n'aime pas chez lui. Excédé, triste, il finit par la faire descendre et s'en va seul.
Clementine le rejoint néanmoins un peu plus tard, alors qu'elle a rompu avec Patrick. Dans l'appartement, elle trouve Joel en train d'écouter sa propre cassette, disant lui aussi du mal de Clementine. Cela les convainc d'un paradoxe : ils veulent retenter leur chance, même en étant certains que leur relation est vouée à l'échec.
Thématiques du film
L'amour
L'amour est le grand thème du film, car si celui-ci est complexe et bâti sur la base d'une intrigue à tiroirs, il raconte bien explicitement une histoire d'amour.
Plus particulièrement, il s'intéresse à la douleur associée au sentiment amoureux, et aux tentatives de fuite qui en découlent :
- Clementine qui fuit Joel
- Joel qui fuit Clementine
- La fuite de Joel dans ses propres souvenirs
- La fuite par l'oubli
Mais le fait que Joel et Clementine se retrouve après s'être tous les deux fuis interroge aussi l'éternelle notion d'âme-sœur : l'amour est-il une prédestination ?
La conscience
Le film joue également sur l'aspect irrationnel de la conscience.
À travers les impasses du couple Joel-Clementine, il montre une conscience incapable d'agir conformément aux sentiments qui agitent la personne. Joel ne parvient pas à exprimer ses sentiments non plus que ses pensées et leur relation finit par être gâchée par les non-dits.
La découverte des cassettes en procure une belle image : pensant tout savoir de l'autre, chacun apprend par l'entremise de cassettes audio une autre vérité, autrement plus désagréable. Mais cela fonctionne aussi pour le rapport de soi à soi : Clementine découvre une méchanceté qu'elle ne se connaît pas lorsqu'elle entend sa propre cassette dans la voiture de Joel.
La question qui sous-tend ces scènes, c'est donc : dans quelle mesure me connais-je moi-même ?
La mémoire
S'il est un grand thème traité par Eternal Sunshine of the Spotless Mind, qui conditionne tous les autres, c'est celui de la mémoire.
La manière dont elle est traitée peut faire penser à Nietzsche, le philosophe allemand. Celui-ci écrivait, dans Considérations inactuelles :
« Dans le plus petit comme dans le plus grand bonheur, il y a quelque chose qui fait que le bonheur est un bonheur : la possibilité d’oublier [...]. L’homme qui est incapable de s’asseoir au seuil de l’instant en oubliant tous les événements du passé, celui qui ne peut pas, sans vertige et sans peur, se dresser un instant tout debout, comme une victoire, ne saura jamais ce qu’est un bonheur et, ce qui est pire, il ne fera jamais rien pour donner du bonheur aux autres. [...] Toute action exige l’oubli, comme la vie des êtres organiques exige non seulement la lumière mais aussi l’obscurité. [...] Donc, il est possible de vivre presque sans souvenir et de vivre heureux, comme le démontre l’animal, mais il est encore impossible de vivre sans oubli. Ou plus simplement encore, il y a un degré d’insomnie, de rumination, de sens, historique qui nuit au vivant et qui finit par le détruire, qu’il s’agisse d’un homme, d’une peuple ou d’une civilisation. »
Loin d'être pessimiste, la démarche effectuée par Joel et Clementine serait, sous le prisme nietzschéen, une condition même de leur bonheur : ils se donnent les moyens d'oublier - c'est-à-dire « pardonner » -, pour pouvoir continuer à s'aimer et à ressentir ensemble. Car sans le processus d'effacement, ils n'auraient même pas pu se rendre compte que leur amour l'un pour l'autre était encore vif. Autrement dit, c'est leur oubli qui leur a rappelé leur amour.
Points négatifs du film
Le montage, force et faiblesse
De fait, la grande force du film de Michel Gondry réside dans son montage. Mais il en constitue peut-être une limite. Certains spectateurs pourraient être décontenancés par les coupes incessantes et une réalisation « caméra à l'épaule », qui veut rendre la confusion qui existe dans la tête de Joel. Le problème, dès lors, c'est que cette confusion peut se répercuter jusque dans la tête des spectateurs...
Un scénario compliqué ?
Puisqu'il s'agit d'une histoire à tiroirs, le scénario peut avoir quelque chose de confus. On ne cesse pas de passer d'une histoire à l'autre, et les interactions sont également de plus en plus nombreuses au fil du film. Mais, là encore, il s'agit sûrement d'une volonté d'harmonie de la part du réalisateur : puisque tout est confus dans la tête de Joel, le film lui-même se doit de l'être...
Si vous désirez une aide personnalisée, contactez dès maintenant l’un de nos professeurs !
Bonjour / bonsoir
Je suis mademoiselle Guynette ASSI je suis ivoirienne et je suis en licence 1 de cinéma alors je voudrais approfondir ma connaissance dans le cinéma si vous pouvez bien m’aider
En attente de votre réponse
Cordialement Guynette ASSI
Bonjour, je vous propose d’utiliser la barre de recherche en y inscrivant “cinéma” notamment vous trouverez de nombreux articles qui vous donneront des informations intéressantes 🙂