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C'est parti

I/ La démocratie moderne : une démocratie conflictuelle

Marx, A propos de la question juive (1847)
Lefort, L'invention démocratique

A) La critique marxiste de la démocratie bourgeoise

Qu'il s'agisse des démocratie de Constant, de Rousseau, d'autres, on a fait comme si il n'y avait pas de classes sociales aux intérêts différents. La démocratie moderne: démocratie de conflits (manifestations).

1/ De la société féodale à la société bourgeoise: la révolution politique

a) Féodalité et communauté

Marx, comme Tocqueville et Constant, c'est un penseur après la Révolution Française. Ce qui le frappe: une nouvelle société est née, qui n'existait pas avant la Révolution Française. Voit une différence fondamentale entre société féodale et société bourgeoise. Insiste comme Tocqueville sur la disparition dans les sociétés modernes de tous les corps intermédiaires qui caractérisaient la société féodale (seigneurie, parlement régionaux, corporations, corps de métier). Ces corps intermédiaires faisaient qu'il n'y avait pas de séparation entre ce qu'on appellera la société civile et l'instance politique.
"Quel est le caractère de l'ancienne société civile? Un seul mot la caractérise: la féodalité. L'ancienne société civile avait directement un caractère politique, c'est-à-dire que les éléments de la vie civile tels que la propriété ou la famille ou le mode de travail, étaient promus sous la forme de la seigneurie, des ordres et des corporations, élémets de la vie dans l'Etat"
A ses yeux, la société féodale était une société organique (qui formait une sorte de corps, tout qui n'est pas séparé de ses parties). Le tout est présent dans les parties composantes et les parties composantes sont des parties du tout => Pas d'individualisme, individus incorporés à des corps collectifs. Image qu'on peut donner de ça: l'architecture. Une église romane ou gothique est une représentation de cela.

b) Bourgeoisie et individualisme

Ce qui frappe Marx, c'est qu'on accouche d'une nouvelle société caractérisée par le règne de l'individu. "La révolution politique supprima le caractère politique de la société civile. Elle fit éclater la société civile en ses éléments simples: d'une part les individus, d'autre part les éléments matériels et spirituels qui forment la substance vitale de la société civile de ces individus."
Qu'est-ce que la révolution politique <=> Emancipation politique. La société bourgeoise sépare la politique de la société civile. D'un côté, il va y avoir l'Etat avec ses prérogatives et de l'autre, les individus, atomisés. Emanciper les individus des corps dans lesquels ils étaient pris. Une des premières lois: loi Le Chapelier de 1791 qui abolit les corporations, ce corps collectif auquel appartenait l'individu, contraignant mais source de solidarité. Le contrat entre le patron et l'ouvrier sera un contrat individuel. Abolition des privilèges également.
Marx voit cela comme une émancipation, une autonomisation de la politique, qui se sépare du social.

2/ La critique de l'autonomisation de la politique

a) La séparation de l'homme et du citoyen

"DDHC", cela veut dire qu'on sépare le citoyen de l'homme. Cette scission entre l'homme et le citoyen, on l'a déjà repérée chez Constant. La différence entre Constant, Tocqueville et Marx? Pour les libéraux, la révolution politique a eu un effet libérateur ou émancipateur. Lefort: Il tient "dans la délimimitation d'une sphère de la politique comme sphère de l'universel, à distance de la société, celle-ci se trouvant du coup réduite à la combinaison de l'intérêt particulier et d'existence individuelle."
L'individu est libéré de la tutelle pesante des corps auxquels l'individu était lié. Pour les libéraux, l'Etat est le garant des droits de l'individu, sauf que cette garantie peut devenir angoissante. Cette protection a besoin de remparts, on a besoin d'éviter ses dérapages. Il faut pouvoir contrôler l'Etat, par une politique d'opposition selon Constant, et par une vie associative selon Tocqueville.

b) L'illusion politique

Marx ne suit pas cette analyse. Il voit dans l'autonomisation de la politique un symptôme de la disparition de la communauté. Les individus étant renvoyés à leur individualisme, ne forment plus une communauté concrète. La formation de cet Etat pour Marx est le symptôme de cette désagrégation de cette communauté concrète.
C'est donc une illusion pour Marx. Lefort, commentant Marx: pour Marx "la politique et les droits de l'homme constituent les deux pôles de cette illusion" => Cela s'appelle une idéologie. Pour Marx, la déclaration des droits de l'homme est une idéologie. Ne concerne pas toute l'humanité.

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3/ Critique des droits de l'homme: égoïsme et formalisme

a) Les droits de l'individu propriétaire

Pour Marx, les droits de l'homme ne sont pas les droits de l'homme universels, ils sont les droits de l'homme portés par une nouvelle classe, les bourgeois. En effet, la rprésentation bourgeoise de l'homme est celle de l'individu égoïste, qui fait passer les intérêts d'abord, les autres après. Individu échappant à toute détermination historique.
"Qui est l'homme distinct du citoyen? Nul autre que le membre de la société bourgeoise"
"Les droits de l'homme, droits du membre de la société bourgeoise, ne sont rien d'autres que ceux de l'homme égoïste, de l'homme séparé de l'homme et de la collectivité."
Décline cette mentalité de propriétaire sous quatre aspects: la liberté consiste à faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. La communauté ne définira de droits, d'interdiction que dans le cas où cela nuit à autrui => Liberté négative selon Marx. Présuppose l'idée d'un individu qui a droit à tout dans la limite où ça ne nuit pas à autrui.
Conception de l'égalité: "Tous les hommes naissent libres et égaux en droit". Marx reproche une condition formaliste de la liberté. Il faut tenir compte de la situation concrète des gens: qu'est-ce que penser sans éducation.
"Le concept social suprême de la société bourgeoise, le concept de la police, selon lequel toute société n'est là que pour garantir à chacun de ses membres la conservation de sa personne, de ses droits et de sa propriété."

b) Les droits de l'homme abstrait

Critique du formalisme. Progrès qui appelle tout de suite une contestation. Homme abstrait qui n'est qu'un modèle tellment général qu'il ne correspond à personne en particulier. Cette égalité formelle cache des inégalités réelles. Exemple: l'école. Se présente comme une institution qui donne ses chances à tous.

B/ Démocratie et Droits de l'Homme

1/ Les conditions de l'analyse de Lefort: droits de l'homme et totalitarisme

Pensée plus proche du marxiste, qu'il va critiquer. La prise en compte du phénomène totalitaire lui parait indispensable. Pourquoi?
L'URSS s'est dotée en 1936 d'une constitution qui est sans doute à l'époque la plus libre du monde. Juste là pour l'affichage, jamais utilisée. Suivie des grands procès de Moscou.
Lefort considère que Marx se trompe dans son appréciation des droits de l'homme. Ce dernier y voit le symptôme d'une maladie, la scission du politique et du social => Autonomisation du politique. Pour Lefort, cette autonomisation est poussée à son comble par l'Etat sociétique stalinien. En effet, il prétend littéralement absorber tous les problèmes par une politique d'Etat. Le stalinisme représente l'illusion de l'autonomisation du politique poussée à son comble, comme si l'Etat pouvait se substituer à la société. "Il tend à abolir tous les signes de l'autonomie de la société civile". "L'Etat est censé détenir le principe de toute forme de socialisation et de tout mode d'activité". L'individu doit fondre son individualité dans le grand corps collectif du peuple représenté par le parti unique sous peine d'être totalement exclu de la société.
Trotski: "A la différence du Roi Soleil, Staline peut dire 'A bon droit: la société c'est moi' ". Il a son mot à dire en toute chose. (A même décrété que la théorie Mendelienne sur l'hérédité était "bourgeoise").

2/ Les Droits de l'Homme et le politique

a) Critique de Marx

Lefort reconnait une certaine légitimité historique à l'analyse de Marx. Reconnait que l'Etat libéral a utilisé les Droits de l'Homme dans un sens allant du côté de leurs intérêts, de la bourgeoisie industrielle. Mais pense que ce n'est pas parce que les droits de l'homme ont été confisqués que pour autant ils sont à jeter. "Il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain" Marx.
Il faut distinguer entre la théorie et la pratique. Reprend la critique de Marx point par point.
→ Dit que dans la déclaration des droits de l'homme, il y a du positif, du progrès. Par exemple: le droit de résistance à l'oppression et à l'arbitraire du pouvoir.
→ Sur la liberté. Selon Marx, liberté individuelle des uns par rapport à celle des autres, autrui = limite à l'action d'un individu. Lefort pense que la déclaration défend les droits de l'homme, pas seulement une limite, aussi une garantie.
→ Sur la sûreté (article 17). Lefort y voit la garantie d'une justice indépendante au pouvoir. Il est dit que "la propriété est un droit inviolable".
→ Sur la liberté d'opinion (articles 10 et 11). Droit de communiquer ses pensées, mise en place d'un espace public. L'homme n'est pas réduit à un individu propriétaire, défini par un individu lié à ses semblables. Insiste sur le droit d'expression public et sur l'ouverture des débats, ouverts à la discussion et aux conflits. Cet espace public esquissé par l'article 11 n'appartient à personne, est indépendant du pouvoir politique et doit être garanti par le pouvoir politique. Lefort voit dans la DDH voit la déclaration des principes de l'indépendance du savoir par rapport au pouvoir: "C'est de l'indépendance de la pensée, de l'opinion, en regard du pouvoir, c'est du clivage entre pouvoir et savoir qu'il s'agit dans  l'affirmation des droits de l'homme, et non pas seulement, non pas essentiellement de la scission du bourgeois et du citoyen, de la propriété privée et de la politique"
De façon générale, Lefort reproche à Marx de confondre l'interprétation bourgeoise de la loi et l'instance de la loi elle-même et du droit dont il méconnait les garanties qu'elle offre, notamment contre l'arbitraire du pouvoir de l'Etat et contre les transgressions pratiques des droits de l'homme. Ce que Marx ne voit pas, c'est qu'avec les droits de l'homme, c'est que s'instaure une nouvelle relation entre politique et droits, ce que Lefort appelle la désintrication du pouvoir et du droit.

b) Droit et pouvoir

Dans l'ancienne société, droit et pouvoir étaient intimement mélangés. Avec les droits de l'homme apparait une société beaucoup plus ouverte. En effet ce qui caractérisait l'ancienne société est qu'elle était plutôt fermée, avec des instances stables: Dieu, le Roi.
Avec les DH se trouve une nouvelle société, "ouverte", qui ne peut être définie à l'avance, ne peut plus se représenter comme un corps unique, organique. On a affaire à des hommes qui appartiennent encore à des groupes sociaux, des communautés, mais ils ne sont plus l'otage des communautés dans lesquelles ils vivent. Ils entrent entre eux dans des relations imprévisibles, et avec des effets indéterminés qui échappent au pouvoir.
L'Homme des DH, contrairement aux apparences, est ouvert à l' "indétermination" de l'homme lui-même, tel qu'il n'est plus défini à l'avance par une organisation sociale, mais qui prend forme en fonction de la société dans laquelle il vit et en fonction de son changement historique. Reconnu comme "celui dont l'essence est d'énoncer ses droits". Pas tellement celui qui a des droits, se caractérise par le fait qu'il peut revendiquer des droits, qui n'ont pas toujours existé, qui vont apparaître. Pas seulement titulaire de droits, mais il est instituteur de droits. Il s'ensuit que l'indépendance reconnue aux individus signifie qu'ils ne sont plus les parties d'un tout supérieur et transcendant qui conduirait à une relation de sujétion, mais qu'ils sont engagés dans des relations transversales qui vont forger dans l'interdépendance leur identité.

c) L'indétermination du droit

Avec les droits de l'homme, c'est l'idée même du droit qui se trouve modifiée. Dorénavant, le droit ne s'identifie plus strictement à l'Etat. Le droit ne se réduit même plus à un ensemble de droits définis, par exemple les droits naturels de l'homme que l'Etat aurait mission de garantir. Devient le droit de discuter du droit et notamment de revendiquer de nouveaux droits, non encore reconnus par le droit positif. Ouvre la possibilité pour chacun de faire valoir leurs droits. Les droits de l'homme donnent droit au droit. Obnubilés par la lettre de la DDH, Marx n'a pas vu leur dimension symbolique, qui consiste à "désincorporer" le droit.
En faisant de l'homme la source du droit et pas simplement un objet du droit, les droits de l'homme affirment en même temps d'un côté la nécessité du droit et d'un autre la nécessité de sa remise en question par les hommes concrets, vivants dans telle ou telle société. Lefort: "A partir du moment où les droits de l'homme sont posés comme ultime référence, le droit établi est voué au questionnement".

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Olivier

Professeur en lycée et classe prépa, je vous livre ici quelques conseils utiles à travers mes cours !