Chapitres
Théétète a rassemblé les grandeurs rationnels d'un côté. Il a mis d'un côté les nombres qui correspondent à un carré parfait, et de l'autre côté les nombres qui ne correspondent pas à un carré parfait. Et ces nombres là, il les a nommé puissances: dunameis.
Les premiers il les a appelé longueur (carré parfait) et les autres il les a appelé
Zabô a remarqué que le vocabulaire de Théétète est un vocabulaire négligé avec des formules négligées. D’un côté les longueurs commensurables, et de l'autre côté les longueurs commensurables en puissance.
En cours de philo, Théodore qui fait une leçon de géométrie emploie les bons termes mathématiques des grandeurs rationnelles. Il n'y a que les grecs qui sont parvenus à concevoir la notion d'irrationnel ou de longueur commensurable. La géométrie grecque est considérée comme la plus développée. Le livre Des dix éléments d'Euclique aurait été rédigé par Théétète, c'est à dire le livre qui porte sur les irrationnels. Mais dans le contexte de notre dialogue, il est un jeune homme élève donc il, mais il a pris une longueur d'avance, car il a vu et il a cerné les grandeurs de nombres. Ce qui est important et c'est ce que retient Socrate dans le discours du Théétète, c'est qu'il a fait un travail de définition, même s'il a employé un vocabulaire pas très développé, parce que c'est un néophyte. Il a compris la multiplicité des nombres infinis et incommensurables. Il a eu l'intuition. Il pourrait être perçu comme une sorte de dialecticien naturel appliquant son savoir dans le domaine des mathématiques; Le dialecticien c'est celui qui détermine des caractéristiques communes et qui rassemblent les notions des caractéristiques communes sous une même définition. La dialectique est une recherche du non-correct pour trouver la bonne chose. Dans les fragments d'antisthène il y a d'un côté la doxa et de l'autre côté l'alethèia, le dialecticien c'est celui qui passe de l'opinion infondé pour établir les bonnes définitions avec les définitions correctes.
Est-ce à dire que ce jeune homme est un dialecticien en herbe ou par lui-même qui aurait trouvé la dialectique. La réplique de Théétète en 148-e : réplique à plus d'un titre qui va nous apprendre beaucoup de choses : ce que révèle cette réplique c'est que Théétète n'est pas un dialecticien haut placé mais qu'il s'est placé sous le socratisme.
Il n'a pas dégagé la dialectique tout seul de manière spontanée, il a entrepris de dégager la dialectique en entendant la dialectique de Socrate " J'ai entrepris d'y réfléchir, en entendant rapporter les questions qui viennent de toi". Théétète a souvent entrepris d'y réfléchir en entendant des rapports qui portent sur des questions que Socrate pose. Cela veut dire qu'il a fait des recherches personnelles, mais il ne s'est pas attelé tout seul. Car c'est après avoir entendu rapporté les paroles de Socrate. C'est en ayant pris connaissance des pratiques de questionnement provenant de Socrate, ce qui veut dire que la méthodologie de Socrate qui est une méthodologie dialectique était connue. Ce qui veut dire qu'il y a des propos qui circulaient.
Théétète ne faisant pas parti du cercle des amis de Socrate, il était malgré tout au courant de ce qui se faisait parmi ce cercle. Nous avons donc référence à une pratique orale socratique. Il devait circuler des rapports qui faisaient état des recherches socratiques. Ce qui est important à signaler, parce qu'avant la rédaction des dialogues, il devait y avoir à la base des rapports oraux qui circulaient, puisque Théétète dit bien "j'ai lu", il dit bien "j'ai entendu". La circulation orale aurait pu déformé certains propos. Il est question dans ce texte d'une circulation orale précise, parce que plus loin il dira " de la façon que toi tu prescris". On pourrait dire qu'il y a des réglementations de la dialectique qui est connue. Il y a des prescriptions qui sont connues seulement oralement.
En cours de philosophie terminale es, l'entretien dialectique précise toujours les règles pour ne pas que les discussions précédent n'importe comment. Une réglementation est posée par Socrate à un moment dans le Théétète. Par contre celui qui ne se contredit pas pourra prendre la place du dialecticien. Théétète explique son état d'esprit avant de rencontrer Socrate. Il explique sa démarche et comment il en est venu là. Il n'est pas venu à la dialectique tout seul de façon spontanée et naturelle, mais sous l'influence de l'orbite socratique.
La pratique de la discussion est toujours réflexive : il faut toujours réorienter les discussions pour qu'elles obéissent aux règles formelles de la discussion dialectique. Nous avons à faire à un jeune homme qui connaissait Socrate de réputation. Et qui s'était placé sous son influence avant même de le connaître. Socrate est un philosophe qui répand une nouvelle pratique de la philosophie. Théétète est touché par la vague socratique, parce que c'est une vague qui renverse tout sur son passage (on pourrait presque parler d'un tsunami socratique). Et ce sera un des chefs d'accusation qui sera de corrompre la jeunesse, car non seulement il n'avait pas aménagé les notables, mais il avait aménagé une pratique nouvelle.
Dans l'Apologie de Socrate en 29-c: on constate la nécessité de mettre à mort Socrate pour le bien de la cité.
Philèbe : il se jette dans l'embarras, et il embarrasse ensuite tous ceux qui l'approchent.
Ce qui veut dire que Socrate a dégagé un fait de société. Tous ceux qui étaient affectés par la vague socratique étaient dans une dialectique qui à leur tour interrogé les autorités. C'est une mise
Socrate est à la base du cynisme . Diogène de Sinope se réclame de l'héritage socratique.
Nous avons un aperçu sur le caractère socratique. Cette dialectique a su suscité chez les jeunes gens . C'est un oui dire qui fait référence à des traditions orales : transmission orale sous forme de rapport provenant de Socrate. Ce qui est attesté par Alcibiade dans son discours du Banquet : la circulation de ces rapports déclenche l'enthousiasme.
AUtre témoignage qui provient d'un disciple de Socrate et qui raconte comment un autre disciple de Socrate : Aristine de Syrène qui raconte comment il a été converti d'un rapport socratique. (par Echine)
On peut encore proposer un autre témoignage de Socrate dans les Nuées; on voit que le personnage qui va devenir un disciple de Socrate : Strepsiade : il déclare l'enthousiasme qui a eu à entendre un discours de Socrate.
Tous ces témoignages prouvent à quel point Socrate a dégagé un phénomène de société. Il a véhiculé la pratique de la réfutation dialecticienne.
Socrate se plonge lui même dans l'embarras, "je ne suis pas capable de me persuader que je parviens à une réponse suffisante sur ce qu'est la science, et de même je ne suis pas convaincu par ce que peuvent dire les autres dans ce genre de définition."
I/ Dialecticien qui se retrouve dans une situation d'embarras
Ce que dit ici Théétète c'est qu'il ne parvient pas lui-même à se convaincre (les grecs ne faisaient pas la différence entre convaincre et persuader).
Dans les dialogues on ne voit jamais Socrate mis en défaut, sauf dans la République où on trouve des injonctions mises en place par ses frères Glaucon, à un tel point qu'il en tombe par terre.
La suite de Théétète montre que Socrate est toujours dans la réfutation. Dans le Théétète , Théétète est dans la situation du répondant.
Il se présente comme étant un modèle de dialecticien parce qu'il prend conscience qu'il est ignorant, de la même manière que Socrate.
On voit que dans le Théétète lorsque Socrate prescrit : on voit que la pratique Socratique réglemente la manière de la discussion mais aussi la manière d'écouter. L'insistance est mise du point de vue de celui qui écoute et qui doit être extrêmement attentif de façon à pouvoir répondre correctement. Ce que Théétète dit c'est qu'il a été extrêmement attentif à ce que la manière qu'un interlocuteur puisse exprimer. On a affaire à un jeune homme parfaitement consciencieux qui a appliqué les règles du mieux qu'il pouvait faire. Ce qui ne l'a pas pas amené à répondre correctement.
Ce jeune homme n'est pas un éristique (le but : éris) c'est quelqu'un qui est dans une recherche de la vérité.
Hésitation de certains manuscrits de lambda: un des deux manuscrits les plus anciens qui est le Bodelainus présente un seul lambda sur le Melein. Si on traduit à la manière. Anticipation de la maïeutique : le jeune Théétète est sur le point de trouver et donc sur le point d'enfanter, et ce serait lui qui aurait suggéré la maïeutique de Socrate. Le choix de Michel Narcy concerne à donner la délivrance de la maïeutique.
Le dialogue du Théétète aurait été écrit 30 ans après la mort de Socrate. Théétète aurait eu lui-même l'intuition de la maïeutique que Socrate aurait survolé au moment du dialogue."Je ne peux me délivrer de cette anticipation" individu qui souffre de ne pas répondre à la question : et ne pas y répondre devient une obsession qui empêche la délivrance à cette question.
Melein veut dire la seule préoccupation : l'épimeilenstai : le soucis. Socrate est dans le soucis de trouver la réponse et il est dans l'obsession.
II/ Commentaire du Théétète qui montre le meilein avec un seul lambda. Découvert sur papyrus.
C'est Socrate qui introduit la maïeutique par "souffrance de l'enfantement", et aussi par la "plénitude".
Maïeutique : art d'accouchement qui prend en charge un part véritable. Socrate commence par introduire le fait d'être enceint pour Théétète: Il vient de tester Théétète, et il a perçu qu'il était enceint de quelque chose.
Examinons la réplique de Théétète : "Je ne sais pas, Socrate: je dis ce que je ressens, c'est tout".
IL parait déconcerté par la réplique précédente de Socrate. Il est abasourdi par la comparaison que fait Socrate. Nous avons à faire à un jeune homme qui est embarrassé par la façon dont Socrate le considère. A l'époque assimiler un jeune homme à une femme enceinte était assez étonnant, parce que les rôles hommes-femmes étaient parfaitement distincts, ce n'était pas dans les usages de l'époque. C'est une pratique qu'il n'a jamais entendu parlé, et il ne s'attendait pas à cela; Ce qui montre assez clairement que la maïeutique ne faisait pas parti des choses connues, alors même que les discours de Socrate étaient relativement connues. L'étonnement de Théétète prouve qu'il n'est pas au courant.
Théétète réagit d'une manière qui est celle de la timidité, il dit ce qu'il dit ce qu'il ressent comme pour se protéger de la comparaison qu'a établi Socrate. Il est tellement abasourdi qu'il ne pose pas de question parce qu'il est aggressé par cette assimilation: parce que pour l'époque on ne doit pas mélanger les sexes.
On a affaire à un personnage parfaitement audacieux (Socrate).
Soit Théétète parle de délivrance et d'être sur le point de trouver, il aurait eu l'intuition de l'art de l'accouchement de manière spontanée sans en être totalement conscient. C'est une intuition qui germe en lui.
Autre cas de possibilité, c'est qu'il est au courant, et c'est ce qui rentre en opposition avec ce qu'on a dit. Le fait qu'il fasse semblant de ne pas reconnaître la maïeutique ferait de lui un personnage pas sérieux.
III/ Est-ce qu'il introduirait la maïeutique ?
Melein avec un seul lambda ou soit avec deux lambda.
Melein avec deux lambda : être sur le point de trouver
Théétète introduit intuitivement la maïeutique et Socrate la saisie au vol. Cela rentre dans le cadre que la maïeutique n'est pas socratique mais platonicienne. Ce n'est pas quelque chose qui connaissait à la base. C'est la raison pour laquelle Narcy choisi la lecture avec deux lambda pour melein.
149a : le passage nous présente ce qu'on peut appeler une révélation : Phénarète (nom de la mère de Socrate : manifestation de la vertu). "tu n'as pas entendu dire que moi je suis le fils d'une accoucheuse". Théétète répondra qu'il sait bien qu'il est le fils de Phénarète mais qu'il exerce le même métier que sa mère.
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