ZOLA, Le docteur Pascal (1893)

Chapitre 14

Clôture du roman : l'enfant de Clotilde et Pascal

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C'est parti

Explication

Le chapitre XIV, que Zola nomme " épilogue " dans son plan,
se situe dans la chronologie dix mois après la mort de Pascal et trois
mois après la naissance de l’enfant. Il constitue un tableau de la
maternité, comme symbole de la sérénité retrouvée et de l’oeuvre à
poursuivre. Dans notre extrait, Clotilde s’interroge sur l’avenir de
son enfant.

I - Le dénouement

A) Le rappel du roman et du cycle
Ce
rappel a lieu grâce à l’arbre, unique relique de l’oeuvre de Pascal. Il
permet d’évoquer les thèmes du roman et du cycle, conçu à l’image de
l’arbre comme " une humanité en raccourci ". On nous rappelle aussi les
" tares et [l]es luttes " que le cycle a racontées, ces " Rougon
terribles ", ces " Macquart abominables ". Le motif de la punition est
également rappelé avec le " coup de foudre ".
Il s’agit donc d’inscrire tout cela dans le passé de Clotilde et dans l’achèvement romanesque : l’ensemble est terminé.

B) Ouverture sur l’avenir
Une
continuité s’établit cependant : " il en naissait encore un ". L’enfant
permet d’ouvrir sur l’avenir (" A l’enfant qui allait être demain "),
en poursuivant les thèmes du cycle. Sa " bouche vorace " peut rappeler
les " appétits " de ses prédécesseurs. Le thème historique est
également rappelé, avec la mention de " la nation [...]à refaire ".
Toutefois, cette mention indique que l’histoire de cet enfant
n’appartient pas au cycle des Rougon-Macquart, pensé comme " l’histoire [...] d’une famille sous le Second Empire ". Celle de la IIIe République n’est pas de son ressort.

C) Le mystère
Une
bonne oeuvre de fiction, c’est une oeuvre, à laquelle on continue de
penser quand elle est terminée. Zola entretient donc un certain mystère
en ouvrant sur l’avenir. Tout d’abord, on ne sait rien de l’enfant, qui
reste " l’enfant inconnu ", sans prénom. Concernant son avenir,
Clotilde formule des hypothèses, mais sans les fixer : " au génie qui
naissait peut-être ". Dès lors, l’enfant peut devenir un " messie ",
comme l’" Antéchrist ".

II - Une ode à la vie

A) Par Clotilde
Le
narrateur livre les pensées de Clotilde sous forme de discours indirect
libre. C’est en fait une " prière, une invocation ", à laquelle elle se
livre, dans " un élan de ferveur maternelle ". Son enthousiasme est
sensible grâce aux points d’exclamation, et au rythme créé par les
accumulations de verbes  (il " reprendrait ", " relèverait ",
" rendrait ", " bâtirait "), et les reprises qui vont crescendo : " A l’enfant [...], au génie [...], au messie[...] ! "

B) Par le narrateur
L’ode de Clotilde s’insère par mimesis
dans celle de la narration, dont elle reprend les procédés
stylistiques. L’enthousiasme du narrateur est beaucoup plus vaste que
celui de Clotilde : il ne se limite pas à l’avenir, il concerne un
présent qui est à la fois un présent d’actualité (" la vie qui coule ")
et un présent immuable, celui de la vérité, de la révélation. De même,
il englobe le lecteur et l’humanité entière : " la vie où nous
baignons ". Le lyrisme est accentué par des anaphores : " La vie, la
vie qui coule en torrent ", et par des phrases exclamatives nominales,
comme la précédente, comme si, dans la joie de la révélation, il
n’était plus possible de se limiter à la construction grammaticale
classique.

C) Les images de la vie
Cette ode est
riche en métaphores et personnifications qui ont pour but de
matérialiser la vie. C’est d’abord avec l’image de l’artiste, comme
l’indiquent le verbe " créer ", le terme " oeuvre ". Cette image est
traditionnellement utilisée pour Dieu. Elle permet de renvoyer à l’idée
de beauté et de perfection. Cependant, la création de " monstres "
nuance en introduisant la notion de perfectibilité du monde, de progrès
à accomplir. Puis, Zola a recours à des métaphores de l’eau, avec le
torrent, qui connote la force, puis la mer qui renvoie à l’infinité, à
la pureté, mais aussi au bien-être (" la vie où nous baignons ").

III - La religiosité

A) La reprise du vocabulaire chrétien
On
trouve dans ce texte tout un champ lexical du christianisme :
" messie ", " Antéchrist ", " prophètes ", " éternité ", si bien que le
texte et son message s’en trouvent imprégnés.

B) La religion de la vie
Avec
l’image de l’artiste, la vie est assimilée à une sorte de divinité, qui
reprend donc certains motifs du christianisme. Comme le Dieu chrétien,
son oeuvre obéit à " ses lois ", que les hommes ne peuvent pas
comprendre. Elle va également vers " l’achèvement ignoré ", de même que
le " dieu " aux desseins impénétrables. Une téléologie du bien permet
donc d’accepter " les malades et les fous ", de même que dans le
christianisme, la récompense céleste permet d’expliquer la souffrance
terrestre.

C) Une religion qui fait une place à l’homme
Si
le vocabulaire et les motifs chrétiens permettent au lecteur de se
familiariser avec cette religion naturelle, ils sont en fait détournés.
On trouve d’abord l’idée que c’est un homme qui pourra être le prochain
messie. En outre, le christianisme n’attend plus de messie. On a donc
l’idée que le messie du christianisme n’a pas suffi. D’autre part, ce
messie " bâtirait la cité de justice, où l’unique loi du travail
assurerait le bonheur ". on voit ici que contrairement au christianisme
s’exprime la croyance à un bonheur terrestre, dû au progrès de l’homme
lui-même.

Texte de conclusion qui permet de sortir l’oeuvre du
pessimisme où elle serait restée si elle avait dû s’achever sur la
destruction de l’oeuvre de Pascal. C’est donc surtout un texte de
recommencement, qui annonce le cycle inachevé des Quatre Evangiles de Zola : Fécondité, Travail, Vérité, Justice.

 

 

© Stéphanie LASSABE - reproduction interdite

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Agathe

Professeur de langues dans le secondaire, je partage avec vous mes cours de linguistique !