Clovis serait le descendant de Mérovée, roi légendaire d’une tribu de Francs Saliens, qui a donné son nom à la dynastie mérovingienne. Les Francs apparaissent au courant du IIIe siècle comme un regroupement de petits peuples germaniques pas encore convertis au christianisme. Dans leur langue, le francique (plus proche de l’actuel néerlandais que de l’allemand) leur nom signifierait « libres » ou « hardis ». Hardis, les Francs le sont certainement, et brutaux et belliqueux. On redoute la saisissante adresse et efficacité des guerriers : « C’est un jeu pour eux de lancer dans l’espace leur francisque (hache à deux tranchants), de mesurer du regard l’endroit qu’ils sont sûrs de frapper, de faire tourner leur bouclier, de bondir plus vite que les javelots qu’ils ont décochés et d’atteindre l’ennemi avant eux. » (Sidoine Apollinaire.) A la mort de son père Childéric Ier, Clovis est élevé sur le pavois par ses soldats, comme le veut la coutume franque. Il a quinze ans. Il hérite d’un royaume resserré entre la mer du Nord, l’Escaut à l’est, les diocèses de Thérouane et de Boulogne à l’ouest et le diocèse de Cambrai au sud. Ce modeste héritage, Clovis ne tardera pas à l’étendre. En vingt ans, par la diplomatie ou par la force, il va devenir maître de la Gaule. Mais, à son avènement en 481 (ou 482), sa situation est claire aux yeux des Gallo-Romains, que commande Syagrius : Clovis est reconnu roi (rex), autrement dit chef militaire d’un peuple allié de l’Empire. Cependant, Syagrius lui-même, dernier représentant de l’autorité romaine en Gaule du Nord, est dans une position délicate. Son père, Aegidius, ayant rompu avec Rome, il ne peut plus compter militairement que sur ses propres forces, privé d’ordres, d’hommes ou de subsides venant de la capitale. Clovis profite de cet état de faiblesse. En 486, près de Soissons, il attaque et écrase Syagrius qui doit se réfugier chez les Wisigoths (en Aquitaine). Clovis a le champ libre pour occuper la Gaule du Nord jusqu’à la Loire et obliger ce qui reste de l’armée romaine à passer à son service. L’épisode quasi légendaire du « vase de Soissons » n’est pas qu’une belle histoire. Il témoigne de la volonté politique de Clovis. En refusant le partage égal du butin à la mode germanique, il impose à ses guerriers son pouvoir supérieur. En réservant un vase liturgique pour le restituer à l’évêque de Reims, il s’assure l’alliance essentielle avec le haut clergé de Gaule. Cette même intelligence politique fait choisir à Clovis de ne pas poursuivre aussitôt sa conquête vers le sud, mais d’affermir ses positions à l’est. Luttes sanglantes, mais mal connues, pour soumettre les autres tribus franques et les Thuringiens, pour contenir la poussée des Alamans. Ces derniers sont vaincus et dispersés en 496 à la bataille dite de Tolbiac (Zulpich) et la partie rhénane de leur royaume passe sous protectorat franc. Après cette victoire, il est convenu de situer le baptême de Clovis, avec 3 000 de ses guerriers, par saint Remi, évêque de Reims. Noël 496 ou 498 ? Ce qui est sûr, c’est qu’il reçut le baptême et que cet acte va décider non seulement de l’avenir de Clovis, mais aussi de notre histoire nationale. Probablement influencée par la reine Clotilde (princesse burgonde et catholique, épousée en 496), cette conversion place Clovis, le barbare païen, dans l’ordre religieux du côté de ses sujets gallo-romains. Quel meilleur parti pouvait-il prendre pour gagner la sympathie du peuple de la Gaule et obtenir le soutien des évêques, alors seule force véritablement agissante ? D’ailleurs, l’évêque de Vienne, Avit, n’écrit-il pas au nouveau baptisé : « Votre foi est notre victoire. » Désormais, Clovis peut exploiter le mouvement d’opinion en sa faveur et sa campagne décisive contre les Wisigoths va apparaître comme une croisade pour la Chrétienté. Plus que la neutralité du royaume des Burgondes, il obtient la participation de quelques contingents de soldats ainsi que celle de troupes rhénanes. Fort d’une puissante armée, et après une étape à Tours où il se met sous la protection de saint Martin, il attaque le royaume wisigoth. A Vouillé, près de Poitiers, il met en déroute l’armée du roi Alaric II. Alaric meurt dans la bataille (507). Son peuple reflue vers l’Espagne, laissant les villes de Bordeaux et de Toulouse aux mains de Clovis, qui s’empare bientôt de toutes les régions situées entre la Loire et les Pyrénées (à l’exception du bas Languedoc, sous protectorat ostrogoth). Revenu à Tours, Clovis y fait une entrée triomphale, à la manière d’un général romain, reçoit les insignes royaux par l’empereur d’Orient, Anastase. Son pouvoir est désormais légitimé. Puis il remonte sur Paris, dont il fait, à la place de Soissons, sa capitale. C’est là qu’il engage la construction d’une basilique dédiée à sainte Geneviève et destinée à recevoir son propre tombeau et celui de la reine Clotilde. Dernier acte politique de son règne, Clovis fait réunir à Orléans un grand concile des évêques de Gaule (juillet 511). En échange de toutes sortes de largesses, il se voit reconnaître le contrôle des ordinations.
A sa mort, le 27 novembre 511, Clovis était le maître de presque toute la Gaule. Sa sagesse de ne pas avoir réduit les vaincus en servitude, de ne pas les avoir spoliés de leurs terres, et son habileté à faire collaborer l’aristocratie militaire franque avec l’élite gallo-romaine, civile ou ecclésiastique, avaient largement contribué à assurer son autorité de roi des Francs. Le royaume, qui sera longtemps considéré comme un bien patrimonial, sera partagé entre ses quatre fils : Thierry, Clodomir, Childebert Ier et Clotaire Ier.

A cette époque vivaient:

BENOIT de NURSIE, Saint (480-547)

CHILDERIC Ier (v. 440-481)

CLOTILDE, Sainte (475-545)

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Olivier

Professeur en lycée et classe prépa, je vous livre ici quelques conseils utiles à travers mes cours !