Chapitres
Récit de la vie de madame de Maintenon
Françoise d’Aubigné est née en Novembre 1635 dans la prison de Niort où son père est enfermé. Sa mère est très jeune et la petite Françoise grandira à la campagne chez sa tante Mme de Villette où elle recevra une éducation protestante. Elle vivra ensuite quelques années en Martinique avec se parents avant de revenir en France chez sa tante. Son éducation sera ensuite confiée à sa marraine Madame de Neuillant, fervente catholique qui l’enverra, contre son gré au couvent pour la convertir.
A l’âge de seize ans, Françoise d’Aubigné rencontre le poète Paul Scarron, qui sera séduit par l’esprit brillant de la jeune fille, à tel point qu’il va la demander en mariage. Françoise devient alors Madame Scarron et vivra aux côté de son mari huit années seulement car celui-ci est très malade et mourra en 1660. Durant ses huit ans elle découvrira les salons littéraires puisque c’est chez Paul Scarron que se déroulaient les premiers salons libertins. Madame Scarron côtoiera aussi les précieuses, et se révélera être une jeune femme très brillante avec un certain talent pour l’écriture.
En 1669 Madame Scarron devient la gouvernantes des enfants illégitimes du Roi Louis XIV et de sa maîtresse Madame de Montespan. Elle s’installe dans le village de Vaugirard où elle veillera sur les enfants. Louis XIV qui aimait beaucoup ses enfants venait leur rendre visite à Vaugirard et se prend d’affection pour leur gouvernante.
Madame Scarron achète quelques années plus tard le château de Maintenon , où seront désormais élevés les enfants et qui lui vaudra d’être nommée «Madame de Maintenon».
La disgrâce de Madame Montespan, notamment suite à l’affaire des poisons en 1679, puis la mort de la reine en 1683 vont permettre au Roi d’épouser Madame de Maintenon.
Le mariage se célèbre secrètement en octobre 1683. La relation secrète du Roi et de sa nouvelle femme sera la cible de nombreuses interrogations au sein de la Cour. Madame de Maintenon mène une vie discrète et en retrait mais ne sera pas réellement appréciée de la Cour.
A la demande de sa femme, Louis XIV va faire construire La Maison Royale de Saint-Louis à Saint-Cyr. Ce pensionnat est réservé à l’éducation des jeunes filles de la noblesse pauvre. Son origine est directement liée à la jeunesse de Madame de Maintenon qui, issue d’une famille noble mais ruinée, ne reçut qu’une instruction limitée.
L’école de Saint-Cyr accueillait les jeunes filles issues de la noblesse pauvre, regroupées dans 4 classes en fonction de leur âge. Les élèves portaient des rubans de couleurs différentes faisant référence à leur classe: rouges pour les plus jeunes, verts, jaunes et bleues pour les plus âgées (entre 17 et 20 ans).
Madame de Maintenon souhaitant faire des élèves, des jeunes filles à l’esprit brillant, les initia au théâtre. Tout d’abord avec de petites pièces, puis les jeunes élèves eurent l’honneur de jouer Esther, une pièce écrite spécialement par Racine. La première représentation remporta un grand succès , à tel point que les jeunes élèves furent rapidement au centre de l’attention des courtisans et d’autres polémiques puisque le métier d’actrice était assez mal considéré à l’époque. S’en suivit la mise en place d’une discipline plus stricte à l’école et par conséquent la fin des représentations théâtrales.
A la mort du Roi en 1715, Madame de Maintenon se retira définitivement à Saint-Cyr où elle mourra en 1719
Pour découvrir l’école de Saint-Cyr sous un autre angle je vous conseille la lecture de la collection «Les Colombes du Roi Soleil» écrite par Anne-Marie Desplat-Duc, qui s’adresse à mon avis plutôt à des élèves de collège. Vous trouverez aussi une très belle adaptation en bande dessinée.
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Excellent article, fort bien écrit et illustré. Un infime détail, tout de même : connaissant l’immense culture générale des générations montantes, j’ai peur qu’une phrase telle que : “les jeunes élèves eurent l’honneur de jouer une pièce écrite spécialement par Racine Esther.” ne les incite à chercher une Mme Esther Racine dans leur dictionnaire. Peut-être deux points – ou au moins une virgule – entre Racine et Esther ? Ou mieux encore : “les jeunes élèves eurent l’honneur de jouer [i]Esther[/i], une pièce écrite spécialement par Racine ?”
C’est pour rire.
Encore bravo.
PMV