Chapitres
- 01. Introduction
- 02. Développement
- 03. Conclusion
Sujet : Peut-on parler d’un projet nouveau et novateur dans le préambule de Neufchâtel de Rousseau ?
- éléments pour une dissertation au bac de français -
Introduction
Peut on parler d’un projet nouveau et novateur dans le préambule de Neufchâtel de Rousseau? Voici un sujet appartenant à la séquence le biographique de niveau baccalauréat. Nous savons que l’auteur du XVIIIème siècle situe son ouvrage les confessions par rapport à Montaigne puisqu’il lui reproche une absence de sincérité. Dès l’incipit des confessions, Rousseau affirme au lecteur vouloir se peindre dans toute la vérité de la nature, phrase très connue de l’écrivain illustrant la volonté de transparence et le désir de sincérité et de vérité. Au contraire, Rousseau reproche à Montaigne une absence de sincérité car il s’estime qu’il s’est peint comme il a voulu qu’on le voit et non comme il est en réalité; Nous sommes loin de ce fait de l’adage rousseauiste qui crie haut et fort ne rien « ajouter de bon et ne rien taire de mauvais » dans la peinture qu’il entreprend de faire de lui-même. Il veut en effet se montrer tel qu’il est, nous sommes au cœur de son projet autobiographique d’où son interrogation sur les difficultés de l’écriture et le respect du projet autobiographique tel que Philippe Lejeune le définira plus tard au sens d’un pacte de vérité et de sincérité. Nous nous proposerons de répondre à la question de savoir en quoi et pourquoi le préambule nous propose un projet nouveau et novateur. Nous allons suggérer des idées développées afin de pouvoir traiter le sujet comme éléments de dissertation. Comment Rousseau fait il pour faire en sorte que le style reflète la complexité de son moi? Comment considérer cette transparence psychologique et morale? Faut il un nouveau langage pour une œuvre nouvelle? Un langage adapté? Rousseau affirme vouloir éclairer » une foule de sentiments confus », se peindre d’après la nature et rester dans la mémoire du lecteur, ainsi le caractère novateur de l’œuvre et du style nous fait comprendre l’importance du langage comme outil de connaissance et de découverte du moi.
Développement
La complexité de la question est d’emblée évoquée par la métaphore de départ qui fait allusion au désordre, « débrouiller », suivi des termes reflétant la confusion et le champ lexical de la diversité et du désordre également, « chaos », par exemple, ou encore « bigarrure ». cette idée de complexité est soulignée par les adjectifs divers et contradictoires et sont intensifiés par l’anaphore « si ». Ils sont illustrés par des exemples de contradictions, « ils » et « sublimes ». Cette idée de complexité est soulignée par un jeu fréquent sur la totalité et l’unicité, « tout », par opposition à « un », l’expérience est celle de l’assemblage et de la totalité par opposition à l’unicité. Nous pouvons donc affirmer qu’il semblerait que nous ayons un projet nouveau et novateur. Nous retrouvons une autre idée, celle du pacte autobiographique défini par l’obligation de sincérité et de vérité ainsi que l’affirme Philippe Lejeune, les expressions « il faut « , « ne faut il point », « il faut que je dise » reflètent l’état d’esprit de Rousseau à respecter les obligations du pacte. Le verbe devoir est à la tournure interrogative, « ne dois-je pas », il insiste sur la nécessité. Nous avons une récurrence du mot « aveux » par deux fois, il y a un emploi de paroles « dire », « exposer « , « taire ». Le texte donne les contenus des aveux. Les détails sont caractérisés par une succession d’adjectifs, « indécent », « révoltant », « puéril », ils connotent le contenu moral des aveux. Par conséquent, l’obligation de vérité et de sincérité dominent tout l’extrait et toutes les confessions de Rousseau en général, il veut traduire toute la vérité dans sa nature sans rien ajouter de bon, ni rien taire de mauvais, cela traduit le refus du déguisement. Rousseau invite à respecter le projet autobiographique dans ce qu’il a de plus authentique et de plus spontané. Une telle entreprise ne peut par conséquent n’être qu’unique, elle n’est donc pas sensée avoir d’imitateurs. La question de l’écriture se pose, il faut adapter l’écriture au projet, cette nécessité est traduite par l’expression, « il faudrait ». L’écrivain s’interroge sur la façon d’écrire et sur la manière dont il ne faut pas écrire, « si je veux faire un ouvrage écrit avec soin » et nous trouvons la formule opposée, « si je ne veux pas faire ». Il semblerait donc que l’écriture soignée ne soit pas bien adaptée au sujet autobiographique de vérité et de sincérité. Il s’agit ici de peindre ou de se peindre sans déguisement par opposition à l’idée de transposer par le fait de farder, la reproduction exacte de la réalité doit être respectée, le style doit rester naturel, sans préméditation. Nous pouvons ainsi évoquer l’œuvre novatrice de Rousseau dans son orientation vers l’authenticité et la spontanéité. La complexité est de faire coïncider le Rousseau enfant et le Rousseau adulte écrivain racontant les récits de son enfance. Nous sommes ainsi confrontés aux difficultés de l’écriture autobiographique et le décalage entre l’évènement vécu et sa retranscription au moment présent. L’aspect novateur du projet est donc de faire coïncider les sentiments du moi passé avec le moi présent, de combler par l’écriture cette distance entre les deux mois, il s’agit par conséquent d’une écriture « miroir » traduisant la difficulté d’un tel décalage.
Conclusion
Nous sommes familiarisés grâce à Rousseau à un langage novateur qui s’applique exclusivement au projet autobiographique. De manière plus complexe, nous pourrions affirmer qu’il est nécessaire de poser un nouveau langage en expliquant ce qu’il attribue au langage comme fonction en relation avec son projet.
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