Corrigé du BAC ES 2011 de Philosophie

Dissertation : la liberté est-elle menacée par l'égalité ?

Les meilleurs professeurs de Philosophie disponibles
Sophie
4.9
4.9 (33 avis)
Sophie
50€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Thibault
5
5 (38 avis)
Thibault
197€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Chrys
5
5 (203 avis)
Chrys
87€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Julien
5
5 (31 avis)
Julien
50€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Raphaelle
5
5 (53 avis)
Raphaelle
22€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Théodore
5
5 (22 avis)
Théodore
60€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Thomas
5
5 (18 avis)
Thomas
45€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Larry
5
5 (89 avis)
Larry
39€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Sophie
4.9
4.9 (33 avis)
Sophie
50€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Thibault
5
5 (38 avis)
Thibault
197€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Chrys
5
5 (203 avis)
Chrys
87€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Julien
5
5 (31 avis)
Julien
50€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Raphaelle
5
5 (53 avis)
Raphaelle
22€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Théodore
5
5 (22 avis)
Théodore
60€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Thomas
5
5 (18 avis)
Thomas
45€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Larry
5
5 (89 avis)
Larry
39€
/h
Gift icon
1er cours offert !
C'est parti

Analyse du sujet

Il s’agit d’interroger les rapports entre égalité et liberté en se demandant pourquoi la liberté comme propriété première de l’homme serait menacée – dans sa nature, dans son expression, dans son exercice – par l’égalité entre des individus, une égalité à définir ( c’est l’un des aspects fondamentaux du sujet ) .

S’agit-il d’une égalité naturelle, d’une égalité de fait, d’une égalité de droit et en droit ou encore d’une égalité formelle opposée à une égalité réelle ( cf .Marx) ?

Le sujet invite aussi à réfléchir à l’articulation entre liberté et égalité non pas au sens où l’égalité serait la condition de la liberté mais un obstacle à l’expression de ladite liberté.

Il faudra donc conduire une travail définitionnel précis permettant de distinguer de quelle liberté il s’agit ( liberté métaphysique, liberté morale, liberté politique et civile) pour comprendre quel type d’égalité y ferait obstacle .

De quelle nature serait cette menace et si menace il y a, quelle conception de la liberté serait non pas opposée mais compatible et rendue possible par l’égalité ?

De menace pour l’exercice de la liberté, l’égalité deviendrait garantie de la liberté politique par l’égal protection par la loi.

Écueils à éviter

Le sujet est délibérément flou dans sa formulation : le risque est donc de rester dans le vague en parlant de l’égalité en général, de la liberté sans la définir et surtout en montrer les différents types.

Confondre liberté et indépendance et égalité et identité. L’identité renvoie à la nature de l’individu, là où l’égalité renvoie à la situation entre des individus.

Risquer de ne retenir que l’une des formes les plus immédiates de la liberté –comme pouvoir de « faire ce que l’on veut » sans saisir la liberté inscrite dans la vie de l’homme en société, avec ses semblables.

Enjeux du sujet

Réfléchir aux conditions de possibilité de l’exercice de la liberté par rapport à autrui .

Suis-je libre si je suis dans une situation de supériorité vis-à-vis d’autrui me permettant d’échapper à tout contrainte de sa part ou au contraire si autrui exerce sa liberté comme moi par la garantie d’être également protégé par la même règle ou loi ?

Elucider la liberté politique et civile en lien avec l’égalité de chacun devant la loi au lieu de la liberté comme jouissance illimitée de la volonté productrice d’inégalité et donc de risque de soumission à autrui ( la liberté se détruit elle-même en risquant le rapport de forces).

Vous cherchez un bon philosophie cours terminale s ?

Proposition de plan

La liberté comme expérience d’une action spontanée, contrainte par rien ni personne, éprouvée comme infinie ne peut se réaliser que dans l’inégalité de condition, autrui étant un obstacle à la réalisation de ma liberté infinie . A conditions égales, autrui serait un frein à la pleine jouissance de ma liberté puisqu’il empièterait sur la mienne (I).

Mais il s’agit là du « plus bas degré de la liberté » qui risque au contraire de me rendre dépendant d’autrui car des rapports de force pour exercer chacun sa liberté mettraient la mienne en péril. La véritable liberté  suppose de ne dépendre de rien d’autre que de la loi, d’une règle commune que chacun se donne souverainement et réciproquement pour assurer le plein exercice d’une liberté civile et politique garantie par le droit (II).

I.                   L’expérience de la liberté est l’expérience métaphysique d’une liberté infinie, où autrui est exclu a fortiori s’il revendique une même liberté que la mienne :

 

  1. La liberté éprouvée comme infinie, absence de contrainte, ne peut supposer une égale reconnaissance des individus :

 

a)      la liberté comme spontanéité est comprise métaphysiquement sans que la présence d’autrui vienne la menacer :

cf . Méditations métaphysiques  de Descartes : la liberté est pure volonté infinie dont je fais l’expérience dans le solipsisme et me  fait comprendre que je porte « la marque de Dieu ».

 

b)     la liberté est ici conçue comme indépendance à l’égard d’autrui d’où l’expérience de l’inégalité comme condition d’exercice de ma liberté :

 

Autrui est non seulement absent de cette expérience mais serait-il présent qu’il serait un obstacle à l’exercice d’une liberté/volonté infinie, « pouvoir d’affirmer ou nier, poursuivre ou fuir » (Descartes)

 

  1. L’égalité n’est pas identité avec autrui mais même égalité face à la revendication de la même liberté que celle d’autrui : elle est donc facteur de conflit et de violence :

 

a)      l’expérience de ma volonté libre suppose de confondre liberté et indépendance mais court le risque d’instaurer un rapport de forces avec autrui :

 

La revendication de deux ou plusieurs libertés, la mienne et celle des autres, engage un conflit pour la reconnaissance de chacun comme être libre.

C’est une liberté destructrice d’elle-même car engagée dans un rapport de violence et de dépendance de la force d’autrui.

Cf. relation du maître et de l’esclave thématisée par Hegel.

 

b)     l’égalité dans la même revendication de liberté est éprouvée comme atteinte et limitation à ma liberté fondamentale :

La présence d’autrui « néantise » (Sartre) ma subjectivité, l’exercice de ma liberté souveraine, de mon libre arbitre.

Cf. L’être et le néant de Sartre

 

II.                La liberté vécue dans l’inégalité  et la revendication de la domination risque d’aboutir à son contraire :l’aliénation à la volonté d’autrui. La véritable liberté civile et politique suppose l’égalité de chacun devant la loi ou la règle que chaque membre du souverain se donne :

 

  1. L’égalité de condition, véritable garantie de ma liberté :

 

a)      «  pas de liberté sans lois, ni où quelqu’un est au-dessus des lois » (Rousseau, Lettres écrites de la montagne) :

 

L’égalité de chacun est d’abord une égalité naturelle, devant la loi naturelle qui commande à tous : « renoncer à sa liberté, c’est renoncer à sa qualité d’homme » (Rousseau)

La liberté comme propriété inaliénable de l’homme suppose une garantie de cette liberté égale pour tous : la loi.

 

b)     assurer que la liberté naturelle soit préservée et garantie pour l’homme en tant que citoyen :

 

C’est l’égalité devant la loi que chacun s’est donné en constituant le corps souverain par le pacte d’association qui m’assure de ne pas dépendre d’autrui mais que ma liberté est garantie par l’égalité de chacun devant la loi commune

cf. le processus du Contrat social de Rousseau .

 

  1. Loin de menacer la liberté, l’égalité la garantit :

 

a)      L’égalité formelle, juridique de chacun devant la loi vient de la liberté de chacun d’être législateur.

La liberté se conçoit alors non comme puissance sans limite mais comme pouvoir de se donner des lois ( morales et politiques) c’est-à-dire comme autonomie.

 

b)      l’égalité des citoyens assure le respect de la diversité des individus :

 

En tant que membre du corps souverain, l’Etat, je suis à l’origine de la règle qui s’impose à tous et à chacun mais en tant qu’individu, je peux manifester la diversité des opinions librement exprimées dans le cadre de la loi.

Liberté d’exprimer la diversité assurée par l’égalité de la règle commune

Cf.Déclaration des droits de l’homme et du citoyen sur la liberté d’expression des opinions dans le cadre déterminé par la loi ?

Conclusion

La liberté est menacée par l’égalité si par égalité on entend une même prétention de chacun à éprouver sa volonté infinie.

L’égalité devant la loi commune, égalité de droit et non de fait est la seule condition d’une liberté garantie par la règle, elle-même produite par l’action législatrice de la raison fondatrice d’une morale.

Menace pour la liberté, l’égalité renvoie à l’apparence de la liberté comme indépendance, garantie pour la liberté, l’égalité fait référence à la liberté naturelle préservée dans l’état civil par l’autonomie du citoyen.

Vous avez aimé cet article ? Notez-le !

Aucune information ? Sérieusement ?Ok, nous tacherons de faire mieux pour le prochainLa moyenne, ouf ! Pas mieux ?Merci. Posez vos questions dans les commentaires.Un plaisir de vous aider ! :) 4.00 (4 note(s))
Loading...

Olivier

Professeur en lycée et classe prépa, je vous livre ici quelques conseils utiles à travers mes cours !