Chapitres
- 01. Remarques
- 02. Analyses suggérées :
- 03. La critique épistémologique
- 04. Conclusion
Remarques
Nous devons dans un premier temps poser la signification
générale de la question. On invoque dans la vie quotidienne, la valeur de
l’expérience. La référence à un vécu long et diversifié semble légitimer un
point de vue, un jugement, et il est habituel d’associer la sagesse pratique à
l’âge. Une longue expérience semble autoriser et valider par avance un jugement
et il est fréquent d’entendre opposer la connaissance par expérience à la
connaissance livresque ou abstraite. Une telle conception ne recouvre t’elle pas
une série d’illusions? Le vécu est il transparent à lui-même? L’intelligibilité
des phénomènes s’en dégage t’elle spontanément? L’exemplarité de l’expérience
personnelle fait à tout le moins problème; Nous devons mettre en avant
l’ambivalence du mot expérience. Il y a beaucoup de nuances au niveau des
expressions, par exemple, un homme d’expérience, fais en l’expérience, etc. le
mot en lui-même renvoie schématiquement à deux données distinctes, l’expérience
vécue et l’expérience scientifique. Cela nous permet de souligner un enjeu
important pour notre réflexion, l’expérience personnelle doit être problématisée
au niveau des processus mentaux implicites.
Analyses suggérées :
Problématisation de l’expérience vécue
Une expérience personnelle est toujours partielle, relative et
souvent contradictoire. IL faut ici encore dénoncer l’illusion selon laquelle
les faits vus ou vécus parleraient d’eux-mêmes et définiraient leur propre
intelligibilité. Cela peut paraître naïf de croire que le vécu se suffit à
lui-même. L’expérience vécue s’organise et s’interprète, des processus mentaux
implicites se déroulent. Le problème est de savoir si dans la vie quotidienne,
il est possible de maîtriser complètement ces processus à l’instar de ce qui se
passe dans l’expérimentation scientifique. Ainsi la question est de savoir si la
saisie et l’interprétation du vécu seront laissées au hasard des rencontres
empiriques et a la singularité d’une subjectivité ou bine si elles seront
normées par une exigence de lucidité, de vigilances critiques et d’efficacité.
On comprend que l’approche comparative de la conduite de l’expérience vécue et
de l’expérimentation scientifique puisse être instructive à cet égard. La
question est en fait de savoir si la saisie et l’interprétation du vécu seront
laissées au hasard des rencontres empiriques et à la singularité d’une
subjectivité ou bine si elles seront normées par une exigence de lucidité, de
vigilance critique et d’efficacité.
La critique épistémologique
Il s’agit de faire une expérience mais en définissant
rigoureusement toutes ses données afin d’en maîtriser à la fois le déroulement
et l’interprétation. Dans l’expérience scientifique, c’est la théorie qui doit
maîtriser la pratique, en régler à l’avance tous les paramètres. C’est à cette
condition que l’expérience pourra remplacer efficacement son rôle de
vérification de l’hypothèse explicative initiale. Il faut donc faire une
différence entre l’expérimentation scientifique de l’expérience courante, ou
l’esprit ne fait que recevoir des informations parcellaires, non maîtrisées, et
où l’interférence des processus les plus divers rend problématique toute
interprétation. Pour approfondir la réflexion, nous donnerons quelques
références. Nous pouvons tout d’abord citer la théorie de la méthode
expérimentale selon Claude Bernard, que nous citerons, « l’expérimentateur est
celui qui en vertu d’une interprétation plus ou moins probable mais anticipée
des phénomènes observés, institue l’expérience de manière que dans l’l’ordre
logique de ses prévisions, elle fournisse un résultat qui serve de contrôle à
l’hypothèse ou à l’idée préconçue. »
Nous pouvons ensuite citer Bachelard avec l’expérience première
comme obstacle épistémologique, « dans la formation d’un esprit scientifique, le
premier obstacle, c’est l’expérience première, c’est l’expérience placée avant
et au dessus de la critique qui elle est nécessairement un élément intégrant de
l’esprit scientifique. » concernant le questionnement de l’expérience par la t
théorie, nous citerons de même Bachelard qui affirme, « pour un esprit
scientifique, toute connaissance est une réponse à une question . S’il n’y a pas
eu de question, il ne peut y avoir de connaissance scientifique ». Concernant la
théorie et l’expérience, nous mettrons en avant deux références philosophique,
Platon pour la première, une approche critique de l’expérience première et du
type d’illusion qui s’ rattache avec La République, livre VIII en particulier,
l’allégorie de la caverne. Enfin, nous nous référerons à Kant, pour qui le statu
de l’expérience dans la connaissance tel qu’il est exposé dans la critique de la
raison pure, nous permet d’affirmer, « mais si toute notre connaissance débute
avec l’expérience, cela ne prouve pas qu’elle dérive toute de l’expérience.
Par où commencer en cours de philo ?
Conclusion
La conclusion reprend la formulation de la question de départ,
nous avons donc vu que le terme « expérience » n’a pas le même sens dans les
expressions « avoir de l’expérience » et « faire une expérience ». il nous faut
donc tout d’abord mettre en avant la problématisation de l’expérience vécue
érigée en référence exemplaire puis, concernant la théorie et l’expérience,
souligner la critique épistémologique de l’expérience vécu
Si vous désirez une aide personnalisée, contactez dès maintenant l’un de nos professeurs !